Impact économique de l’éducation internationale au Canada – Mise à jour 2017

3. Évaluation de l’impact économique des étudiants internationaux au Canada

L’évaluation de l’impact économique de l’éducation internationale exige d’abord de compiler des données et de réunir de l’information sur le nombre d’étudiants internationaux par niveau d’études, et également sur le type de dépenses engagées par eux. Ces valeurs sont rajustées, au besoin, pour déterminer le montant global des dépenses des étudiants internationaux en frais d’éducation et en frais de subsistance. Ensuite, ces dépenses chiffrées sont appliquées aux modèles de dépenses de Statistique Canada pour produire des estimations de l’impact des dépenses totales des étudiants internationaux sur la production brute, le PIB, l’emploi et les recettes fiscales au Canada. Nous présentons dans la section qui suit les estimations et les analyses qui en découlent.

3.1. Dépenses globales

Dans cette sous–section, nous combinons le nombre estimatif d’étudiants internationaux par niveau d’études et par province et par territoire avec les estimations des frais d’éducation et des frais de subsistance, pour obtenir une estimation du montant total dépensé par les étudiants internationaux durant leur séjour au Canada. Tous les chiffres relatifs aux étudiants et toutes les valeurs relatives aux dépenses sont utilisés pour déterminer l’impact en 2015 et en 2016.

Le tableau 1 indique le nombre total d’étudiants internationaux qui étudient au Canada, répartis par province et par territoire. Les chiffres ont aussi été ventilés selon que le séjour des étudiants était « de longue durée » ou « de courte durée » [10]. 

Tableau 1 – Nombre total d’étudiants internationaux au Canada, par province et par territoire, 2015 et 2016
2015
Étudiants en séjour de longue durée
2015
Étudiants en séjour de courte durée
2015
Tous les étudiants
2016
Étudiants en séjour de longue durée
2016
Étudiants en séjour de courte durée
2016
Tous les étudiants
Terre Neuve et Labrador2 63802 6383 22703 227
Île–du–Prince–Édouard1 4242911 7151 9693012 270
Nouvelle–Écosse10 3472 19112 53711 7992 26414 063
Nouveau–Brunswick4 1736634 8374 4936865 178
Nouveau–Brunswick49 68912 19161 88054 93412 60067 534
Ontario149 43546 275195 710185 39847 828233 226
Manitoba9 9181 35811 27612 8941 40414 298
Saskatchewan5 7361 0786 8146 9491 1148 063
Alberta18 4727 59126 06322 4967 84630 342
Colombie–Britannique93 92740 397134 324103 93841 753145 691
Yukon2502560060
Territoires du Nord–Ouest90919019
Nunavut000000
Canada[11]345 793112 036457 828408 176115 796523 971

Source : Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et Langues Canada, avec modifications apportées par RKA

Le nombre d’étudiants internationaux qui étudient au Canada continue d’augmenter régulièrement. En fait, l’augmentation de 2015 à 2016 a été marquée, le nombre étant passé de 457 800 à 524 000 étudiants, soit une augmentation de 14,4 %. Cette hausse est principalement attribuable à une progression de 18,0 % du nombre d’étudiants « en séjour de longue durée »[12]. Les données détaillées montrent que c’est l’Ontario qui a le plus contribué à l’augmentation du nombre d’étudiants en séjour d’études de longue durée; la province comptait près de 36 000 étudiants de plus en 2016 qu’en 2015, soit une augmentation de 24,1 %. Selon les données détaillées, parmi les principaux pays d’origine des étudiants en séjour d’études de longue durée, la plus importante augmentation est venue de l’Inde.

Comme on peut le voir à la figure 1, qui donne la distribution des étudiants internationaux au Canada par province et par territoire, l’Ontario accueille la proportion la plus élevée de personnes faisant partie de la population d’étudiants internationaux (42,7 % en 2015 et 44,5 % en 2016). Vient au deuxième rang la Colombie–Britannique, qui comptait 29,3 % de la population totale d’étudiants internationaux en 2015, bien que cette proportion soit tombée à 27,8 % en 2016. La part du marché des services aux étudiants internationaux de la Colombie–Britannique est beaucoup plus grande que la proportion de la population canadienne vivant en Colombie–Britannique. Le Québec vient au troisième rang pour ce qui est de la part de marché du secteur de l’éducation internationale, avec 13,5 % du nombre total d’étudiants en 2015 (et 12,9 % en 2016). L’ensemble des autres provinces et territoires a aussi connu une augmentation du nombre d’étudiants internationaux : l’Alberta comptait 5,7 % de tous les étudiants internationaux en 2015 (5,8 % en 2016), la Nouvelle–Écosse comptait 2,7 % de tous les étudiants en 2015 et en 2016, le Manitoba comptait 2,5 % des étudiants en 2015 (proportion qui est montée à 2,7 % en 2016), la Saskatchewan comptait 1,5 % des étudiants en 2015 et en 2016, le Nouveau–Brunswick comptait 1,1 % de tous les étudiants, Terre–Neuve–et–Labrador, 0,6 % de tous les étudiants et Île–du–Prince–Édouard, 0,4 % de tous les étudiants. Les trois territoires accueillaient également un très petit nombre d’étudiants internationaux.

Figure 1 – Distribution du nombre total d’étudiants internationaux au Canada, par province et par territoire, 2015 et 2016

Pour voir la version accessible de la figure 1

Source : Données d’IRCC et de Langues Canada, avec modifications apportées par RKA.

Le tableau 2 présente les dépenses annuelles engagées par les étudiants internationaux, y compris celles rattachées aux activités touristiques des membres de la famille et des amis en visite[13]. L’annexe 1 fournit des précisions sur les sources de données et les méthodes de rajustement des données brutes utilisées pour estimer les dépenses des étudiants internationaux.

Tableau 2 – Dépenses annuelles totales des étudiants internationaux au Canada, par province et par territoire, 2015 et 2016 (en millions de dollars)[14]
2015
Étudiants en séjour de longue durée
2015
Étudiants en séjour de courte durée
2015
Tous les étudiants
2016
Étudiants en séjour de longue durée
2016
Étudiants en séjour de courte durée
2016
Tous les étudiants
Terre Neuve et Labrador58,4 $0,0 $58,4 $72,6 $0,0 $72,6 $
Île–du–Prince–Édouard47,3 $1,4 $48,6 $66,9 $1,4 $68,3 $
Nouvelle–Écosse328,2 $24,5 $352,8 $388,1 $25,3 $413,4 $
Nouveau–Brunswick119,3 $4,7 $124,0 $131,5 $4,9 $136,4 $
Nouveau–Brunswick1 596,2 $96,3 $1 692,5 $1 787,7 $99,5 $1 887,2 $
Ontario5 748,1 $413,2 $6 161,4 $7 379,7 $427,1 $7 806,8 $
Manitoba275,0 $12,8 $287,8 $361,6 $13,2 $374,8 $
Saskatchewan168,2 $12,8 $181,0 $209,4 $13,2 $222,6 $
Alberta590,8 $78,1 $668,9 $742,8 $80,7 $823,6 $
Colombie–Britannique2 901,8 $335,1 $3 236,8 $3 380,3 $346,3 $3 726,6 $
Yukon0,6 $0,0 $0,6 $1,4 $0,0 $1,4 $
Territoires du Nord–Ouest0,2 $0,0 $0,2 $0,4 $0,0 $0,4 $
Nunavut0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $
Canada11 834,1 $979 $12 812,9 $14 522,3 $1 012 $15 533,9 $

Source : Sources de données détaillées indiquées à l’annexe 1, avec modifications apportées par RKA. Appendix 1

Au total, 15,5 milliards de dollars ont été injectés dans l’économie canadienne par les étudiants internationaux en 2016. Le chiffre comparable en 2015 était de 12,8 milliards de dollars. Il s’agit d’une augmentation de 21,2 % des dépenses des étudiants internationaux entre 2015 et 2016.

La figure 2 illustre la distribution des dépenses totales des étudiants internationaux en 2015 et en 2016, par province et par territoire. Comme ce que l’on peut voir à la figure 1, l’Ontario accapare de nouveau la proportion la plus élevée des dépenses des étudiants de toutes les provinces et de tous les territoires, suivie de la Colombie–Britannique. Les données présentées dans cette figure révèlent également que l’Ontario récolte une part des dépenses qui est supérieure à sa part des étudiants internationaux au Canada (48,1 % en 2015, et 50,3 % en 2016), ce qui reflète les frais de scolarité payés par les étudiants inscrits à un programme universitaire[15].

Figure 2 – Distribution des dépenses totales étudiants internationaux au Canada, par province et par territoire, 2015 et 2016

Pour voir la version accessible de la figure 2

Source : Diverses sources de données détaillées à l’annexe 1, avec modifications apportées par RKA

Les étudiants en séjour d’études de longue durée étaient à l’origine de 93,5 % des dépenses annuelles totales, comparativement à 6,5 % dans le cas des étudiants en séjour d’études de courte durée.

