Discours de la ministre d’État Yelich à l’occasion du 10e anniversaire de la Conférence de Berlin sur l’antisémitisme organisée par l’OSCE

Le 13 novembre 2014 - Berlin, Allemagne

Sous réserve de modifications

C’est pour moi un plaisir et un privilège d’être ici à Berlin pour représenter le Canada à cet important événement et pour réfléchir aux mesures qui ont été prises dans les pays membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [OSCE] pour lutter contre l’antisémitisme au cours des 10 dernières années.

Le Canada a pour principe et pour priorité d’appuyer le combat contre toutes les formes de racisme et de discrimination. Le gouvernement du Canada comprend néanmoins que la haine peut se manifester de façons bien précises et exiger des interventions particulières.

Nous sommes conscients que l’antisémitisme est une forme de racisme unique en son genre et que certaines de ses manifestations, poussées à leur extrême, ont donné lieu à quelques-uns des épisodes les plus sombres de l’histoire de l’humanité. Comme l’a déclaré le premier ministre Stephen Harper, l’antisémitisme est « un mal pernicieux qu’il faut exposer, affronter et éradiquer partout où il se manifeste, un mal si grave qu’il finit par menacer toute l’humanité ».

Au moment où nous célébrons le 10e anniversaire de la Déclaration de Berlin sur l’antisémitisme, nous devons reconnaître que l’antisémitisme est encore une triste réalité.

Notre Stratégie de collecte de données uniformisée à l’échelle nationale sur les crimes motivés par la haine indique que les Juifs constituent le groupe religieux le plus susceptible d’être ciblé par les crimes motivés par la haine, même s’ils représentent moins de 1 p. 100 de la population canadienne.

Trop souvent, nous n’en faisons pas assez pour nous assurer que nos sociétés, et en particulier les jeunes générations, se souviennent des leçons de l’Holocauste.

Le 23 avril 2013, le gouvernement du Canada a annoncé qu’un site avait été choisi dans la capitale canadienne, Ottawa, pour la construction du Monument national de l’Holocauste du Canada. Ce monument, qui sera inauguré à l’automne 2015, encouragera les gens à réfléchir aux événements de l’Holocauste, à se souvenir des victimes et à rendre hommage aux survivants. Il encouragera également les gens à réfléchir à la responsabilité que nous avons tous de protéger les droits de la personne et la dignité humaine.

Dans le même esprit d’éducation, de réflexion et de prévention, le Musée canadien pour les droits de la personne récemment ouvert à Winnipeg, au Manitoba, possède une exposition permanente consacrée à l’Holocauste.

En ce qui concerne l’application de la loi et la protection, le gouvernement canadien continue de renforcer ses systèmes de collecte de données sur les crimes haineux. En combinaison avec une formation sur l’application de la loi, cela permet aux autorités de mieux répondre à la violence contre des groupes à risque, dont la communauté juive.

Dans ce contexte, pour contribuer à protéger les collectivités contre les crimes haineux, nous avons créé un programme appelé « Programme de financement des projets d’infrastructure de sécurité pour les collectivités à risque ». Ce programme, qui a été renouvelé en février 2013, permet à des organisations sans but lucratif de demander une aide financière pour subvenir aux dépenses visant à améliorer l’infrastructure de sécurité des lieux de culte et des centres communautaires où peuvent se produire des crimes haineux.

Le Canada est aussi à l’avant-garde de la lutte contre l’antisémitisme sur la scène internationale.

En novembre 2010, il a été l’hôte de la deuxième Conférence de la Coalition interparlementaire pour la lutte contre l’antisémitisme. À cette occasion, des parlementaires du monde entier se sont attachés à élaborer des mécanismes de lutte contre l’antisémitisme et à s’attaquer à la propagande antisémite que l’on trouve dans les médias et dans Internet.

D’une voix unanime, les parlementaires ont publié le Protocole d’Ottawa sur la lutte contre l’antisémitisme, qui vise à faire en sorte que les gouvernements s’engagent à recueillir et à transmettre les données relatives aux crimes haineux, notamment l’antisémitisme, à relever les pratiques exemplaires et à communiquer celles-ci, à proposer une définition de travail commune de l’antisémitisme et à collaborer davantage avec les Nations Unies sur cette question.

Par l’intermédiaire de notre Bureau de la liberté de religion, établi au sein d’Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada et dirigé par M. Andrew Bennett, le Canada travaille sur la scène internationale pour lutter contre l’antisémitisme et les autres formes d’intolérance qui sont fondées sur la religion ou les croyances, notamment en appuyant des projets mis en œuvre par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE.

Le gouvernement du Canada est aussi conscient du fléau que représente le « nouvel » antisémitisme. Ce mouvement parfois violent, qui se décrit souvent comme de l’antisionisme, refuse au peuple juif le droit à un État qui lui est propre. Nous avons exprimé clairement notre position lorsque le Canada a décidé, le premier, de se retirer de la Conférence d’examen de Durban des Nations Unies, en raison de ses profondes inquiétudes au sujet des propos antisémites ayant entaché la première Conférence de Durban et de la participation de régimes aussi ouvertement antisémites que l’Iran aux préparatifs de la Conférence d’examen.

Alors que nous cherchons collectivement des moyens de mieux lutter contre l’antisémitisme, le Canada encourage tous les États à adopter, comme il l’a fait, une politique de tolérance zéro à cet égard. Cela peut comprendre d’appuyer les principes de la Déclaration du Forum international de Stockholm sur l’Holocauste, la Déclaration de Londres sur la lutte contre l’antisémitisme et le Protocole d’Ottawa, ainsi que de renforcer les systèmes de collecte de données sur les crimes haineux et de voir à l’application, dans leur intégralité, des dispositions de la Déclaration de Berlin sur l’antisémitisme adoptée en 2004 par l’OSCE.

Je vous remercie.

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