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ARCHIVÉ - Pratiques exemplaires pour la promotion des services canadiens d’éducation

Affaires étrangères et Commerce international Canada - The Illuminate Consulting Group, le 30 septembre 2009

Résumé

Introduction

Le présent rapport a été commandé par Affaires étrangères et Commerce international Canada (MAECI) dans le but de cerner les pratiques exemplaires pour la promotion des services canadiens d’éducation. Ce rapport s’imposait pour plusieurs raisons, notamment parce que les pays concurrents intensifient leurs activités de promotion, et parce que les protagonistes canadiens ont de la difficulté à coordonner leurs efforts pour soutenir cette concurrence. Le présent rapport vise à fournir un guide détaillé à l’intention des décideurs et des parties intéressées du Canada et vise à améliorer les résultats du Canada sur le plan de la promotion des services d’éducation à l’étranger.

Méthode et limites

Aux fins du présent rapport, les auteurs ont pris appui sur des sources diverses, dont des ensembles de données de base sur la mobilité des étudiants (p. ex. CIC, OCDE), des ouvrages spécialisés, des entrevues de fond et les résultats d’un sondage en ligne auprès du personnel du MAECI et du Réseau CEC . Les auteurs se sont par ailleurs entretenus avec des parties intéressées et des experts afin de valider leur analyse des données et l’approche conceptuelle adoptée.

Tout rapport qui traite d’un si large éventail de questions présente nécessairement des limites. Par exemple, dans le cas des données sur les étudiants internationaux, notamment celles de CIC, la méthode de collecte et les définitions ont imposé des contraintes. En outre, le présent rapport a dû être réalisé dans un court laps de temps, si bien qu’il a été impossible d’approfondir davantage certains résultats.

Attirer des talents pour une économie du savoir

Il serait facile de dire qu’il est bien d’avoir pour politique le recrutement d’étudiants internationaux. Or, rien n’est plus loin de la réalité. En effet, la transition des nations avancées depuis des économies axées sur l’activité industrielle et les services vers des économies du savoir va bon train.

Les talents et les compétences requis pour soutenir la concurrence dans une économie du savoir sont en petit nombre dans le monde. De plus, la concurrence s’est considérablement intensifiée à cet égard au cours de la dernière décennie, et ce en dépit d’une hausse marquée des inscriptions aux programmes d’études supérieures dans l’ensemble. Dans ce contexte, le Canada doit adopter une approche ciblée, équilibrée et concurrentielle s’il veut réussir à combler ses besoins en main-d’œuvre.

Activités des concurrents

Attirer des étudiants internationaux n’est pas une activité pratiquée en vase clos. La réalité est qu’en 2009, les pays se sont livré une concurrence féroce aussi bien pour recruter les éléments les plus prometteurs que pour attirer un grand nombre d’étudiants internationaux, lesquels sont porteurs de revenus. D’un point de vue comme de l’autre, la concurrence ne peut que s’intensifier. En effet, les contributions financières des étudiants internationaux sont plus que bienvenues dans les économies d’accueil, et ces dernières n’ont d’autre choix que de recruter des talents pour demeurer compétitives dans les secteurs clés des sciences et de la recherche.

Le présent rapport porte sur la situation actuelle et les tendances observées dans six des principaux pays concurrents au chapitre du recrutement d’étudiants internationaux. Les résultats révèlent que les États-Unis, pays chef de file en la matière, se sont remis du recul des inscriptions qui a suivi les attentats du 11 septembre, mais qu’ils ont du travail à faire pour améliorer fondamentalement leurs activités de promotion. Le Royaume-Uni est le pays dont les activités de recrutement sont les mieux équilibrées, notamment grâce à l’efficacité des efforts de promotion déployés.

La France et l’Allemagne ont toutes deux connu une forte hausse des inscriptions d’étudiants internationaux au début de la décennie, avant de voir celles-ci plafonner et même diminuer ces dernières années. Quant à l’Australie, elle mérite sans contredit la réputation de championne de la promotion auprès des étudiants, mais elle est aujourd’hui aux prises avec différents problèmes, en particulier une image entachée sur le plan de la qualité. En Nouvelle-Zélande, petit pays tributaire d’une poignée de pays asiatiques pour le recrutement d’étudiants, le nombre d’inscriptions a grandement fluctué. Il reste néanmoins que tous les pays se sont dotés d’une politique clairement énoncée qui souligne l’importance du recrutement d’étudiants internationaux.

Portrait du recrutement d’étudiants internationaux au Canada

Le Canada a réussi à faire passer de 114 098 à 178 227 le nombre d’étudiants internationaux accueillis entre 2000 et 2008 (tous types de programme confondus). Cela dit, il a vu sa part du marché mondial tomber de 5,0 % (2000) à 4,4 % au chapitre de l’enseignement postsecondaire (OCDE). On peut penser que la hausse du nombre d’inscriptions a plus à voir avec la solidité du système d’éducation canadien qu’avec la qualité des activités de promotion du Canada. Cette situation ne pourra être soutenue dans l’avenir, d’autant plus que la croissance sur douze mois du nombre d’inscriptions d’étudiants internationaux se fait à un rythme bien inférieur à 10 % au Canada depuis 2004, alors qu’elle est beaucoup plus rapide ailleurs dans le monde.