Tableau 3 – Dépenses moyennes par étudiant – coût de l’éducation et frais de subsistance des étudiants internationaux en séjour de longue durée
20152016
De la maternelle à la 12e année25 000 $25 800 $
Collège/formation professionnelle34 600 $36 400 $
Université37 300 $38 800 $
Autres postsecondaires34 100 $35 800 $
Autres26 600 $27 500 $
Tous les niveaux d’études33 800 $35 100 $

Source : RKA, d’après différents rajustements détaillés à l’annexe 1

Le tableau 3 ci–dessus montre nos estimations du coût de l’éducation et des frais de subsistance par étudiant au Canada. Chez les étudiants en séjour d’études de longue durée, les dépenses moyennes par étudiant (y compris les frais de scolarité, les autres frais, les livres, le logement et les repas, le transport et les dépenses discrétionnaires, mais sans les dépenses des membres de la famille et des amis en visite) ont été estimées à 33 800 $ par année en 2015 et à 35 100 $ par année en 2016.

Les étudiants en séjour d’études de courte durée dépensaient en moyenne 900 $ par semaine.

3.2. Impact économiquet

Comme nous l’avons expliqué dans la sous–section traitant des méthodes, lorsqu’une personne dépense pour se procurer un produit (biens ou services), le montant de cette dépense crée un besoin direct de production de ce produit. Toutefois l’impact économique ne s’arrête pas là. La production accrue de ce produit entraîne une production accrue de tous les biens et services intermédiaires qui sont utilisés pour réaliser le produit, et la production accrue générera, réciproquement, une plus grande demande d’autres produits et services utilisés pour produire ces produits intermédiaires. Les travailleurs sont donc à même de toucher des salaires supérieurs à mesure que la demande augmente, et ils décident parfois de dépenser une partie de leurs gains supplémentaires pour se procurer plus de biens et de services. Ainsi, la demande initiale d’un produit crée un effet d’entraînement descendant dans le processus de production. C’est ce qu’on appelle les impacts directs et indirects combinés. Trois types d’impact sont habituellement estimés. Ils sont décrits brièvement ici.

  • L’impact direct mesure les augmentations annuelles engendrées dans la production industrielle et la main-d’œuvre d’une industrie par l’influx provincial d’étudiants internationaux et par les dépenses de ces étudiants, annuellement.
  • L’impact indirect mesure le changement dans la demande de production industrielle et d’emploi dans les secteurs qui fournissent des biens et des services aux secteurs de l’économie touchés directement.
  • L’impact induit mesure les changements apportés dans la production industrielle et la demande de main-d’œuvre dans tous les secteurs de l’économie par la hausse du revenu des foyers touchés directement ou indirectement.

Bien que nous donnions dans la présente mise à jour les trois types de valeurs de l’impact économique rattaché aux dépenses des étudiants internationaux, il convient de mentionner que le rapport est axé sur les impacts directs et indirects combinés afin de dresser un portrait complet de l’impact économique. D’une façon générale, il est admis que les impacts directs pris isolément sont incomplets, et qu’il se peut que l’impact total surestime les impacts de la dépense initiale dans certains cas.

Lorsque nous comparons le montant des dépenses totales des étudiants internationaux avec les chiffres d’autres secteurs de l’économie, les valeurs relatives au PIB, à l’emploi et aux exportations deviennent les variables clés. Parmi les autres variables pouvant susciter l’intérêt des lecteurs, mentionnons celles relatives à la production, au revenu du travail et aux recettes fiscales. Les résultats sont présentés pour l’ensemble des étudiants internationaux, d’une part, et séparément pour les étudiants en séjour de longue durée et les étudiants en séjour de courte durée, d’autre part.

Pour chiffrer ces impacts, nous avons utilisé les simulations de modèles d’impact économique de Statistique Canada afin d’estimer la contribution des étudiants internationaux au PIB et à l’emploi de chaque province[16]. Nous avons également établi les valeurs relatives à la production et au revenu du travail[17].

Les sections suivantes présentent les impacts directs et indirects combinés pour l’ensemble des étudiants, puis une analyse sur les étudiants en séjour d’études de longue durée et, enfin, sur les étudiants en séjour d’études de courte durée. Les impacts économiques directs et les impacts économiques totaux (combinaison des impacts directs, indirects et induits) sont présentés à l’annexe 2.

