Ce que nous avons entendu sur la prochaine stratégie du Canada en matière de financement climatique dans les pays en développement

Table des matières

I. Introduction

En 2015, le gouvernement du Canada s’est engagé à consacrer 2,65 milliards de dollars sur cinq ans au financement international de la lutte contre les changements climatiques. Maintenant que la majeure partie de cette somme a été allouée, le gouvernement a voulu sonder le public au cours de l’été 2020 sur la forme que prendrait sa contribution à l’avenir, à partir de 2021. En raison de la pandémie de COVID‑19, toutes les réunions ont eu lieu virtuellement.

Pour mener à bien cette consultation, Affaires mondiales Canada, en partenariat avec Environnement et Changement climatique Canada, a organisé une série de rencontres virtuelles avec des représentants canadiens et étrangers de la société civile, du milieu universitaire et du secteur privé afin de façonner l’avenir de l’aide climatique du Canada aux pays en développement. Le gouvernement a aussi rencontré des peuples autochtones pour solliciter leurs points de vue particuliers. Ce rapport décrit ce qui est ressorti de ces consultations.

II. Contexte mondial et contribution du Canada en 2015

Les changements climatiques comptent parmi les plus grands défis que l’humanité ait eu à affronter. Ils touchent tous les pays et ont déjà des effets dévastateurs sur les gens, les écosystèmes et les économies. En 2015, le Canada et 194 autres pays ont adopté l’Accord de Paris dans le but d’intensifier la réponse planétaire aux changements climatiques. L’Accord de Paris engage les pays développés à prendre l’initiative de mobiliser des fonds pour aider les pays en développement. Il affirme aussi la volonté collective des pays développés de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars US en financement climatique par année d’ici 2020, à partir de diverses sources publiques et privées.

Fidèle à cet engagement, le Canada verse 2,65 milliards de dollars sur cinq ans pour aider les pays en développement à faire la transition vers des économies à faibles émissions de carbone et à l’épreuve des changements climatiques. Ce financement vise à réduire de façon appréciable les émissions de gaz à effet de serre, à soutenir des mesures d’adaptation et à mobiliser de nouveaux capitaux du secteur privé pour la lutte mondiale contre les changements climatiques. Le Canada met ses fonds au service de solutions comme les technologies propres et l’énergie renouvelable, l’agriculture intelligente face au climat, la gestion des bassins versants et les activités de résilience climatique.Note de bas de page 1

L’engagement financier du Canada découle du fait que les pays en développement, et les personnes les plus vulnérables dans ces pays, sont les plus touchés par les changements climatiques et les moins capables d’en affronter les conséquences. C’est le cas en particulier des femmes et des filles. Les changements climatiques pourraient entamer considérablement les gains réalisés en matière de développement et empêcher le monde d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies.

Le financement de la lutte contre les changements climatiques fait partie de l’enveloppe de l’aide internationale du Canada. Il reflète également l’importance accordée à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes dans sa Politique d’aide internationale féministe (la Politique). Cette dernière spécifie que l’environnement et l’action pour le climat font partie des principaux domaines d’action du Canada. Que ce soit dans la Politique ou ses programmes, le Canada tient compte du fait que les changements climatiques touchent les femmes et les filles de manière disproportionnée. En outre, dans la Politique, le Canada s’est engagé à :

La Loi sur la responsabilité en matière d’aide au développement officielle régit l’aide internationale du Canada. Elle permet de s’assurer que toute l’aide publique canadienne au développement vise à réduire la pauvreté et est conforme aux principes d’efficacité de l’aide ainsi qu’aux valeurs canadiennes. Ainsi, les programmes doivent contribuer à la réduction de la pauvreté, tenir compte du point de vue des populations pauvres et se conformer aux normes internationales des droits de la personne.