Des différences notables ressortent selon le type de programme d’études, d’excellents résultats ayant été enregistrés au chapitre des « autres études postsecondaires ». À l’opposé, les inscriptions dans les programmes de formation professionnelle sont en forte baisse. Au niveau universitaire, premier en importance, la croissance des taux d’inscription ralentit sans cesse, et on a même assisté à une décroissance en 2008.

La fragmentation et le sous-financement du soutien à la promotion expliquent ces résultats. Contrairement à tous ses principaux concurrents, le Canada n’a ni ministère fédéral de l’Éducation ni agence de promotion à la fois centralisée et dotée de ressources solides. Le Canada n’a pas d’approche coordonnée, et il est parfois même absent des grandes tribunes internationales sur l’éducation. En témoignent les difficultés auxquelles se heurte le Réseau CEC dans sa tentative de trouver un modèle de fonctionnement et de services viable.

Recommandations

APSEE [1]

ICG recommande la création d’une agence de promotion des services d’éducation à l’étranger (APSEE), qui agirait comme organisme indépendant et serait la propriété du gouvernement du Canada.

L’APSEE devrait être petite, souple et axée sur les résultats, s’appuyer sur des connaissances spécialisées, être prête à croître et à évoluer et être entièrement canadienne.

L’APSEEdevra réussir à se tailler une place dans un système fragmenté et complexe qui est actuellement en proie à des bouleversements. Il importe de garder à l’esprit que, dans ces conditions, tous devront accepter de faire des compromis pour assurer le succès de l’APSEE; les positions catégoriques ne sauraient être admises.

Mise sur pied et développement progressifs

L’APSEE devra vraisemblablement être mise sur pied de façon progressive :

  • Phase de transition d’une durée d’un an ou deux (idéalement), au cours de laquelle le système actuel serait revu, rationnalisé et réorienté.
  • Phase de démarrage d’une durée d’un an environ (idéalement).
  • Phase de déploiement, jusqu’à la fin d’un premier cycle budgétaire de cinq ans.
  • Évaluation, révision et réorientation au terme du premier cycle budgétaire.

Au cours des deux premières phases, l’APSEE devra confier à d’autres des aspects importants de ses activités. Certaines de celles‑ci pourraient très bien être confiées à long terme à des fournisseurs externes.

Il est essentiel que l’APSEE soit conçue, mise sur pied et développée en tenant compte de la concurrence mondiale qui s’exercera dans un horizon de cinq à dix ans sur le marché de l’éducation. Pour ce faire, il faudra miser sur les recherches et analyses d’experts, offrir aux fournisseurs de services d’éducation de bons services de soutien à la promotion, et favoriser une formation de grande qualité.

Structure et gouvernance

Il est recommandé que l’administration centrale de l’APSEE soit située à Ottawa mais que soit rapidement établie une présence solide, étendue et variée à l’étranger, et ce par l’entremise de bureaux, de conseillers, de partenaires, ainsi que d’employés dans des postes administratifs ou d’enseignement. Les connaissances spécialisées et les bureaux qui existent déjà à l’étranger pourront être mis à profit pourvu qu’ils soient compatibles avec les objectifs de promotion communs. Il demeurera essentiel d’avoir une présence réelle à l’étranger à l’avenir.

Il serait souhaitable que les diverses parties intéressées soient bien représentées au conseil de l’APSEE. Cela dit, il faudrait éviter d’adopter un modèle de gouvernance statique ou abstrait qui limiterait la capacité de l’agence à réagir à l’évolution des conditions. L’APSEE devrait se doter de comités d’experts chargés du développement des programmes.

Financement

Le gouvernement du Canada devrait fournir le financement de base qui servirait au fonctionnement de l’agence et à l’exécution de certains programmes (p. ex. promotion de l’image de marque). Cela dit, d’autres sources de revenus, comme des droits sur les visas ou permis, sont jugées essentielles à la concordance des efforts des fournisseurs et de l’APSEE. ICG propose un financement initial de 22 millions de dollars canadiens par année (à compter de la troisième année) pour l’APSEE.

Recommandations particulières en matière de développement

En dernier lieu, le rapport présente trois recommandations particulières qui pourront être appliquées qu’il y ait ou non création d’une agence vouée à la promotion des services d’éducation à l’étranger.

Premièrement, le rapport insiste sur la nécessité d’une formation poussée des parties intéressées dans le domaine de la promotion et de l’analyse de marché. Deuxièmement, il est recommandé de tirer profit des modèles de promotion en ligne, qui ont de plus en plus la cote. Troisièmement, le rapport recommande une stratégie globale et intégrée relative aux bourses d’études. Ces trois recommandations ont pour objectif d’améliorer les pratiques actuelles, lesquelles nécessitent soit un relèvement important des compétences, soit l’adoption d’une approche plus concertée eu égard à la promotion du Canada en tant qu’éventuel lieu d’études pour les étudiants internationaux.

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[1] « APSEE » est employé uniquement pour des raisons de commodité dans le présent document. Il ne s’agit en rien d’une proposition d’appellation pour la future agence.

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