Discours de la ministre Freeland à la séance d’ouverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères sur la sécurité et la stabilité dans la péninsule coréenne, à Vancouver

Le 16 janvier 2018 - Vancouver, Colombie-Britannique

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Je vous remercie d’être ici avec nous à Vancouver. Je voudrais commencer en reconnaissant que la terre sur laquelle nous nous réunissons est le territoire non cédé des peuples Salish du littoral, et notamment les territoires des nations Musqueam, Squamish et Selilwitulh.

La crise nucléaire nord-coréenne est une des plus grandes menaces auxquelles le monde est confronté aujourd'hui – et c'est ce qui nous amène ici à Vancouver. Pour l’occasion, je souhaite la bienvenue en particulier à la ministre Kang Kyung-wha de la République de Corée et au ministre Taro Kono du Japon. La population de vos pays est la plus directement touchée par l'instabilité dans la péninsule coréenne.

Je souhaite aussi la bienvenue au secrétaire d’État américain Rex Tillerson. Merci, Rex. Nous sommes honorés de coprésider ces pourparlers avec nos amis américains.

La menace que représente la Corée du Nord pour la sécurité est un défi pour tous les pays du monde. Une solution diplomatique est à la fois essentielle et possible, surtout si nous continuons à travailler ensemble — en tant qu’alliés et partenaires — pour réaliser notre objectif commun qui consiste à assurer la sécurité et la stabilité dans la péninsule coréenne.

Cette réunion est donc une occasion importante de manifester notre opposition commune aux actions dangereuses et illégales de la Corée du Nord et de collaborer au renforcement des efforts diplomatiques visant à faire de la péninsule coréenne un endroit sûr, prospère et dénucléarisé.

Du même coup, nous avons ici une parfaite occasion de discuter des moyens d’accroître l’efficacité du régime de sanctions mondiales à l’appui d’un ordre international fondé sur la règle de droit.

Le Canada est déterminé à œuvrer pour la paix et la sécurité dans la région Asie-Pacifique, ainsi qu’à renforcer l'ordre international fondé sur la règle de droit, garante de paix et de sécurité.

Depuis plus d’un siècle, Canadiens et Coréens tissent des liens en temps de conflit comme en temps de paix.

Plus de 206 000 Coréens ou personnes d'origine coréenne vivent maintenant au Canada. Ensemble, ces personnes forment une des plus importantes communautés de la diaspora coréenne au monde.

Ces liens ne font qu'accroître notre ferme intention d'empêcher la matérialisation d’un conflit dévastateur sur la péninsule.

Nous nous félicitons de l'accord conclu la semaine dernière entre les deux Corées pour organiser des pourparlers entre militaires, ainsi que pour permettre à la Corée du Nord de participer aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, le mois prochain. Ce sont là des signes encourageants.

Cependant, permettez-moi de préciser ceci : nous n’accomplirons aucun progrès réel pour faire face à l'instabilité dans la péninsule coréenne, à moins que la Corée du Nord ne s'engage à changer de cap et à abandonner de manière vérifiable et irréversible tous ses programmes d’armes de destruction massive.

Comme vous tous, nous comprenons ici au Canada qu'en ces circonstances exceptionnelles, il est essentiel de nous réunir – en tant que voisins, amis, partenaires et alliés – pour faire face aux menaces d'agression.

Nulle part ailleurs dans le monde ne peut-on voir une prolifération d’armes et de matériel de destruction massive comparable à celle qui a cours en Corée du Nord.

Nous ne pouvons pas croiser les bras et laisser cette situation perdurer. La sûreté et la sécurité de tous les peuples du monde sont en jeu.

Nous nous réunissons donc ici pour travailler ensemble au maintien de la paix dans la péninsule coréenne et pour démontrer notre unité et notre détermination.

La communauté mondiale a montré à la fois par ses paroles et ses actes qu’elle n'accepterait pas que la Corée du Nord pose une menace nucléaire au monde.

C’est pour cela que le Conseil de sécurité de l'ONU lui a imposé des sanctions. Les 20 pays présents ici à Vancouver doivent travailler pour que ces mesures soient mises en œuvre pleinement et scrupuleusement. Et nous devons miser sur cette réunion pour parfaire leur efficacité.

Ces sanctions ne sont pas une fin en soi. Elles sont des outils diplomatiques importants ayant pour but d’amener la Corée du Nord à la table des négociations et de définir les voies diplomatiques menant vers la paix que nous recherchons tous.

Notre message au peuple nord-coréen est sans équivoque : malgré les épreuves terribles auxquelles il fait face, nous savons que la pire menace qui pèse sur lui provient du régime autoritaire.

Notre message à ses dirigeants est tout aussi clair : la poursuite de la nucléarisation ne vous apportera ni sécurité, ni prospérité. L’investissement dans les armes nucléaires ne mènera qu'à plus de sanctions et à une perpétuelle instabilité dans la péninsule.

Les États présents à cette réunion ne nourrissent aucune hostilité envers les Nord-Coréens. Au contraire. Nous ne voulons ni changement de régime, ni son effondrement. Nous travaillons à résoudre cette crise et visons ce qui est dans notre intérêt commun : la sécurité et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans le monde entier.

Nous savons une chose par contre : la décision du régime d'abandonner de manière vérifiable tous ses programmes d'armes de destruction massive contribuera à sa sécurité et à son développement économique, et elle conduira le peuple nord-coréen vers un avenir meilleur, prometteur, plus sûr et plus prospère.

C’est à la Corée du Nord qu’il revient de décider de son avenir.

Je nous renvoie aux paroles prononcées par Lester B. Pearson lorsqu’il a accepté son prix Nobel de la paix, il y a 60 ans : « De tous nos rêves aujourd'hui, il n'y en a pas de plus important – ou plus difficile à réaliser – que celui de la paix dans le monde. Puissions-nous ne jamais perdre la foi, ni notre détermination à faire tout en notre possible pour que cela devienne un jour réalité. »

Malgré les immenses défis que le monde doit relever aujourd'hui, ne perdons jamais de vue ce rêve et essayons de faire tout ce que nous pouvons pour le réaliser.

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Attaché de presse
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