III. Grandes lignes

Lors de discussions individuelles, de tables rondes et de webinaires, ou dans leurs mémoires, les participants aux consultations se sont appliqués à répondre à des questions clés liées aux secteurs d’investissement, aux éléments de programme, aux partenariats et aux mécanismes de prestation. Ils ont exprimé leurs opinions sur les moyens à prendre pour avoir la plus grande incidence et les principes qui devraient définir l’engagement futur du Canada dans le financement de l’action climatique.

Dans l’ensemble, les répondants avaient beaucoup à offrir, dont des messages d’appui aux régions où le gouvernement du Canada est déjà à l’œuvre, mais aussi des conseils sur la façon d’aller encore plus loin. Nous avons accueilli toutes les idées et tous les points de vue, et noté qu’ils éclaireront le gouvernement du Canada dans les choix et les compromis à faire, afin que son engagement futur en matière de financement climatique soit bien ciblé et qu’il ait la plus grande incidence possible.

Neuf messages sont revenus à maintes reprises lors des consultations et dans les mémoires :

Atteindre l’équilibre : accroître les efforts d’adaptation tout en investissant différemment dans l’atténuation. Le Canada devrait de toute urgence accroître ses investissements dans l’adaptationNote de bas de page 2, en reconnaissant que les pays en développement subissent actuellement les conséquences néfastes des changements climatiques. Il devrait continuer de prendre des mesures d’atténuationNote de bas de page 3 pour réduire la portée des changements climatiques et explorer de nouveaux types d’interventions susceptibles d’avoir un effet positif important et de combler des lacunes dans l’accès à l’énergie.

Viser des cobénéfices. Le Canada devrait viser par son action des résultats d’adaptation et d’atténuation qui servent des objectifs plus vastes de développement et d’économie, dont la relance suite à la COVID. Cela pourrait comprendre la promotion d’une croissance inclusive dans les économies bleue et verteNote de bas de page 4 ainsi que des solutions climatiques axées sur la natureNote de bas de page 5.

Renforcer la résilience des collectivités et favoriser les solutions locales. Le Canada devrait appuyer des solutions locales aux changements climatiques et renforcer la résilience des collectivités dans le contexte de l’objectif plus vaste d’amener des solutions à l’échelle locale. Cela devrait se faire en améliorant l’accès au financement local, en soutenant le renforcement des capacités et en investissant dans la réduction des risques de catastrophe, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés.

Mettre en œuvre un financement climatique sensible au genre. Le Canada devrait appuyer des mesures différenciées selon le genre dans tous les secteurs. Il s’agit notamment de veiller à ce que le financement parvienne aux organisations de femmes, surtout celles de la base, et de renforcer la capacité des femmes à participer aux décisions et à diriger des initiatives climatiques.

Travailler en partenariat avec les peuples autochtones. Le Canada devrait s’assurer que son financement climatique respecte, favorise et fait progresser les droits des peuples autochtones et intégrer leurs points de vue, leurs besoins et leurs approches dans ses programmes internationaux en la matière. Il devrait également envisager d’appuyer les mesures climatiques d’initiative autochtone.

Revoir les mécanismes de financement : augmenter les subventions et modifier l’approche des prêts. Le Canada devrait accorder des subventions, particulièrement par le biais d’engagement bilatéral, pour atteindre des objectifs climatiques précis et faire progresser la lutte contre les changements climatiques tout en tenant compte des réalités de la COVID. Il devrait explorer de nouveaux mécanismes de financement et accroître l’efficacité de son portefeuille de prêts en acceptant, par exemple, des niveaux de risque plus élevés et en réunissant de nouveaux partenaires.

Faire participer le secteur privé au Canada et dans les pays en développement. Les résultats des mesures d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement devraient s’appuyer sur les connaissances, le savoir-faire et l’expérience du secteur privé canadien. Le Canada devrait aussi soutenir les secteurs privés des pays en développement afin qu’ils puissent élaborer des solutions durables aux changements climatiques dans leur propre économie et, à leur tour, avoir une incidence accrue sur le développement.

