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Déclaration du G7 de Carbis Bay sur la Santé

1. Nous, dirigeants du G7, nous engageons à travailler collectivement et avec célérité en vue de mettre fin à la pandémie de COVID-19, tout en reconnaissant que la prochaine pandémie peut survenir à tout moment. Cette déclaration exprime notre volonté d’agir afin de renforcer nos défenses collectives pour pouvoir mieux prévenir et détecter les pandémies futures, riposter à celles-ci et s’en remettre, grâce à une intervention multilatérale efficace et à un système mondial de santé renforcé, qui s’articule autour de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

2. Des solutions mondiales sont nécessaires. Nous saluons les avancées déjà réalisées avec nos partenaires du système de santé international, notamment la Déclaration de Rome adoptée lors du Sommet mondial sur la santé du G20 et les mesures prises lors de la 74e Assemblée mondiale de la santé. Nous prenons acte des recommandations audacieuses du Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie (GIPRP) et des autres comités d’examen. À la lumière de ces recommandations, nous continuerons à travailler avec le G20, les Nations Unies (ONU), l’OMS et d’autres organisations internationales et intervenants concernés pour chercher à dégager le consensus multilatéral nécessaire et prendre des mesures concrètes cette année afin de renforcer l’architecture mondiale de la santé et de la sécurité sanitaire. Nous prenons note des nombreuses recommandations du GIPRP, y compris en ce qui concerne un éventuel traité dans le cadre de l’OMS. Nous saluons la décision de l’Assemblée mondiale de la santé de créer un Groupe de travail des États membres sur le renforcement de la préparation et de la riposte de l’OMS aux situations d’urgence sanitaire. Il nous tarde d’examiner le rapport de ce groupe de travail lors de la session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la santé en novembre.

3. Par la présente déclaration, nous reconnaissons les rôles et les responsabilités qui nous incombent tout particulièrement dans les efforts internationaux visant à renforcer l’architecture mondiale de la santé et de la sécurité sanitaire, et nous nous engageons à mettre à profit nos valeurs démocratiques communes et les atouts qui nous sont propres en tant que chefs de file dans les domaines de la science, de la recherche et de la santé publique pour soutenir cet effort.

4. Nous nous engageons à ouvrir la voie en vue de mettre en place un système mondial de santé résilient, intégré et inclusif, qui est prêt et capable de prévenir les causes et la progression des maladies, ainsi qu’à détecter rapidement les nouvelles menaces sanitaires. Nous devons adopter des mécanismes multilatéraux qui permettent de signaler de manière transparente les pandémies, d’y riposter collectivement et d’en atténuer les impacts, notamment sur les services essentiels, et prendre des mesures concrètes pour nous rétablir une fois les menaces sanitaires immédiates passées. Par conséquent, nous nous engageons à agir à chaque étape du cycle de prévention, de détection, de riposte et de rétablissement.

Prévention

i. Nous soutiendrons un système mondial de santé renforcé, fondé sur la transparence, la collaboration et la responsabilité. En nous appuyant sur les recommandations du GIPRP et d’autres examens pertinents, nous soutenons pleinement les efforts visant à renforcer l’OMS, qui a un rôle crucial à jouer sur les plans international, régional et national. Nous accueillons favorablement les mesures énoncées dans la résolution intitulée « Renforcement de la préparation et de la riposte de l’OMS aux urgences sanitaires », adoptée lors de la 74e Assemblée mondiale de la santé, y compris l’appel à une augmentation des contributions de base et à un financement plus souple, et nous soulignons fermement la nécessité de mettre en place un processus transparent et indépendant, dirigé par des experts, pour enquêter rapidement sur les épidémies d’origine inconnue.

