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Conférence mondiale sur la liberté de presse : Sommaire des consultations régionales dans la région d’Afrique subsaharienne anglophone

Introduction

COVID-19 et liberté des médias

Les restrictions des déplacements en réponse à la COVID-19 qu’ont imposées les gouvernements sont une préoccupation majeure pour les participants, surtout en ce qui concerne leur utilisation comme prétexte pour miner le travail des journalistes. Plusieurs ont fait remarquer que les journalistes sont considérés comme des travailleurs essentiels dans leur pays, mais qu’ils sont souvent détenus ou menacés d’arrestation, ou que leur travail est autrement entravé, lorsqu’ils tentent de se déplacer après le couvre-feu ou au-delà des zones d’isolement établies.

Plusieurs ont également souligné la difficulté d’obtenir en temps opportun des données exactes sur les infections, le taux de mortalité et les politiques gouvernementales. Dans certains cas, ils ont été dirigés vers des processus d’accès à l’information qui prennent des mois.

On s’est également inquiété du fait que la COVID-19 a modifié le paysage médiatique en réduisant les achats publicitaires dans les journaux, ce qui a nui à la stabilité financière des médias qui sont incapables de passer au numérique. Les participants ont noté que le nouveau contexte favorisait les médias d’État au détriment des petits médias, des médias de l’opposition ou des médias indépendants. Dans certaines villes, les grands journaux ont cessé de publier en raison de la baisse des revenus liée à la COVID-19.

Intelligence artificielle, technologie numérique et liberté des médias

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un point de discussion important, certains se sont dits préoccupés par l’utilisation potentielle par les États de l’intelligence artificielle pour repérer et supprimer le contenu des médias sociaux avec lequel ils ne sont pas d’accord et, dans certains cas, pour poursuivre les personnes l’ayant publié. L’intelligence artificielle a rendu ce processus beaucoup plus efficace, impitoyable et rapide.

Restrictions imposées par l’État aux médias

Les participants ont souligné que les restrictions imposées par l’État aux médias demeurent une préoccupation persistante dans la région. Ces restrictions prennent plusieurs formes.

Parmi les exemples les plus flagrants, citons les gouvernements qui continuent d’utiliser les lois sur la diffamation comme prétexte pour arrêter, détenir et intimider les journalistes qui publient du contenu peu flatteur pour le régime, en particulier ceux qui font du journalisme d’enquête.

Le contrôle des médias par l’État reste également très répandu : l’État peut être directement propriétaire du média ou offrir des incitations financières indirectes et permettre un accès sélectif à l’information gouvernementale. Un participant a fait remarquer que « ce n’est plus une question d’information; la propriété des médias est une question d’influence ».

Les régimes juridiques opaques sont également utilisés comme une menace et placent les journalistes et les organisations de presse dans une zone grise sur le plan juridique. Un État peut notamment refuser d’accorder des permis, d’approuver un statut juridique, d’agréer des documents constitutifs, etc., sans toutefois interdire une organisation d’emblée. Cette précarité juridique signifie que l’État peut sévir pour des raisons officielles n’importe quand.

Réduction de la place des petits médias, des médias de l’opposition ou des médias indépendants

La COVID-19 a exacerbé une tendance existante : l’exclusion des petits médias, des médias de l’opposition et des médias indépendants, et leur précarité grandissante. Cette tendance est née avec le virage vers le numérique et l’augmentation du contrôle exercé par l’État sur les médias, qui se sont traduits par une augmentation des pressions financières et juridiques sur les médias non étatiques.

Médias traditionnels et médias numériques

Plusieurs participants se sont dits préoccupés par le fait que de nombreuses régions de l’Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à Internet ni même à un réseau électrique stable. Dans ces régions, les journaux et la radio sont souvent les principales sources d’information. Les médias sociaux et les autres sources d’information en ligne ne sont encore en général qu’à la portée des citadins.

Certains ont souligné que les droits à Internet sont des droits fondamentaux qui ne peuvent être « suspendus » par un État en vue de censurer l’information ou de punir les régions favorables à l’opposition. La diffusion de l’information par voie numérique peut constituer un grand pas vers l’avant, mais elle peut aussi être beaucoup plus facilement prévenue par l’État.

Les géants de la technologie ignorent les fausses informations en Afrique subsaharienne

Des discussions ont porté sur les mesures prises par Facebook, X (Twitter) et d’autres médias sociaux pour filtrer ou bloquer les fausses informations ou le contenu nuisible dans le monde occidental. La plupart des participants ont noté que la situation est tout autre en Afrique subsaharienne et ont qualifié cette inégalité dans l’attention portée à la vérification des faits de « colonialisme numérique ».

Conséquences disproportionnées sur les femmes dans les médias

Des participants ont souligné les nombreux mauvais traitements que subissent les femmes (y compris les femmes journalistes) dans les médias. Il s’agit notamment de trollage, de commentaires haineux et de menaces en ligne, d’une quantité et d’une gravité beaucoup plus élevées que ce à quoi sont confrontés les hommes dans les médias d’Afrique subsaharienne.

Recommandations des participants

Les participants ont recommandé des mesures pour accroître la liberté des médias en Afrique subsaharienne :

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