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« Si vous êtes à l’étranger, il est temps pour vous de rentrer à la maison »


Alors que les pays du monde entier fermaient leurs frontières pour tenter de contenir la propagation de la COVID‑19, le premier ministre Justin Trudeau a lancé un appel aux Canadiens à l’étranger pour qu’ils reviennent au Canada. Et Affaires mondiales Canada (AMC) était en première ligne des efforts de rapatriement qui ont commencé à la suite du déclenchement de l’épidémie de la COVID‑19 en Chine.

La Chine a imposé un confinement à la ville de Wuhan le 23 janvier 2020. Peu après, le gouvernement du Canada a commencé à évacuer les Canadiens bloqués en Chine. Rapidement, les fonctionnaires de l’ambassade du Canada à Pékin ont entamé des négociations en vue d’affréter un avion, d’obtenir les autorisations et d’établir un processus pour amener les Canadiens de la province de Hubei à l’aéroport de Wuhan pendant un confinement. Maxime Lauzon-Lacroix a fait partie d’une équipe de l’ambassade du Canada en Chine envoyée à Wuhan pour fournir un soutien sur le terrain.

A dozen people are gathered around a water hand-pump

Les représentants canadiens à la réception à l’aéroport international de Wuhan Tianhe

« Le confinement et la rapidité avec laquelle la situation s’est détériorée ont pris presque tout le monde par surprise, raconte Maxime. Tous les évacués canadiens nous disaient qu’ils n’arrivaient pas à croire que tout s’était passé si vite... »

En trois semaines, 399 Canadiens et leurs familles ont été rapatriés au Canada.

À partir de là, le rythme s’est accéléré. Un bateau de croisière amarré au Japon est en quarantaine; la situation est compliquée car certains passagers sont déjà très malades. Si de nombreux Canadiens ont été emmenés à l’hôpital pour y être soignés, la plupart ont été évacués du navire et ramenés au Canada par avion.

Jennifer Jakob, agent consulaire à l’ambassade du Japon, a aidé à mettre en place des appels vidéo entre les passagers canadiens du navire qui ont dû être hospitalisés, les membres de leur famille au Canada et l’équipe médicale de l’hôpital afin de faciliter la communication, d’assurer la traduction et, dans certains cas, de prendre les décisions de fin de vie et de donner une dernière chance aux personnes touchées de se parler une dernière fois. Pendant ce temps, des épidémies se sont déclarées sur d’autres navires de croisière. Lorsque le Grand Princess a accosté à Oakland, en Californie, en mars 2020, les responsables canadiens étaient prêts à les faire venir au Canada par avion.

Comme l’observe Gillian Shimmons, employée d’AMC, « je n’étais pas la seule personne à avoir fait le chemin jusqu’à San Francisco. Il y avait des spécialistes consulaires de missions canadiennes aux États-Unis, une équipe médicale du MDN [Défense nationale] et un membre de l’Agence des services frontaliers du Canada sur place, tous ayant pour objectif de ramener les Canadiens chez eux et en sécurité ».

A dozen people are gathered around a water hand-pump

La consule générale à Miami, Susan Harper, discute des plans visant à débarquer les Canadiens d’un navire de croisièrep>

En définitive, le personnel consulaire des États-Unis a aidé à rapatrier 1 400 Canadiens des navires de croisière.

« C’était vraiment une opération à l’échelle du réseau, se souvient Rana Sakar, chef de mission au consulat général de San Francisco. Nos équipes, y compris le personnel et les familles basés au Canada et engagés localement, se sont levées à toute heure du jour et de la nuit pour travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, côte à côte avec les partenaires et spécialistes locaux, afin de venir en aide aux Canadiens en situation difficile à un moment clé. Tout le monde a mis la main à la pâte. La qualité, la rapidité et l’exhaustivité des efforts de l’Équipe Canada ont été remarquées par bon nombre de nos partenaires ».  

