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Sommaire – ACORD Programme panafricain pour l’agriculture

Table des matières

Sommaire

Titre de l’évaluation: Évaluation du programme panafricain pour l’agriculture de l’association (PAP) de coopération et de recherche pour le développement (ACORD)
Type de l’évaluation: Sommative
Commandée par: Affaires mondiales Canada – Programme régionale panafricain
Sociétés d’experts-conseils: DevPar Financial Consulting Ltd
Juillet 2015

Aperçu, justification et objectif de l’évaluation

L’évaluation globale du Programme agricole panafricain (PAP), qui a été mis en œuvre par l’Agence de coopération et de recherche pour le développement (ACORD), a été commandée pour qu'Affaires mondiales Canada et son partenaire local aient une meilleure compréhension du sujet et pour renforcer la responsabilité mutuelle des deux parties.

Objectifs particuliers de l’évaluation

Juger de l’efficacité, de l’efficience, de la pertinence et de la viabilité des résultats obtenus; évaluer les résultats obtenus au chapitre de l’égalité entre les sexes, de la viabilité environnementale et de la gouvernance; tirer des conclusions, formuler des recommandations et tirer des leçons qui pourront être utiles pour la conception et la mise en œuvre de projets du même genre.

Contexte de l’intervention

L’objectif d'Affaires mondiales Canada pour le PAP était de répondre à la crise alimentaire en appuyant le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) de l’Union africaine et le Cadre stratégique pour le pastoralisme en Afrique (CSPA). Le soutien apporté par Affaires mondiales Canada par l’intermédiaire du PAP a permis à ACORD de mettre davantage l’accent sur le renforcement des capacités des groupes communautaires et des organismes de la société civile (OSC) afin que ceux-ci puissent participer plus activement aux processus du PDDAA et du CSPA avec leurs propres gouvernements nationaux et aux plateformes des partenaires du PDDAA.

Objet de l’évaluation

Le Programme agricole panafricain (PAP) a été mis en œuvre par l’intermédiaire du Secrétariat d’ACORD (à Nairobi) et de huit programmes nationauxFootnote 1. En vertu de l’accord de contribution, signé le 23 mars 2010, le PAP disposait d’un budget total de 3 250 000 $ (dont 500 000 $ fournis par ACCORD) sur trois ans (de mars 2010 à avril 2013). Le PAP a été prolongé à deux reprises (prolongations sans frais additionnels), pour un total de six mois, de sorte qu’il a pris fin en septembre 2013.

Logique de l’intervention

Le résultat ultime du PAP était de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et à la hausse des revenus des petits exploitants agricoles et des pasteurs, particulièrement les femmes, en Afrique subsaharienne (et plus particulièrement dans la région du Sahel, dans la région de la Corne et dans l’est du continent). Le PAP comptait trois résultats intermédiaires : 1) utilisation accrue de pratiques agricoles plus efficaces et facilitation de l’accès aux marchés pour les petits exploitants agricoles et les pasteurs, et particulièrement les femmes; 2) représentation accrue des organismes de la société civile (OSC) regroupant des petits exploitants agricoles et des pasteurs dans le processus de mise en œuvre du Cadre stratégique pour le pastoralisme en Afrique (CSPA)/Programme amélioré (PDDAA); 3) amélioration du fonctionnement du PAP d’ACORD. Les sept (7) résultats immédiats pour les trois (3) résultats intermédiaires ont été les suivants :

Méthode utilisée

Pour l’évaluation, le consultant a utilisé une approche fondée sur la théorie du changement, en mettant l’accent sur la logique de l’intervention pour le Programme agricole panafricain (PAP). Pour la collecte des données et la vérification, le consultant a eu recours à des approches quantitatives et qualitatives, de façon à répondre aux exigences et aux attentes énoncées dans le cadre de référence. Il a conçu une matrice d’évaluation en vue de systématiser la méthode par l’intermédiaire de questions clés et de sous-questions. Les trois principales sources de renseignements utilisées pour l’évaluation ont été : les dossiers et les documents des projets; les bénéficiaires au Canada et au Kenya et les 17 programmes nationaux; des visites sur le terrain (au Kenya, en Tanzanie et au Burundi) de 8 sites où des projets ont été mis en œuvre. L’information utilisée était fiable puisque les renseignements fournis par ACORD et Affaires mondiales Canada ont été validés à partir d’entrevues menées sur le terrain et de l’observation des résultats réels. Le consultant s’est toutefois buté à certaines difficultés dans le cadre de sa mission sur le terrain : deux ans après l’achèvement des principales activités, il y avait une certaine perte de mémoire corporative à ACORD et certains des bénéficiaires directs du PAP avaient changé de poste (de sorte qu’ils ne pouvaient pas donner leur avis).

