Rapport mensuel sur le commerce – Février 2021
Faits saillants
Après avoir connu une forte croissance en janvier, les échanges commerciaux du Canada ont été au point mort en février, les exportations tout comme les importations ayant diminué. Bien que le surplus commercial de marchandises se soit rétréci, février a été le premier mois depuis 2016 où le Canada a affiché une balance commerciale excédentaire pendant deux mois consécutifs.
Les exportations de marchandises ont diminué de 2,7 % et les importations ont affiché une baisse de 2,4 % en février. Bien que les sections des produits en métal et des produits minéraux non métalliques aient été les principaux facteurs de cette baisse des exportations, la pénurie mondiale de semi-conducteurs a entraîné des baisses des exportations comme des importations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles. La hausse des importations de produits énergétiques a partiellement contrebalancé la diminution des exportations de produits non énergétiques.
Malgré les baisses, les exportations de biens sont demeurées 4,1 % au-dessus des niveaux enregistrés en février 2020. Toutefois, les importations ont été 2,8 % sous les valeurs enregistrées à pareille date l’année dernière. Pendant ce temps, le commerce des services, qui n’avait pas commencé à se rétablir, est demeuré loin derrière les niveaux de février 2020.
Si l’on ne tient pas compte des incidences des prix, le volume des exportations de biens a chuté de 3,8 %, tandis que celui des importations a diminué de 3,5 %.
Le surplus commercial du Canada avec le monde pour les biens et les services a rétréci, passant de 1,2 milliard de dollars en janvier à 1,1 milliard de dollars en février.
Sources : Statistique Canada, tableaux 12-10-0011-01 et 12-10-0144-01. Données désaisonnalisées, calculées sur la base de la balance des paiements.
Secteur industriel
Des diminutions des exportations ont été observées dans 8 des 11 sections de produits et dans l’ensemble des 4 sections de services. Les exportations de produits en métal et de produits minéraux non métalliques (-10,9 %) ont contribué le plus à la baisse des exportations de biens en février, traduisant une diminution du nombre de transferts d’actifs dans le secteur bancaire et des ventes plus faibles d’or raffiné. Les exportations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles ont reculé de 10,2 % en raison d’une pénurie mondiale de composants à semi-conducteurs. Les exportations d’aéronefs et d’autres matériel et pièces de transport ont reculé de 20,3 %, à la suite d’une hausse importante des exportations en janvier. Les exportations de produits énergétiques ont partiellement contrebalancé la baisse globale et ont augmenté de 18,3 % en raison d’une hausse des prix du gaz naturel et du pétrole brut. Des règlements plus stricts concernant les tests de dépistage de la COVID-19 et la quarantaine imposée aux voyageurs de retour au Canada sont entrés en vigueur en février, ce qui a occasionné une diminution de 5,1 % des exportations de services de voyages.
Des diminutions des importations ont été observées dans 6 des 11 sections de produits et dans 3 des 4 sections de services. Les importations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles ont reculé de 7,8 %, la baisse la plus marquée parmi les sections de produits importés, en raison de la pénurie mondiale des puces à semi-conducteurs. Les importations de produits énergétiques ont diminué de 21,4 %, à la suite d’une forte augmentation en janvier. L’achat de quatre avions de ligne commerciaux a entraîné une croissance de 29,1 % des importations d’aéronefs et autres matériels et pièces de transport, ce qui a partiellement contrebalancé la diminution globale des importations. Les services de voyage ont connu une baisse de 29,8 %, en raison de la diminution du nombre de Canadiens de retour de l’étranger en février, qui a coïncidé avec les exigences renforcées relatives à la quarantaine et aux tests de dépistage.
Sources : Statistique Canada, tableaux 12-10-0121-01 et 12-10-0144-01. Données désaisonnalisées, calculées sur la base de la balance des paiements.
Partenaires commerciaux
Après une forte hausse de 10,5 % en janvier, les exportations de biens vers les États-Unis ont seulement augmenté de 0,8 % en février. L’augmentation significative des exportations de gaz naturel et de pétrole brut ont compensé la baisse des importations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles. La baisse de 1,7 % des importations est attribuable à la diminution des importations de véhicules automobiles et de pièces pour véhicules automobiles, et a eu pour effet d’élargir le surplus commercial entre les deux pays, le faisant passer à 6,8 milliards de dollars en février, le plus important excédent depuis septembre 2008.
