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ARCHIVÉ - L’éducation internationale : un moteur-clé de la prospérité future du Canada

Table des matières

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Résumé

Introduction

Notre vision pour le Canada s’exprime ainsi : devenir le chef de file du XXIe siècle en éducation internationale afin d’attirer les meilleurs talents et de préparer nos citoyens au marché mondial, de façon à établir des bases solides pour assurer notre prospérité future.

L’éducation internationale représente l’un des grands moteurs de la prospérité future du Canada, particulièrement en ce qui concerne l’innovation, les échanges commerciaux, le développement du capital humain et le marché du travail. Reconnaissant la valeur de ce secteur, le gouvernement du Canada a constitué un comité consultatif chargé de formuler des recommandations et des éléments d’orientation en vue de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation d’une stratégie en matière d’éducation internationale pour le Canada.

Nous, qui formons le Comité consultatif sur la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale, estimons que l’éducation internationale sous toutes ses formes produit d’énormes effets positifs dans chaque communauté du Canada, qu’elle soit en milieu urbain ou rural, dans l’Est ou dans l’Ouest du pays, francophone ou anglophone. Le présent rapport vise à mettre en lumière les avantages de l’éducation internationale pour le Canada et présente des recommandations en vue d’une stratégie en matière d’éducation internationale qui soit au diapason des politiques fédérales sur la prospérité et l’innovation et qui vienne compléter les politiques des provinces et des territoires.

Dans une économie axée sur le savoir, le Canada doit former des personnes hautement qualifiées et compétentes qui auront leur place parmi les meilleurs et les plus brillants experts du monde. L’internationalisation des établissements d’enseignement et de recherche canadiens au moyen de partenariats et d’échanges de talents à l’étranger revêt donc une importance primordiale pour appuyer les plans d’action du Canada en matière de science et technologie (S-T) et d’innovation. Premièrement, nous voyons l’internationalisation — le processus d’intégration d’une dimension internationale aux activités d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité des établissements canadiens  — comme un atout essentiel pour le Canada.i

Deuxièmement, l’éducation internationale permet aux générations actuelles et futures de Canadiens d’acquérir une perspective mondiale, ce qui les aide à devenir des citoyens du monde pouvant contribuer à la « diplomatie du savoirii ». Dans un monde de plus en plus intégré, où le Canada joue un rôle grandissant dans le commerce, l’investissement et les affaires géopolitiques, il est d’une importance stratégique de doter les étudiants canadiens d’une perspective mondiale.

Troisièmement, le potentiel de retombées économiques à court terme est considérable pour l’économie du Canada, à la fois sur les plans national et régional, alors que nous nous employons à diversifier de façon stratégique nos exportations par secteur et par région. Grâce aux réseaux établis par les étudiants internationaux qui retournent dans leur pays d’origineiii, le Canada acquiert des ambassadeurs qui peuvent l’aider à ouvrir les portes de marchés étrangers.

Quatrièmement, une stratégie en matière d’éducation internationale au diapason de nos politiques sur l’immigration et le marché du travail peut aider le Canada à résoudre les enjeux démographiques et liés au marché du travail.

Cinquièmement, nous devons être conscients des avantages immédiats de l’éducation internationale pour le Canada, qui englobent la croissance économique, la création d’emplois, les exportations et l’investissement. Ces avantages sont distribués dans tout le Canada, d’un océan à l’autre.

Pour profiter de ces avantages et d’autres encore, il est indispensable d’établir une stratégie ambitieuse à long terme. Par chance, de nombreux éléments fondamentaux sont en place. Un grand nombre de provinces et de territoires jouent déjà un rôle de chef de file dans le domaine de l’éducation internationale, dont la Colombie-Britannique qui vient de rendre publique sa propre stratégie en matière d’éducation internationale (visualisez/téléchargez en PDF - 2.09MB - anglais seulement. Tous les niveaux de notre secteur de l’éducation, de la maternelle à la fin du secondaire, en passant par les écoles de langues, jusqu’aux établissements d’enseignement postsecondaire (collèges, écoles polytechniques, cégeps et universités), sont actifs sur la scène internationale, tout comme de nombreuses associations professionnelles. Nous disposons donc d’une base solide pour aller plus loin, et le comité se réjouit que le gouvernement fédéral s’emploie de plus en plus activement à promouvoir les services canadiens d’éducation à l’étranger, y compris en faisant de l’éducation un pilier central des relations bilatérales du Canada avec des pays stratégiques.

C’est maintenant au Canada de jouer. Les possibilités sont immenses, et le marché est mûr pour une offensive soutenue du Canada. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la demande mondiale de services d’éducation supérieure devrait passer de près de 3,7 millions d’étudiants (en 2009) à 6,4 millions en 2025. À ceci s’ajoute un énorme potentiel de marché auprès des élèves du niveau secondaire. Les secteurs de l’enseignement élémentaire et secondaire peuvent apporter une contribution importante si les élèves qui fréquentent ces écoles décident de poursuivre leurs études postsecondaires au Canada. De plus, la présence dans les classes du primaire et du secondaire d’élèves venus d’ailleurs peut donner une dimension internationale à l’enseignement, grâce à la diversité de leurs expériences. Plus les élèves canadiens sont exposés en bas âge à un programme d’études internationales et à des expériences interculturelles, plus l’incidence est grande sur la suite de leur cheminement.