ii. Nous investirons dans nos propres systèmes de santé humaine, animale et environnementale et dans la préparation nationale pour favoriser la résilience des populations. Nous aiderons les pays vulnérables à faire de même et encouragerons les autres à se joindre à nous. Nous œuvrerons dans un souci de justice, d’inclusion et d’équité, et nous pencherons sur les liens entre les crises sanitaires, les déterminants sociaux de la santé au sens large et les maladies non transmissibles. Nous reconnaissons l’importance de l’accès aux services de santé, en ne laissant personne de côté et en faisant des progrès vers l’instauration de la couverture sanitaire universelle et l’atteinte des Objectifs de développement durable. La santé mondiale et la préparation aux pandémies, ainsi que la résilience face à d’autres menaces sanitaires telles que la résistance aux antimicrobiens et les changements climatiques, reposent sur des systèmes et des institutions de santé solides qui répondent aux besoins des populations qu’ils servent.

iii. Nous donnerons l’exemple en réaffirmant notre adhésion au Règlement sanitaire international (RSI 2005), en renforçant la mise en œuvre et le respect de ce règlement, et en trouvant des moyens de mieux en rendre compte, individuellement et mutuellement. Nous collaborerons avec d’autres intervenants pour faire activement preuve de transparence et de responsabilité en ce qui concerne notre préparation aux pandémies, notamment en nous conformant au cadre de suivi et d’évaluation du RSI, ce qui comprend les évaluations externes conjointes (EEC). À cette fin, nous soutenons la recommandation du comité d’examen du RSI et du GIPRP de formuler des propositions pour un mécanisme renouvelé d’examen périodique de la conformité au RSI. Grâce au travail de nos ministres de la Santé, des Affaires étrangères et du Développement, nous aiderons les pays vulnérables à mieux mettre en œuvre le RSI et à renforcer leurs systèmes de santé, notamment par la coordination des investissements financiers des pays du G7, la promotion de la prise en charge par les pays bénéficiaires et la collaboration avec les institutions régionales de santé publique et des réseaux de dirigeants en Afrique, en Asie et ailleurs. Nous continuerons à soutenir et à stimuler les efforts visant à accélérer le renforcement des capacités de base, notamment au moyen du Programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale et de l’Académie de l’OMS.

iv. Nous militerons en faveur d’une démarche intégrée et systémique fondée sur le principe « Une seule santé » dans tous les aspects de la prévention, de la préparation, de la détection et de la riposte aux pandémies, et nous emploierons à améliorer la santé de la planète. Nous privilégions une alliance « tripartite élargie » renforcée, composée de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’OMS, à laquelle se joindrait le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à titre de partenaire à part entière. Nous invitons les dirigeants de ces organisations à travailler ensemble, en suivant les orientations données par le Groupe d’experts de haut niveau pour l’approche « Une seule santé » et en réalisant notamment une étude pour circonscrire les données pertinentes, en vue de renforcer la collaboration, la coordination et l’arrimage avec d’autres initiatives liées à « Une seule santé », telles que PREZODE. Dans la foulée des engagements antérieurs pris par le G7 et le G20, nous appelons nos ministres de la Santé, des Finances, de l’Environnement, des Affaires étrangères et du Développement à continuer de prendre des mesures pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Conscients des liens entre la perte de la biodiversité, la dégradation de l’environnement et les risques de zoonoses, nous nous engageons à jouer notre rôle pour faire cesser et inverser la perte de la biodiversité à l’échelle mondiale, notamment par notre Pacte du G7 pour la nature à l’horizon 2030.