Mettre à contribution l’influence et le pouvoir de mobilisation du Canada. Le Canada devrait utiliser stratégiquement son pouvoir de mobilisation dans les enceintes internationales pour le financement climatique, notamment afin de réaliser des priorités en matière d’aide internationale, comme prendre des mesures différenciées selon le genre et venir en aide aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète. Il devrait appliquer les principes de l’efficacité de l’aide en s’inspirant de pays en développement partenaires et en appuyant des initiatives visant à mettre en œuvre leurs Plans d’adaptation nationaux et leurs Contributions déterminées au niveau national.

Intégrer les réalités de la COVID‑19. Le Canada devrait tenir compte du contexte de la COVID lorsqu’il réfléchit à sa démarche de financement international de l’action climatique, afin d’aider les pays en développement à mieux reconstruire.

IV. Comment nous avons communiqué avec vous et comment vous avez répondu

L’engagement du Canada était vaste et diversifié, touchant 530 personnes de plus de 20 pays et plus de 300 organisations.

Il comprenait les éléments suivants :

V. Questions stratégiques

1. Atteindre l’équilibre : accroître les efforts d’adaptation tout en investissant différemment dans l’atténuation

L’Accord de Paris de 2015 demande aux pays donateurs de viser un équilibre entre adaptation et atténuation en accordant des ressources financières aux pays en développement pour lutter contre les changements climatiques. Les mesures d’adaptation sont essentielles pour les pays en développement, en particulier pour les femmes et les filles et pour les personnes les plus pauvres et vulnérables, afin de les rendre plus résilients aux changements climatiques. Les investissements dans l’atténuation sont tout aussi cruciaux parce qu’ils aident à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, à s’attaquer directement à la cause des changements climatiques et, par conséquent, à réduire le soutien nécessaire à l’adaptation à long terme.

Les principaux messages des participants à la consultation étaient que le Canada devrait continuer d’investir dans l’atténuation, mais aussi intensifier ses efforts et augmenter de toute urgence ses investissements dans l’adaptation, en reconnaissant que les pays en développement subissent actuellement les conséquences néfastes des changements climatiques. En ce qui concerne l’atténuation, le Canada devrait explorer de nouveaux types d’interventions susceptibles d’avoir une incidence importante et de combler des lacunes dans l’accès à l’énergie.

Détails de ce que nous avons entendu

À propos de l’équilibre, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

À propos de l’adaptation, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

À propos de l’agriculture et des systèmes alimentaires adaptés au climat, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

À propos des mesures d’atténuation, dont la transition vers l’énergie propre et l’élimination progressive du charbon, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

2. Viser des cobénéfices

Les mesures climatiques qui procurent des cobénéfices, comme les solutions axées sur la nature ou l’application des principes des économies bleue et verte, permettent de maximiser l’effet des ressources financières que le Canada consacre à la lutte internationale contre les changements climatiques. Elles contribuent autant à l’adaptation qu’à l’atténuation et elles favorisent d’autres retombées importantes liées à la santé, à l’égalité des genres et à l’éducation. Les solutions axées sur la nature, notamment, ont pour effet de protéger, gérer et restaurer les écosystèmes et de répondre à des enjeux de société, si bien qu’elles contribuent simultanément au bien-être humain et à la biodiversité. Les stratégies axées sur les économies bleue et verte visent à atténuer les changements climatiques et à s’y adapter en se concentrant sur des secteurs importants comme les pêches, les ressources côtières, les transports, l’agriculture et la foresterie.

Le principal message des participants à la consultation était que le Canada devrait viser par son action des résultats d’adaptation et d’atténuation qui appuient des objectifs plus vastes de développement et d’économie, dont la relance suite à la COVID. Il pourrait s’agir notamment de promouvoir des solutions climatiques axées sur la nature et de favoriser une croissance inclusive dans les économies bleue et verte.

