Sélection de la langue

Recherche

Engagements des ministres des Affaires étrangères du G7 sur les conséquences mondiales de la guerre russe en Ukraine

Nous, les ministres des Affaires étrangères du G7, à savoir l'Allemagne, le Canada, les États-Unis d'Amérique, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni, ainsi que le Haut Représentant de l'Union européenne, avons discuté des conséquences de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale et nous saluons l'initiative du Secrétaire général des Nations Unies de convoquer un " Groupe mondial de réponse aux crises alimentaires, énergétiques et financières " (GMRC). 

Le paysage géopolitique a fondamentalement changé. La guerre d'agression non provoquée et préméditée de la Russie a exacerbé les perspectives économiques mondiales avec la forte hausse des prix des denrées alimentaires, du carburant et de l'énergie. Si l'on ajoute à cela le blocage par la Russie des voies de sortie des céréales ukrainiennes, le monde est désormais confronté à une aggravation de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition. Cette situation a des conséquences dévastatrices pour certaines des personnes les plus vulnérables et la hausse des coûts complique la tâche des agences humanitaires et de développement qui doivent fournir une assistance aux personnes qui en ont le plus besoin. Et ce, à un moment où 43 millions de personnes étaient déjà à un pas de la famine. 

Le G7 et la communauté internationale au sens large doivent faire front commun contre la Russie et aider les personnes les plus vulnérables dans les pays du Sud. Demander à la Russie de cesser immédiatement sa guerre d'agression et de mettre fin à son blocus (et à toutes les autres activités) qui entravent encore plus la production et les exportations alimentaires ukrainiennes n'est qu'une première étape. L'action collective mondiale, aujourd'hui et à l'avenir, sera vitale : en regardant vers l'avenir, le G7 et ses alliés dans le monde entier doivent veiller à ce que cette situation ne puisse plus jamais se reproduire. 

Nous nous attaquerons, notamment en soutenant le Groupe de réponse aux crises mondiales des Nations unies, aux causes et aux conséquences de la crise alimentaire mondiale par le biais d'une Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire, notre initiative conjointe visant à assurer la dynamique et la coordination qui sera lancée par les ministres du développement du G7 lors de leur réunion, et d'autres efforts. Nous coopérerons étroitement avec les partenaires et les organisations internationales au-delà du G7, dans le but de transformer les engagements politiques en actions concrètes, comme le prévoient diverses initiatives internationales telles que la Mission de résilience pour l'alimentation et l'agriculture et les principales initiatives régionales de sensibilisation, notamment en direction des pays africains et méditerranéens avec le prochain Dialogue ministériel méditerranéen sur la crise de la sécurité alimentaire. Nous nous félicitons de la tenue, le 18 mai, de la réunion ministérielle de l'Appel mondial à l'action pour la sécurité alimentaire.

Nous avons pris note du rapport de l'équipe spéciale du GMRC du 14 avril 2022 et attendons avec intérêt le deuxième rapport à venir. Nous soutenons également pleinement les engagements pris par les ministres de l'agriculture du G7 lors de leur réunion des 13 et 14 mai 2022 à Stuttgart, en Allemagne.

Nous, les ministres des Affaires étrangères du G7, tout en reconnaissant que cette crise va au-delà de l'insécurité alimentaire et nécessite une réponse globale, nous nous sommes engagés à respecter les principes d'action suivants en matière de sécurité alimentaire mondiale :

  1. Aider l'Ukraine à maintenir sa production agricole, son entreposage, son transport et sa transformation, et aider l'Ukraine et ses partenaires régionaux à relancer les exportations. Demander à la communauté internationale d'établir des voies de solidarité agricole, dans le but de soutenir la capacité de l'Ukraine à exporter sa production agricole.
  2. Soutenir le système humanitaire dans la prestation d'une assistance urgente, conformément aux principes humanitaires, aux personnes menacées par des crises alimentaires, en particulier celles qui sont confrontées à la famine, notamment en renforçant nos contributions au Programme alimentaire mondial et aux autres acteurs de l'aide humanitaire, avec des approches privilégiant les achats locaux.
  3. Poursuivre nos travaux sur la transformation nécessaire vers des systèmes agricoles et alimentaires durables et à soutenir les améliorations de la gouvernance mondiale afin de parvenir à des systèmes agricoles et alimentaires résilients. Les organisations compétentes des Nations unies et d'autres organisations pour la sécurité alimentaire et la nutrition, comme le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, entre autres, peuvent jouer un rôle central. 
  4. Encourager la consommation durable, réduire les pertes et les gaspillages alimentaires et, lorsque cela est possible, augmenter durablement notre propre production de produits agricoles conformément à l'Agenda 2030 pour le développement durable, tout en protégeant le climat, la biodiversité et l'environnement, en particulier en relevant les défis liés au climat et à la biodiversité. 
  5. Fournir aux producteurs alimentaires un accès adéquat aux semences, aux engrais, au carburant et autres intrants agricoles et de surmonter les difficultés d'accès aux terres agricoles et aux voies de transport, compte tenu de l'impact du conflit sur la sécurité et la sûreté. Nous soutenons également la génération et le partage de connaissances pour des pratiques agricoles durables, y compris l'agroécologie et d'autres approches innovantes, afin de parvenir à des systèmes alimentaires durables et résilients.
  6. Atténuer les conséquences de la crise alimentaire actuelle en évitant les signaux et les mesures qui entravent les exportations et entraînent une nouvelle hausse des prix des denrées alimentaires et des intrants agricaux. Nous nous engageons en outre à promouvoir un commerce international fondé sur des règles, dans l’intérêt mutuel des pays exportateurs et importateurs, et à soutenir les innovations dans le secteur du transport, de l’entreposage et de la transformation afin d’accroître la capacité de résistance aux crises futures. Il est essentiel de continuer à renforcer la transparence du marché à cet égard. La 12e conférence ministérielle de l’OMC, qui se tiendra à la mi-juin, devrait mener à des résultats concrets en la matière.
  7. Soutenir également la collaboration pour suivre et partager les informations, y compris les informations d'alerte précoce sur l'aggravation des risques humanitaires mondiaux, en aidant les pays en crise humanitaire confrontés à une insécurité alimentaire croissante, par un soutien accru et hiérarchisé pour anticiper et répondre à la crise.
  8. Nous saluons le paquet de mesures de résilience annoncé par le Groupe de la Banque mondiale ainsi que les propositions de réponse à la crise des autres banques multilatérales de développement. Nous attendons avec impatience de voir leurs propositions fermes en juin pour soutenir les priorités essentielles dans les pays/régions les plus durement touchés par les retombées économiques, y compris les initiatives visant à répondre à l'insécurité alimentaire urgente à court et moyen terme et à promouvoir des décaissements rapides.
Date de modification: