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Allocution du ministre Fast au symposium tenu à l’occasion du 10e anniversaire du Conseil canadien pour l’Afrique

Le 16 octobre 2012 - Ottawa (Ontario)

Sous réserve de modifications

Monsieur le Président [du Conseil canadien pour l’Afrique], [Michel] Côté, merci pour cette aimable présentation. Je tiens à saluer Madame l’Ambassadrice [du Canada au Zimbabwe Florence Zano Chideya] et à la remercier pour ses remarques sur l’ouverture de l’Afrique aux affaires.

Aujourd’hui, j’aimerais surtout vous transmettre comme message que le Canada tient lui aussi à faire des affaires en Afrique et qu’il est bien parti pour réaliser cet objectif. Beaucoup de personnes présentes ici y mènent déjà des activités. Nous y voyons un signe prometteur d’un bel avenir productif et prospère.

Je tiens bien sûr également à saluer [le président et directeur général du Conseil canadien pour l’Afrique] M. Lucien Bradet et à le remercier de m’avoir invité à me joindre à vous aujourd’hui. C’est un honneur que d’être ici pour célébrer le 10e anniversaire du Conseil canadien pour l’Afrique. Seul organisme pancanadien qui se consacre à la promotion des relations en matière de commerce et d’investissement en Afrique, le Conseil est vite devenu une instance essentielle pour l’éducation, la défense des intérêts, le développement social et, naturellement, ce qui se trouve à la base de tout ça, le développement économique.

Depuis les tout premiers jours de l’histoire du Canada, les personnes d’origine africaine contribuent de façon considérable à l’essor de notre merveilleux pays. Je pense en particulier à certaines personnes, comme Anderson Ruffin Abbott, qui a été le premier Canadien noir à obtenir une licence de médecine et qui était présent à la mort du président Abraham Lincoln. Je pense également à Mary Anne Shadd, la première éditrice en Amérique du Nord qui a fondé le Provincial Freeman en 1853. Citons également Orval Clifford Browning, l’Afro-Canadien ayant servi le plus longtemps dans les Forces armées canadiennes et dont la Décoration des Forces canadiennes est ornée de trois barrettes.

De nos jours, les Afro-Canadiens apportent leur contribution à tous les aspects de la société, des arts à l’éducation en passant par le sport, la médecine et plusieurs autres domaines. Des organismes comme le Conseil canadien de l’Afrique resserrent les liens qui nous unissent. Le secret de la réussite de nos relations bilatérales réside dans ces liens entre les nations. En plus du 10e anniversaire du Conseil, cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et un certain nombre de pays africains. Nous avons donc vraiment de quoi fêter aujourd’hui.

Ces anniversaires spéciaux constituent de bonnes occasions de prendre le temps de souligner les transformations politiques et économiques qui ont lieu en ce moment même partout en Afrique. Des pays africains figurent actuellement au palmarès des économies qui enregistrent la croissance la plus rapide du monde. Ajoutons à cela le prix élevé des produits de base, la hausse constante de l’investissement étranger, l’adoption récente des technologies et l’amélioration continue du climat politique, et vous conviendrez que l’Afrique d’aujourd’hui est prête à jouer un nouveau rôle sur la scène économique mondiale.

Contrairement à la période de croissance que l’Afrique a connue dans les années 1960 et 1970 et qui, comme vous le savez, a été suivie par une période de stagnation majeure, les efforts sont désormais centrés sur un développement qui va au-delà des ressources pour donner plus d’importance à la fabrication et à un secteur des services élargi. En effet, de plus en plus d’économies africaines adoptent le commerce et l’investissement comme un moyen de stimuler la croissance et de réduire la pauvreté.

Permettez-moi de m’éloigner un peu du sujet. Il s’agit précisément de la position adoptée par le Canada. Nous croyons que la solution pour notre économie, qui est également celle pour l’Afrique, consiste à voir dans le commerce un nouvel élan, un moteur de la croissance économique. Le Canada, qui remarque de plus en plus les changements en Afrique, a récemment pris un certain nombre de mesures visant à resserrer ses liens commerciaux avec des pays africains d’optique commune.

Dans ce contexte, plusieurs hauts dignitaires se sont récemment rendus en Afrique. La semaine dernière, le premier ministre Stephen Harper était au Sénégal et en République démocratique du Congo. Le mois dernier, le ministre des Affaires étrangères John Baird s’est rendu à Abuja, où il a annoncé que le Canada étudiera la possibilité de conclure un accord de protection et de promotion des investissements étrangers avec le Nigéria. Nous négocions en outre des accords similaires (que nous appelons APIE) avec le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Tunisie et la Zambie.

