Impact économique de l’éducation internationale au Canada – Mise à jour 2017

1. Introduction

L’éducation internationale, qui exerce une influence sur la capacité du Canada de développer et de retenir les connaissances et les compétences nécessaires, joue un rôle important dans la mondialisation de son économie et lui permet de s’adapter à un environnement concurrentiel qui évolue rapidement.

Affaires mondiales Canada (AMC) a demandé à Roslyn Kunin and Associates (RKA) de mener la présente étude pour mesurer la valeur de l’impact des dépenses des étudiants internationaux au Canada sur l’économie canadienne. Cette étude est une mise à jour de l’évaluation des impacts de 2014 et la même méthode d’estimation a été utilisée, quoique certains rajustements mineurs ont été apportés aux hypothèses.

Tout comme dans l’étude de 2014, l’approche analytique retenue dans la présente étude comprend une estimation des dépenses totales des étudiants internationaux (y compris les frais de scolarité, les livres, les frais de logement et de transport et les achats discrétionnaires) et l’estimation de l’impact économique sur l’économie canadienne en 2015 et en 2016 sur le plan des exportations [3], du PIB, de l’emploi et des recettes de l’État. L’étude montre également l’impact économique par province et par territoire et selon le niveau d’études ainsi que l’impact attribué aux dix principaux pays d’origine des étudiants internationaux.

L’étude tient compte des étudiants en séjour d’études de longue durée des écoles, des collèges et des universités ainsi que des étudiants en séjour d’études de courte durée. En ce qui concerne le nombre d’étudiants internationaux en séjour de longue durée (ceux qui suivent des programmes d’études et de formation pendant plus de six mois et qui ont besoin d’un permis d’études), nous nous sommes fondés sur les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). En ce qui concerne les étudiants en séjour d’études de courte durée (séjours de moins de six mois), nous nous sommes appuyés sur les données de Langues Canada. Pour calculer les dépenses des étudiants, nous nous sommes appuyés sur des données provenant de sources diverses, notamment de l’Enquête sur les frais de scolarité et de subsistance menée chaque année par Statistique Canada. Pour combler les lacunes dans les données, nous avons formulé plusieurs hypothèses, y compris des hypothèses relatives aux bourses d’études et d’entretien fournies par le gouvernement canadien (aux ordres fédéral, provincial et territorial) et les établissements, et aux dépenses faites par les amis et les membres de la famille qui rendent visite aux étudiants internationaux, ce qui explique les rajustements apportés aux ensembles de données initiaux. Ces modifications sont décrites à l’annexe 1. Nous avons également effectué des analyses de sensibilité par rapport à certaines variables clés. Celles –ci sont présentées à l’annexe 3.

Pour cerner l’impact global des dépenses totales des étudiants internationaux sur l’économie canadienne, nous avons utilisé le modèle de calcul des impacts des dépenses interprovinciales de Statistique Canada. Pour les besoins de l’étude, nous avons non seulement quantifié l’impact économique direct rattaché aux dépenses des étudiants internationaux, mais nous avons aussi eu recours à une méthode de calcul de l’impact total dans le but de quantifier les impacts directs, indirects et induits. Notamment, ces méthodes permettent de quantifier les activités des entreprises qui fournissent des biens et des services aux entités où les dépenses directes sont engagées (ce qui comprend incidemment les impacts directs et indirects). En outre, il se peut que l’on observe des augmentations supplémentaires des dépenses globales en raison des revenus accrus des ménages locaux. C’est ce qu’on appelle un impact dérivé (ou induit). L’impact total est composé d’impacts de trois types, à savoir l’impact direct, l’impact indirect et l’impact induit rattachés à une dépense initiale. L’impact total peut être considéré comme la tranche supérieure des impacts économiques, alors que la somme des impacts directs et indirects révèle un degré d’impact relativement modéré sur l’économie. Dans la présente mise à jour, nous nous sommes concentrés sur les impacts économiques directs et indirects sur l’économie canadienne en 2015 et en 2016 [4]. Les impacts directs, de même que les impacts globaux, sont présentés à l’annexe 2.

Dans le corps du rapport, nous présentons nos estimations du nombre d’étudiants internationaux au Canada par province et par territoire ainsi que leur répartition selon la durée du séjour d’études (de longue durée ou de courte durée). Nous présentons ensuite nos estimations des dépenses annuelles totales et de la contribution directe et indirecte combinée qui en découle dans l’économie canadienne, et nous décrivons l’importance des services d’éducation internationale dans les échanges du Canada avec le reste du monde. Nous fournissons aussi des comparaisons historiques de la valeur et des impacts de l’éducation internationale pour faire ressortir la contribution grandissante de celle –ci dans l’économie canadienne. En outre, l’étude comprend une comparaison des impacts économiques des dix principaux pays d’origine des étudiants internationaux.

Dans les annexes du rapport, nous présentons des analyses de scénario pour fournir des estimations différentes de la valeur et des impacts des dépenses des étudiants internationaux dans l’éventualité d’une augmentation ou d’une diminution de ces dépenses. Nous expliquons également les différences observées entre nos estimations et celles publiées par Statistique Canada.

Des tableaux de données détaillés sont aussi fournis aux annexes 5 et 6.


[3] Puisque les dépenses des étudiants internationaux sont des exportations canadiennes de services d’éducation, nous avons utilisé indistinctement dans ce rapport les phrases « dépenses des étudiants internationaux » et « services d’éducation internationale ». Il convient de noter que les éléments que nous avons inclus dans les « services d’éducation internationale » dérogent sensiblement à la définition de Statistique Canada, laquelle est fondée sur le Manuel des statistiques du commerce international des services 2010 (publié par les Nations Unies). La définition de services d’éducation utilisée par Statistique Canada dans le contexte de la balance des paiements est la suivante :

Les services d’éducation comprennent les services liés à tous les niveaux d’éducation, qu’il s’agisse d’éducation par correspondance, téléconférence, satellite ou internet ou d’éducation dispensée par des enseignements, entre autres, offerts directement dans les économies hôtes. Sont exclus les services fournis à des non-résidents présents sur le territoire du fournisseur de service (ce type de service fait partie de la catégorie « voyages »).

Par conséquent, la valeur comparable dans les données sur la balance des paiements de Statistique Canada est celle associée aux voyages personnels liés à l’éducation.

[4] Les études d’impact économique évaluent les impacts, sur une économie régionale, d’un accroissement des activités économiques découlant d’une hausse des dépenses de programmes et des dépenses des particuliers. Elles mesurent les impacts en fonction de variables macroéconomiques comme le produit intérieur brut (PIB) et l’emploi. Ce type d’étude facilite le processus décisionnel des gouvernements lorsque vient le temps d’évaluer et de comparer les impacts de différents programmes et projets. Il convient également de noter que, malgré son utilité, l’analyse d’impact économique n’est pas une analyse coûts –avantages et ne tient pas compte du coût de renonciation associé aux dépenses de programme. L’évaluation des coûts liés à la fourniture de services d’éducation aux étudiants internationaux dépasse la portée de la présente étude.