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L’évolution des normes sociales en matière de travail domestique favorise l’égalité des genres

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Chilufya, un « champion de l’égalité des genres », partage équitablement les responsabilités du ménage, y compris la préparation des repas Source : Karin Shermbrucker/CARE

Lorsqu’il s’agit d’accomplir des tâches domestiques, Stephen Chilufya est un champion.

Comme bon nombre d’hommes de sa collectivité rurale de Mpepo, dans le nord de la Zambie, monsieur Chilufya, âgé de 48 ans, ne faisait autrefois que peu d’efforts à la maison pour s’occuper de sa femme et de ses 7 enfants. Tout a changé lorsqu’il est devenu un champion de l’égalité des genres dans le cadre de l’initiative pour la nutrition en Afrique australe (Southern Africa Nutrition Initiative [SANI]) de CARE Canada. Il s’est notamment adressé à des « groupes d’action d’hommes » au sujet du partage équitable des responsabilités domestiques, en leur parlant entre autres de la préparation et de la conservation des aliments, ainsi que de leur valeur nutritive. Il s’efforce aussi de donner l’exemple.

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Chilufya aide aux démonstrations de cuisine et à la distribution des graines pour acquérir des connaissances en matière de nutrition. Source : Karin Shermbrucker/CARE

« Aujourd’hui, dit-il, je cuisine, je lave la vaisselle et je laisse ma femme participer à la prise de décisions », et il ajoute que le projet leur a permis, à lui et à sa femme, d’apprendre à travailler ensemble pour la même cause, celle de la famille.

De 2016 à 2021, SANI a contribué à améliorer la santé et la nutrition des femmes, des filles, des familles et des collectivités au Malawi, au Mozambique et en Zambie. Ce projet se poursuit dans le cadre de dispositions spéciales liées à la pandémie de COVID‑19. Il fait partie de plusieurs initiatives de CARE soutenues par Affaires mondiales Canada qui favorisent l’égalité des genres en aidant à corriger le déséquilibre dans la répartition des tâches au sein des ménages.

« Il faut faire évoluer les normes sociales », affirme Brenda Siajunza, coordinatrice des questions en matière de genre chez CARE Zambie. Selon elle, il est essentiel de « gagner le cœur des chefs traditionnels » pour modifier les lois et remettre en question les coutumes qui empêchent les femmes de devenir propriétaires foncières et qui font d’elles la propriété de leur mari. À défaut d’être économiquement autonomes, les femmes deviennent victimes de toutes les formes de violence fondée sur le genre.

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Chilufya soutient sa femme; elle et lui travaillent ensemble pour leur famille. Source : Karin Shermbrucker/CARE

Les mesures concrètes prises dans le cadre du projet comprenaient la construction et la réhabilitation de points d’eau bien situés, ce qui a permis de réduire le temps consacré par les femmes et les filles aux travaux domestiques. Catherine Pongolani, directrice de SANI, explique que de faire participer tant les hommes que les femmes aux activités qui soutiennent la nutrition et la santé maternelle et infantile a aussi eu un rôle à jouer.

« Les stéréotypes sur les rôles domestiques sont remis en question par des modèles masculins comme monsieur Chilufya », dit-elle. Certains groupes d’action sensibilisent les hommes et les femmes à la nécessité de répartir plus équitablement les tâches domestiques, et combattent les pratiques néfastes telles que la tradition voulant que les maris mangent en premier. « Cela veut dire qu’il faut faire évoluer les comportements, ce qui ne se fait pas du jour au lendemain », souligne Madame Pongolani.

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Les femmes du nord du Vietnam sont accablées par les responsabilités relatives à la prestation de soins. Source : Vu Ngoc Dung/CARE - 2021

Au Vietnam, un projet mis en œuvre par CARE Vietnam et 5 partenaires locaux vise à améliorer le bien-être économique de femmes issues de minorités ethniques dans 2 provinces rurales pauvres du nord du pays. Les femmes de cette région montagneuse sont accablées par les responsabilités domestiques et elles n’ont aucun pouvoir de décision dans le ménage ni dans la sphère publique.

« Cela limite le temps dont elles disposent pour participer à des activités en dehors du foyer, comme la formation technique, le réseautage et les activités économiques rémunérées », explique Leanna Buisman, responsable de CARE Canada pour ce projet visant à promouvoir l’autonomisation économique des femmes au Vietnam (Advancing Women’s Economic Empowerment in Vietnam [AWEEV]).

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Le « bar de fer » utilise beaucoup de bois de chauffage et génère beaucoup de fumée et de poussière. Source : Vu Ngoc Dung/CARE - 2021

L’un des objectifs du projet est de moderniser un four que l’on trouve couramment dans les foyers de la région. Appelé « barre de fer », ce type de four consomme une grande quantité de bois de chauffage en raison de sa faible efficacité thermique. « Le projet nous a permis de constater que ce sont surtout les femmes qui ramassent le bois de chauffage, précise Madame Buisman, et qu’elles éprouvent toutes sortes de difficultés lorsqu’elles le font. » Par ailleurs, ce four dégage beaucoup de fumée et de poussière, ce qui est nocif pour la santé du ménage, surtout pour celle des femmes, qui sont chargées de cuisiner. « Le projet AWEEV recommande des fours améliorés, comme ceux qui ont été fabriqués en béton, ce qui augmente leur efficacité thermique, dit-elle. La solution toute simple qui consiste à remplacer un type d’appareil ménager par une version améliorée peut procurer de nombreux avantages. »

Elle ajoute que l’AWEEV réalise actuellement une étude novatrice pour mesurer l’emploi du temps des hommes et des femmes afin de mieux comprendre les causes profondes du déséquilibre touchant le partage du travail domestique non rémunéré et les attitudes qui l’entourent.

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Pour les femmes de Tam Duong, au Vietnam, travailler dans les champs de thé permet d’augmenter les revenus de la famille. Source : Vu Ngoc Dung/CARE - 2021

« Les résultats de cette étude seront communiqués aux autorités locales, provinciales et nationales du Vietnam », précise madame Buisman. En outre, CARE envisage de faciliter le dialogue avec de petits groupes d’hommes et de femmes sur des questions telles que l’idée préconçue voulant que « les femmes doivent être les principales responsables des soins aux enfants et à la famille ». L’un des objectifs du projet est de développer des entreprises sociales dirigées par des femmes « qui pourront inspirer d’autres femmes à exercer leurs droits économiques et à accroître leur bien-être économique ». 

Madame Buisman espère que, si les femmes du nord du Vietnam commencent à participer davantage à des activités économiques rémunérées, d’autres personnes partout dans le monde seront incitées à suivre leur exemple. Bien que l’expérience vécue par les femmes vietnamiennes puisse être très différente de celle des Canadiennes, il existe, selon elle, des défis communs auxquels les Canadiennes peuvent s’identifier. « L’idée voulant que les tâches ménagères et la garde des enfants incombent principalement aux femmes est encore très répandue ici au Canada, même si les choses évoluent graduellement. »

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