Détection

v. Nous exploiterons la puissance et le potentiel des données, des technologies numériques, de la science et de la recherche pour mieux détecter les futures menaces de pandémies, les prévenir et y riposter. Nous soutenons la mise en place d’un réseau mondial plus solide de surveillance des agents pathogènes et accueillons favorablement l’engagement pris par l’OMS de travailler avec des pays et des partenaires experts pour y parvenir. Un tel réseau devrait s’appuyer sur les structures existantes, y compris le centre de renseignements sur les pandémies et les épidémies de l’OMS récemment annoncé, et s’inscrire dans l’approche « Une seule santé » pour soutenir une alerte précoce efficace et une riposte rapide, et guider le développement de vaccins, de traitements et d’outils de diagnostic. Afin d’atteindre l’objectif d’une couverture mondiale, nous exhortons également les pays à accroître leurs capacités de surveillance et de séquençage génomique, et nous proposerons un renforcement des capacités à ceux qui ne sont pas en mesure de le faire. Nous nous engageons à soutenir l’élaboration d’approches et de normes communes pour permettre l’échange rapide de renseignements, de données et d’échantillons nécessaires afin que chacun soit prêt à surveiller et à signaler l’émergence et la propagation de menaces conformément aux exigences de notification de l’OMS, du RSI et de l’OIE, tout en respectant les normes relatives à la protection des données. Nous remercions les Académies des sciences du Groupe des 7 et prenons note de ses recommandations au sujet de l’utilisation des données sur la santé dans les situations d’urgence.

vi. Nous soutenons l’OMS dans ses efforts pour prendre des mesures concrètes en vue de mettre en place un système mondial d’alerte précoce plus nuancé et plus efficace, prévoyant des seuils clairs pour le déclenchement d’une intervention collective, et nous accueillons favorablement les recommandations du GIPRP et d’autres examens à cet égard. La surveillance doit permettre une évaluation rapide des risques et alimenter une infrastructure mondiale efficace de bout en bout, prête à sonner l’alarme et à faciliter des ripostes rapides, fondées sur des données probantes et coordonnées, afin de faire face aux menaces pour la santé.

Riposte

vii. Nous adopterons des mesures dites « sans regret » mutuellement convenues en réponse aux alertes déclenchées par l’OMS et conformément aux protocoles mondiaux fondés sur des données probantes, notamment en ce qui concerne les voyages et le commerce. Nous attendons avec intérêt les travaux des ministres des Transports du G7 pour favoriser la sécurité et la viabilité des voyages internationaux pendant les pandémies, tout en assurant la cohérence avec les travaux des organisations multilatérales compétentes. Afin de permettre un accès équitable aux produits essentiels et de les rendre abordables pour protéger la santé de tous, nous nous engageons à soutenir le commerce et l’exportation des produits de santé essentiels et des vaccins, et nous continuerons à collaborer avec d’autres membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour formuler des solutions pragmatiques, efficaces et globales à long terme pour le commerce dans le domaine de la santé. Nous reconnaissons l’importance de chaînes d’approvisionnement ouvertes, diversifiées, sûres et résilientes dans ce contexte, pour favoriser la disponibilité des produits de santé à l’échelle mondiale. Cela permettra d’accroître à court terme l’accès aux produits de santé essentiels et aux vaccins partout dans le monde et de soutenir la préparation aux futures pandémies et le rétablissement à long terme.

viii. Nous travaillerons ensemble pour investir dans l’innovation dès maintenant, dans l’objectif de rendre disponibles des vaccins, traitements et outils de diagnostic sûrs et efficaces dans les 100 jours suivant la déclaration d’une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), conformément à nos principes fondamentaux sur l’accès équitable et le respect de normes réglementaires élevées, tout en notant la nature imprévisible des futures situations d’urgence sanitaire. Le développement rapide de vaccins, de traitements et d’outils de diagnostic sûrs et efficaces contre la COVID-19 a montré la puissance de la science, de la collaboration et de l’innovation dans les secteurs public et privé. Nous remercions le conseiller scientifique en chef du Royaume-Uni et ses homologues du G7, les organisations internationales, les représentants de l’industrie et les experts-conseils engagés dans le partenariat pour la préparation aux pandémies formé par la présidence du Royaume-Uni et prenons note de leurs propositions concrètes. Nous accueillons positivement la « Mission 100 jours » et la distribution de vaccins, de traitements et d’outils de diagnostic sûrs et efficaces. Nous reconnaissons que ces efforts exigeront une collaboration constante et une concertation entre les secteurs public et privé, et des organisations internationales vouées à la santé menant la charge pour faire en sorte que les initiatives exceptionnelles prises durant la présente crise deviennent la norme à l’avenir. Nous invitons les conseillers scientifiques en chef du G7, ou officiels analogues, à examiner les progrès accomplis et à en faire rapport aux dirigeants d’ici la fin de cette année.