Intervenants

ACORD a été l’agent d’exécution, Affaires mondiales Canada a apporté une contribution essentielle et l’Union africaine a joué le rôle d’un acteur non étatique dans la mise en œuvre du Programme détaillé (PDDAA) et du Cadre stratégique pour le pastoralisme en Afrique (CSPA).

Conclusions pour chacune des questions clés – Les conclusions sont présentées pour chacune des 13 questions clés (elles figurent dans la matrice d’évaluation et le cadre de référence) pour les 3 résultats intermédiaires et leurs 7 résultats immédiats respectifs (énoncés précédemment).

1) Efficacité

Question 1.1

L’intervention de développement a-t-elle permis d’atteindre les résultats immédiats et intermédiaires escomptés et d’avancer vers l’atteinte du résultat ultime? Le Programme agricole panafricain (PAP) a réussi à rejoindre le nombre de bénéficiaires prévu dans le cadre des 8 programmes nationaux parce qu’ACORD avait déjà travaillé avec des groupes de pasteurs et d’agriculteurs et des OSC locaux lorsque le projet a commencé (en mars 2010). Le projet a contribué à accroître la sécurité alimentaire des ménages dans les collectivités rurales ciblées en utilisant des OSC locaux qui ont joué le rôle d’intermédiaires. Même si les objectifs quantitatifs fixés ont été atteints, il aurait été utile d’évaluer de façon systématique les besoins des bénéficiaires au chapitre des capacités et les lacunes en matière de compétences et de mettre davantage l’accent sur la viabilité à plus long terme des activités. Cela aurait facilité la mise en œuvre des activités planifiées en vue d’atteindre le double objectif du PAP, soit le renforcement de la sécurité alimentaire et la hausse des revenus. La planification des stratégies de mise en marché a laissé à désirer étant donné que les groupes de petits exploitants agricoles avaient identifié l’accès aux marchés et les pertes après la récolte comme les principales contraintes. Il y aurait eu lieu, au moment de planifier l’intervention, de s’attarder davantage à l’analyse de la chaîne de valeurs au-delà de la production. Peu de liens ont été créés avec les acteurs extérieurs au monde agricole en vue d’appuyer les agriculteurs, de sorte que les avantages financiers pour les collectivités agricoles n’ont pas été aussi importants qu’on l’aurait souhaité (en effet, les pertes après la récolte ont été de l’ordre de 35 à 40 % dans certaines régions ciblées par les activités).

Le PAP a permis d’appuyer les OSC locaux qui œuvrent directement auprès des collectivités rurales et de faciliter leur travail de façon à accroître la productivité agricole. Le personnel d’ACORD a accompagné des représentants d’OSC locaux, nationaux et régionaux aux diverses plateformes des partenaires du Programme détaillé (PDDAA) afin d’élargir leurs compétences et de renforcer leur capacité à participer aux processus du PDDAA et de l’Union africaine. Les principales fonctions de gestion d’ACORD ont été bien ciblées pour améliorer sa gestion financière interne, ses systèmes d’établissement de rapports, ses politiques en matière de ressources humaines et ses stratégies pour l’égalité entre les sexes. La personne choisie pour occuper la fonction de suivi et d’évaluation n’avait cependant pas toutes les compétences voulues, de sorte que la qualité des systèmes de suivi et d’évaluation et des rapports sur les progrès n’était pas au rendez-vous. Le suivi de la problématique hommes-femmes a été bien fait et cet aspect reste un point fort d’ACORD en tant qu’organisation.

Question 1.2

Du point de vue des collectivités et des organismes ciblés, les activités de développement ont-elles permis d’atteindre les résultats escomptés? Les activités réalisées dans le cadre du PAP ont permis de travailler avec des organismes de la société civile (OSC) locaux, de réunir les collectivités et de les faire travailler ensemble en vue d’améliorer leurs moyens de subsistance par une productivité accrue à l’échelon des exploitations agricoles. Les collectivités n’ont toutefois pas eu suffisamment d’aide pour la gestion des surplus saisonniers, particulièrement lorsque tous les membres d’une même collectivité cultivaient et transformaient des produits semblables.