Détails de ce que nous avons entendu

À propos des solutions basées sur la nature, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

À propos des économies bleue et verte, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait appuyer des interventions climatiques porteuses de cobénéfices en matière d’adaptation et d’atténuation. Par exemple :

3. Renforcer la résilience des collectivités et favoriser les solutions locales

Les populations les plus pauvres et les plus vulnérables subissent de façon disproportionnée les effets néfastes des changements climatiques, qui menacent leurs moyens de subsistance et détruisent leurs collectivités. Les catastrophes climatiques, dont bon nombre gagnent en fréquence et en intensité, touchent de façon disproportionnée les pays en développement, en particulier les petits États insulaires en développement. Les solutions communautaires et la réduction des risques de catastrophes sont de bons moyens de parvenir à une résilience durable. On peut réduire au minimum les dommages causés par les catastrophes naturelles en élaborant des pratiques et des technologies locales pour se préparer aux catastrophes et y réagir, de sorte que les familles, les collectivités et les entreprises peuvent composer efficacement avec les conséquences, y survivre et s’en remettre. Les solutions locales, pilotées par des collectivités et des organisations qui comprennent le contexte local, ont l’avantage d’être pratiques parce qu’elles s’élaborent à même le savoir et les réseaux communautaires.

Le principal message des participants à la consultation était que le Canada devrait appuyer des solutions locales aux changements climatiques et renforcer la résilience des collectivités. Cela devrait se faire en améliorant l’accès au financement local, en soutenant le renforcement des capacités et en investissant dans la réduction des risques de catastrophe, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés.

Détails de ce que nous avons entendu

À propos des solutions locales, les participants ont encouragé le gouvernement du Canada à :

À propos du renforcement de la résilience des collectivités par la réduction des risques de catastrophes climatiques, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

4. Un financement climatique sensible au genre

Dans les pays en développement, les femmes et les filles sont touchées de façon disproportionnée par les effets néfastes des changements climatiques, en particulier celles qui subissent diverses formes de discrimination en raison de facteurs identitaires multiples et interreliés associés à d’autres groupes socialement défavorisés. Cela aggrave les inégalités sociales présentes et menace la santé, la sécurité et le bien-être économique des femmes et des filles. En raison d’obstacles liés spécifiquement au genre, les femmes dans les pays en développement possèdent moins de biens productifs, ont moins d’épargne et moins d’accès au crédit et à l’assurance, et portent une part disproportionnée de la responsabilité des soins non rémunérés, de sorte qu’elles peuvent moins bien résister aux chocs climatiques et profiter des occasions rattachées au climat. Outre qu’elles comptent parmi les plus grandes victimes des problèmes environnementaux, leur rôle d’agents de changement est souvent négligé. Les idées, le savoir-faire et le leadership des femmes et des filles sont tous des ingrédients essentiels de solutions plus adaptées et durables. Un financement climatique sensible au genre reconnaît les difficultés particulières auxquelles sont confrontées les femmes et les filles et il tente d’y remédier. Il tient aussi compte de leur contribution essentielle face aux changements climatiques.

Le principal message des participants à la consultation est que le Canada devrait appuyer des mesures climatiques qui tiennent compte des différences de genre dans tous les secteurs. Il s’agit notamment de veiller à ce que le financement parvienne aux organisations de femmes, en particulier celles de la base, et de renforcer la capacité des femmes à participer aux décisions et à diriger des initiatives climatiques.

Détails de ce que nous avons entendu

S’agissant du financement climatique sensible au genre, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

Afin de renforcer la capacité des femmes à participer aux décisions et à diriger des initiatives climatiques, les participantes à la consultation ont encouragé le gouvernement du Canada à :

5. Travailler en partenariat avec les peuples autochtones

Les changements climatiques représentent des menaces et des dangers pour les modes de vie traditionnels des peuples autochtones du monde entier. En fait, les peuples autochtones sont essentiels et actifs dans les nombreux écosystèmes qui font partie de leurs terres et territoires. De plus, on trouve chez eux, chez les femmes en particulier, de précieuses connaissances sur la préservation de l’environnement et la résilience face aux changements climatiques. Les peuples autochtones se montrent créatifs dans leur interprétation des changements climatiques et leurs façons d’y réagir, en puisant dans leur savoir ancestral et en utilisant des techniques différentes pour trouver des solutions qui peuvent aider la société en général à faire face à des changements imminents.Note de bas de page 6

