Rapport mensuel sur le commerce mondial – mars 2023
Faits saillants
Les exportations de biens et services du Canada ont diminué de 0,5% en mars, tandis que les importations ont baissé de 2,3%. Le commerce de biens du Canada a diminué pour un deuxième mois consécutif, tandis que le commerce de services du Canada a augmenté légèrement en mars.
Les exportations de biens ont diminué de 0,7 % pour se situer à 63,6 milliards de dollars. Cette baisse a été en grande partie attribuable aux matières premières (pétrole brut), aux produits agricoles et de la pêche et produits intermédiaires des aliments, ainsi qu’aux produits forestiers, mais une augmentation des exportations d’aéronefs et autres matériel et pièces de transport l’a contrebalancé en partie.
Les importations de biens ont diminué de 2,9 % pour s’établir à 62,6 milliards de dollars, ce qui représente la plus faible valeur depuis mars 2022. La majeure partie de cette baisse est attribuable à une diminution des importations de biens de consommation, en particulier des produits pharmaceutiques non liés à la COVID-19.
En termes réels (ou en volumes), en excluant les prix, les exportations de biens ont augmenté de 0,1 % et les importations de biens ont fléchi de 5,3 % en mars.
Les exportations canadiennes de services ont augmenté de 0,2 % pour atteindre 14 milliards de dollars, alors qu’une augmentation des services commerciaux a été modérée par une diminution des exportations de services de voyage. Les importations canadiennes de services ont affiché une légère hausse de 0,1 % pour se chiffrer à 16 milliards de dollars, en raison d’une hausse des services commerciaux qui a été en partie contrebalancée par une baisse des services de transport.
Sources : Statistique Canada, tableaux 12-10-0011-01 et 12-10-0144-01. Données désaisonnalisées, calculées sur la base de la balance des paiements.
Secteurs industriels
En mars, des diminutions des exportations ont été observées dans 7 des 11 sections de produits, tandis que des augmentations ont été observées dans 3 des 4 secteurs de service. Les exportations de produits énergétiques ont diminué pour le neuvième mois consécutif, principalement en raison de la baisse des exportations de pétrole brut. Pendant que les prix du pétrole brut reculaient au cours du mois, le Canada exportait également des volumes plus faibles. D’autres baisses notables ont été observées pour les produits de base, notamment les produits agricoles et de la pêche et produits intermédiaires des aliments (-5,3 %) et les produits forestiers (-6,4 %). Contribuant à contrebalancer ces pertes, une augmentation des exportations d’aéronefs et autres matériel et pièces de transport (+30,8 %) a été enregistrée. Les exportations d’aéronefs ont plus que doublé en mars, principalement en raison de la hausse des exportations de jets d’affaires vers les États-Unis. Au chapitre des exportations des services, une diminution des services de voyage a été plus que contrebalancée par une augmentation des services commerciaux, mais de manière générale les variations dans le secteur des services ont été mineures.
Les importations ont diminué dans 8 des 11 sections de produits, mais elles ont augmenté dans 3 des 4 secteurs de services. Les importations de biens de consommation ont le plus diminué au cours du mois, principalement en raison d’une diminution des importations de produits pharmaceutiques (-31,8 %). Le Canada a importé de grandes quantités de médicaments non liés à la COVID-19 en février, mais ces livraisons ne se sont pas répétées en mars, ce qui a entraîné cette forte diminution. Les importations d’autres biens de consommation, comme les chaussures et accessoires (-11,9 %) et les biens et fournitures divers (-5,7 %), ont aussi affiché de fortes baisses. Les importations de matériel et de pièces électroniques et électriques (-5,2 %) ont aussi contribué à l’importante diminution en mars. Toutefois, des gains considérables avaient été enregistrés pour ces produits au cours des deux mois précédents, ce qui avait coïncidé avec le lancement de nouveaux modèles de téléphones cellulaires, qui est survenu plus tôt qu’à l’habitude, ce qui fait que les importations de ces produits ont eu lieu en janvier et en février plutôt qu’en mars. En ce qui concerne les importations de services, l’augmentation des importations de services commerciaux a été contrebalancée par une diminution des importations de services de transport, mais les variations dans l’ensemble des secteurs des services ont été marginales.
Sources : Statistique Canada, tableaux 12-10-0121-01 et 12-10-0144-01. Données désaisonnalisées, calculées sur la base de la balance des paiements.