Les exportations de biens vers l’Union européenne ont diminué de 18,0 % en février, une diminution partiellement attribuable à une baisse de 54,1 % des exportations de minerais de fer et de graines oléagineuses vers les Pays-Bas. Les importations ont diminué de 7,3 %, principalement en raison de baisses des exportations vers l’Allemagne (-14,9 %) et l’Italie (-19,4 %).
Le commerce avec la Chine a également diminué en février, affichant des baisses de 8,0 % des exportations (produits agricoles, produits de la pêche et produits alimentaires et minerais et minéraux non métalliques) et de 1,7 % des importations (matériel et pièces électroniques et électriques).
En février, des baisses ont été enregistrées autant pour les exportations que les importations avec les pays autres que les États-Unis. Les exportations vers le Royaume-Uni ont été plus faibles (or), tout comme celles vers l’Arabie saoudite (autre matériel de transport). Les importations en provenance du Mexique (divers produits) et de la Suisse (produits en métal et produits pharmaceutiques) ont enregistré les plus fortes baisses.
Prix et volumes
La hausse des prix a contribué à atténuer le déclin de 3,8 % du volume des exportations. Le même phénomène s’observe du côté des importations, dont le volume a diminué de 3,5 % lorsque l’on fait abstraction de l’effet de prix.
Les cours du pétrole ont monté de 14,0 % sur une base mensuelle, le prix passant à 75,4 $ CA le baril en février. La hausse de la demande et la baisse de l'offre ont soutenu quatre mois de croissance consécutive. Le prix du gaz naturel a bondi de 90 % en février, atteignant 6,4 $ CA en million de BTU.
Cette augmentation des prix a soutenu la croissance des exportations des produits de l’énergie en février.
Le dollar canadien s’est légèrement apprécié de 0,2 cent par rapport au dollar américain, sa valeur atteignant 0,79 USD à la fin de février.
Source : Statistique Canada, tableau 12-10-0128-01. Données désaisonnalisées, calculées sur la base de la balance des paiements.
À surveiller
- L’économie canadienne a fait preuve d’une résilience surprenante malgré les mesures de confinement strictes imposées en janvier. L’estimation éclair de Statistique Canada pour janvier 2021 indique une progression de 0,5 % du PIB du Canada pour le mois. Les mesures actuelles de stimulation financière, la campagne de vaccination et la forte croissance économique aux États-Unis ont entraîné une révision à la hausse des prévisions du PIB pour 2021 (le FMI prévoit maintenant une hausse de 4,4 %), même si la flambée actuelle de cas de COVID-19 fait planer un risque de contraction dans l’avenir. Les récentes pénuries de puces à semi-conducteurs dans le monde entier et le blocage du canal de Suez pourraient avoir un effet négatif sur le commerce du Canada dans les mois qui viennent.
- Aux États-Unis, on prévoit que le PIB progressera de 7,0 % en 2021, une croissance alimentée par la campagne de vaccination accélérée et le plan de sauvetage américain de 1,9 billion de dollars américains signé en mars. Le plan récemment annoncé pour l’emploi aux États-Unis, un investissement de 2 billions de dollars américains (1 % du PIB des États-Unis) sur 8 ans, pourrait donner une autre impulsion à l’économie.
- En Europe, l’activité économique demeure léthargique sous l’effet des restrictions qui se prolongent dans certains pays et de la lenteur de la campagne de vaccination. On prévoit néanmoins un redressement au second semestre de l’année, soutenu par l’amélioration de la situation sanitaire.
- En Chine, on s’attend à une reprise de la vigoureuse croissance économique au cours des prochains trimestres, après un ralentissement temporaire au premier trimestre. Après une chute abrupte de la consommation engendrée par les restrictions de voyage au cours du congé du Nouvel An chinois, l’activité économique reprend, alimentée par la forte demande à l’exportation et la production industrielle.
- Le déclin de la croissance des exportations observé en février est inférieur aux attentes du marché et place le Canada en deçà de la trajectoire à suivre pour atteindre le taux de croissance moyen des exportations prévu pour le premier trimestre de l’année.
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