Transcription – Épisode 34 : Entretien avec Michelle Goodfellow et Nadin Nanji

Bienvenue aux Dossiers d’AMC, un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada. Et voici votre animateur, le sous-ministre du Commerce international d’Affaires mondiales Canada, John Hannaford.

Bonjour. Bonjour Michelle. Bonjour, ça va? Ça va très bien. Toi-même? Pas mal. C’est une situation assez difficile. Il y a beaucoup d’affaires et évidemment beaucoup de défis. Oui, totalement! En tant qu’employée et certainement comme parent. Cette nouvelle façon de travailler, nous apporte d’accepter que ce n’est pas toujours possible d’atteindre le 100 % qu’on essaie d’atteindre comme avant, donc c’est une acceptation d’un changement à la maison et au travail. Oui, absolument.

C’est justement la conversation que j’ai avec Nadin Nanji et Michelle Goodfellow, qui sont tous deux employés du Ministère et qui élèvent également 2 jeunes enfants. Et c’est une autre occasion d’entendre à la fois les défis auxquels notre communauté est confrontée et les circonstances actuelles, mais aussi de parler un peu de ce que les gens trouvent utile et d’échanger certaines pratiques qui peuvent être utiles de manière plus générale et pour ceux qui vivent d’autres situations.

Alors, Nadin et Michelle, comment se déroule l’expérience? Vous avez un peu parlé de la parentalité, Michelle. Mais quels sont les plus grands défis auxquels vous avez été confrontés? Eh bien, pour vous donner un exemple, en ce moment, Michelle et moi travaillons depuis notre table de salle à manger. Nous avons chacun notre ordinateur portable ouvert et nous vous parlons de notre téléphone cellulaire, pendant que notre plus jeune regarde un film au sous-sol et que notre aînée, qui a 7 ans, suit un cours du lycée en ligne. Je dirais donc qu’un des plus grands défis est que, vous savez, nous sommes 4 à gérer notre horaire. Donc chaque matin, on se demande, qui va préparer les repas? Qui va aider les enfants à faire leurs devoirs en ligne, et qui s’occupera des tâches urgentes? Donc, chaque matin, tout le monde est prêt pour établir l’horaire et décider qui va participer à la conférence téléphonique la plus urgente.

Comment vont vos enfants? Étonnamment bien, je pense que notre enfant de 4 ans ne comprend pas vraiment à quel point c’est une période stressante. Elle apprécie juste le fait de ne pas avoir à aller à l’école et de passer un peu plus de temps avec maman et papa, et notre enfant de 7 ans est très douée pour la technologie et l’innovation. Elle se débrouille donc très bien avec la technologie Zoom et l’école à distance. De ce côté-là, nous avons beaucoup de chance.

Et nous avons la chance que le lycée ait aussi une approche structurée pour certains types d’apprentissages. Ça nous aide un peu, mais c’est aussi beaucoup de pression, parce que nous devons gérer tout ça. Je sais que les professeurs sont compréhensifs, et qu’ils comprennent que nous travaillons tous à la maison aussi, donc, ce n’est pas comme s’ils s’attendaient à ce que tout soit fait à 100 %. Mais en même temps, nous avons le sentiment, vous savez, qu’ils font des efforts, qu’il y a des outils disponibles. Il y a des choses que nos enfants pourraient apprendre et qui les intéressent, et comment concilier ça avec nos exigences professionnelles, et aussi tous les autres aspects de notre vie, notre famille et tout ce que nous essayons de soutenir en cette période difficile. Je constate que nous recevons beaucoup de courriels des enseignants, vous savez. Il y a 3 professeurs distincts, 3 courriels distincts. Le défi consiste donc à gérer tout ça et à répondre aux attentes des enseignants.

Et j’imagine que le Ministère vous garde tous les deux très occupés. Comment trouvez-vous la situation en tant que couple de fonctionnaires, compte tenu des exigences qui vous sont imposées? Pas à l’extérieur de la maison, parce que vous le faites de chez vous, mais les demandes viennent de l’extérieur de la maison. Je pense que dans mon cas, travailler à CSD, la Direction générale de la sécurité et de la gestion des urgences, et être en mode de gestion de crise depuis janvier, et avoir travaillé beaucoup d’heures au Centre de surveillance et d’intervention d’urgence un peu plus tôt, vous savez, c’est une énorme transition. J’ai travaillé de longues heures sur ce dossier déjà au bureau, et l'on a pu arriver à faire le travail, et Nadin a pris une grande part des responsabilités à la maison pendant cette période. Mais maintenant, on y travaille tous, et l'on s’occupe aussi du rapatriement de gens de partout dans le monde. Maintenant, nous nous occupons des évacuations de nos collègues, et les cas consulaires sont très nombreux. Et, vous savez, beaucoup de mes collègues sont proches de l’épuisement professionnel, et la pression est énorme. C’est vraiment difficile. Et maintenant, on essaie de faire le travail plus virtuellement en profitant de certains des outils de collaboration et des outils innovateurs qui nous permettent de travailler de façon un peu plus virtuelle, de manière à pouvoir mieux soutenir les personnes qui sont coincées à la maison. Et je pense qu’un des points positifs, c’est qu’on est en mesure de tirer parti de certains de ces nouveaux outils pour appuyer notre ministère et améliorer sa résilience.