3.2.1. Impacts directs et indirects combinés

3.2.1.1. Total pour tous les étudiants

Le tableau 4 ci dessous présente les impacts économiques directs et indirects combinés associés à tous les étudiants au Canada, par province et par territoire, en 2015 et en 2016.

Tableau 4 – Impacts économiques directs et indirects de tous les étudiants internationaux, par province et par territoire, 2015 et 2016 (en millions de dollars)
2015
Production
2015
PIB
2015
Revenu du travail
2015
Emplois
2016
Production
2016 PIB2016
Revenu du travail
2016
Emplois
Terre Neuve et Labrador83,5 $51,2 $26,7 $615102,7 $62,9 $33,0 $762
Île–du–Prince–Édouard54,7 $32,9 $20,1 $48874,1 $44,9 $27,4 $663
Nouvelle–Écosse437,4 $267,7 $158,1 $3,685519,1 $318,2 $188,5 $4,378
Nouveau–Brunswick196,1 $106,7 $61,0 $1,458225,6 $122,1 $70,2 $1,670
Nouveau–Brunswick2 553,1 $1 463,6 $897,7 $22,1732 920,4 $1 664,9 $1 019,1 $25,102
Ontario8 017,9 $5 037,8 $3 041,4 $62,73710 081,9 $6 349,4 $3 833,6 $79,034
Manitoba400,0 $238,8 $143,3 $3,321510,8 $306,3 $183,5 $4,250
Saskatchewan289,9 $160,4 $84,8 $1,915356,0 $197,1 $104,1 $2,350
Alberta1 361,3 $772,4 $446,7 $8,2801 663,9 $945,0 $545,1 $10,094
Colombie–Britannique3 669,9 $2 391,1 $1 507,4 $35,2944 252,9 $2 764,8 $1 732,3 $40,499
Yukon2,5 $1,4 $0,8 $203,5 $2,0 $1,2 $27
Territoires du Nord–Ouest6,4 $3,4 $1,1 $178,0 $4,2 $1,4 $21
Nunavut1,5 $0,9 $0,4 $71,8 $1,1 $0,5 $8
Canada17 074,5 $10 528,3 $6 389,6 $140,01020 720,8 $12 783,0 $7 740,0 $168,861

Source : Modèle de dépenses personnalisé de Statistique Canada, selon les dépenses calculées par RKA

En 2015, la contribution totale des étudiants internationaux au PIB du Canada a dépassé 10,5 milliards de dollars en tenant compte des impacts directs et indirects. Directement et indirectement, le secteur de l’éducation internationale a soutenu quelque 140 010 emplois (ou 118 640 ETP).

En 2016, les contributions directes et indirectes combinées au PIB des dépenses engagées par tous les étudiants s’élevaient à près de 12,8 milliards de dollars au Canada, lorsque l’on tient compte non seulement des secteurs touchés directement par les dépenses des étudiants internationaux, mais également des nombreux autres secteurs d’activité qui font partie de la chaîne d’approvisionnement des secteurs directement touchés. Sur le plan de l’emploi, 168 860 emplois ont été soutenus (143 150 ETP). En supposant une réduction de 10 % des dépenses annuelles totales des étudiants internationaux, l’impact combiné sur le PIB aurait été de 11,4 milliards de dollars. Il aurait été de 14,1 milliards de dollars en supposant une augmentation de 10 %.

3.2.1.2. Étudiants en séjour d’études de longue durée

Le tableau 5 illustre les impacts directs et indirects correspondant aux étudiants internationaux qui restent au Canada plus de six mois sur la production, le PIB, l’emploi et le revenu du travail de la province ou du territoire.

