Impact économique de l’éducation internationale au Canada – Mise à jour 2017

5. Tendances relatives aux inscription des étudiants internationaux et aux impacts économiques au Canada
Roslyn Kunin and Associates (RKA) a jusqu’à maintenant participé à la production d’estimations des dépenses des étudiants internationaux et des impacts économiques connexes pour cinq années (2008, 2010, 2014, 2015 et 2016) dans le cadre de quatre études distinctes (2009, 2012, 2016 et 2017). Nous avons adopté essentiellement la même approche méthodologique dans les études de 2016 et de 2017 et dans les rapports produits en 2009 et en 2012, mais il existe des différences quant aux sources de données, aux hypothèses et à la spécification du modèle. Nous avons en outre utilisé des données plus récentes pour estimer les impacts de 2014 à 2016. Les lecteurs pourront néanmoins saisir toute la mesure des impacts.
Dans la présente section, nous présentons des valeurs comparables, le cas échéant, et faisons ressortir les tendances relatives à l’inscription des étudiants internationaux et aux impacts économiques grandissants de ces étudiants sur l’économie canadienne.
5.1. Comparaison du nombre d’étudiants inscrits
Le tableau 16 ci dessous montre l’évolution du nombre d’étudiants internationaux inscrits de 2008 à 2016.
Séjour d’études de longue durée | Séjour d’études de courte durée | Tous les étudiants | |
---|---|---|---|
2008 | 178 227 | 101 943 | 280 170 |
2010 | 218 245 | 110 157 | 328 402 |
2014 | 330 706 | 107 451 | 438 157 |
2015 | 345 793 | 112 036 | 457 828 |
2016 | 408 176 | 115 796 | 523 971 |
De 2008 à 2016, le nombre d’étudiants internationaux venus étudier au Canada a augmenté de 87,0 %, ou à un taux annuel moyen de 8,1 %. Cette augmentation est principalement attribuable aux étudiants en séjour d’études de longue durée, c’est–à–dire ceux qui étudient plus de six mois au cours d’une année donnée. Les inscriptions dans cette catégorie d’étudiants ont plus que doublé entre 2008 et 2016, soit à un taux de croissance annuelle de 10,9 %.
De 2015 à 2016, le nombre d’étudiants internationaux a fait un bond impressionnant de 14,4 %. Cette croissance est principalement attribuable aux étudiants venus de l’Inde pour étudier au niveau collégial dans le cadre d’un séjour d’études de longue durée.
5.2. Comparaison des dépenses totales de 2008, de 2010 et de 2014 à 2016
Le tableau 17 ci dessous indique la valeur des dépenses annuelles totales des étudiants internationaux.
Tous les étudiants | |
---|---|
2008 | 6,5 G$ |
2010 | 8.0 G$ |
2014 | 11.4 G$ |
2015 | 12.8 G$ |
2016 | 15.5 G$ |
De 2008 à 2016, les dépenses annuelles totales des étudiants internationaux ont plus que doublé, passant de 6,5 milliards de dollars en 2008 à plus de 15,5 milliards de dollars en 2016. Ceci correspond à une croissance de 11,4 % par année. De 2014 à 2016, le taux de croissance des dépenses totales des étudiants internationaux (16,9 % par année en moyenne) est beaucoup plus élevé que ce qui a été observé les années précédentes.
5.3. Comparaison des impacts directs et indirects combinés, de 2014 à 2016
La présente sous–section résume les impacts économiques directs et indirects combinés des étudiants internationaux au Canada de 2014 à 2016. Soulignons que, dans l’étude de 2009 et dans la mise à jour de 2012 concernant les impacts en 2008 et de 2010, respectivement, seuls les impacts économiques directs étaient présentés. Par conséquent, les valeurs des impacts n’étaient pas comparables.
2014 | 2015 | 2016 | Variation en pourcentage 2014-2016 | |
---|---|---|---|---|
PIB | 9.3 G$ | 10.5 G$ | 12.8 G$ | +37 % |
Emplois | 122 680 | 140 010 | 168 860 | +38 % |
Recettes fiscales | 2.1 G$ | 2.3 G$ | 2.8 G$ | +35 % |
Comme l’illustre ce tableau, l’impact direct et indirect combiné sur le PIB des dépenses des étudiants internationaux a augmenté de 37,2 % de 2014 à 2016, ce qui correspond à un taux de croissance annuelle de 17,1 %. Les dépenses des étudiants internationaux ont soutenu directement et indirectement 168 860 emplois au Canada en 2016, ce qui représente une augmentation de 38 % par rapport à 2014. Les recettes fiscales gouvernementales tirées des dépenses des étudiants internationaux sont passées de 2,1 milliards de dollars en 2014 à 2,8 milliards de dollars en 2016, soit une augmentation de 34,6 %.
5.4. Comparaison des dépenses totales avec les échanges commerciaux du Canada
Le tableau 19 ci-dessous résume et compare la valeur des dépenses de tous les étudiants internationaux avec les valeurs globales des exportations canadiennes de 2008, 2010, 2014, 2015 et 2016.
Il convient de souligner que la valeur des dépenses totales des étudiants internationaux exprimée en pourcentage de la valeur totale des exportations canadiennes de services n’a pas été présentée dans les rapports que RKA a produits en 2009 et en 2012, mais elle a été ajoutée au tableau ci–dessous. Par ailleurs, les dépenses totales des étudiants internationaux exprimées en pourcentage des exportations canadiennes de marchandises qui sont présentées dans le tableau ci–dessous sont différentes de celles figurant dans les études précédentes, pour refléter le fait que toutes les dépenses des étudiants internationaux (y compris celles des étudiants en séjour d’études de courte durée) ont été prises en compte.