La majeure partie de la croissance viendra des pays en développement et émergents, à mesure qu’ils constateront l’importance d’une population éduquée et interculturelle pour apporter la prospérité économique et le progrès social. Nous avons besoin d’une stratégie qui renforce nos partenariats, y compris avec le secteur privé, et assure la coordination de nos diverses initiatives et la réalisation d’investissements stratégiques. Une telle stratégie renforcera les liens du Canada avec ces économies émergentes ainsi que la collaboration entre les établissements canadiens et étrangers.

Nous estimons qu’une stratégie à long terme claire permettra au Canada de conserver et d’accroître sa part de marché en ce qui concerne l’attraction des chercheurs et étudiants internationaux les plus brillants, en plus d’offrir aux Canadiens davantage de possibilités d’étudier à l’étranger et d’acquérir une compréhension approfondie de la diversité et de la nature multiculturelle de notre monde.

Nous visons expressément à doubler le nombre d’étudiants internationaux de qualité au Canada d’ici 10 ans, par rapport à leur nombre actuel de 239 000, en concentrant nos efforts sur l’attraction des personnes les plus talentueuses qui décideront de rester au Canada ou, encore, de retourner dans leur pays d’origine pour y jouer un rôle de premier plan dans l’avenir. Nous estimons que cet objectif nous permet de nous consacrer au maintien de la qualité de notre système d’éducation, tout en attirant les étudiants qui remplissent nos critères élevés.

Pour attirer les meilleurs talents, il faut également un régime de bourses compétitif. Même si le Canada a réalisé des investissements considérables dans les bourses d’études supérieures et postdoctorales, un nombre insuffisant de ces programmes s’adressent aux étudiants internationaux. En 2011 2012, à peine 25 p. 100 des Bourses d’études supérieures du Canada Vanier (BESC Vanier) et 31 p. 100 des Bourses postdoctorales Banting ont été accordées à des étudiants internationaux. Les étudiants internationaux ne sont pas non plus admissibles à un grand nombre des bourses financées par le Programme de bourses d’études supérieures du Canada. Par comparaison, le nombre de bourses d’études supérieures vient de passer à 10 000 en Australie, alors qu’il est estimé à 100 000 aux États-Unis. Dans les deux cas, les étudiants internationaux sont admissibles à la majorité de ces bourses.

Le comité adhère à l’idée que la stratégie en matière d’éducation internationale doit confirmer et mettre en lumière le sceau de qualité et d’excellence du Canada. De plus, nous estimons qu’une telle stratégie cadrera avec d’autres importantes stratégies nationales (comme la stratégie des S-T du Canada, la politique actualisée en matière d’immigration et la stratégie relative au marché du travail) et viendra compléter les accords économiques et commerciaux existants et futurs de large portée.

Le comité est d’avis que le Canada possède un avantage concurrentiel sur de nombreux autres pays, dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et le Royaume-Uni. Il est temps d’agir, dès maintenant, pour réaliser pleinement le potentiel du Canada dans le domaine de l’éducation internationale.

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L’éducation internationale : un important moteur de l’économie canadienne

Selon un rapport produit en 2011 à la demande d’Affaires étrangères et Commerce international Canada (MAECI), les étudiants internationaux au Canada ont dépensé plus de 7,7 milliards de dollars en droits de scolarité, frais de logement et dépenses discrétionnaires en 2010 (comparativement à 6,5 milliards de dollars en 2008. Plus de 6,9 milliards de dollars de ces recettes ont été générés par les 218 200 étudiants internationaux à long terme au Canada. Les étudiants recevant une formation linguistique de courte durée (séjour de moins de six mois) ont pour leur part injecté 788 millions de dollars dans l’économie canadienne. Si l’on tient compte des revenus touristiques additionnels produits par les étudiants internationaux, le rapport arrive à un total de 8 milliards de dollars en 2010 au titre des dépenses des étudiants internationaux, ce qui correspond à 86 570 emplois créés et à 455 millions de dollars en recettes fiscales pour le gouvernement.

De plus, l’exportation directe des services canadiens d’éducation à l’étranger présente un énorme potentiel de retombées économiques. Les écoles, les établissements d’enseignement collégial, les écoles polytechniques et les universités du Canada tirent des millions de dollars des droits de scolarité associés aux programmes d’études offerts à l’étranger. Par exemple, les services d’éducation représentent maintenant la 11e catégorie d’exportations en importance du Canada et se classent au premier rang des exportations canadiennes vers la Chine. Les dépenses des étudiants internationaux au Canada sont supérieures à la valeur des exportations canadiennes d’aluminium à l’état brut et dépassent même la valeur des exportations d’hélicoptères, d’avions et d’astronefs.

L’éducation est un secteur porteur de croissance économique future, qui peut procurer des bénéfices à toutes les régions du Canada, d’un océan à l’autre, et à toutes les communautés, quelle que soit leur taille. La formation d’étudiants internationaux au Canada pourrait aussi avoir une incidence importante sur les relations futures du Canada avec d’autres pays, dans le contexte de la politique commerciale et de la politique étrangère. La stratégie doit aussi permettre aux étudiants canadiens d’apporter une valeur ajoutée à leur formation canadienne de qualité, au moyen d’échanges et de stages à l’étranger. Le recrutement et la conservation de gens talentueux venant de l’étranger sont essentiels et représentent un facteur d’une importance grandissante dans une société moderne et une économie axée sur l’innovation.

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L’éducation internationale : une réserve de ressources pour le marché du travail canadien

Selon de nombreuses études, le Canada connaîtra une grave pénurie de travailleurs qualifiés d’ici 10 ans. La pénurie touchera toutes les sphères d’activité : postes de gestion, postes professionnels, postes techniques et métiers spécialisés, ainsi que chercheurs et scientifiques de talent. La pression démographique exercée par le vieillissement de la main-d’œuvre se fera sentir dans tous les secteurs. Dans certains domaines, le Canada fait déjà face à une pénurie de talents.