Tableau 5 – Impacts économiques directs et indirects des étudiants internationaux qui étudient au Canada pendant plus de six mois, par province et par territoire, 2015 et 2016 (en millions de dollars)
2015
Production
2015
PIB
2015
Revenu du travail
2015
Emploi
2016
Production
2016
PIB
2016
Revenu du travail
2016
Emploi
Terre Neuve et Labrador81,2 $49,7 $26,1 $603100,4 $61,5 $32,4 $750
Île–du–Prince–Édouard52,9 $31,9 $19,5 $47272,2 $43,8 $26,8 $646
Nouvelle–Écosse410,7 $251,4 $148,2 $3,440491,5 $301,3 $178,3 $4,125
Nouveau–Brunswick186,7 $101,9 $58,0 $1,386215,9 $117,1 $67,2 $1,596
Nouveau–Brunswick2 400,1 $1 377,8 $846,3 $20,9022 762,2 $1 576,3 $966,0 $23,788
Ontario7 494,3 $4 721,1 $2 849,6 $58,6249 540,7 $6 022,0 $3 635,4 $74,784
Manitoba378,8 $226,7 $135,8 $3,144488,8 $293,8 $175,7 $4,068
Saskatchewan269,9 $149,4 $78,8 $1,777335,3 $185,8 $98,0 $2,207
Alberta1 233,2 $699,0 $404,2 $7,4501 531,4 $869,1 $501,1 $9,237
Colombie–Britannique3 323,9 $2 169,0 $1 369,4 $31,9293 895,3 $2 535,3 $1 589,6 $37,021
Yukon2,3 $1,3 $0,8 $183,2 $1,9 $1,1 $25
Territoires du Nord–Ouest5,9 $3,1 $1,0 $157,4 $3,9 $1,3 $19
Nunavut1,3 $0,8 $0,4 $61,7 $1,0 $0,5 $8
Canada15 841,2 $9 783,2 $5 938,1 $129,76719 446,1 $12 012,9 $7 273,3 $158,274

Source : Modèle de dépenses personnalisé de Statistique Canada, selon les dépenses calculées par RKA.

Les valeurs indiquent que la contribution totale au PIB des étudiants qui sont restés au Canada au moins six mois au cours de l’année a totalisé près de 9,8 milliards de dollars en 2015. Sur le plan de l’emploi, les services d’éducation internationale ont soutenu près de 129 800 emplois (l’équivalent de 110 000 ETP) au Canada.

Les valeurs comparables révèlent que la contribution directe et indirecte combinée au PIB des dépenses engagées par les étudiants en séjour d’études de longue durée s’est élevée à plus de 12 milliards de dollars en 2016 au Canada. Sur le plan de l’emploi, les services d’éducation internationale et les biens et services faisant partie de leur chaîne d’approvisionnement ont soutenu 158 300 emplois (l’équivalent de 134 170 ETP) au Canada.

3.2.1.3. Étudiants en séjour d’études de courte durée de Langues Canada

Si l’on se penche sur les dépenses des étudiants internationaux en séjour de courte durée inscrits dans les écoles privées membres de Langues Canada, il en ressort que ces étudiants internationaux ont injecté directement et indirectement 745,1 millions de dollars dans le PIB et ont soutenu 10 240 emplois (l’équivalent de 8 690 ETP) en 2015. En 2016, les valeurs comparables sont une contribution de 770,1 millions de dollars au PIB et un soutien de 10 590 emplois (ou l’équivalent de 8 980 ETP). Ces résultats sont présentés dans le tableau 6.

Tableau 6 – Impacts économiques directs et indirects des étudiants internationaux inscrits à un programme linguistique de courte durée, par province et par territoire, 2015 et 2016 (en millions de dollars)
2015
Production
2015
PIB
2015
Revenu du travail
2015
Emploi
2016
Production
2016
PIB
2016
Revenu du travail
2016
Emploi
Terre Neuve et Labrador2,2 $1,4 $0,6 $122,3 $1,5 $0,6 $12
Île–du–Prince–Édouard1,8 $1,0 $0,6 $171,9 $1,1 $0,6 $17
Nouvelle–Écosse26,7 $16,3 $9,9 $24527,6 $16,8 $10,2 $253
Nouveau–Brunswick9,4 $4,8 $3,0 $729,7 $5,0 $3,1 $74
Nouveau–Brunswick153,1 $85,8 $51,4 $1,271158,2 $88,6 $53,1 $1,314
Ontario523,6 $316,8 $191,8 $4,113541,2 $327,4 $198,2 $4,251
Manitoba21,3 $12,1 $7,5 $17722,0 $12,5 $7,7 $183
Saskatchewan20,0 $10,9 $6,0 $13820,7 $11,3 $6,2 $143
Alberta128,2 $73,5 $42,6 $829132,5 $75,9 $44,0 $857
Colombie–Britannique346,0 $222,1 $138,1 $3,365357,6 $229,5 $142,7 $3,478
Yukon0,2 $0,1 $0,1 $20,3 $0,1 $0,1 $2
Territoires du Nord–Ouest0,6 $0,3 $0,1 $20,6 $0,3 $0,1 $2
Nunavut0,1 $0,1 $0,0 $10,2 $0,1 $0,0 $1
Canada1 233,3 $745,1 $451,5 $10,2431 274,7 $770,1 $466,7 $10,586

Source : Modèle de dépenses personnalisé de Statistique Canada, selon les dépenses calculées par RKA.

