Transcription – Mini-série portant sur les Employés recrutés sur place, épisode 1 : Le parcours unique de Wilma Ty-Canadilla

Bienvenue dans les dossiers d’AMC, un balado sur les personnes, les défis et les idées qui animent Affaires mondiales Canada.


Wilma Ty-Cañadilla : Alors là elle rentre et, vous savez, je me rends compte qu’elle a un bon travail. Je sens qu’elle est sincère avec son intention de visiter son ami. Je lui ai donc remis un visa, et elle a pleuré. Et elle m’a dit : « Vous savez quoi “ma’am”, je suis vraiment heureuse et je pleure maintenant parce que j’ai dit que c’était un signe pour moi. Si je n’obtiens pas ce visa, c’est peut-être le monde qui me dit que je ne devrais pas être avec cette personne.  

Et vous savez, Emmanuelle, ces petites choses qui nous paraissent insignifiantes quand nous faisons notre travail quotidien, mais qui prennent une toute autre dimension pour les gens que nous servons; c'est ça qui me touche vraiment.   

Bienvenue dans les dossiers d’AMC, un balado sur les personnes, les défis et les idées qui animent Affaires mondiales Canada. 

Emmanuelle Tremblay : Cela fait maintenant 19 ans que Wilma Ty-Cañadilla, en tant qu’employée du gouvernement du Canada, est une employée recrutée sur place qui travaille comme agente de migration désignée à l’ambassade du Canada à Manille, aux Philippines. 

Elle a commencé sa carrière au sein d’Affaires mondiales Canada, puis à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, que nous appelons IRCC. C’est là qu’elle a compris comment elle pouvait faire une différence dans la vie de nombreux candidats qui souhaitent immigrer au Canada. Depuis ses débuts en tant qu’agente des visas, elle a joué un rôle important en aidant les gens à trouver des solutions leur permettant d’aider leur famille restée au pays.   

Je m’entretiens aujourd’hui avec elle pour entendre son histoire palpitante. Ici Emmanuelle Tremblay. Je suis bien heureuse de vous retrouver, chers auditeurs, pour un autre balado portant sur nos employés recrutés sur place ici à Affaires mondiales Canada.  

Alors, bienvenue. Bienvenue Wilma.  

Wilma Ty-Cañadilla : Bonjour Emmanuelle. Comment ça va? 

Emmanuelle Tremblay : Ça va très bien. Toi?  

Wilma Ty-Cañadilla : Ça va bien, merci. Merci pour l’invitation. En fait, je suis tellement ravie d’être ici.  

Emmanuelle Tremblay : Bien, merci à toi d’avoir accepté notre invitation. Alors, avant de poursuivre, j’aimerais souligner, chers auditeurs, chers auditrices, que cet épisode fait partie de notre toute première minisérie de balados des dossiers d’AMC, qui comprend trois épisodes. Comme vous le devinez, la minisérie porte sur les employés recrutés sur place (des fois, on va dire aussi ERP), un groupe d’employés qui, je le rappelle, représente près de la moitié de l’effectif total d’Affaires mondiales Canada et les trois quarts du personnel de nos missions à l’étranger. Finalement, pour respecter la Loi sur les langues officielles du Canada, j’invite chaque invité à parler dans la langue de son choix.  

Alors, si vous êtes prête, Wilma, on va commencer. Tout d’abord, moi je suis très curieuse de savoir comment vous êtes devenue une employée recrutée sur place au sein d’AMC à la mission à Manille.  

Wilma Ty-Cañadilla : En fait, c’est un peu d’un heureux hasard. Une connaissance de l’université m’a rendu visite à l’ambassade de France, où je travaillais, un vendredi après-midi. Je lui avais demandé pourquoi elle était là, pendant les heures de travail. Elle m’a dit qu’à l’ambassade du Canada, les gens quittent le travail à 13 h 30. Et de plus, j’étais très surprise de savoir qu’il y a une opportunité pour les ERP de travailler comme officiers de visa là-bas.  

Alors j’ai dit à ma connaissance moi je voulais travailler pour les Canadiens, et elle m’a conseillé d’envoyer mon CV par courriel. J’ai fait ça. Après quelques mois, j’ai reçu un appel me disant qu’il y a une offre pour un standardiste. J’ai passé un entretien et un examen, et on connaît la suite.  