Le message principal des participants à la consultation est que le Canada devrait s’assurer que son financement climatique respecte, favorise et fait progresser les droits des peuples autochtones et intégrer leurs points de vue, leurs besoins et leurs approches dans tous ses programmes internationaux en la matière. Il devrait également envisager d’appuyer les mesures climatiques d’initiative autochtone.

Détails de ce que nous avons entendu

En ce qui concerne la protection des droits des peuples autochtones et l’intégration de leurs points de vue, de leurs voix et de leurs approches, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

6. Revoir les mécanismes de financement : augmenter les subventions et modifier l’approche des prêts

Un financement international est nécessaire pour soutenir des mesures d’atténuation et d’adaptation qui permettront de lutter contre les changements climatiques. Il faut investir à grande échelle et affecter des ressources financières importantes pour réduire considérablement les émissions, s’adapter aux effets néfastes et atténuer les conséquences d’un climat changeant. Selon l’Accord de Paris, les pays développés devraient continuer de donner l’exemple en mobilisant des fonds à partir d’une grande variété de sources, d’instruments et de canauxNote de bas de page 8. Un des rôles clés des bailleurs de fonds consiste à accroître la disponibilité du financement mixte afin de partager le risque avec le secteur privé par le biais de subventions (remboursables) et de prêts de faveur adaptés à leurs besoins. Bien qu’il soit essentiel de mobiliser du financement climatique supplémentaire auprès du secteur privé, il existe toujours un besoin d’aide internationale classique sous forme de subventions (non remboursables) pour soutenir la société civile et les gouvernements des pays en développement dans leurs efforts de lutte contre les changements climatiques.

Le message principal des participants à la consultation était que le Canada devrait accorder des subventions, particulièrement par la coopération bilatérale, pour atteindre des objectifs climatiques précis et faire progresser la lutte contre les changements climatiques tout en tenant compte des réalités de la COVID. Il devrait explorer de nouveaux mécanismes de financement et accroître l’efficacité de ses prêts en acceptant, par exemple, des niveaux de risque plus élevés et en réunissant de nouveaux partenaires.

Détails de ce que nous avons entendu

En ce qui concerne le recours à des subventions plutôt qu’à des prêts pour atteindre des objectifs climatiques précis, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

À propos de l’efficacité des prêts, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

En ce qui concerne l’exploration de nouveaux mécanismes de financement, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

7. Faire participer le secteur privé au Canada et dans les pays en développement

Les finances publiques à elles seules ne suffiront pas à atteindre le niveau d’investissement nécessaire pour lutter contre les changements climatiques. Le secteur privé a un important rôle à jouer pour qu’on arrive à créer des collectivités à faibles émissions de carbone et à l’épreuve des changements climatiques. Afin de maximiser l’efficacité des finances publiques, les bailleurs de fonds prennent collectivement des mesures pour financer la lutte internationale contre les changements climatiques en aidant à éliminer les obstacles à l’investissement privé. Ces mesures sont essentielles pour : réduire les risques techniques et financiers des investissements liés au climat; promouvoir des modalités de financement novatrices pour stimuler l’investissement dans les infrastructures durables; démontrer la viabilité commerciale des projets et débloquer de futurs investissements privés dans des initiatives semblables; intensifier les investissements et accélérer les approches novatrices de l’action climatique.

Le message principal des participants à la consultation était que les résultats des mesures d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement devraient s’appuyer sur les connaissances, le savoir-faire et l’expérience du secteur privé canadien. Le Canada devrait aussi soutenir les secteurs privés des pays en développement afin qu’ils puissent élaborer des solutions durables aux changements climatiques dans leur propre économie et, à leur tour, avoir une incidence accrue sur le développement.