À l’heure actuelle au Canada, l’immigration est à l’origine de 75 p. 100 de la croissance de la main-d’œuvre, et cette proportion devrait atteindre 100 p. 100 d’ici la fin de la décennie. Le Canada a besoin de stratégies de recrutement internationales, ciblant à la fois la quantité et la qualité de talents requis pour combler les pénuries futures de capital humain, afin de bâtir une économie du savoir de calibre mondial. Les étudiants internationaux forment un excellent bassin de main-d’œuvre hautement qualifiée et spécialisée, pouvant répondre aux besoins actuels et futurs du marché du travail, même si le Canada doit faire face à une vive concurrence mondiale de la part des autres pays industrialisés qui cherchent à attirer le même bassin de jeunes talents internationaux.

Les étudiants internationaux qui choisissent de rester au Canada après leurs études constituent une source désirable d’immigrants qualifiés qui sont capables de bien s’intégrer dans l’économie et la société canadiennes. Les étudiants qui retournent dans leur pays d’origine deviendront des alliés du Canada en favorisant l’établissement de relations commerciales et politiques fructueuses, étant donné leur compréhension de la société et des valeurs canadiennes.

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Notre proposition de valeur : une qualité constante à un coût raisonnable

L’image de marque du Canada repose sur une offre de services d’une haute qualité constante et une réputation d’excellence dans l’ensemble du secteur de l’éducation. Le Canada propose aux étudiants internationaux un cadre d’apprentissage sûr et multiculturel, où ils peuvent choisir d’étudier en anglais ou en français. Comparativement à d’autres pays tels que le Royaume-Uni ou les États-Unis, les droits de scolarité et le coût de la vie au Canada sont plutôt abordables. De plus, les étudiants internationaux ont la possibilité de travailler durant leurs études et peuvent aussi présenter une demande de permis de travail après l’obtention de leur diplôme.

Étant donné la croissance de la demande mondiale dans le marché de l’éducation internationale et les difficultés que connaissent certains de nos plus importants pays concurrents (Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et États-Unis), le Canada occupe une position avantageuse pour tirer parti de ce moment propice en mettant de l’avant sa proposition de valeur fondée sur une haute qualité constante à un coût raisonnable. Nous sommes fermement convaincus qu’il est primordial de maintenir une qualité élevée.

À l’heure actuelle, cette proposition de valeur est renforcée par le programme de promotion de l’image de marque à l’échelle mondiale « Imagine Education », exécuté en cogestion, et le processus d’approbation des visas du Canada. Toutefois, le gouvernement du Canada doit aussi travailler en partenariat avec les provinces et les territoires, dans le cadre du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC], afin d’assurer une meilleure compréhension des mécanismes d’assurance de la qualité existants. Par la suite, il conviendra d’élaborer une stratégie de communication pour faire mieux connaître aux étudiants internationaux potentiels les solides mécanismes d’assurance de la qualité du Canada.

L’image de marque du Canada dans le domaine de l’éducation se caractérise par l’offre d’un vaste éventail de possibilités aux étudiants et aux chercheurs internationaux, dont la qualité constante constitue un élément central.

Bâtir sur des fondations solides : les accomplissements du Canada jusqu’ici

L’initiative Édu-Canada, un projet pilote lancé en 2007 par le MAECI dans le cadre de la Stratégie commerciale mondiale, a atteint avec succès tous ses objectifs. La marque « Imagine Education au/in Canada » a notamment été créée en partenariat avec les provinces et les territoires.

Édu-Canada a eu pour principal résultat de renforcer la coordination du recrutement et des activités de marketing.

Pour tirer efficacement parti des partenariats avec les provinces et les territoires, il est important de prendre en considération la réponse du CMEC au Conseil de la fédération : Pour mettre l’éducation au Canada à la portée du monde, et le monde à celle du Canada : un plan d’action pour la promotion de l’éducation internationale à l’intention des provinces et des territoires (visualisez/téléchargez en PDF - 3.15MB). Ce plan d’action rendu public en juin 2011 met l’accent sur le renforcement de la coordination entre les provinces et les territoires et de la collaboration avec le gouvernement fédéral (MAECI et Citoyenneté et Immigration Canada [CIC]) en vue d’attirer un plus grand nombre d’étudiants internationaux au Canada et de créer davantage de possibilités d’études à l’étranger pour les étudiants canadiens.

Plusieurs provinces consacrent actuellement des sommes importantes au marketing de l’éducation internationale et sont en train de concevoir des stratégies plus complètes dans ce domaine, notamment la Colombie-Britannique comme nous l’avons mentionné précédemment. En outre, des associations comme l’Association des universités et collèges du Canada (AUCC), l’Association des collèges communautaires du Canada (ACCC) et le Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI) soutiennent activement les établissements qui leur sont rattachés afin de les préparer au marché international et de les aider à établir des relations avec d’autres établissements dans des marchés prioritaires. Mais ce sont les établissements eux-mêmes qui ont réalisé les plus grands investissements, sous la forme d’initiatives de marketing à long terme, de représentants et de bureaux à l’étranger, ainsi que de partenariats avec des établissements étrangers, qui favorisent la recherche conjointe et l’internationalisation des programmes d’études.