2) Efficience

Question 2.1

L’utilisation des ressources et des intrants (fonds, expertise, temps, etc.) pour produire les extrants a-t-elle été efficace? ACORD a utilisé la subvention de façon assez efficace pour obtenir les trois résultats intermédiaires pour la première et la deuxième année. À partir de décembre 2012, la mise en œuvre du projet tirait à sa fin, ce qui s’est traduit par une réduction des activités sur le terrain pour certains OSC et certains groupes de pasteurs et d’agriculteurs. La somme totale dépensée (en tenant compte des ajustements de l’audit) a été de 2 707 965 $, ce qui est inférieur à la somme affectée (2 750 000 $) par Affaires mondiales Canada dans l’accord de contribution. ACORD a apporté une contribution financière de 500 000 $ (comme le prévoyait l’accord de contribution) pour couvrir une partie du coût de la rémunération du personnel au Secrétariat. L’examen des dépenses des divers postes budgétaires a révélé que le temps d’absorption pour certains d’entre eux était très court (les dépenses réelles pour l’entretien et le fonctionnement ont été nettement inférieures aux dépenses prévues), tandis que les dépenses réelles liées à l’agent financier et aux ateliers/déplacements ont dépassé très nettement les dépenses prévues (elles dépassaient le total de sommes affectées pour trois ans en vertu de l’accord de contribution) à la fin de mars 2012 (2e année). À la fin de mars 2013, ACORD a revu le budget de l’accord de contribution (approuvé le 3 juin par Affaires mondiales Canada) en allant chercher dans les postes où l’ensemble des crédits disponibles n’avait pas été utilisé l’argent nécessaire pour l’affecter aux postes où les dépenses dépassaient les crédits disponibles, de façon à ce que tous les postes budgétaires n’excèdent pas l’écart autorisé de 10 %.

Question 2.2

Les extrants ont-ils été réalisés dans les délais prévus et le respect du budget? L’examen de la mise en œuvre du Programme agricole panafricain (PAP) par trimestre révèle que les coûts réels ont été (pendant les 21 premiers mois) en moyenne inférieurs de 35 % aux coûts prévus. Le projet a été réalisé sans dépasser le budget global de l’accord de contribution. Dans l’ensemble, les rapports ont été remis à temps. La qualité des rapports financiers laissait toutefois à désirer puisqu’ils faisaient état des écarts entre les dépenses pour chaque trimestre et non pas sur une base annuelle ou cumulative. Le fichier Excel présentait les écarts, mais le rapport narratif n’expliquait pas les raisons des excédents ou des dépassements du budget.

3) Pertinence

Question 3.1

Dans quelle mesure les résultats du Programme agricole panafricain (PAA) et d’ACORD ont-ils répondu aux besoins des collectivités ciblées et aux besoins des programmes nationaux de recherche et développement? Les trois résultats intermédiaires étaient extrêmement pertinents pour ce qui est des besoins des OSC, des groupes communautaires ciblés et d’ACORD (en tant qu’organisme de développement panafricain).

4) Viabilité

Question 4.1

Quelle est la probabilité que les résultats durent dans le temps après le retrait d'Affaires mondiales Canada? Plus des deux tiers des activités du Programme agricole panafricain (PAP) se poursuivent pour les résultats intermédiaires 1, 2 et 3. La probabilité que les résultats perdurent est élevée parce qu’ACORD et les programmes nationaux ont institutionnalisé le travail réalisé dans le cadre du PAP et ont pris appui sur ce travail. La participation des OSC régionaux et nationaux aux forums du Programme détaillé (PDDAA) a baissé considérablement en raison de la disponibilité des fonds engagés, mais ACORD entend poursuivre le travail à travers son programme panafricain.

Question 4.2

Des ressources financières et humaines ont-elles été engagées pour que les résultats et les avantages perdurent? ACORD est un organisme viable qui a un portefeuille diversifié de partenaires de financement. Il utilise les fonds recueillis pour poursuivre de nombreuses initiatives commencées dans le cadre du Programme agricole panafricain (PAP), même si ce n’est pas au même rythme. Il est fort probable que ces activités se poursuivront au-delà du PAP parce qu’elles sont devenues parties intégrantes des fonctions organisationnelles d’ACORD (aussi bien au Secrétariat que dans les programmes nationaux). On s’apprête à confier la fonction de suivi et d’évaluation à un gestionnaire, de sorte que certaines des faiblesses observées dans le cadre du PAP devraient être corrigées.