ix. Nous reconnaissons l’importance de disposer d’un cadre de riposte rapide afin que les outils requis soient prêts à être déployés en cas de pandémie, tels que le dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) et son mécanisme COVAX, qui ont joué un rôle essentiel dans la riposte à la pandémie actuelle. En examinant les mécanismes d’intervention existants et les enseignements tirés de la crise actuelle, nous tiendrons compte des leçons apprises dans le cadre de l’Accélérateur ACT pour étudier des pistes de solutions futures quant à la forme que pourrait prendre un réseau durable d’organisations internationales de la santé coordonné par l’OMS et prêt à relancer la collaboration mondiale, comme les mécanismes de garantie de marché pour les vaccins, les traitements et les outils de diagnostic, en cas de nouvelle pandémie. Nous soutiendrons et renforcerons également les réseaux et mécanismes de riposte rapide, en fonction des besoins, tels que le Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN). Nous explorerons la possibilité d’établir des centres régionaux de fabrication de vaccins, de traitements, d’outils de diagnostic et d’équipement de protection individuelle pour renforcer la résilience face à la prochaine menace.

Redressement

x. Nous convenons de renforcer et d’élargir les mécanismes de financement de la santé mondiale à moyen et long terme aux fins de préparation, prévention, détection et riposte aux pandémies. Pour être durable, le financement devra être mobilisé de manière prévisible, transparente, coordonnée et collaborative, avec une supervision rigoureuse et en faisant appel à un large éventail de sources, notamment publiques, privées et philanthropiques, ainsi que les institutions financières internationales. Nous soulignons la nécessité pour les pays de financer leurs capacités nationales, principalement au moyen de leurs ressources intérieures en fonction de leur situation particulière, et d’apporter un soutien à ceux qui ne sont pas en mesure de le faire. Grâce au travail conjoint des ministres des Finances du G7 et d’autres structures connexes, nous chercherons des solutions pour assurer le financement de la riposte à la pandémie actuelle, ainsi qu’à moyen et à long terme, afin de faciliter le rétablissement et de reconstruire en mieux des systèmes de santé et de sécurité sanitaire plus résilients, inclusifs et durables.

xi. Nous sommes favorables à ce que les institutions financières internationales (IFI) et le système mondial de santé resserrent leur coordination et leur coopération, en veillant à ce que les plans de relance économique après la pandémie favorisent l’investissement dans les systèmes de santé et une meilleure surveillance des risques économiques mondiaux dans le contexte de futures menaces sanitaires. Nous demandons à l’OMS de collaborer avec les institutions financières internationales pour étudier les moyens de faire en sorte que les pays ne soient pas désavantagés sur le plan économique en signalant plus rapidement et plus tôt les menaces de pandémie et qu’ils intègrent la santé et la sécurité sanitaire dans leurs stratégies économiques et de sécurité nationale à long terme.

xii. Nous convenons de soutenir une reprise mondiale vigoureuse après la COVID-19, en nous assurant que les pays sont en mesure de faire face efficacement aux effets indirects sur la santé physique et mentale et aux plus larges conséquences socioéconomiques de la pandémie. Dans nos efforts pour soutenir la reprise économique mondiale, nous devons également reconnaître les répercussions importantes de la pandémie, en particulier l’impact dévastateur et disproportionné qu’elle a eu sur les femmes et les filles, ainsi que sur les populations vulnérables et marginalisées. Nous appelons les institutions multilatérales, les gouvernements et le secteur privé à travailler de concert pour atténuer les pressions supplémentaires s’exerçant sur les systèmes et les communautés, et pour rattraper les retards subis au chapitre du développement.

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