Par ailleurs, nous menons à l’heure actuelle des négociations avec le Maroc en vue de conclure un accord de libre-échange. Ajoutons à cela la conclusion de nos négociations avec le Sénégal et la Tanzanie relativement à des APIE, annoncée récemment par le premier ministre, et vous constaterez que nous commençons à édifier des bases solides pour assurer un jour une présence plus marquée. Une fois conclus, ces accords fourniront aux investisseurs l’environnement stable, transparent et prévisible dont ils ont besoin pour investir en toute confiance.

Ces APIE établissent au fond une série de règles pour régir les investissements. Ces règles sont claires et prévisibles. Il en va de même pour la résolution des différends. Il faut comprendre que les Canadiens sont très prudents. Pour les faire franchir cette ligne et les faire investir à l’étranger, il leur faut une certaine sécurité. S’ils vont de l’avant, ils ont besoin de savoir que leur investissement sera sûr et prévisible.

De nos jours, des APIE sont conclus partout en Afrique : les pays africains font équipe avec le Canada. Nous signons ces accords qui vont assurer la réalisation d’investissements importants dans les années à venir. Avec l’aide de gens comme vous, le gouvernement veut renforcer la présence commerciale du Canada en Afrique en vue de créer des débouchés pour toutes les entreprises et tous les travailleurs des deux parties, en se concentrant sur des secteurs comme les télécommunications, l’agriculture, l’énergie, l’infrastructure, les ressources naturelles et, bien sûr, l’éducation, un domaine qui m’est très cher.

Nous avons d’excellentes bases sur lesquelles nous appuyer. L’année dernière, le commerce bilatéral de marchandises du Canada avec l’ensemble de l’Afrique s’est élevé à près de 18 milliards de dollars. Rien qu’en Afrique subsaharienne, les échanges ont presque doublé depuis 2009, atteignant un niveau record de plus de 10 milliards de dollars. Chaque année, ces hausses se situent bien avant dans les deux chiffres. Les occasions ne cessent de croître. Selon le McKinsey Global Institute, les entreprises et les gouvernements africains investissent environ 72 milliards de dollars par année dans de nouvelles infrastructures sur tout le continent.

Bien entendu, le Canada est un chef de file en ce qui a trait à l’aménagement des infrastructures. Je pense aux transports et à l’aérospatiale. Il s’agit de secteurs où nous pouvons apporter notre aide. Je tiens à signaler ici que les plans de certains projets d’aménagement des infrastructures de pays africains ont été conçus par des Canadiens. À la lumière de ce potentiel considérable, il n’est pas surprenant que le nombre d’entreprises canadiennes présentes sur les marchés africains ou qui se disent intéressées par ceux-ci soit à la hausse.

J’aimerais à nouveau faire un petit aparté et mentionner un point important. On dit que le monde entier se tourne vers l’Afrique à la recherche de possibilités d’investissement et de débouchés. Dans ce contexte, qu’est-ce qui différencie le Canada des autres pays? Je me permets d’avancer que ce qui distingue vraiment le Canada est son engagement comme fervent défenseur de la responsabilité sociale des entreprises [RSE].

Quand les Canadiens investissent dans les entreprises à l’étranger, ils s’attendent non seulement à réaliser un investissement pour eux-mêmes, mais également à investir dans le pays qui les accueille, à rendre ce qu’ils reçoivent en terme de profits. Je me permets donc de dire qu’il s’agit là de ce qui caractérise le Canada, alors que nous continuons de renforcer notre présence sur le continent.

Les entreprises canadiennes se sont forgé une excellente réputation en tant que chefs de file dans de nombreux domaines, notamment en ce qui concerne les projets d’infrastructure. Notre expertise en télécommunications, en agriculture, en extraction des ressources naturelles et, bien sûr, en éducation est reconnue à l’échelle mondiale et nous permet d’aider nos partenaires africains à réaliser leurs objectifs en matière de développement. Par exemple, comme vous le savez sûrement, le Canada est l’un des principaux investisseurs étrangers dans le secteur de l’exploitation minière de l’Afrique subsaharienne. Près de 150 entreprises canadiennes de l’industrie extractive travaillent aux côtés de nos partenaires africains sur tout le continent en leur fournissant des conseils précieux et en indiquant la direction à suivre en ce qui concerne, vous l’aurez deviné, la responsabilité sociale des entreprises.

