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Protégeons les forêts d’arganiers du Maroc


En fabriquant des produits de santé et de beauté haut de gamme à partir d’huile d’argan, Zorah Biocosmétiques fait de bonnes affaires. L’entreprise montréalaise utilise cet ingrédient de qualité supérieure, qui provient de la région aride du sud-ouest du Maroc, dans bon nombre de ses produits pour les cheveux, la peau et la santé.

Parallèlement, Zorah Biocosmétiques fait un travail positif au Maroc. L’entreprise soutient les coopératives d’huile d’argan qui sont dirigées par des femmes et les emploient. Elle contribue également à préserver les vergers d’arganiers du pays, qui constituent une barrière essentielle contre les déserts qui menacent d’empiéter sur le sud. Les efforts de l’entreprise font partie des initiatives plusieurs prises par le Canada pour lutter contre les changements climatiques et soutenir les communautés rurales du Maroc.

« L’huile d’argan est unique au monde », affirme Mélissa Harvey, présidente de Zorah Biocosmétiques. Elle a cofondé l’entreprise il y a 15 ans lorsqu’elle s’est rendue au Maroc et a rencontré des coopératives de femmes berbères dans la région d’Agadir qui produisent cette huile rare. « L’huile d’argan est excellente pour la peau et la santé des gens, et elle provient d’un arbre qui protège l’environnement », explique-t-elle.

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L’huile argan est obtenue en broyant les amandes provenant du fruit de l’arganier; il s’agit d’un remède naturel au Maroc. Photo : Fonds vert pour le climat

L’huile d’argan, obtenue à partir du broyage des amandes du fruit de l’arganier, est depuis longtemps un remède naturel au Maroc. Les 2,5 millions d’hectares de forêts d’arganiers du pays ont été déclarés réserve de la biosphère par l’UNESCO. En effet, ces arbres aux racines profondes empêchent l’érosion des sols et préservent les ressources d’eau. Les arbres étaient autrefois menacés par la déforestation, car ils étaient abattus pour en faire des matériaux de construction et du bois de chauffage. Plus récemment, l’explosion de la demande d’huile a entraîné une récolte agressive des fruits de l’arganier, qu’on laisse traditionnellement tomber sur le sol avant de les ouvrir. Le stress thermique causé par les changements climatiques nuit également à la santé et à la régénération des arbres.

Le Canada soutient un programme du Fonds vert pour le climat (FVC) axé sur la plantation et la préservation des vergers d’arganiers. Dans le cadre de ce programme, le FVC, en collaboration avec l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) du gouvernement du Maroc, encourage également les coopératives, qui procurent aux femmes des revenus durables et améliorent leur statut social.

Incidence bénéfique du programme à plusieurs niveaux

« Ce programme a une incidence vraiment bénéfique à plusieurs niveaux », affirme Abderrahim Assab, spécialiste économique et financier au FVC. M. Assab vient de Tafraout, une ville de la région du Souss au Maroc, où sa famille travaille à la récolte des arganiers depuis des générations.

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La protection des vergers d’arganiers du Maroc permet non seulement de s’adapter aux changements climatiques, mais aussi de préserver une source de revenus dans la région. Photo : Fonds vert pour le climat

Selon M. Assab, environ 20 % de la superficie de la forêt d’arganiers a été perdue au cours de la dernière décennie et de 500 à 600 hectares d’arbres disparaissant chaque année en raison de l’urbanisation. Il fait remarquer que la protection des vergers d’arganiers du Maroc permet non seulement d’atténuer les effets des changements climatiques et de s’y adapter, mais aussi de préserver une importante source de revenus dans la région. Plus de 20 000 personnes travaillent dans l’industrie de l’huile d’argan, dont beaucoup de femmes employées dans quelque 300 petites coopératives. On encourage ces coopératives à collaborer, notamment pour faire face à la pression des marchés internationaux.

Selon l’ANDZOA, les entreprises canadiennes de cosmétiques comme Zorah Biocosmétiques importent environ 10 tonnes d’huile d’argan du Maroc chaque année. L’huile provient en grande partie de coopératives comme celles soutenues par le projet du FVC.

Selon Mme Harvey, cette huile « a des vertus fantastiques et est bonne pour les cheveux, la peau, le visage, les ongles, les massages et la cicatrisation. Elle procure également des bienfaits nutritifs et est bénéfique aux personnes qui ont des problèmes de diabète, d’arthrite et de cholestérol. »

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L’industrie de l’huile d’argan emploie plus de 20 000 personnes, dont beaucoup sont des femmes. Photo : Fonds vert pour le climat

Mme Harvey ajoute que Zorah Biocosmétiques travaille en étroite collaboration avec les coopératives d’huile d’argan, qui contribuent au développement personnel de leurs membres. Par exemple, Fatima, qui ne savait ni lire ni écrire, a pu recevoir une éducation. Elle s’occupe maintenant des finances de la coopérative et gagne suffisamment d’argent pour envoyer ses enfants à l’université. « C’est beau de voir la passion de ces gens, qui sont fiers d’être autonomes », commente Mme Harvey.

Richard Morin, vice-président et cofondateur de Zorah Biocosmétiques, explique que la mission de l’entreprise est de fabriquer des cosmétiques « qui peuvent rivaliser avec les meilleurs produits du marché ». Il ajoute que l’entreprise sensibilise également ses clients commerciaux à l’importance des forêts d’arganiers pour le Maroc et les femmes berbères qui fabriquent l’huile. « Le travail que nous accomplissons avec ces femmes et la fabrication de produits qui aideront à la fois les êtres humains et l’environnement sont au cœur de nos valeurs. »

Assurer la croissance des arbres

Selon M. Assab, l’un des principaux avantages du projet du FVC est qu’il améliore les capacités à l’échelle institutionnelle. Par exemple, il fait partie d’un certain nombre de groupes qui ont contribué au financement de la création par le gouvernement marocain d’un centre de recherche sur l’arganier afin de garantir la croissance de ces arbres à l’avenir.

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Le projet du Fonds vert pour le climat assure la croissance des arganiers. Photo : Fonds vert pour le climat

« Il est important que les communautés continuent de protéger la forêt et que les institutions du pays connaissent la situation et soient équipées pour poursuivre la lutte », dit-il. Il mentionne qu’un autre objectif est « d’essayer de tirer des leçons ici qui peuvent être appliquées ailleurs », y compris en Amazonie, dans les forêts tropicales de l’Indonésie et dans le bassin du Congo.

« Nous sommes confrontés à une crise assez grave liée aux conditions climatiques extrêmes. L’idée derrière la coopération internationale en matière de changements climatiques est de pouvoir tirer des leçons, diffuser des messages, reproduire les projets et élargir leur portée, explique M. Assab. On essaie d’avoir une incidence à l’échelle mondiale. »

Selon Mme Harvey, l’engagement du Canada à aider le Maroc à créer un avenir durable pour son environnement et pour les femmes qui y vivent est un investissement qui rapporte également aux Canadiens.

« Nous créons des emplois au Canada », souligne-t-elle. Les avantages environnementaux liés au maintien de la santé des forêts d’arganiers au Maroc se font également sentir au Canada. « Aider à protéger un arbre unique au monde fait vraiment partie de nos valeurs », conclut-elle.

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