Il convient de noter, en particulier, la contribution du Consortium canadien pour le marketing international de l’éducation (CCMIE), qui a réussi à regrouper la majorité des grandes associations qui représentent le spectre complet du système d’éducation canadien, afin qu’elles s’expriment d’une seule voix. Le CCMIE fait activement la promotion de l’éducation internationale au Canada, y compris en menant des recherches sur les moyens d’établir des filières entre les secteurs. Nous encourageons le CCMIE à poursuivre ses efforts pour unifier toutes les principales voix canadiennes du domaine de l’éducation.

Une feuille de route pour l’avenir : les mesures que doit maintenant prendre le Canada

Nous estimons que le Canada se trouve devant une occasion unique et que seule une stratégie de promotion coordonnée lui permettra d’aller chercher sa part des meilleurs talents. Le comité a défini la proposition de valeur du Canada comme une offre de services de haute qualité, à un coût abordable, dans un cadre sûr et multiculturel.

Nous sommes d’avis que le plein potentiel du Canada ne pourra être réalisé que si le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires, les associations du secteur de l’éducation et les établissements d’enseignement unissent leurs forces respectives sous une seule identité : celle du Canada. Pour orienter la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale, nous avons convenu d’une série de recommandations qui peuvent être réparties en cinq grands thèmes.

  1. Cibles à atteindre pour réussir : Ces recommandations sont au cœur de la stratégie, puisqu’elles portent sur les objectifs à atteindre pour assurer l’augmentation du nombre d’étudiants internationaux ainsi qu’une plus grande mobilité internationale des étudiants canadiens (chapitre 5).
  2. Coordination des politiques et maintien de la qualité à long terme : La coordination des efforts des divers partenaires et intervenants représente l’un des plus grands défis de la promotion internationale de l’éducation au Canada. Les recommandations en ce sens viennent clarifier les mécanismes de coordination existants et souligner la valeur intrinsèque de la qualité de l’offre en matière d’éducation (chapitre 6).
  3. Promotion de « Éducation au Canada » : Ces recommandations approfondissent le côté pratique des activités de promotion de l’éducation, ce qui comprend le choix des marchés prioritaires sur lesquels le Canada doit centrer ses efforts, le perfectionnement de l’image de marque du Canada et l’utilisation efficace et fructueuse des nouveaux médias (chapitre 7).
  4. Investissements : Ces recommandations soulignent le besoin de présenter de manière stratégique notre offre touchant les bourses. Comme la stratégie vise à attirer les meilleurs talents, le Canada doit être compétitif pour recruter les plus brillants étudiants internationaux. Les bourses représentent un important moyen de faire connaître la culture d’excellence canadienne (chapitre 8).
  5. Infrastructure et soutien : Les activités de promotion doivent être cohérentes avec le processus de délivrance des permis d’études. Les recommandations sur ce dernier thème sont centrées sur le système de traitement des demandes de visa et la facilitation du processus par un plus grand échange d’information et d’expertise entre le gouvernement du Canada et le secteur de l’éducation (chapitre 9).

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Recommandations

Cibles à atteindre pour réussir

Recommandation 1 : Doubler le nombre d’étudiants internationaux qui choisissent le Canada d’ici 2022.

La Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale devrait viser à faire doubler le nombre d’étudiants internationaux à temps plein, pour qu’il passe de 239 131 en 2011 à plus de 450 000 d’ici 2022. Nous considérons qu’il s’agit là d’un objectif réaliste, à la lumière de notre évaluation des tendances de la croissance du secteur de l’éducation internationale et de notre capacité à maintenir la qualité. Le système canadien de l’éducation est en mesure d’accueillir de nouveaux étudiants internationaux sans qu’ils supplantent pour autant les étudiants canadiens.

Recommandation 2 : Mettre en place un programme de mobilité internationale pour les étudiants canadiens, auquel pourront participer 50 000 étudiants par année d’ici 2022.

Afin de réaliser pleinement les objectifs à volets multiples de l’internationalisation, le gouvernement du Canada devrait envisager de cofinancer, avec les établissements d’enseignement et les gouvernements provinciaux et territoriaux, un important programme de mobilité étudiante qui offrirait à 50 000 étudiants canadiens par année l’occasion d’aller étudier à l’étranger ou de participer à des échanges culturels, à des projets d’apprentissage par le service et à d’autres activités d’apprentissage fondées sur l’expérience, d’ici 2022. On prévoit que cet investissement serait doublé par les établissements d’enseignement, les provinces et les territoires ainsi que des donateurs privés selon un ratio de deux pour un. Ce programme serait offert dans l’ensemble du secteur de l’éducation (de la maternelle jusqu’aux établissements postsecondaires).

Il est essentiel que les établissements continuent aussi d’offrir des possibilités d’échanges de professeurs et de partenariats de recherche avec des établissements étrangers. Nous estimons aussi que le secteur privé pourrait jouer un rôle afin d’encourager les étudiants canadiens à devenir des citoyens du monde.

En outre, nous reconnaissons que les étudiants canadiens sont d’excellents ambassadeurs qui peuvent promouvoir les possibilités éducationnelles au Canada auprès des étudiants qu’ils côtoient à l’étranger.

Coordination des politiques et maintien de la qualité à long terme

Recommandation 3 : Faire de l’internationalisation de l’éducation au Canada un élément stratégique des politiques et plans officiels du gouvernement du Canada.

L’importance de l’internationalisation de l’éducation au Canada doit être reconnue comme un élément stratégique du Plan d’action économique, des stratégies en matière de commerce international et d’innovation, de la politique en matière d’immigration et de la politique étrangère du gouvernement du Canada. Tous les partenaires et intervenants (organismes fédéraux concernés, provinces et territoires et établissements d’enseignement) devraient être fortement encouragés à faire de l’internationalisation une priorité clé et à prendre les mesures nécessaires de façon concertée.