Emmanuelle Tremblay : Super.Vous avez mentionné un peu plus tôt que vous étiez intéressée à l’idée de travailler pour le Canada. Pourquoi?  

Wilma Ty-Cañadilla : Quand j’ai commencé à travailler pour l’ambassade du Canada, j’ai vu les valeurs que je voulais avoir pour moi-même.  

Ici, au Canada, il y a cet équilibre entre vie privée et vie personnelle. On entend cela tout le temps à l’extérieur de l’ambassade et dans les endroits où j’ai travaillé, mais cela reste un concept. Tandis qu’au Canada, on le met en pratique tous les jours. Par exemple, j’aime l’idée de travailler, de me consacrer à 100 % à mon travail et de quitter le bureau à la fin de la journée en sachant que j’ai accompli mon devoir et que je peux maintenant me concentrer sur ma famille.  

Emmanuelle Tremblay : Vous êtes passée à l’anglais, mais plus tôt, vous parliez français, et j’ai été assez impressionnée pour être honnête : ce n’est pas si souvent que nous avons des gens qui vivent en Asie et qui parlent français. Qu’est-ce qui vous a amenée à parler français?  

Et là, vous pouvez clairement répondre en français à celle-ci. 

Wilma Ty-Cañadilla : [Rires] En fait, je me suis spécialisée en français à l’université, Emmanuelle, et ça m’a permis de travailler pour l’ambassade de France à Manille, avant d’aller travailler pour les Canadiens. J’ai fait un stage en France pendant l’université, et ça je pratique mon français comme je pouvais. J’ai une appli : Duolingo. J’apprends quelques minutes de français par jour. Et en fait, ma fille aussi commence à parler en français grâce à Duolingo.  

Emmanuelle Tremblay : Et il y a un petit oiseau qui m’a dit que pendant la pandémie, non seulement tu as continué à apprendre le français, mais vous l’avez même enseigné.  

Wilma Ty-Cañadilla : Oui, parce que pendant le commencement de la pandémie, tout le monde était coincé chez eux, même si ici, à Manille, jusque-là, on est toujours coincés, il y a toujours des petites quarantaines. Mais comme ça, mon chef m’a alors demandé de faire quelque chose pour les employés qui sont coincés chez eux, et je pensais, il y a un intérêt pour le français au travail évidement, alors j’ai commencé à faire de petits cours en français. Chaque semaine, je fais un petit cours, et il y a des gens maintenant à l’ambassade qui parlent français, qui disent « bonjour » ou qui répondent en français quand tu lui demandes.  

Emmanuelle Tremblay : C’est génial, puis donc, on promeut vraiment là les deux langues officielles du Canada, même aussi loin qu’aux Philippines.  

J’aimerais vous demander quel est votre souvenir le plus mémorable en tant qu’ERP travaillant à Manille. Alors, peut-être que vous pouvez commencer par expliquer comment vous en êtes arrivée à travailler pour IRCC, puis nous parler de l’un de vos souvenirs les plus mémorables.  

Wilma Ty-Cañadilla : D’accord. Trois ans après avoir intégré l’ambassade, je suis devenue agente de migration désignée et, à ce poste, que j’occupe actuellement, je pense m’épanouir davantage que dans les emplois précédents que j’ai occupés. Et si je devais citer un événement qui m’a vraiment le plus touchée, je suppose que c’est parce que c’est arrivé au tout début de mon arrivée à ce poste, c’est une entrevue que j’ai eue avec quelqu’un qui demandait un visa touristique. Cette personne voulait rendre visite à son fiancé, et elle s’était vu refuser l’accès quatre fois. Alors, imaginez : ils présentent une demande pour la cinquième fois. Et puisque c’était la cinquième fois, j’ai voulu les voir en personne pour m’entretenir avec eux. Je voulais voir ce qu’elle pouvait bien avoir d’autre à dire qui allait me faire changer d’avis, parce que chaque personne a une histoire à raconter.  