5) Égalité entre les sexes

Question 5.1

Quel rôle ACORD a-t-elle joué dans l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie en matière d’égalité entre les sexes (particulièrement dans la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans les plateformes nationales, régionales ou continentales) dans le cadre des volets de défense des intérêts du Programme agricole panafricain (PAP)? L’Union africaine a reconnu ACORD comme le principal expert en matière d’égalité entre les sexes. Dans le cadre du PAP, des évaluations relatives à l’égalité entre les sexes ont été réalisées et des politiques et des stratégies à cet égard ont été mises à jour. Ces politiques et ces stratégies sont en train d’être mises en œuvre parallèlement à l’élaboration de nouveaux outils et de nouvelles méthodes (après le PAP) en vue d’intégrer la problématique hommes-femmes dans les programmes nationaux et avec les partenaires.

Question 5.2

L’intervention a-t-elle permis de réduire les inégalités entre les sexes pour ce qui est de l’accès aux ressources des projets et aux retombées positives de ceux-ci? Les activités menées dans le cadre du PAP ont permis de rechercher activement des solutions pour aider les femmes qui vivent en régions rurales à surmonter les obstacles auxquels elles font face. De plus, le personnel d’ACORD a été très proactif en ciblant les femmes et en veillant à leur participation à tous les niveaux. Les groupes de femmes ont indiqué que les inégalités liées au genre avaient globalement diminué dans leurs collectivités respectives pour ce qui est de l’accès aux ressources et aux retombées positives. Le PAP n’a par réussi à assurer une participation équitable de femmes aux forums du Programme détaillé (PDDAA) à titre de représentantes d’OSC. La faible participation des femmes pourrait toutefois s’expliquer par leur faible représentation aux postes de direction des OSC.

6) Viabilité environnementale

Question 6.1

L’investissement a-t-il permis d’obtenir des résultats sur le plan de la viabilité de l’environnement? À l’étape de la planification, les activités du PAP ont pris adéquatement en considération les risques environnementaux, particulièrement pour les collectivités qui vivent de l’agriculture et de l’élevage.

7) Gouvernance

Question 7.1

L’investissement a-t-il permis d’obtenir des résultats sur le plan de la gouvernance? Le PAP a aidé ACORD à améliorer ses fonctions de gestion interne pour qu’elles soient plus transparentes et responsables à l’égard de son personnel et des intervenants.

Principales conclusions relatives aux principaux résultats immédiats

Une des principales réalisations du PAP a été son travail avec des organismes communautaires locaux pour rassembler des groupes de pasteurs et d’agriculteurs afin qu’ils travaillent ensemble en vue d’atteindre un objectif commun. Le PAP a encouragé les pasteurs et les agriculteurs à former des groupes et des associations pour parler d’une même voix, pour avoir accès à des services et pour réaliser des économies d’échelle. Le PAP a également contribué au renforcement des capacités, à l’élargissement des connaissances, à la hausse des revenus et à l’amélioration des moyens de subsistance des pasteurs et des agriculteurs à l’échelon des ménages et des exploitations agricoles. Le PAP a permis d’élargir dans une certaine mesure les connaissances des OSC régionaux et nationaux relativement à la mise en œuvre du Programme détaillé (PDDAA). Les gens sur le terrain n’ont cependant pas eu accès à ces connaissances parce que les organisations participantes n’avaient pas les ressources nécessaires (financement et liens) pour des activités de sensibilisation.

Les fonds affectés au PAP ont été utilisés de façon efficace pour accroître la transparence et la responsabilisation au sein d’ACORD : les systèmes financiers ont été améliorés et le personnel des services financiers a reçu une formation sur l’utilisation du nouveau système Sun (en vue d’uniformiser la préparation des rapports du Secrétariat et des 17 programmes nationaux). Des politiques relatives aux ressources humaines ont été élaborées et leur mise en œuvre se poursuit. Des journées de réflexion ont été organisées une fois par année pour renforcer la capacité du personnel sur le terrain des 17 programmes nationaux à échanger des idées et des connaissances. ACORD a participé à un certain nombre de forums du Programme détaillé (PDDAA) en y envoyant des représentants de groupes d’agriculteurs et de pasteurs et d’OSC nationaux et régionaux. Les plateformes des partenaires du PDDAA ont été utilisées pour organiser conjointement des ateliers sur les processus de mise en œuvre du PDDAA à l’intention des groupes de défense des intérêts.

