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Déclaration de la Coalition pour la liberté des médias sur la liberté de la presse au Bélarus

Le 05 février 2021 – Ottawa (Ontario) – Affaires mondiales Canada

La Coalition pour la liberté des médias exprime sa profonde inquiétude relativement aux attaques continues contre la liberté de la presse et les journalistes indépendants au Bélarus.

La liberté de la presse est un aspect important des sociétés démocratiques, et elle est essentielle à la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales.

Depuis la tenue, le 9 août dernier, d’élections présidentielles contestées, les autorités bélarussiennes ont restreint l’accès à l’information et ont mené une campagne brutale et soutenue pour persécuter et harceler des journalistes indépendants et des représentants d’organismes de presse étrangers, et pour les empêcher de jouer leur rôle indispensable, c’est-à-dire de rendre compte objectivement des événements ou de demander des comptes aux autorités. Le libre accès à l’information est vital pour les citoyens lorsque des manifestations ont lieu. Les journalistes indépendants jouent un rôle crucial en informant les citoyens des causes de ces manifestations et de la manière dont les autorités y répondent.

Quelque 400 journalistes et travailleurs des médias au Bélarus ont fait face à diverses formes de répression pendant et après les élections. Le 12 janvier 2021, le consultant en médias Andrei Aliaksandrau a été arrêté sous prétexte qu’il aurait soutenu financièrement des manifestants. Le 22 décembre, des membres du Club de la presse bélarussienne ont été arrêtés et accusés d’évasion fiscale. Le 19 janvier, les tribunaux bélarussiens ont confirmé un jugement du 3 décembre qui avait révoqué le statut officiel du site Web d’information indépendant Tut.by, privant ainsi les journalistes qui y travaillaient de la protection officielle à laquelle les journalistes accrédités peuvent prétendre dans l’exercice de leurs fonctions. Une journaliste du site d’information Tut.by, Katsiaryna Barysevich, est actuellement détenue et est accusée d’avoir divulgué des secrets médicaux au sujet de Raman Bandarenka, qui est mort après avoir été battu par les forces de l’ordre. Le 15 novembre, la journaliste indépendante Yekaterina Bakhvalova a été arrêtée et est poursuivie au pénal pour avoir filmé des agents de police en train de tirer des grenades assourdissantes lors d’un rassemblement à la mémoire de l’opposant au pouvoir Raman Bandarenka. Les autorités ont aussi placé en détention 23 autres journalistes qui couvraient cet événement.

Il est très préoccupant que le journaliste Ihar Losik de RFE/RL ait ressenti le besoin d’amorcer une grève de la faim pour attirer l’attention sur son emprisonnement injustifié. Nous sommes soulagés que M. Losik ait mis un terme à sa grève de la faim, mais nous restons préoccupés par le fait qu’il demeure détenu. Ce n’est là qu’un exemple des conséquences du mépris total des autorités à l’égard de la liberté de la presse.

Il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais d’exemples tragiques de la campagne plus vaste que mènent les autorités pour restreindre les libertés fondamentales d’opinion et d’expression, en réprimant violemment les protestations politiques des partisans de l’opposition et des manifestants. Ces actes ont aussi été fermement condamnés par les experts des droits de l’homme des Nations Unies ainsi que par les membres de la communauté internationale qui défendent ces libertés.

Nous réaffirmons notre condamnation sans équivoque du ciblage, du harcèlement et de la détention de journalistes et de travailleurs des médias. Nous appelons le Bélarus à protéger la liberté de la presse, à cesser de couper l’accès à Internet, et à respecter le droit international relatif aux droits de la personne. Nous demandons instamment au Bélarus de mettre en œuvre les recommandations du rapport de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dans le cadre du Mécanisme de Moscou sur la liberté d’expression et de la presse. Les prisonniers politiques doivent être immédiatement libérés. Nous demandons au Bélarus de libérer les journalistes et autres travailleurs des médias qui ont été détenus arbitrairement, et de faire le nécessaire pour que les responsables des attaques contre les journalistes et les travailleurs des médias répondent de leurs actes.

Allemagne, Autriche, Bulgarie, Canada, Costa Rica, Danemark, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Honduras, Islande, Italie, Japon, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Macédoine du Nord, Pays-Bas, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suisse et Ukraine.

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