Alors là elle rentre et, vous savez, je me rends compte qu’elle a un bon travail. Je sens qu’elle est profondément sincère avec son intention de visiter son ami. Je lui ai donc remis un visa, et elle a pleuré. Et elle m’a dit : « Vous savez quoi “ma’am” , je suis vraiment heureuse et je pleure maintenant parce que c’était un signe pour moi. Si je n’obtiens pas ce visa, c’est peut-être le monde qui me dit que je ne devrais pas être avec cette personne. Et le fait que vous m’ayez donné un visa, c’est peut-être un signe que nous sommes faits l’un pour l’autre ». 

Et le plus drôle, c’est qu’elle m’a dit : « Si jamais nous nous marions, pouvons-nous vous inviter? » [rires] Et j’ai répondu : « Eh bien, c’est vraiment adorable, mais je ne peux pas accepter, car cela sortirait du cadre de mon travail et ce n’est pas autorisé. » Mais elle était vraiment reconnaissante. J’aurais d’autres d’histoires à raconter, mais c’est quelque chose qui m’a vraiment touchée au début de ma carrière.  

Emmanuelle Tremblay : Eh bien, cela montre clairement que votre travail a un réel impact sur la vie des gens. Et dans ce cas précis, la cinquième fois aura été la bonne! [rires].  

Wilma Ty-Cañadilla : Mais peu importe en fait, car on joue un rôle simple et le reste leur appartient, n’est-ce pas? Au moins, on a rendu quelque chose possible, quelque chose qui semblait impossible, possible.  

Emmanuelle Tremblay : Avec ces belles histoires, pas étonnant que vous souhaitiez peut-être convaincre d’autres personnes de rejoindre la mission canadienne ou d’envisager une carrière en tant qu’agent de migration, et à quel point cela est gratifiant, n’est-ce pas?  

Wilma Ty-Cañadilla : Oui. Tout ce que je peux dire aux personnes qui veulent essayer de travailler à Affaires mondiales Canada, c’est : « Allez-y! ». Il ne faut pas juste se dire que c’est un travail facile, que tout est rose. Pour moi, même s’il y a des bons et des mauvais côtés, je regarde toujours le bon côté des choses, parce que j’aime vraiment les valeurs que prône le Canada, ainsi que les possibilités qu’il offre aux gens. Moi, parfois je délivre un visa pour quelqu’un qui veut aller visiter Banff, ou peut-être quelqu’un qui veut prolonger ses études au Canada, ou quelqu’un qui veut obtenir un permis de travail pour aider à payer les factures d’hôpital de ses parents. Le motif peut être aussi simple que cela, ou bien aussi important que quelqu’un qui veut retrouver un être cher. Et nous pouvons tous nous identifier à un être cher parce que nous avons tous une famille. Au final, lorsque vous travaillez pour quelque chose en quoi vous croyez vraiment, les défis deviennent plus faciles à surmonter.  

Je pense que c’est la même chose pour n’importe quel emploi, voilà mon conseil à tous ceux qui veulent venir travailler pour Affaires mondiales Canada.  

Allez-y, vite.  

Emmanuelle Tremblay : Merci beaucoup, Wilma. Je vous remercie énormément de votre enthousiasme et de votre dévouement, tant pour tes compatriotes filipinos [philippins] et filipinas [philippines] que pour le Canada. Ce fut un réel plaisir de jaser avec toi aujourd’hui. Et pour nos auditeurs, merci d’avoir écouté les dossiers d’AMC.  

Wilma Ty-Cañadilla : Tout le plaisir est à moi, Emmanuelle.  

Emmanuelle Tremblay : Dans le prochain épisode, je m’entretiendrai avec Maddie Morris, déléguée commerciale au consulat général du Canada aux États-Unis, à Los Angeles. Restez à l’affût!   

Les dossiers d’AMC sont une production d’Affaires mondiales Canada. Toutes les opinions exprimées dans ce balado sont celles des personnes concernées et pas nécessairement celles de leurs employeurs ou d’Affaires mondiales Canada. Pour plus d'informations sur les balados d’Affaires mondiales Canada, visitez le site internet www.international.gc.ca  N’oubliez pas de vous abonner à notre balado et merci d’avoir écouté les dossiers d’AMC. 

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