La mise en œuvre du PAP a accordé beaucoup d’importance à la participation des femmes à toutes les activités clés, particulièrement avec les groupes d’agriculteurs et de pasteurs et le développement du personnel d’ACORD. Une évaluation participative de la place faite aux femmes a été réalisée en vue d'élaborer des méthodes et des outils d’intégration de la problématique hommes-femmes à des fins d’utilisation interne et de diffusion auprès des organismes partenaires. Les femmes ont été bien ciblées et elles ont eu un accès égal aux ressources des projets au niveau des agriculteurs et des pasteurs. Toutefois, les représentants des OSC qui ont été sélectionnés et parrainés par ACORD pour participer aux forums de la Plateforme des partenaires du Programme détaillé (PDDAA) étaient en grande majorité des hommes. Cette représentation disproportionnée du sexe masculin pourrait s’expliquer par le fait que peu de femmes occupent des postes de direction dans les OSC.

ACORD a décaissé les fonds du PAP de façon efficace parce qu’elle avait déjà la structure organisationnelle requise pour mettre en œuvre le programme. La planification annuelle a été lacunaire dans la mesure où les dépenses annuelles réelles ont, pour la plupart des postes budgétaires, été inférieures de 35 % aux dépenses prévues (au cours des 21 premiers mois de la mise en œuvre), tandis que les dépenses réelles pour d’autres postes montraient déjà une tendance à dépasser les dépenses prévues (dès mars 2012, au cours de la 2e année). Le processus de planification annuelle (avec les prévisions financières) aurait dû être mieux pensé et il aurait dû tenir compte de la capacité d’absorption des programmes nationaux et d’ACORD. Les rapports financiers ont rendu compte des écarts avec les prévisions budgétaires sur une base trimestrielle, mais ils n’ont pas fait ressortir les différences entre les crédits disponibles et les dépenses réelles sur une base annuelle ou cumulative (année par année). Les rapports financiers auraient ainsi été plus complets, particulièrement pour la 2e année (en effet, les dépenses réelles étaient déjà nettement supérieures aux dépenses prévues et il semblait probable tous les crédits affectés pour trois ans seraient épuisés avant la fin de la 2e année). À cet égard, ACORD ne s’est pas conformée à l’entente contractuelle signée. En effet, en vertu de l’entente, ACORD devait informer le MACDE de tout écart de plus de 10 % entre les dépenses réelles et les crédits disponibles pour chacun des postes budgétaires et solliciter l’approbation par écrit d'Affaires mondiales Canada. Or, ACORD a révisé le budget de l’entente contractuelle en mars 2013 pour mener à terme ses engagements en cours au Secrétariat avant la fin du projet (en juin 2013) sans dépasser le budget global de l’entente contractuelle.

Le PAP a été extrêmement pertinent pour les collectivités ciblées et les programmes nationaux de recherche et développement. ACORD est une organisation bien structurée qui a inscrit le financement du PAP dans ses activités en cours. Les programmes nationaux ont mis à profit des leçons tirées du PAP et ont bonifié les activités en matière de sécurité alimentaire et de moyens de subsistance grâce au financement d’autres donateurs. Une fois le PAP terminé, la direction d’ACORD s’est chargée du financement et de la mise en œuvre de nombreuses activités majeures à partir des résultats 1, 2 et 3. La question de la viabilité environnementale a été prise dûment en considération dans les pratiques générales de conservation agricole. La plupart des résultats escomptés en ce qui a trait à l’amélioration de la gouvernance ont été atteints et ACORD, en tant qu’organisation, a tiré profit du renforcement du mécanisme de responsabilisation et des politiques en matière de ressources humaines. Le personnel des programmes nationaux semble résolu à obtenir du financement pour des activités futures, tout en poursuivant la mise en œuvre des projets en cours.

Principales recommandations

  1. Les stratégies d’amélioration des moyens de subsistance devraient mettre l’accent sur la sécurité alimentaire (productivité accrue) et sur des activités rémunératrices durables susceptibles de réduire la pauvreté des ménages dans des collectivités ciblées. Il faudrait améliorer l’élément de la planification stratégique pour le travail sur les moyens de subsistance avec les groupes d’agriculteurs et de pasteurs avant de faire la promotion des denrées périssables précises (produits laitiers, fruits et légumes). Les stratégies devraient évaluer les ressources disponibles dans le secteur privé et renforcer la capacité d’intervenants potentiels susceptibles de faciliter le mouvement des denrées vers les marchés. La stratégie en matière de demande et de mise en marché devrait tenir compte de l’offre et de la demande pour des produits précis, particulièrement au moment de la récolte, et s’attaquer au problème des pertes importantes après la récolte.