À mesure que la pandémie se propageait à l’échelle mondiale, l’affrètement de vols n’était plus une option viable. Ainsi, le Canada a collaboré avec les compagnies aériennes canadiennes et a négocié avec les pays étrangers pour coordonner les vols afin de ramener les Canadiens chez eux. Au plus fort de l’opération, les vols ont permis de ramener plus de 1 700 Canadiens en une seule journée. Lorsque les vols assistés ont pris fin le 17 juillet, plus de 62 500 Canadiens étaient rentrés sur 692 vols en provenance de 109 pays.

Pour les fonctionnaires sur le terrain, ces vols signifiaient souvent qu’il fallait réagir dans un délai très court. Comme l’explique Stephan McLauchlin, employé d’AMC, « nous avons appris que nous avions moins de 48 heures pour organiser et coordonner deux vols pour rapatrier des centaines de Canadiens du Pakistan. Depuis la fermeture de l’espace aérien pakistanais, nous avons été submergés par des milliers d’appels à l’aide de Canadiens dans le pays. »

De nombreux Canadiens bloqués à l’étranger ont eu du mal à trouver les fonds nécessaires pour payer les billets d’avion, sans parler des autres dépenses imprévues. Un programme de prêts d’urgence liés à la COVID‑19 a donc été créé pour les aider à couvrir les coûts jusqu’à ce qu’ils puissent rentrer chez eux.

Même lorsqu’ils ont pu acheter des billets, il leur restait à se rendre à l’aéroport et à prendre l’avion.

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Des Canadiens au Honduras montent à bord un avion nolisé pour se rendre à l’aéroport international

Mike Obrist, fonctionnaire consulaire à l’ambassade du Honduras, se souvient d’avoir aidé une dame âgée à se rendre à l’aéroport pendant un confinement : « Nous l’avons aidée à traverser les barrages routiers avec un chauffeur pour se rendre à l’aéroport, où un avion affrété l’a emmenée, avec 20 autres personnes, sur l’île de Roatán pour rejoindre quelque 120 autres Canadiens attendant le vol de rapatriement. »  

Des défis comme ceux-ci se sont répétés dans des pays du monde entier.

En plus des défis techniques, les fonctionnaires canadiens ont dû faire face à leurs défis personnels. Les familles de nombreux membres du personnel en poste à l’étranger ont été renvoyées chez elles pour leur propre sécurité, et le personnel a essayé de rester en contact avec elles et de les soutenir du mieux qu’il pouvait. Certains ont réussi à se ménager du temps avec leur famille pour profiter de plaisirs simples et maintenir un sentiment de normalité. Pendant son affectation en Afghanistan, Carmen Larsen et sa fille à Ottawa ont suivi des cours de chant virtuels.

« Si je sais maintenant avec certitude que je ne sais pas chanter et que je ne devrais pas envisager de changer de carrière, les cours virtuels m’ont permis de rester saine d’esprit et de rester en contact avec ma fille. »

D’autres ont dû faire face à leur propre chagrin à distance. Meaghan King était en poste en Autriche lorsqu’elle a appris que sa grand-mère, qui vivait dans un établissement de soins de longue durée, avait été déclarée positive à la COVID‑19. Lors d’un appel téléphonique, sa grand-mère lui a dit qu’elle pensait avoir un « méchant rhume ». Elle est décédée deux jours plus tard.

« Avec les frontières fermées et des dizaines de Canadiens toujours en détresse, il n’y avait pas grand‑chose que je pouvais faire pour ma famille, dit King. Je me suis donc concentré sur ce que je pouvais faire pour les autres. » 

Malgré les difficultés, beaucoup étaient simplement reconnaissants d’avoir pu apporter leur aide au moment où elle était le plus nécessaire. Pour Jennifer Jakob, son expérience « a donné un sens et un objectif plus importants aux longues heures de travail, à la déception et à la frustration que nous avons vécues pendant la crise. C’est pourquoi je travaille à l’étranger, au service des Canadiens. »

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