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Déclaration du Canada prononcée par Ambassadeurice Louise Blais, représentante permanente adjointe du Canada auprès des Nations Unies au Débat public du Conseil de sécurité sur la protection des civiles en période de conflit armé

Le 22 mai 2018

Madame la Présidente/Monsieur le Président,

Au cours de l’année passée, l’ampleur des besoins humanitaires et des déplacements forcés résultant de conflits armés et d’autres formes de violence a augmenté.

Rien qu’en Syrie, 1,5 million de Syriens souffrent de blessures liées à la guerre. Des civils sont tués, blessés et terrorisés par des armes chimiques, des bombes à barils et des armes conventionnelles.

À une époque où la violence et les conflits menacent la sécurité internationale, le Canada dirige les efforts visant à bâtir un monde plus pacifique et plus sûr. Voici comment :

Premièrement, en plaidant constamment pour le respect du droit international humanitaire (DIH) afin de renforcer la protection des civils.

Pas plus tard que le mois dernier, les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont engagés, sous la présidence canadienne du G7 à utiliser leur soutien aux parties étatiques et non étatiques aux conflits armés lorsque pertinent, pour encourager la mise en œuvre effective du DIH grâce à des mesures pratiques, notamment en cherchant à obtenir des engagements de la part de partenaires pour améliorer le respect du DIH, en les aidant à intégrer le DIH à leur doctrine,  leur formation sur le terrain, et  leurs règles d’engagement, et aussi en aidant les partenaires à s’assurer que leurs structures judiciaires sont capables de gérer efficacement leurs propres violations du DIH, le cas échéant. Nous exhortons les membres de ce Conseil et tous les États membres de l’ONU à prendre un engagement similaire.

Le Canada est indigné par le fait que des attaques contre les civils, les établissements de soins de santé et le personnel médical et humanitaire continuent de se produire. Le Canada demande au Conseil de condamner clairement les attaques directes et aveugles contre les civils et d’exiger que les parties à un conflit armé se conforment à leurs obligations en vertu du DIH et aux résolutions du Conseil.

Deuxièmement, en assurant la reddition de comptes.

Au Myanmar, le Canada s’est engagé à travailler en étroite collaboration avec d’autres pays, des organisations internationales et la société civile pour établir une paix et une réconciliation durables, ainsi qu’une voie claire vers la responsabilisation pour les atrocités commises dans l’État de Rakhine.

Plus précisément, le Canada assure une coordination avec ses partenaires internationaux pour appuyer les efforts actuels de collecte de données et la Mission d’enquête de l’ONU sur le Myanmar. Le Canada examinera également des options pour aider à enquêter et à rassembler des informations sur les violations flagrantes des droits de la personne, y compris la violence sexuelle et fondée sur le sexe, en particulier dans l’État de Rakhine.

De plus, le Canada finance des efforts de collecte, d’analyse et de consignation de données en Syrie et en Irak pour appuyer les poursuites futures contre les membres de Daech et d’autres parties pour crimes de guerre ou autres violations du droit international.

Soyons clairs. Pour parvenir à une paix durable dans les zones de conflit, y compris en Syrie, la transition doit s’accompagner d’un processus inclusif de responsabilisation qui répondre aux violations graves du droit international commises par toutes les parties au conflit.

Troisièmement, en renforçant la protection des civils par le maintien de la paix.

Les opérations de maintien de la paix de l’ONU ont contribué à protéger des millions de personnes vulnérables touchées par les conflits. Sur le terrain, le Canada a des soldats du maintien de la paix dans les missions de l’ONU au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo, et ceux-ci travaillent sans relâche avec des partenaires internationaux pour protéger les civils. Le Canada participera bientôt à la Mission des Nations Unies au Mali, une autre mission où la protection des civils est l’une de ses « tâches prioritaires ».

Cependant, la nature des conflits change, et les opérations de paix modernes doivent en faire autant. Par conséquent, le Canada propose également des approches novatrices pour améliorer la protection des civils dans les opérations de paix.

Par exemple, en novembre dernier, le Canada a annoncé la mise en œuvre des Principes de Vancouver. Approuvés jusqu’à maintenant par 62 États membres de l’ONU, il s’agit d’un ensemble d’engagements politiques qui sont l’expression d’une position affirmée afin de prévenir le recrutement d’enfants soldats, cela dans le cadre des opérations de maintien de la paix.

Le Canada a également lancé l’Initiative Elsie sur la participation des femmes aux opérations de paix, un projet pilote au cours duquel le Canada élaborera et mettra à l’essai des approches novatrices pour accroître la représentation et la participation des femmes dans le cadre des opérations de paix de l’ONU.

Finalement, en nous efforçant de répondre aux besoins des femmes et des filles touchées par les conflits.

Pour être efficace, la protection des civils doit tenir compte des genres. C’est pourquoi le deuxième Plan d’action national du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité comprend des mesures visant à protéger les femmes et les filles contre la violence sexuelle et fondée sur le sexe dans les situations de conflit armé. Il comprend également des mesures visant à prévenir l’exploitation et les abus sexuels par le personnel international.

Nous devons également nous rappeler les défis particuliers auxquels sont confrontées les personnes handicapées dans les situations de conflit, ce qui comprend l’accès à l’aide humanitaire. Nous encourageons les États membres qui ne l’ont pas encore fait à adhérer à la Charte pour l’inclusion des personnes handicapées dans l’action humanitaire.

Madame la Présidente/Monsieur le Président,

Lorsque le Canada a siégé pour la dernière fois au Conseil de sécurité en 1999-2000, nous nous sommes battus pour inscrire la protection des civils à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, et aujourd’hui, ces considérations  font maintenant partie des mandats de maintien de la paix. C’est un progrès appréciable, mais il est clair que notre travail est loin d’être terminé. Aujourd’hui, engageons-nous de nouveau à nous acquitter de notre responsabilité qui consiste à prévenir les conflits, à protéger les civils et à tenir responsables les auteurs de crimes internationaux graves.

Soyez assurés de la contribution du Canada.

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