    Réponse : Pour traitement et mise en œuvre internes par ACORD

  2. ACORD devrait renforcer la formation au leadership offerte aux femmes dans les groupes communautaires, particulièrement dans les groupes où il y a des membres des deux sexes. Les capacités des membres devraient être renforcées de façon à ce qu’ils comprennent mieux les structures de gouvernance, la responsabilisation du leadership, les droits des membres et l’intégration de la problématique hommes-femmes.

    Réponse : Pour traitement et mise en œuvre internes par ACORD

  3. ACORD devrait créer une base de données complète sur les OSC africains et les classer en fonction de leur taille, de leur niche fonctionnelle, de leurs compétences et de leur capacité à établir des liens avec des groupes d’agriculteurs et de pasteurs pour le transfert de connaissances. Des lignes directrices claires devraient être rédigées à l’intention du personnel du Secrétariat et des programmes nationaux pour expliquer les exigences de base qui doivent être remplies par les participants sélectionnés qui sont parrainés par ACORD pour prendre part à des ateliers régionaux et nationaux et aux forums du Programme détaillé (PDDAA). Pour les principales interventions réalisées dans le cadre des programmes nationaux, une stratégie viable et claire doit être planifiée pour la phase de retrait et il faut s’assurer que les OSC et les groupes communautaires comprennent pleinement cette stratégie.

    Réponse : Pour traitement et mise en œuvre internes par ACORD

  4. Il faudrait mettre en place un système d’établissement de rapports financiers qui compare les dépenses réelles avec les dépenses prévues sur une base annuelle et non pas juste à court terme (sur une base trimestrielle). Il faudrait donner au personnel affecté aux projets et à la comptabilité une formation sur les systèmes d’établissement de rapports des donateurs et leur montrer à faire le suivi des écarts par rapport au plan. Cela est important pour de bonnes pratiques de gestion interne et pour l’établissement de rapports externes.

    Réponse : Pour traitement et mise en œuvre internes par ACORD

  5. Il faudrait continuer à organiser des journées de réflexion une fois par année pour renforcer l’esprit d’équipe et les capacités du personnel sur le terrain. Des lignes directrices et des politiques environnementales propres à chacun des pays sont nécessaires pour répondre adéquatement aux besoins en matière de programmation, particulièrement dans les régions arides. ACORD devrait continuer à être active au niveau panafricain, et particulièrement au sein de la coalition d’acteurs non étatiques du Programme détaillé (PDDAA) – qui travaille de concert avec le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), la Commission de l’Union africaine et les communautés économiques régionales – pour pousser plus avant le Programme agricole africain.

    Réponse : Pour traitement et mise en œuvre internes par ACORD

  6. Affaires mondiales Canada devrait remettre à ses partenaires qui reçoivent pour la première fois une subvention un manuel les informant de leurs obligations contractuelles et des exigences en matière d’établissement de rapports. Pour la gestion axée sur les résultats, Affaires mondiales Canada devrait offrir un atelier vers la fin de la première année de la mise en œuvre pour aider les nouvelles organisations à mieux comprendre comment préparer des rapports sur les résultats des projets. Affaires mondiales Canada devrait également mettre en place des mécanismes et des processus pour offrir en temps voulu aux bénéficiaires de subventions une rétroaction et des conseils, et ce, à chaque année. Cela est particulièrement important pour la dernière année de la mise en œuvre.

    Réponse d'Affaires mondiales Canada : Affaires mondiales Canada dispose de mécanismes rigoureux de gestion financière et de planification de travail pour les bénéficiaires de financement de projet et de programme, y compris des mesures d’atténuation des risques. Avant que le projet ne soit approuvé, ACORD a fait l’objet d’une évaluation du risque financier menée par l’Unité de l’évaluation du risque fiduciaire d'Affaires mondiales Canada, ainsi que d’une évaluation institutionnelle. Après la signature de l’accord de contribution, Affaires mondiales Canada, conformément à la procédure, a rendu une première visite à l’organisme pour examiner les modalités de l’accord et s’assurer que l’organisme en avait une bonne compréhension et était en mesure de s’y conformer. En plus de l’évaluation du risque, de l’évaluation institutionnelle et de la visite initiale, Affaires mondiales Canada a procédé à deux audits du PAP d’ACORD portant sur la durée entière de l’accord de contribution. Des redressements après vérification ont été nécessaires, et Affaires mondiales Canada a acquis la conviction que les obligations contractuelles ont été respectées.