Je tiens également à signaler à ce sujet que le premier ministre a annoncé que le Canada assurerait une promotion accrue de la responsabilité sociale des entreprises en Afrique occidentale en créant un réseau régional de RSE qui exercerait ses activités depuis la mission du Canada au Sénégal. Cette initiative, qui reliera les réseaux de RSE existants au Sénégal, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Guinée, facilitera le dialogue sur les normes et les pratiques exemplaires des intervenants de l’industrie, du gouvernement et de la société civile.

Plus nous concluons d’accords de libre-échange et de protection des investissements étrangers, plus nous ouvrons de nouveaux marchés pour les entreprises canadiennes et plus nous stimulons la croissance et la prospérité pour nos citoyens des deux côtés de l’Atlantique. Je suis par conséquent très heureux d’annoncer que je dirigerai une mission commerciale en Afrique au début de l’année prochaine, notamment au Nigéria et au Ghana. Nous étudions également la possibilité de nous rendre dans d’autres pays.

Au début de 2013, un groupe d’entreprises canadiennes de l’industrie extractive et du secteur des infrastructures se joindra à moi en vue d’accroître nos débouchés dans les pays que je visiterai. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que le commerce bilatéral de marchandises entre le Canada et le Ghana, par exemple, s’est chiffré à 321 millions de dollars l’année dernière, ce qui représente une hausse fulgurante de 61 p. 100 par rapport à 2010. En 2011, le commerce bilatéral de marchandises entre le Canada et le Nigéria s’est élevé à plus de 2,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 44 p. 100 depuis 2010 et de 300 p. 100 depuis 2009.

Le Nigéria est en effet le plus grand partenaire commercial du Canada de l’Afrique subsaharienne. La mission que je dirigerai sera notamment axée sur le secteur de l’exploitation minière. Je sais que les activités considérables de promotion des intérêts que nous mènerons tout au long de la mission nous permettront de créer de nouveaux débouchés dans cette importante région du monde. Les entreprises canadiennes font figure de chefs de file en ce qui concerne les pratiques responsables d’exploitation minière, et nous sommes fiers de la prospérité engendrée par ces entreprises aux quatre coins du monde, notamment en Afrique.

En outre, j’ai le plaisir d’annoncer que le Salon de l’éducation du Canada 2013 devrait aussi avoir lieu au début de l’année prochaine dans des pays francophones et anglophones d’Afrique. Comme je l’ai mentionné, l’éducation internationale est un sujet qui m’est très cher. Les étudiants jouent un rôle crucial dans l’établissement de liens de compréhension réciproque et d’acceptation entre les peuples qui rassemblent les pays et favorisent les relations commerciales.

Les étudiants sont aussi d’importants acteurs dans une économie mondiale où les intervenants s’avèrent de plus en plus interdépendants sous l’effet des chaînes de valeur mondiales, et où les entreprises cherchent à élargir leurs activités et à réussir sur les marchés à forte croissance. Permettez-moi encore une fois de m’éloigner un peu du sujet. Pour le Canada, l’éducation est plus qu’un simple moteur de la croissance économique nationale. L’année dernière, des étudiants étrangers à la recherche de l’excellence canadienne en matière d’éducation ont généré une activité économique se chiffrant à près de 8 milliards de dollars.

Il en ressort également d’autres avantages. Quand bon nombre de ces étudiants retournent dans leur pays ou voyagent ailleurs dans le monde, ils deviennent nos meilleurs ambassadeurs, sans vouloir offenser les ambassadeurs présents dans la salle. Et encore mieux, nous n’avons même pas besoin de les payer.

C’est ça qui est formidable.

Bien entendu, quand ces étudiants retournent chez eux, ils mettent à profit les compétences qu’ils ont acquises pour investir dans leur pays en vue d’édifier ces économies, de renforcer la démocratie, le respect des droits de la personne et le respect des normes relatives au travail et à l’environnement. Voilà tous les avantages que nous apportera le secteur de l’éducation alors que nous resserrons nos liens.

Il en va évidemment de l’intérêt de nos partenaires africains d’envoyer des étudiants au Canada, et je suis quelque peu réticent à mentionner ce point, mais quelques-uns restent au Canada et nous les dirigeons vers certains secteurs critiques de notre économie où la pénurie de main-d’œuvre est considérable. Nous sommes très heureux de constater que de plus en plus d’étudiants africains choisissent de venir étudier au Canada. Nous avons accueilli près de 19 000 étudiants africains en 2011 et nous nous attendons à ce que ce chiffre continue d’augmenter.

