Chorégraphes du Canada et d’Australie joignent leurs forces pour Danse à Vancouver
15 décembre 2021
Danse à Vancouver est une célébration bisannuelle de la danse contemporaine rassemblant des artistes du Canada, d’Australie et du monde.
Un programme du Dance Centre, qui sélectionne le directeur artistique de chaque réunion bisannuelle. Le centre de danse a encouragé le milieu enthousiaste de la danse en Colombie Britannique depuis 1986 grâce à un programme varié d’initiatives.
Pour sa treizième année, nous nous sommes entretenus avec la directrice internationale invitée Angela Conquet, basée à Melbourne, Australie, et les directrices associées invitées également, Michelle Olson et Starr Muranko de la compagnie Raven Spirit Dance, basée à Vancouver, Canada.
Les défis se présentant aux chorégraphes pendant une pandémie
Pour travailler ensemble en étant basées aux pôles opposés du globe, on ne pouvait passer à côté des défis évidents de ces dernières années.
“On a évoqué l’idée de ralentir, nous dit Starr. Une organisation au ralenti, un réseautage au ralenti.”
En fait, elles ont répondu aux approches nouvelles et innovatrices entreprises par les artistes ayant perdu toute connexion avec un public en chair et en os. Et il en a résulté une programmation façonnée par les différentes façons dont la danse peut être présentée : pas uniquement par les spectacles mais aussi par le dialogue.
“Nous avons demandé aux artistes, nous dit Starr, si les intervenants pouvaient envisager une façon originale de partager ce travail… que ce soit par une spécificité locale ou une présentation orale de leur travail d’une façon originale.”
Au programme : danse, discussion, texte, sculpture, projection vidéo et podcasts. Accéder à bienvenue au festival.
Usage des traditions pour briser le moule
En dépit de son nom, la danse contemporaine peut être perçue comme une performance figée, basée sur des concepts euro-centriques de la danse. Danse à Vancouver 2021 tire son inspiration principale de la dramaturgie autochtone, à commencer par les entretiens avec Dalisa Pigram (Yawuru/Bardi) et Yvette Nolan (Algonquin).
“La dramaturgie autochtone est le grand récipient qui englobe tout, nous explique Michelle.”
Les ‘années pandémiques’ ont engendré un grand moment de réflexion sur la façon dont les artistes exercent leur art. La programmation reflète ce sens du renouveau et des connexions renouvelées, inspiré par les valeurs autochtones pour qui la danse n’est pas seulement un art ancien mais aussi intemporel, une partie intégrée, essentielle et inévitable de la vie.
Michelle note qu’une telle vision “a permis à la conversation d’aérer l’espace afin que tout le monde puisse ressentir son appartenance au travail accompli et que sa signification dépasse le marché.
“Ce n’est pas une transaction, ce n’est pas de la consommation. Ce sont des personnes et des communautés réelles qui se rencontrent, partagent et communient, en incluant réconciliation et résolution.”
Une connexion Australie-Canada
La forte connexion Australie-Canada dans cette réunion bisannuelle est complète grâce à Angela Conquet, directrice internationale. Ancienne directrice artistique et directrice générale de la compagnie de Melbourne, Dancehouse, elle s’est déjà associée par le passé avec le Consulat général du Canada pour inviter en Australie des artistes canadien-ne-s, promouvant ainsi les échanges artistiques.
Les connexions entre artistes canadien-ne-s et australien-ne-s ne datent pas d’aujourd’hui grâce à l’intervention d’organisations telles que APAM, le marché australien des arts du spectacle, auquel a participé la compagnie Raven Spirit Dance.
Michelle et Starr ont initié des connexions de longue date avec des artistes entraînant un sens profond de communauté. Cet esprit de connexion a produit l’atmosphère de sécurité qui a joué un rôle important dans la facilitation de la programmation en dépit des distances.
Angela note que sa “relation [avec Michelle et Starr] fut un dialogue dès le début.
“Très vite nous avons parlé de travailler différemment en évoquant l’importance des relations.”
Et bien que le rôle de directrice internationale demande trois fois plus de travail pour communiquer avec les artistes à cause de la tyrannie des distances, pour Angela “chaque contrainte est une invitation à l’imagination.”
C’est cette imagination qui a conduit au développement d’une série de podcasts, héritage de cette rencontre bisannuelle. Un accouplement créatif entre artistes du Canada et d’Australie preuve qu’Angela, Michelle et Starr ont réussi leur connexion malgré les obstacles.
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