Marchés mondiaux
La diminution des exportations de biens du Canada (-0,7 %) a été attribuable à des baisses des exportations vers les États-Unis et la Chine, tandis que la diminution des importations de biens (-2,9 %) a été principalement attribuable aux importations en provenance de l’Union européenne.
La diminution des exportations de biens vers les États-Unis (-1,5 %) a été principalement attribuable à une baisse des exportations de pétrole brut (volumes et prix moins élevés). Contrebalançant en partie la diminution des exportations, les exportations d’aéronefs ont plus que doublé en raison de la hausse des exportations de jets d’affaires vers les États-Unis.
D’importantes diminutions des importations de biens en provenance de l’Union européenne ont été enregistrées en mars (-23,2 %), surtout en raison d’une diminution des importations de produits pharmaceutiques.
Source: Statistique Canada tableaux 12-10-0011-01. Données désaisonnalisées, calculées sur la base de la balance des paiements
Prix et volumes
Après avoir reculé de 1,1 % en février, le volume des exportations de marchandises a légèrement augmenté (+0,1 %) en mars. Cela signifie que la baisse de la valeur des exportations de marchandises a été entraînée par les prix, qui ont diminué de 0,7 % en mars, ce qui représente une 5e baisse consécutive. Les baisses de prix les plus importantes ont été observées dans les produits agricoles, les produits de la pêche et les produits alimentaires intermédiaires (-4,5 %) et les produits énergétiques (-4,2 %). En ce qui concerne les produits énergétiques, il s’agit de la 8e chute de prix au cours des 9 derniers mois, ce qui coïncide avec la tendance à la baisse du prix du pétrole brut WTI, qui a diminué pour atteindre 73,37 $ US le baril en mars comparativement à 76,86 $ US en février, ce qui représente la 4e baisse au cours des 5 derniers mois.
Le volume des importations de marchandises a reculé de 5,3 % en mars, ce qui représente la 6e baisse au cours des 7 derniers mois. Les prix à l’importation des marchandises ont augmenté de 2,5 % en mars, et la croissance a été observée dans 8 des 11 secteurs de produits. Le dollar canadien s’est déprécié pour atteindre 73,09 cents américains en mars comparativement à 74,35 cents américains en février, soit une dépréciation de 1,7 %. Un dollar canadien plus faible peut potentiellement accroître le prix des importations.
Source: Statistique Canada, tableau 12-10-0128-01. Données désaisonnalisées, calculées sur la base de la balance des paiements.
À surveiller
- Selon les prévisions du FMI récemment publiées, la croissance économique mondiale devrait atteindre 2,8 % en 2023, une croissance inférieure à celle de 3,4 % en 2022. Un ralentissement plus important est prévu dans les économies avancées, les attentes de croissance ayant diminué de moitié pour s’établir à 1,3 %, en 2023, soit le taux le plus bas depuis 2012 (en excluant le choc initial de la pandémie de COVID-19). L’inflation et les taux d’intérêt élevés, les répercussions continues de la guerre en Ukraine et l’instabilité potentielle des marchés financiers sont des obstacles auxquels les économies avancées doivent faire face.
- La croissance du PIB canadien a ralenti pour s’établir à 0,1 % en février, ce qui représente une diminution comparativement à la croissance de 0,6 % enregistrée en janvier. L’estimation avancée indique une légère baisse de 0,1 % pour mars. Cela signifierait que, dans l’ensemble, le PIB canadien a augmenté au premier trimestre, mais que la croissance était concentrée en début de période et s’est affaiblie à la fin du trimestre. Les économistes s’attendent à ce que l’incidence de la hausse des taux d’intérêt se répercute graduellement sur les coûts d’emprunt des ménages au cours des prochains trimestres.
- L’inflation mesuré par l’indice des prix à la consommation au Canada a ralenti au cours des derniers mois et son taux de croissance sur douze mois est inférieur à 5 % pour la première fois depuis 2021. En mars, l’inflation de l’IPC était de 4,3 %, toujours au-dessus de la fourchette de 1 % à 3 % visée par la Banque du Canada, mais bien au-deçà de l’inflation de 6,7 % enregistrée en mars 2022. L’inflation aux États-Unis a également diminué en mars pour atteindre 5 %, toutefois, l’inflation de base a légèrement augmenté pour atteindre 5,6 %. L’augmentation de l’inflation de base a probablement été un facteur dans la hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale d’un quart de point mercredi.
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