Il convient de mentionner que, même s’il n’y a eu aucune dépense à Terre–Neuve–et–Labrador et dans les trois territoires, car aucun étudiant en séjour de courte durée n’a été déclaré en 2015 et 2016, il y tout de même eu des impacts sur la production, le PIB, le revenu du travail et l’emploi en raison de l’effet du commerce interprovincial.

3.2.1.4. Recettes fiscales des gouvernements

Dans la présente sous–section, nous démontrons davantage l’importance des dépenses totales des étudiants internationaux au regard des recettes gouvernementales. En règle générale, les recettes des gouvernements proviennent de l’impôt sur le revenu des particuliers, des taxes indirectes moins les subventions, de l’impôt des sociétés et des redevances sur les ressources naturelles. Dans la présente étude, nous avons pu estimer l’impôt sur le revenu des particuliers et les taxes indirectes.

Les taxes indirectes appliquées dans le processus de production des extrants et des services comprennent à la fois les taxes indirectes sur la production (comme les impôts fonciers) et les taxes indirectes sur les produits (comme les taxes de vente fédérale et provinciales)[18].

Les recettes des gouvernements peuvent être établies en utilisant le modèle des dépenses de Statistique Canada pour calculer le montant des taxes indirectes appliquées dans le processus de production des extrants et des services d’un secteur d’activité. Il convient de mentionner que le modèle de Statistique Canada estime les impacts sur les recettes fiscales pour déterminer uniquement les impacts directs et indirects combinés et l’impact total (impacts directs, indirects et induits).

Outre les taxes indirectes, un autre type de recette fiscale est généré par l’impôt sur le revenu du travail[19]. Le modèle des dépenses de Statistique Canada n’estime pas automatiquement l’impôt sur le revenu des particuliers. Nous avons plutôt obtenu ces valeurs en appliquant au revenu du travail les taux moyens de l’impôt sur le revenu des particuliers dans chaque province et territoire, d’après les chiffres tirés du modèle des dépenses de Statistique Canada.

Les trois tableaux suivants donnent nos estimations des impacts sur les recettes fiscales, d’abord pour l’ensemble des dépenses des étudiants internationaux en une année, et ensuite selon que les étudiants étaient en séjour d’études de longue durée ou de courte durée, respectivement.

Tableau 7 – Impact (direct et indirect) sur les recettes fiscales des dépenses de tous les étudiants internationaux, par province et par territoire, 2015 et 2016 (en millions de dollars)
2015
Taxes indirectes
2015
Impôt sur le revenu des particuliers
2015
Recettes fiscales totales
2016
Taxes indirectes
2016
Impôt sur le revenu des particuliers
2016
Recettes fiscales totales
Terre Neuve et Labrador6,1 $4,6 $10,6 $7,5 $5,6 $13,1 $
Île–du–Prince–Édouard3,9 $3,3 $7,2 $5,3 $4,5 $9,9 $
Nouvelle–Écosse32,7 $28,4 $61,1 $38,0 $33,9 $71,9 $
Nouveau–Brunswick13,8 $10,0 $23,8 $15,2 $11,5 $26,8 $
Nouveau–Brunswick204,4 $173,4 $377,8 $229,9 $196,8 $426,7 $
Ontario616,3 $538,5 $1 154,7 $772,6 $678,8 $1 451,3 $
Manitoba29,6 $24,3 $53,9 $38,2 $31,1 $69,3 $
Saskatchewan15,8 $13,7 $29,4 $19,3 $16,8 $36,1 $
Alberta49,1 $78,7 $127,8 $60,2 $96,0 $156,2 $
Colombie–Britannique246,4 $238,8 $485,3 $284,4 $274,5 $558,9 $
Yukon0,1 $0,1 $0,2 $0,1 $0,1 $0,3 $
Territoires du Nord–Ouest0,1 $0,2 $0,3 $0,2 $0,2 $0,4 $
Nunavut0,0 $0,1 $0,1 $0,0 $0,1 $0,1 $
Canada1 218,3 $1 114,1 $2 332,3 $1 471,0 $1 350,0 $2 821,0 $

Source : Modèle de dépenses personnalisé de Statistique Canada, selon les dépenses calculées par RKA