Par ailleurs, le Canada contribue de façon importante au développement scientifique et technologique en Afrique en appuyant un partenariat unique entre les secteurs public et privé, le projet « À la recherche du prochain Einstein ». Cette initiative a pour objectif d’établir un réseau de centres d’excellence en mathématiques qui couvre tout le continent. Il s’agit là d’une stratégie de développement révolutionnaire, qui a pour but de faciliter l’épanouissement des esprits les plus brillants d’Afrique afin que ces derniers puissent jouer un rôle de premier plan dans la résolution des problèmes complexes auxquels se heurte le continent dans des domaines comme l’agriculture, la santé et les finances.

Mes amis, je suis toujours heureux d’expliquer aux autres ce que notre gouvernement entreprend en matière d’éducation internationale parce que je suis convaincu, qu’à long terme, l’éducation est l’un des meilleurs moyens de promouvoir l’établissement de liens et de mettre en place les partenariats qui assureront à tous un meilleur niveau de vie. Bien entendu, nous reconnaissons que pour pouvoir s’implanter et s’épanouir, l’éducation et la croissance économique durable qui l’accompagne ont besoin d’un environnement stable et sain.

Comme vous le savez, les conflits armés violents portent gravement atteinte à la sécurité de n’importe quelle nation et, par conséquent, à sa prospérité. C’est la raison pour laquelle entre 2008 et 2011, le Canada a alloué plus de 20 millions de dollars pour appuyer les efforts de stabilisation et de prévention des conflits, et renforcer les capacités de maintien de la paix en Afrique. Le Canada participe également à la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo. De plus, il a apporté un soutien à long terme au Centre international Kofi Annan de formation au maintien de la paix au Ghana et, plus tôt ce mois-ci, le premier ministre a annoncé un appui au Centre de formation au maintien de la paix de la Tanzanie à Dar es Salaam grâce au Fonds pour la paix et la sécurité mondiales.

Au chapitre de la santé, la lutte contre les maladies nécessite des munitions tout aussi puissantes. Ces munitions prennent la forme de distribution de vaccins, de moustiquaires imprégnées d’insecticide, d’antibiotiques et de vitamines, mais aussi de séances de sensibilisation à l’allaitement et de formation pour les travailleurs de la santé de première ligne. Notre gouvernement est heureux d’avoir pu fournir 105 millions de dollars pour la prestation de services de santé de base comme ceux qui ont été dispensés dans le cadre de l’Initiative pour sauver un million de vies. Annoncé par le premier ministre Stephen Harper en 2007, l’appui du Canada a pour objectif de prévenir les maladies comme le paludisme ainsi que les handicaps comme les retards de développement et la cécité causés par la malnutrition.

La réalisation de ces objectifs aura des incidences considérables sur la productivité économique désirée par le Canada et ses partenaires africains. Je suis fier de constater tous les investissements du gouvernement du Canada dans l’avenir de l’Afrique, et de pouvoir annoncer que nous avons rempli avant l’échéance les engagements contractés en vue de doubler notre aide à l’Afrique. Nous sommes entièrement attachés à la cause de nos partenaires africains, et ce, à long terme.

Permettez-moi de conclure aujourd’hui en soulignant que le commerce n’est pas un jeu de gagnant-perdant. Il s’agit là d’une vision archaïque qui amène à considérer les importations comme une mauvaise chose et les exportations comme une bonne chose, ou l’investissement étranger direct au Canada comme une mauvaise chose et l’investissement direct du Canada à l’étranger comme une bonne chose. Ces calculs sont obsolètes et n’ont plus leur place dans le contexte de l’économie mondiale. Le commerce fait intervenir deux joueurs qui participent sur un pied d’égalité.

Au bout du compte, nous nous assurons de collaborer pour atteindre nos objectifs parce que nous croyons en l’avenir de l’Afrique. Nous avons foi en la capacité du commerce à stimuler la prospérité à la fois au Canada et en Afrique. Je tiens à vous remercier d’avoir pris le temps de participer à notre rencontre cet après-midi.

Je suis très heureux de prendre part à ce dialogue aujourd’hui et de pouvoir discuter des merveilleux projets qui nous attendent dans le cadre du dialogue Canada-Afrique.

Je vous remercie.