Le comité recommande que l’éducation devienne un pilier central des missions officielles réalisées par le gouvernement du Canada dans des pays prioritaires. Par exemple, le premier ministre, dans son discours au Forum économique mondial à Davos, en Suisse, en 2012, a souligné le besoin de réaliser des investissements clés en science et technologie pour soutenir une économie compétitive moderne. Étant donné la nature interreliée de l’économie du savoir, la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale doit faire partie du plan d’action du gouvernement afin d’être compatible avec les politiques en matière d’économie, de commerce et d’immigration. De plus, pour mettre en application la diplomatie du savoir, il est nécessaire d’intégrer la stratégie en matière d’éducation internationale dans les missions officielles à l’étranger.

La voie à suivre : Le comité voit le premier ministre comme le champion de l’ensemble des efforts visant à promouvoir l’éducation internationale.

Recommandation 4 : Créer un Conseil sur l’éducation internationale et la recherche qui fournira des avis stratégiques aux ministres du Commerce international, des Finances, de la Citoyenneté et de l’Immigration, et de l’Industrie.

Pour assurer un positionnement efficace du Canada sur les marchés internationaux, il est nécessaire d’établir une structure de coordination officielle de haut niveau. Le comité recommande la formation d’un Conseil sur l’éducation internationale et la recherche (CEIR). Nous recommandons que ce conseil soit représentatif de tous les secteurs de l’éducation et de toutes les régions du Canada et qu’il soit composé des trois sous-ministres fédéraux (Commerce international, Citoyenneté et Immigration, Industrie), du président et de deux autres sous-ministres membres du Comité consultatif des sous-ministres de l’Éducation ainsi que d’autres intervenants nommés par le gouvernement du Canada. Ce conseil fournira des avis stratégiques aux ministres du Commerce international, des Finances, de la Citoyenneté et de l’Immigration, et de l’Industrie, suivra l’avancement de la mise en œuvre de la stratégie et rendra des comptes au public canadien au moyen de rapports annuels.

La voie à suivre : La responsabilité générale de la gestion effective de la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale devrait incomber au MAECI. Le Ministère travaillera en étroite collaboration avec CIC (un important partenaire dans cette initiative) et les autres parties intéressées. Les travaux du CEIR devraient être soutenus par un secrétariat établi au sein du secteur approprié du MAECI. Nous recommandons aussi que, au besoin, de petits groupes de travail conjoints dotés de la représentation appropriée soient formés sous les auspices du CEIR au sujet de questions portants sur le marketing, la coordination des programmes de bourses, l’immigration et le traitement des demandes de visa.

Recommandation 5 : Maintenir et accroître la qualité des systèmes d’éducation et assurer leur viabilité à long terme.

La constance de la qualité dans l’ensemble du secteur est au cœur de l’image de marque du Canada. Nous recommandons la mise en place de mécanismes adéquats pour assurer le maintien et l’accroissement de cette qualité. De tels mécanismes devraient former un volet central de la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale.

La voie à suivre : Étant donné que l’éducation est de compétence provinciale et territoriale, nous recommandons que le CEIR travaille en étroite collaboration avec le CMEC afin d’établir des directives claires sur l’assurance de la qualité et un cadre d’assurance de la qualité qui permettra de préserver la réputation du Canada en ce qui concerne la qualité des services d’éducation et du soutien qu’il offre aux étudiants internationaux.

Nous jugeons nécessaire qu’une collaboration étroite soit établie avec le CMEC et les provinces et les territoires afin que l’éducation, l’innovation et le commerce soient pleinement intégrés dans l’élaboration des politiques.

Promotion de « Éducation au Canada »

Recommandation 6 : Centrer les activités de promotion du Canada sur un nombre limité de marchés prioritaires aux fins de l’attribution de ressources ciblées.

Nous recommandons que les ressources consacrées aux activités de promotion soient centrées sur les marchés dont on estime actuellement qu’ils présentent le plus grand potentiel de croissance pour le Canada : la Chine, l’Inde, le Brésil, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (comprenant la Turquie), le Vietnam et le Mexique. Les ressources devraient être affectées en priorité à ces marchés. Les marchés bien établis, comme la Corée du Sud, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, devraient bénéficier de ressources substantielles afin que l’on y maintienne les activités à un niveau au moins équivalent au financement actuel.

La voie à suivre : Une réévaluation des marchés prioritaires devrait être réalisée tous les trois ans (cette tâche sera dévolue au CEIR, après consultation adéquate des provinces, des territoires et de CIC). Comme il n’existe pas de solution unique, le comité recommande l’élaboration de stratégies propres à certains pays et le renforcement du rôle des ambassades et des bureaux du Canada à l’étranger. Ces activités reposeront grandement sur une plateforme électronique renforcée, novatrice et renouvelée.

Pour accroître l’expertise des délégués commerciaux, nous recommandons que des experts venant d’établissements d’enseignement ou d’associations soient détachés auprès du MAECI. Les bureaux du Canada dans les marchés clés à l’étranger devraient former des équipes consacrées à l’éducation, composées de délégués commerciaux et d’agents des visas. Ces équipes devraient rendre des comptes au chef de mission concernant la promotion et la facilitation du recrutement des étudiants internationaux.

Recommandation 7 : Accroître la promotion de l’image de marque du Canada.