Tableau 8 — Impact (direct et indirect) sur les recettes fiscales des dépenses des étudiants internationaux en séjour de plus de six mois au Canada, par province et par territoire, 2015 et 2016 (en millions de dollars)
2015
Taxes indirectes
2015
Impôt sur le revenu des particuliers
2015
Recettes fiscales totales
2016
Taxes indirectes
2016
Impôt sur le revenu des particuliers
2016
Recettes fiscales totales
Terre Neuve et Labrador6,0 $4,5 $10,5 $7,4 $5,5 $13,0 $
Île–du–Prince–Édouard3,7 $3,2 $6,9 $5,2 $4,4 $9,6 $
Nouvelle–Écosse29,9 $26,6 $56,5 $35,1 $32,0 $67,1 $
Nouveau–Brunswick13,2 $9,5 $22,7 $14,6 $11,0 $25,6 $
Nouveau–Brunswick190,4 $163,5 $353,8 $215,4 $186,6 $402,0 $
Ontario563,5 $504,5 $1 068,1 $718,1 $643,7 $1 361,8 $
Manitoba27,9 $23,0 $51,0 $36,5 $29,8 $66,3 $
Saskatchewan14,3 $12,7 $27,0 $17,8 $15,8 $33,6 $
Alberta42,0 $71,2 $113,2 $52,8 $88,3 $141,1 $
Colombie–Britannique211,8 $217,0 $428,8 $248,7 $251,9 $500,5 $
Yukon0,1 $0,1 $0,2 $0,1 $0,1 $0,2 $
Territoires du Nord–Ouest0,1 $0,2 $0,3 $0,2 $0,2 $0,4 $
Nunavut0,0 $0,1 $0,1 $0,0 $0,1 $0,1 $
Canada1 103,0 $1 036,1 $2 139,0 $1 351,8 $1 269,4 $2 621,2 $

Source : Modèle de dépenses personnalisé de Statistique Canada, selon les dépenses calculées par RKA

Tableau 9 – Impact (direct et indirect) sur les recettes fiscales des dépenses des étudiants internationaux en séjour linguistique de courte durée, par province et par territoire, 2015 et 2016 (en millions de dollars)
2015
Taxes indirectes
2015
Impôt sur le revenu des particuliers
2015
Recettes fiscales totales
2016
Taxes indirectes
2016
Impôt sur le revenu des particuliers
2016
Recettes fiscales totales
Terre Neuve et Labrador0,0 $0,1 $0,1 $0,0 $0,1 $0,2 $
Île–du–Prince–Édouard0,2 $0,1 $0,3 $0,2 $0,1 $0,3 $
Nouvelle–Écosse2,9 $1,8 $4,6 $2,9 $1,8 $4,8 $
Nouveau–Brunswick0,6 $0,5 $1,1 $0,7 $0,5 $1,2 $
Nouveau–Brunswick14,1 $9,9 $24,0 $14,5 $10,3 $24,8 $
Ontario52,7 $34,0 $86,7 $54,5 $35,1 $89,6 $
Manitoba1,6 $1,3 $2,9 $1,7 $1,3 $3,0 $
Saskatchewan1,4 $1,0 $2,4 $1,5 $1,0 $2,5 $
Alberta7,1 $7,5 $14,6 $7,4 $7,7 $15,1 $
Colombie–Britannique34,6 $21,9 $56,5 $35,8 $22,6 $58,4 $
Yukon0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $
Territoires du Nord–Ouest0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $
Nunavut0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $0,0 $
Canada115,3 $78,0 $193,3 $119,2 $80,6 $199,8 $

Source : Modèle de dépenses personnalisé de Statistique Canada, selon les dépenses calculées par RKA.

Les recettes fiscales totales sous forme de taxes indirectes et d’impôt sur le revenu des particuliers liées aux dépenses des étudiants internationaux sont estimées à 2,3 milliards de dollars en 2015, si l’on tient compte des impacts directs et indirects combinés. 

Les recettes fiscales totales de tous les ordres de gouvernement découlant des dépenses des étudiants internationaux s’élevaient à plus de 2,8 milliards de dollars au Canada en 2016, compte tenu des impacts directs et indirects combinés. En supposant une augmentation de 10 % des dépenses totales des étudiants internationaux, les recettes fiscales se seraient élevées à 3,1 milliards de dollars. En supposant une diminution de 10 %, elles auraient été de 2,5 milliards de dollars.


[10] Les annexes 5 et 6 présentent les données détaillées relatives aux étudiants internationaux par niveau d’étude dans chaque province et territoire.