Détails de ce que nous avons entendu

À propos de la participation du secteur privé au Canada et dans les pays en développement, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

8. Mettre à contribution l’influence et le pouvoir fédérateur du Canada

Le Canada est un acteur important du financement international de la lutte contre les changements climatiques, ce qui l’amène à collaborer avec différents partenaires bilatéraux et multilatéraux, dont des gouvernements de pays en développement, des organisations non gouvernementales et des organisations multilatérales. Il a établi des fonds conçus exprès pour mobiliser l’investissement privé auprès des banques multilatérales de développement, dont la Banque asiatique de développement et la Banque interaméricaine de développement. Il participe à la gouvernance et à la planification stratégique d’organisations multilatérales et de fonds climatiques, et il a usé de son influence pour réunir d’autres bailleurs de fonds. En 2018, alors président du Groupe des Sept (G7), le Canada a été un chef de file dans le dossier des changements climatiques en le plaçant en tête du programme du G7 et en assurant une approche inclusive pour promouvoir l’égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles. En 2020, il a pu exercer son pouvoir rassembleur à la coprésidence du conseil d’administration du Fonds vert pour le climat, le plus important au monde constitué exprès pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à améliorer leur capacité de réaction aux changements climatiques.

Le message principal des participants à la consultation est que le Canada devrait user stratégiquement de son pouvoir rassembleur dans les tribunes internationales du financement climatique pour faire avancer des priorités d’aide internationale, comme prendre des mesures différenciées selon le genre et rejoindre les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Le Canada devrait aussi appliquer les principes de l’efficacité de l’aide en s’inspirant de pays en développement partenaires et en appuyant des initiatives visant à mettre en œuvre leurs Plans d’adaptation nationaux et leurs Contributions déterminées au niveau national.

Détails de ce que nous avons entendu

Pour ce qui est de tirer parti du pouvoir fédérateur du Canada, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

En ce qui concerne l’efficacité de l’aide dans le financement climatique international, les participants ont encouragé le gouvernement du Canada à :

9. Intégrer les réalités de la COVID‑19

La pandémie de COVID‑19 a amplifié les inégalités, révélé des vulnérabilités et exacerbé les effets des changements climatiques déjà ressentis par les plus pauvres et les plus vulnérables, ainsi que par les femmes et les filles. Elle menace aussi de continuer à freiner les progrès de l’action climatique internationale. Par exemple, certains pays et entreprises privées peuvent retarder ou annuler des investissements dans l’énergie renouvelable ou des politiques d’action climatique, surtout si la pandémie a pesé lourdement sur leurs finances. En même temps, la pandémie mondiale offre l’occasion d’harmoniser les efforts de rétablissement avec les objectifs mondiaux en matière de changements climatiques, et de mieux reconstruire. Les mesures prises pendant la période de rétablissement jetteront les bases et traceront la trajectoire à long terme d’une reprise verte et d’une évolution des pays en développement vers des sociétés résilientes, inclusives et sobres en carbone. Grâce à des partenariats efficaces, il est possible de créer une économie et une société plus fortes, plus durables et plus résilientes qu’auparavant.

Le message principal des participants à la consultation est que le Canada devrait tenir compte du contexte de la COVID lorsqu’il réfléchit à sa démarche de financement international de l’action climatique, afin d’aider les pays en développement à mieux reconstruire.

Détails de ce que nous avons entendu

En ce qui concerne l’intégration des réalités de la COVID dans l’effort canadien de financement climatique, nous avons entendu que le gouvernement du Canada devrait :

VI. Aller de l’avant

Nous remercions tous les participants à notre consultation, particulièrement en cette période difficile et compte tenu des obstacles physiques posés par la pandémie de COVID‑19. La riche teneur des discussions et le foisonnement des idées et des points de vue éclaireront la réflexion du Canada sur son approche du financement climatique après 2020-2021.

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