Les recherches montrent que les étudiants internationaux choisissent en premier lieu le pays où ils veulent aller étudier et ensuite l’établissement d’enseignement. Le renforcement de l’image de marque du Canada à l’étranger dans le cadre d’événements internationaux de premier plan, où les intervenants et les établissements seront unis sous une seule bannière, permettra d’accroître la reconnaissance du Canada et de faire mieux connaître aux étudiants internationaux les possibilités d’étudier et de faire de la recherche au Canada.

La voie à suivre : Il conviendra d’élaborer une stratégie de communication globale, qui intégrera la marque « Imagine Education au/in Canada » dans tous les volets des activités de marketing, de relations avec les médias, de promotion des événements et de communications numériques, afin d’assurer la coordination des messages touchant la proposition de valeur et de diffuser avec un plus grand retentissement les possibilités d’éducation au Canada, dans des stratégies d’ensemble visant les pays prioritaires. Cette initiative comprend la participation du Canada à des salons professionnels de première importance dans le domaine de l’éducation internationale, la réalisation d’activités de promotion de l’image de marque et la tenue d’événements commerciaux au Canada. Des activités adaptées à certains sous-secteurs devraient être réalisées afin de répondre aux besoins précis de chacun d’eux et d’obtenir le plein appui des fournisseurs de services d’éducation admissibles au Canada afin qu’ils appliquent l’image de marque dans leurs propres activités de marketing.

Recommandation 8 : Concevoir un système de communication électronique évolué et complet, qui servira de portail national aux étudiants internationaux désireux de venir étudier au Canada.

Pour diffuser efficacement l’information aux étudiants internationaux potentiels, il est crucial de disposer d’un site Web évolué et riche en contenu, présentant de l’information facile à consulter sur les possibilités d’éducation au Canada. Ce site Web pourrait offrir : une information complète sur les établissements d’enseignement, avec un lien vers le site Web de chacun d’eux; une liste exhaustive des programmes d’études potentiels; des renseignements sur les avantages des études au Canada; des témoignages sur vidéo d’étudiants internationaux qui étudient actuellement au Canada. Comme le marketing entre pairs est particulièrement efficace, les témoignages de diplômés devraient aussi occuper une place de premier plan.

Le monde est passé à l’ère numérique. Le compte Weibo (l’équivalent chinois de Twitter) de l’ambassade du Canada à Beijing compte actuellement 300 000 membres. Nous sommes convaincus que le marketing électronique a remplacé l’approche traditionnelle, étant donné sa capacité de multiplier l’efficacité des communications. Par conséquent, le comité préconise des investissements dans un système de communication électronique.

La mise en place de ce système de pointe devrait s’effectuer en trois phases :

  1. Échange d’information : marketing et avis des étudiants (réseaux sociaux);
  2. Intégration d’un centre de coordination pancanadien pour le traitement des demandes en ligne des étudiants;
  3. Intégration du traitement des demandes de visa (par CIC).

La voie à suivre : Le comité recommande de réorganiser en profondeur et de mettre à niveau le site Web actuel « Education au/in Canada », ce qui pourrait être accompli par une société de commerce électronique professionnelle externe au gouvernement. Les améliorations du site Web devraient être conjuguées à une plus grande utilisation des plateformes des médias sociaux afin de diffuser les messages de promotion du Canada, lesquels seraient adaptés pour usage dans les médias sociaux de certains pays prioritaires.

Centre de coordination pancanadien : au cours de la deuxième phase, il faudra explorer les possibilités de coordonner les demandes soumises par les étudiants internationaux aux établissements canadiens au moyen de technologies de l’information de pointe. Comme l’éducation est une compétence des provinces et des territoires, le CMEC serait le mieux placé pour faciliter la mise en place d’un centre de coordination pancanadien.

À la phase trois, on procéderait à l’intégration des fonctions relatives au traitement des visas. Cette étape exigerait une collaboration constante et accrue entre le MAECI et CIC.

Investissements

Recommandation 9 : Promouvoir l’image de marque du Canada par l’octroi de bourses aux étudiants internationaux du premier cycle.

Pour attirer les étudiants les plus brillants au début de leurs études postsecondaires et rivaliser plus efficacement avec les principaux pays concurrents à cette fin, le gouvernement du Canada devrait cofinancer 8 000 nouvelles bourses du Canada destinées aux meilleurs étudiants internationaux du premier cycle pour qu’ils viennent étudier dans les universités, collèges et écoles polytechniques du Canada. On prévoit que cet investissement sera doublé par les établissements d’enseignement, les provinces et les territoires et des donateurs privés selon un ratio de deux pour un.

Recommandation 10 : Regrouper les subventions et les bourses offertes aux étudiants internationaux de deuxième et troisième cycles et aux boursiers de recherches postdoctorales sous une seule marque, en privilégiant les domaines prioritaires définis dans les stratégies du Canada sur l’innovation et la prospérité.

Pour renforcer les stratégies du Canada en matière d’innovation et de S-T, il conviendrait de coordonner ou, le cas échéant, de réorganiser le financement que divers organismes fédéraux offrent actuellement aux étudiants internationaux de deuxième et troisième cycles sous la forme de subventions et de bourses, afin d’assurer la promotion efficace de l’image de marque du Canada.

Un investissement additionnel permettrait au Canada de tirer parti de possibilités existantes pour attirer les meilleurs étudiants, au moyen d’un jumelage avec des programmes de bourses d’autres pays, comme le programme d’échanges universitaires du China Scholarship Council, le programme de bourses d’études Science sans frontières du Brésil ou les bourses du roi Abdullah de l’Arabie saoudite. Ainsi, le Canada pourrait faire concurrence aux principaux pays offrant d’importants programmes de bourses, comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, afin d’attirer les étudiants et les chercheurs les plus brillants.