    Affaires mondiales Canada reconnaît l’importance de la gestion axée sur les résultats (GAR) et l’importance de pouvoir compter sur des rapports fiables de la part des partenaires, particulièrement ceux qui ont conclu des accords de contribution avec Affaires mondiales Canada. Le Ministère a élaboré des orientations à l’intention des partenaires : « Lignes directrices pour la rédaction des rapports narratifs des partenaires dans le cadre d’un accord de contribution de l’ACDI » (une version avait été publiée en 2013 et une version mise à jour a été publiée en août 2015). Ce document fournit aux partenaires des directives détaillées sur la rédaction des rapports et précise les éléments clés qui doivent y figurer.

    En ce qui concerne la GAR en général, de la formation est offerte tous les ans pour le personnel des programmes. À l’occasion, et sur demande, des spécialistes de la GAR du Centre d’excellence en matière de GAR du Ministère se déplacent pour donner des ateliers sur la GAR au personnel des missions et/ou à des partenaires sur le terrain. Le personnel d'Affaires mondiales Canada affecté aux programmes connaît bien la GAR et exécute des tâches connexes. De plus, au sein du Secteur Afrique subsaharienne et d’autres secteurs de programmes se trouve un analyste de la gestion du rendement chargé de donner aux programmes du soutien et des conseils sur la GAR et d’autres enjeux relatifs à la gestion du rendement. Après que son guide de la GAR aura été mis à jour, Affaires mondiales Canada continuera de s’assurer que les derniers développements en matière de GAR sont communiqués aux partenaires et que ces derniers connaissent les exigences de la GAR.

    Affaires mondiales Canada dispose de mécanismes et de processus visant à fournir de la rétroaction et de l’orientation aux bénéficiaires du financement. La portée de ces mécanismes et processus dépend du niveau de risque fiduciaire évalué ainsi que du type d’initiative/de partenaire. Ils peuvent comprendre des échanges continus avec l’agent de projet, un examen des rapports financier et narratif trimestriel, semestriel ou annuel assorti de commentaires, de visites de suivi de l’agent de projet sur le terrain, de visites de suivi d’un consultant externe sur le terrain, d’évaluations et d’audit externes, de l’examen du plan de travail annuel et de son approbation par le comité directeur du projet et d’autres plateformes conjointes de coordination de donateurs.

Principales leçons

  1. Les activités dans les zones rurales devraient être planifiées soigneusement et devraient s’attaquer à la question de la productivité des exploitations agricoles en offrant un appui après la récolte afin que les agriculteurs puissent vendre leurs produits et minimiser leurs pertes.
  2. Étant donné que les groupes d’agriculteurs et de pasteurs ont rarement l’occasion d’obtenir du financement et des conseils, ils dépendent souvent de façon excessive du soutien apporté. Il est important de gérer les attentes de ces groupes dès le début afin qu’elles soient réalistes. Des efforts devraient être déployés en parallèle pour encourager ces groupes à créer des liens avec d’autres acteurs de la chaîne de valeur et pour promouvoir l’utilisation de technologies (comme les téléphones cellulaires et les radios).
  3. La conceptualisation des projets, leur conception et leur planification avant la mise en œuvre devraient tenir compte de façon réaliste du contexte au chapitre du développement et des ressources disponibles. Les résultats escomptés pour le PAP étaient ambitieux vu le financement apporté (une subvention de 2,65 millions de dollars sur trois ans) et le nombre de pays ciblés.

Réponse d'Affaires mondiales Canada

Le Programme pan-africain d’agriculture de ACORD s’est terminé en septembre 2013. Les recommandations tirées du rapport d’évaluation sommative ont été communiquées au partenaire (ACORD), dont la responsabilité consiste à analyser et à intégrer les leçons retenues pertinentes dans ses systèmes et ses pratiques. Les recommandations pertinentes pour Affaires mondiales Canada seront communiquées à l’interne aux employés responsables du programme.

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