Je voulais donc en quelque sorte continuer dans cette voie. Qu’est-ce que vous trouvez? En fait, c’est peut-être plus que ça. Qu’est-ce que vous trouvez utile en ce moment? Qu’est-ce qui vous apaise? Ça peut être n’importe quoi, des choses que vous trouvez, qui vous font avancer, des stratégies que vous avez mises sur pied, mais aussi des éléments qui vous donnent un peu de répit mental et qui vous permettent d’occuper votre temps. Pour ma part, à cause des problèmes avec nos serveurs, et en essayant de m’éloigner du courrier électronique, je trouve WhatsApp et les textos en temps réel avec mon équipe très pratiques, parce que je peux travailler avec mes enfants ou travailler à rédiger des courriels et envoyer des textos en temps réel, tout en m’assurant que les membres de mon équipe reçoivent le soutien qu’ils ne recevraient pas normalement si je ne les voyais pas en face à face. Je pense donc que c’est important, et le fait que nous ayons pu mettre toute la direction sur WhatsApp tout de suite, nous avions les numéros de téléphone cellulaire des employés, ça a vraiment rendu les choses un peu plus faciles sur ce plan. Et puis, une des choses que ma direction générale a faites, c’est de s’inscrire à Uber Connect. Nous sommes donc en mesure de faire des téléconférences comme d’habitude, sans encombrer le système gouvernemental.

Absolument. Et de votre côté, Michelle? De notre côté aussi. Je veux dire, j’ai travaillé à un programme de formation pour la préaffectation, notre formation de 7 semaines, et nous envisageons maintenant l’apprentissage en ligne plutôt qu’en salle de classe, et nous planifions cela en raison de la distanciation sociale et des restrictions de voyage. C’est donc la voie que nous suivons dans le cadre de notre travail, mais au jour le jour, l’utilisation de Microsoft 365 a vraiment changé la donne pour nous, en nous permettant de garder le contact et aussi pour le bien-être et la santé mentale des membres de notre équipe, en nous assurant d’avoir des contacts réguliers et en facilitant les choses si, par exemple, il y a un fort achalandage sur le réseau RPV et sur celui du Ministère. C’est un outil facile à utiliser, et que nous avons pu utiliser pour collaborer, mais aussi sur le plan personnel, pour voir si tout va bien au sein de mon équipe, parce que c’est une période difficile pour tout le monde.

De même, je pense que, comme directeurs adjoints, on a tous les 2 le sentiment d’avoir 2 familles. Nous avons une famille à la maison. Mais nous avons aussi nos employés qui se tournent vers nous pour obtenir du soutien et des conseils, soit pour des raisons financières ou parce qu’ils font l’école à la maison. Il faut donc savoir équilibrer les charges de travail, au besoin, et s’adapter à une situation très particulière.

Oui, je vois. Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu, et quel est le meilleur conseil que vous ayez donné à vos employés, selon vous, à titre de gestionnaire dans le contexte actuel? Eh bien, je pense que ce que je dis aux membres de mon équipe, c’est que je fais preuve de souplesse. Par exemple, s’ils doivent travailler davantage le soir pour accomplir certaines choses, et le fait qu’ils ne peuvent pas toujours avoir l’œil sur leur téléphone, je m’y adapte. Et simplement le fait que je peux prendre le téléphone pour leur parler, sans avoir à attendre de recevoir un courriel ou un texto. C’est possible simplement d’appeler et d’expliquer pourquoi telle ou telle chose est importante, et d’élaborer un plan d’action pour qu’ils sachent que vous êtes là pour les appuyer, et puis faire monter les enjeux plus haut, également. Il s’agit ainsi de veiller à ce que votre directeur et votre directeur général sachent que vous travaillez sur un dossier, mais que vous n’êtes pas nécessairement en mesure de le faire immédiatement. Je pense que c’est primordial.

Oui, j’insisterais également sur la souplesse, mais en donnant l’exemple aussi. Donc, comme vous l’avez dit, comme, vous savez, ne pas s’attendre à des réponses tout de suite très tôt le matin, quand tout le monde n’a pas encore commencé à se connecter, parce que je vis moi aussi cette réalité, où il faut un peu plus de temps le matin pour que les enfants s’organisent. Cela veut donc dire que je travaille à des heures différentes et que je travaille le soir, quand ils sont couchés, pour rattraper le temps perdu et faire ces tâches. Et c’est bien ainsi. Et c’est correct pour mon équipe.

Oui. Voilà, mes amis, je suis très reconnaissant du temps que vous avez passé avec moi. Je pense que c’est une période difficile, et je pense qu’il est important de continuer à faire exactement ce que vous faites : dialoguer avec les membres de notre équipe, tendre la main aux membres de notre communauté, maintenir les contacts que nous avons, et essayer de trouver la meilleure façon de faire notre travail le plus efficacement possible. Mais il faut reconnaître les pressions générales qui s’exercent sur nous tous, sur le plan personnel et familial, et à l’échelle du Ministère. Je suis donc très, très content d’avoir pu passer un peu de temps avec vous, et j’exprime aussi ma gratitude pour tout le travail que vous faites dans ce contexte difficile. Merci beaucoup à vous de nous avoir parlé.

Et merci à vous. Vous savez, le fait que, vous savez, vous vouliez parler aux employés à notre niveau et que vous ayez eu ce dialogue franc est vraiment très important, et nous en sommes reconnaissants. Alors, merci. Merci. Faites attention à vous et prenez soin de vos enfants. Au revoir.

Merci d’avoir écouté le balado. Nous espérons que vous vous joindrez à nous pour les prochains épisodes des Dossiers d’AMC, un balado sur les gens, les enjeux et les idées qui animent Affaires mondiales Canada. N’oubliez pas de vous joindre à la conversation en ligne en utilisant le mot-clic #DossiersdAMC. Si vous avez des commentaires ou des suggestions concernant de futurs sujets ou invités, veuillez nous envoyer un courriel à l’adresse Extott-LDCE@international.gc.ca.

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