La voie à suivre : Nous recommandons de mieux coordonner les subventions à la recherche internationale offertes par l’intermédiaire des conseils subventionnaires du Canada (Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada [CRSNG], Conseil de recherches en sciences humaines [CRSH] et Instituts de recherche en santé du Canada [IRSC]), en mettant l’accent sur un petit nombre de pays prioritaires. Un groupe de travail interministériel comprenant des représentants des conseils subventionnaires et d’autres ministères fédéraux pourrait concevoir une stratégie coordonnée afin de réorganiser les programmes de subventions et de bourses existants de façon à simplifier l’exécution des divers programmes soutenant les étudiants internationaux de deuxième et troisième cycles et au niveau postdoctoral, dans le but de promouvoir de façon cohérente l’image de marque et de faire connaître ces possibilités aux étudiants internationaux potentiels.

En définitive, toutes les bourses internationales devraient être regroupées sous une marque, par exemple « les Bourses du Canada », afin que toutes les ressources disponibles viennent maximiser la reconnaissance de l’image de marque du Canada. Il devrait y avoir suffisamment de financement (de subventions existantes et de nouveaux investissements) pour permettre au gouvernement du Canada d’accorder à des étudiants internationaux, jusqu’à 2 000 bourses d’études supérieures et 1 000 bourses postdoctorales par année sous une même image de marque.

Recommandation 11 : Conclure avec les pays prioritaires des accords bilatéraux de large portée, touchant tous les aspects de l’éducation et de la recherche au deuxième et au troisième cycle, soutenus par un financement approprié.

Notre travail d’analyse comparative nous a permis de prendre connaissance des relations bilatérales de large portée et à multiples facettes qu’entretiennent certains pays (comme le Royaume-Uni) avec des marchés prioritaires. Le comité estime qu’il est de la première importance pour le Canada d’établir des accords de cette nature, tout en reconnaissant que des relations dans le domaine de la recherche-développement existent déjà avec certains pays prioritaires. Le comité recommande que ces éléments soient intégrés dans des accords bilatéraux d’une plus large portée conclus avec certains pays, en mettant l’accent sur tous les aspects de l’éducation et de la recherche aux deuxième et troisième cycles et en allouant le financement approprié pour soutenir une telle stratégie.

Infrastructure et soutien

Recommandation 12 : Améliorer le processus de délivrance des visas d’étudiants de façon à assurer le traitement uniforme et rapide des demandes de candidats de haute qualité.

Il conviendrait d’établir des délais de traitement attractifs, spécialement dans les marchés clés, afin que le Canada puisse rivaliser avec d’autres pays concurrents. Pour y arriver, CIC doit accroître son personnel. Le financement de cette activité devrait être tiré des frais perçus pour la délivrance des visas aux requérants.

Les efforts déployés pour attirer les étudiants internationaux et les chercheurs au Canada seront contrecarrés si l’on ne met pas en place un système cohérent et bien soutenu de traitement des demandes de visa d’entrée. Le comité tient à souligner que les efforts pour recruter les étudiants internationaux doivent être conformes aux activités de CIC.

Toutefois, il est d’une importance nationale de maintenir l’intégrité et la qualité des systèmes de visa et d’immigration. CIC doit être soutenu dans ses efforts pour assurer des délais de traitement concurrentiels et un service à la clientèle de qualité malgré un volume de demandes grandissant. L’augmentation des demandes à traiter exercera une pression sur les agents des visas, d’où le besoin d’accroître le personnel et de bien le former.

La voie à suivre : Le comité recommande que les bureaux des visas soient dotés des ressources adéquates pour permettre le traitement d’un nombre accru de demandes de permis d’études. Pour ce faire, des fonds de fonctionnement additionnels seront requis. Il y aurait lieu de réexaminer les frais exigés pour la délivrance des permis d’études, qui sont considérablement inférieurs à ceux de nos pays concurrents.

Recommandation 13 : Renforcer et faciliter la formation du personnel dans les ambassades et les bureaux à l’étranger du Canada sur les diverses possibilités éducationnelles et les filières d’études au Canada. Les autres intervenants devraient aussi pouvoir participer aux activités de formation afin d’acquérir une connaissance approfondie des programmes de même que du soutien culturel requis par les étudiants internationaux.

L’échange d’informations est nécessaire pour assurer le contrôle de la qualité et la gestion des capacités. Comme les politiques sur les visas font souvent l’objet de changements, il pourrait être utile d’offrir des formations réunissant des experts du secteur de l’éducation et des agents des visas à l’étranger. Une telle formation permettrait aux agents des visas et aux agents commerciaux d’acquérir une compréhension claire et approfondie de l’offre canadienne en matière d’éducation. Les principales leçons apprises pourraient être communiquées à l’ensemble des intervenants au moyen d’ateliers ou de webinaires ciblés. L’objectif sous-jacent de la formation consiste à assurer que les requérants qualifiés obtiennent leur visa et que les étudiants vivent une expérience de qualité en profitant de services adéquats.

Recommandation 14 : Soutenir l’expansion et la promotion du programme Catégorie de l’expérience canadienne, déjà en place, afin de contribuer à l’établissement au Canada d’immigrants qualifiés et de répondre aux besoins du marché du travail.

Il est possible de mieux promouvoir et mettre à contribution le programme Catégorie de l’expérience canadienne de CIC afin de conserver au pays les diplômés d’établissements et de programmes d’études postsecondaires admissibles qui comptent au moins une année d’expérience de travail au Canada dans des postes de gestion, des postes professionnels, des postes techniques ou des métiers spécialisés, après l’obtention de leur diplôme.