[11] Il convient de souligner que le nombre total d’étudiants « en séjour de longue durée » indiqué ici ne correspond pas aux chiffres figurant dans le site Web d’IRCC relatifs au nombre d’étudiants internationaux titulaires d’un permis d’études valide au 31 décembre 2015 ou 2016, car un certain nombre de rajustements ont été nécessaires pour arriver à ces valeurs. Le nombre d’étudiants « en séjour de courte durée » en 2015 a été calculé à l’aide de données fournies par Langues Canada. Le nombre d’étudiants présenté pour 2016 est une estimation.

[12] Les données d’IRCC indiquent que le nombre de titulaires de permis d’études au 31 décembre a augmenté de 17,9 % de 2015 à 2016. Il convient de mentionner que le nombre d’étudiants dans ce tableau a été rajusté. Veuillez consulter l’annexe 1 pour obtenir plus de détails.

[13] Les annexes 5 et 6 contiennent des données détaillées calculées pour différents types de dépenses faites par les étudiants selon leur niveau d’études.

[14] Il convient de mentionner que les écoles privées membres de Langues Canada n’ont déclaré aucun étudiant international en séjour de courte durée à Terre Neuve et Labrador et dans les trois territoires.

[15] Voir les tableaux 47 et 48 de l’annexe 5 pour une comparaison des droits de scolarité des programmes universitaires de premier cycle et des cycles supérieurs dans les différentes provinces du Canada.

[16] Il convient de mentionner que le modèle d’estimation des impacts de Statistique Canada comprend deux types d’impacts sur l’emploi et multiplicateurs : un pour le nombre total d’emplois et un autre qui convertit ce dernier en nombre d’emplois équivalent temps plein (ETP). L’estimation du nombre total d’emplois distingue deux principales catégories d’emploi : les emplois salariés et les emplois occupés par des travailleurs autonomes (y compris les personnes qui travaillent dans des entreprises familiales sans être rémunérées). Le nombre total d’emplois comprend les emplois à temps plein, à temps partiel et temporaires. Il ne tient pas compte du nombre d’heures travaillées par employé. Les emplois ETP comprennent les emplois salariés et les emplois occupés par des travailleurs autonomes, mais la conversion en ETP s’applique uniquement aux emplois salariés. La conversion est fondée sur la moyenne globale des heures travaillées à temps plein dans les secteurs des entreprises et des administrations publiques.

L’impact du revenu du travail a trois composantes : les salaires, les traitements et le revenu supplémentaire du travail, ainsi que le revenu du travail dans le secteur des entreprises constituées en société. Cette variable reflète le rendement du travail dans la composition du PIB.

[17] La production industrielle totale désigne la valeur des extrants produits, qu’il s’agisse d’un produit intermédiaire (p. ex. grume destinée au bois de construction) ou d’un produit final (p. ex. poutre de construction). Si l’on calcule le PIB de la même façon que l’on calcule la valeur des extrants, la valeur de la grume sera comptée plusieurs fois, depuis son état brut jusqu’à son utilisation finale comme poutre de construction, ce qui fausse le calcul. La valeur de la production industrielle totale inclut donc à la fois la valeur des intrants intermédiaires et la valeur des intrants primaires (dans ce dernier cas, la main-d’œuvre et le capital de production). C’est la somme de ces valeurs, également appelée valeur ajoutée, qui est égale au produit intérieur brut national ou provincial.

[18] Les types de taxes peuvent être les suivants : taxe fédérale tirée de la loterie et des courses, taxe fédérale sur l’essence, taxe fédérale d’accise, droits fédéraux d’accise, taxe fédérale sur l’environnement, taxe fédérale sur le transport aérien, taxes de vente fédérales (TPS/TVH), taxe provinciale sur la quantité de gallons de vin et d’alcool, bénéfices commerciaux provinciaux tirés de l’alcool et de la loterie, taxe provinciale sur l’essence, taxe provinciale d’amusement, taxes provinciales sur l’environnement, taxes de vente provinciales, taxe de vente harmonisée (TVH), taxes locales d’amusement et taxes locales de vente au détail.

[19] Les valeurs relatives à l’impôt sur le revenu des particuliers ont été obtenues en appliquant au revenu du travail le taux moyen d’impôt sur le revenu des particuliers dans chaque province et territoire. Les taux d’impôt moyens sur le revenu des particuliers ont été établis à partir des données fournies dans le tableau CANSIM 384-0040 de Statistique Canada – Comptes courants — Ménages, provinciaux et territoriaux, annuel.