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Pourquoi avons-nous besoin de diversité et d'inclusion dans le secteur de la sécurité ?

Allocution de bienvenue prononcée lors de Mission Critical 2019 : Un leadership inclusif pour le secteur de la sécurité, 17 au 20 juin 2019

18 juin 2019, 9 h à 9 h 05, Ambassade du Canada à Berlin, Salle du Canada

Stéphane Dion
Ambassadeur du Canada en Allemagne et envoyé spécial du premier ministre auprès de l’Union européenne et de l’Europe

Général,
Contre-Amiral,
Monsieur le Député,
Mesdames, Messieurs,

C'est pour moi un honneur particulier de vous accueillir aujourd'hui à l'ambassade du Canada pour la cinquième édition de la conférence Mission Critical, axée sur le sujet très important de la diversité et de l'inclusion dans le secteur de la sécurité.

J’aimerais remercier le German Marshall Fund, le ministère allemand de la Défense et Deutscher Soldat pour l’excellente coopération.

La diversité est un fait. L'inclusion est un choix : le bon choix. C'est le thème de notre conférence.
Parfois, on entend que les hauts responsables du secteur de la sécurité devraient se concentrer sur les enjeux de paix, de défense, de maintien de l’ordre, etc., et que les questions de diversité et d'inclusion devraient être laissées à d’autres.

Cependant, les personnes ici présentes savent que ce raisonnement est faux, pour au moins quatre raisons.

Premièrement, parce que la raison d'être de notre secteur de la sécurité est de protéger notre société ouverte, nos droits universels et que, parmi ces droits fondamentaux, il y a l'égalité des chances et la dignité pour toutes et tous.

Notre secteur de la sécurité ne peut pas protéger ces valeurs efficacement s'il ne les épouse pas lui-même. Dans le monde dans lequel nous voulons vivre, il n'y a pas de place pour les préjugés, le racisme, l'intolérance et l'exclusion. Pour répondre à cette aspiration, le secteur de la sécurité doit lui-même en être le reflet.

Deuxièmement, pour être efficace, notre secteur de la sécurité doit tirer pleinement parti des compétences et des talents de la population. Il ne peut se permettre d'exclure qui que ce soit.

Troisièmement, pour renforcer les liens de confiance avec tous les groupes, ainsi que pour les comprendre et interagir avec eux, le secteur de la sécurité bénéficie de la présence dans ses rangs de membres de ces groupes. Le comportement de la police, de l'armée, des gardes-frontières et d'autres membres des forces de sécurité envers les membres d'un groupe donné détermine si ces personnes se sentent reconnues, acceptées et protégées dans une société, si elles s’y sentent valorisées.

Cela nous amène à la quatrième raison : il est beaucoup plus simple d’assurer la sécurité d’un monde inclusif que celle d’une monde exclusif. Les chances de succès de notre secteur de la sécurité sont beaucoup plus grandes si nos sociétés, au lieu d'être méfiantes et animées par la xénophobie, sont inclusives, accueillantes et fondées sur la confiance.

En d'autres termes, la composition de notre personnel de sécurité, et surtout sa perception de ses responsabilités envers les communautés qu'il dessert, sont très importantes pour sa propre efficacité.

Cela signifie que vous avez choisi d'aborder cette semaine un sujet qui touche à une corde sensible, parce qu'il touche à votre capacité optimale de protéger efficacement un monde marqué par une diversité croissante.

Au Canada, plus d'un Canadien sur cinq est né à l'étranger (21,9 %), et cette proportion augmente. Aujourd'hui, déjà deux enfants canadiens sur cinq sont eux-mêmes immigrants ou ont un parent immigrant. D'ici 2030, la croissance démographique du Canada dépendra uniquement de l'immigration.

Le gouvernement du Canada considère ces différences - y compris celles liées aux capacités, à l'orientation sexuelle, à l'identité de genre, à la religion et à la foi - comme une chance.  

Au Canada, tous les ministères doivent prendre des mesures proactives pour corriger toute sous-représentation de groupes minoritaires afin que personne ne se voie refuser des possibilités d'emploi ou des avantages sociaux pour des raisons sans rapport avec sa capacité de faire le travail en question.

Les ministères et organismes œuvrant dans le secteur de la sécurité ne font pas exception à cette règle. Ils prennent des engagements et voient des résultats.

À titre d’exemples, les Forces armées canadiennes se sont récemment fixé comme objectif d'augmenter le nombre d'employés autochtones à 3,4 %. La Gendarmerie royale du Canada a fixé des objectifs précis pour ses effectifs en 2013 ; depuis 2011, le pourcentage de femmes parmi les commandants y est passé de 12,5 % à 31 %. L'Agence des services frontaliers du Canada fait figure de pionnière, ayant mis au point ses tout premiers protocoles liés aux personnes transgenres, qui sont actuellement à l’étape de la révision.

Gérer adéquatement la diversité est un travail difficile qui en vaut la peine. Comment pouvons-nous faire de nos services de sécurité des employeurs privilégiés pour les candidats de divers groupes ? Comment passer de la bonne volonté à une bonne politique ? Quels objectifs devons-nous fixer, et quels engagements devons-nous prendre ?

Comme vous pouvez le voir, je suis impressionné par l'ambition de cette conférence. Vos discussions de cette semaine seront essentielles pour répondre aux questions difficiles, mais nécessaires, qui nous permettront de bâtir un avenir meilleur.

Chères invitées, chers invités, merci beaucoup d’avoir été des nôtres aujourd'hui.

J'aimerais maintenant partager avec vous un message vidéo que nous avons reçu d'une invitée de marque, qui n'a malheureusement pas pu être parmi nous en personne aujourd'hui : la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen.

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