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Conclusion

À notre avis, le Canada possède de solides fondations dans le domaine de l’éducation internationale. Nos établissements offrent des services de haute qualité dans tous les sous-secteurs. Le fait que l’éducation relève des provinces et des territoires a favorisé l’instauration d’un secteur d’éducation d’une grande richesse et diversité.

Il ne sera pas nécessaire de procéder à une refonte en profondeur pour que le Canada atteigne ses buts. Il ne fait aucun doute dans notre esprit que, collectivement, les efforts des provinces et des territoires, des associations du secteur de l’éducation et des différents établissements d’enseignement mettent le Canada sur la bonne voie. Nous voyons plutôt le besoin d’apporter certaines corrections à notre trajectoire afin d’assurer que nous ne nous écartons pas de notre chemin. Certains changements sont nécessaires, principalement en ce qui concerne la coordination de nos activités de promotion pour en assurer la cohésion et la cohérence, ainsi que l’usage accru de stratégies numériques. De plus, les gouvernements, à la fois au niveau fédéral et aux niveaux des provinces et des territoires, doivent s’assurer de la compatibilité des politiques dans les domaines de l’éducation, du marché du travail et de l’immigration.

Le présent rapport met en lumière les nombreux avantages, à la fois d’ordre économique et sociétal, de l’éducation internationale. Il est important pour le comité que les Canadiens se rendent pleinement compte des avantages que l’éducation internationale offre au Canada. Dans une économie mondiale axée sur le savoir, la façon dont nous gérons l’éducation internationale influera sur l’évolution de notre prospérité économique ainsi que sur notre place dans le monde.

Le comité prend note des récents investissements du gouvernement du Canada touchant l’éducation internationale, y compris les fonds qui ont été expressément consacrés à la révision de la stratégie en matière d’éducation internationale. La mesure dans laquelle le Canada pourra saisir l’occasion qui se présente en ce moment et devenir un chef de file en éducation internationale sera fonction de l’investissement que nous, en tant que pays, sommes prêts à consacrer pour soutenir l’internationalisation à tous les niveaux.

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Liste des recommandations

  1. 1. Doubler le nombre d’étudiants internationaux qui choisissent le Canada d’ici 2022.
  2. Mettre en place un programme de mobilité internationale pour les étudiants canadiens, auquel pourront participer 50 000 étudiants par année d’ici 2022.
  3. Faire de l’internationalisation de l’éducation au Canada un élément stratégique des politiques et plans officiels du gouvernement du Canada.
  4. Créer un Conseil sur l’éducation internationale et la recherche (CEIR) qui fournira des avis stratégiques aux ministres du Commerce international, des Finances, de la Citoyenneté et de l’Immigration, et de l’Industrie.
  5. Maintenir et accroître la qualité des systèmes d’éducation et assurer leur viabilité à long terme.
  6. Centrer les activités de promotion du Canada sur un nombre limité de marchés prioritaires aux fins de l’attribution de ressources ciblées.
  7. Accroître la promotion de l’image de marque du Canada
  8. Concevoir un système de communication électronique évolué et complet, qui servira de portail national aux étudiants internationaux désireux de venir étudier au Canada.
  9. Promouvoir l’image de marque du Canada par l’octroi de bourses aux étudiants internationaux du premier cycle.
  10. Regrouper les subventions et les bourses offertes aux étudiants internationaux de deuxième et troisième cycles et aux boursiers de recherches postdoctorales sous une seule marque, en privilégiant les domaines prioritaires définis dans les stratégies du Canada sur l’innovation et la prospérité.
  11. Conclure avec les pays prioritaires des accords bilatéraux de large portée, touchant tous les aspects de l’éducation et de la recherche au deuxième et au troisième cycle, soutenus par un financement approprié.
  12. Améliorer le processus de délivrance des visas d’étudiants de façon à assurer le traitement uniforme et rapide des demandes de candidats de haute qualité.
  13. Renforcer et faciliter la formation du personnel dans les ambassades et les bureaux à l’étranger du Canada sur les diverses possibilités éducationnelles et les filiales d’études au Canada. Les autres intervenants devraient aussi pouvoir participer aux activités de formation afin d’acquérir une connaissance approfondie des programmes de même que du soutien culturel requis par les étudiants internationaux.
  14. Soutenir l’expansion et la promotion du programme existant Catégorie de l’expérience canadienne, afin de contribuer à l’établissement au Canada d’immigrants qualifiés et de répondre aux besoins du marché du travail.

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i Adapté de la définition de l’« internationalisation » de l’Association des universités et collèges du Canada.

ii Inspiré par le gouverneur général, Son Excellence le très honorable David Johnston, qui a défini la diplomatie du savoir comme « notre capacité et notre désir de travailler ensemble et de partager le savoir que nous acquérons et affinons à travers les disciplines et à travers les frontières afin d’améliorer ensemble la condition humaine » (tiré du discours d’ouverture au Congrès des Amériques sur l’éducation internationale, à Rio de Janeiro, au Brésil, le 26 avril 2012).

iii Il convient de noter que, dans le présent rapport, l’expression « étudiants internationaux » fait référence aux étudiants qui ont quitté leur pays d’origine et déménagé dans un autre pays pour y étudier. Par comparaison, l’expression « étudiants étrangers » est souvent employée dans le domaine de l’éducation, mais son utilisation est plus générale puisqu’elle fait référence aux étudiants qui ne sont pas citoyens du pays où ils étudient, ce qui peut comprendre les résidents permanents.


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