2008 | 2010 | 2014 | 2015 | 2016 | |
---|---|---|---|---|---|
Dépenses de tous les étudiants internationaux exprimées en % des exportations canadiennes de services | 8.2 % | 10.2 % | 11.9 % | 12.5 % | 14.5 % |
Dépenses de tous les étudiants internationaux exprimées en % des exportations canadiennes de marchandises | 1.4 % | 2.0 % | 2.2 % | 2.4 % | 3.0 % |
Afin de mettre en contexte l’impact économique des étudiants internationaux, il était important d’examiner l’évolution des impacts créés par les étudiants internationaux dans des marchés concurrents, lorsque des données étaient disponibles. Depuis que notre étude sur les impacts économiques des étudiants internationaux a été publiée, en 2016, les pays suivants ont aussi publié des analyses récentes des étudiants internationaux et de leurs impacts économiques dans le pays hôte : États–Unis, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle–Zélande.
Selon le plus récent rapport Open Doors de l’Institute of International Education (IIE) et la dernière analyse de la NAFSA (Association of International Educators), les étudiants internationaux inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur aux États–Unis ont injecté 30,5 milliards de dollars américains dans l’économie américaine en 2015, et 32,8 milliards de dollars américains en 2016. À titre de comparaison, 27 milliards de dollars américains avaient été injectés sous forme d’exportations dans l’économie américaine en 2014.
Dans une étude du Royaume–Uni publiée en 2014, la contribution de l’éducation internationale postsecondaire a été évaluée à l’aide de données de l’année scolaire 2011–2012 [22]. Les étudiants venus d’autres pays ont ajouté directement 10,71 milliards de livres sterling aux exportations du Royaume-Uni. Selon une mise à jour récente, la contribution des étudiants internationaux aux revenus d’exportation du Royaume–Uni s’est élevée à 10,8 milliards de livres sterling au cours de l’année scolaire 2014–2015 [23].
En Australie, des données préliminaires de 2016 sur les exportations indiquent que les exportations de services d’éducation internationale ont atteint un sommet de 21,8 milliards de dollars australiens, ce qui en fait la troisième catégorie d’exportation en importance du pays, après le minerai de fer et le charbon [24]. La valeur estimée des exportations de services d’éducation internationale a été diffusée après la publication de données de l’Australian Bureau of Statistics qui révélaient que les revenus d’exportation issus de l’éducation avaient atteint 19,65 milliards de dollars australiens en 2015 [25], ce qui représente une augmentation de 11,5 % par rapport à 2014. En fait, d’après des données sur l’éducation internationale de l’OCDE, l’Australie arrivait au troisième rang des destinations les plus prisées des étudiants internationaux, après les États–Unis et le Royaume–Uni, et figurait parmi les quelques grandes destinations ayant réussi à augmenter leur part du marché de l’éducation internationale au cours de la décennie précédente [26]. Toutefois, avant de faire des comparaisons avec des études des États–Unis et du Royaume–Uni, il convient de mentionner que la valeur des exportations de services d’éducation internationale en Australie comprend non seulement les dépenses des étudiants internationaux qui suivent officiellement une formation postsecondaire, mais aussi celles liées aux élèves du primaire, aux étudiants inscrits à un programme linguistique de l’English Language Intensive Courses for Overseas Students (ELICOS), aux étudiants suivant une formation professionnelle et aux autres étudiants n’ayant pas obtenu de bourses.
En Nouvelle–Zélande, la plus récente étude réalisée, concernant les impacts de l’éducation internationale pour l’année scolaire 2015–2016, révèle que le secteur génère des recettes en devises de 3,8 milliards de dollars néo–zélandais. La cohorte d’étudiants visée par l’étude comprend des élèves du primaire, des étudiants d’instituts de technologies, d’écoles polytechniques, de wānanga (établissements publics d’enseignement supérieur), d’universités, d’écoles linguistiques et d’autres établissements privés d’enseignement supérieur. À titre de comparaison, les revenus d’exportation étaient d’environ 2,5 milliards de dollars néo–zélandais pour l’année scolaire 2012–2013. Il convient cependant de souligner que les dépenses totales des étudiants au cours des deux dernières années ont surpassé la croissance des dépenses sous forme de frais de scolarité et la croissance du nombre d’étudiants [27]. Cette augmentation s’explique par un changement de méthode et par l’inflation des prix.
[22] Universities UK (2014), The Impact of Universities on the UK economy.
[23] Universities UK (mars 2017), The Economic Impact of International Students.
[24] Tiré de la publication d’ICEF Monitor du 24 février 2017: http://monitor.icef.com/2017/02/foreign-enrolment-hits-new-record-australia/ (anglais seulement).
[25] Tiré de la publication d’ICEF Monitor du 9 février 016 : http://monitor.icef.com/2016/02/australian-education-exports-top-aus19-billion-in-2015/ (anglais seulement).
[26] Tiré de la publication d’ICEF Monitor du 9 février 2016 : http://monitor.icef.com/2016/02/australian-education-exports-top-aus19-billion-in-2015/ (anglais seulement).
[27] Infometrics, National Research Bureau (2016), The Economic Impact of International Education in New Zealand 2015/16.
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