Renouveler la SEI - documents sectoriels : Le secteur de l’enseignement élémentaire et secondaire du Canada

Publié le 1er mars 2023

Aperçu

Au Canada, le secteur de l’enseignement élémentaire et secondaire est composé d’écoles primaires, d’écoles intermédiaires ou d’écoles secondaires publiques gérées par les provinces et les territoires, ainsi que d’un certain nombre d’écoles privées gérées de façon indépendante. Le secteur est représenté par différentes associations membres, dont l’Association canadienne des écoles publiques – International (ACEP-I) et l’organisation Canadian Accredited Independent Schools (CAIS).

Tendances

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a indiqué qu’il y avait 81 305 permis d’études valides à la fin de 2019 dans la catégorie de niveau d’études « secondaire ou moins » et 91 955 permis d’études valides dans la même catégorie en 2022, soit une augmentation de 12 %Note de bas de page 1.

Selon l’ACEP-I, en 2021-2022, près de 30 000 étudiants internationaux à long terme étudiaient dans les écoles publiques canadiennes, ce qui représente la majorité des étudiants internationaux de la maternelle à la 12e année au CanadaNote de bas de page 2. La grande majorité des étudiants internationaux étudient au niveau secondaire.Note de bas de page 3

L’écart entre ces données s’explique par le fait qu’IRCC compte tous les titulaires de permis d’études au niveau secondaire ou inférieur, y compris les enfants des titulaires de permis d’études et de travail. Ces étudiants ne paient pas de frais différentiels. Les données de l’ACEP-I incluent les étudiants au Canada qui paient des frais internationaux pour étudier et qui ont besoin d’un soutien supplémentaire (séjours en famille, etc.).

L’augmentation des objectifs d’immigration combinée à une recrudescence des conflits et des crises mondiales a également eu une incidence sur les populations scolaires du secteur de l’enseignement élémentaire et secondaire. Avec la demande supplémentaire adressée aux écoles en raison de l’afflux de nouveaux arrivants au Canada, il y a de moins en moins de places disponibles pour les étudiants internationaux. Cette situation a particulièrement touché les écoles situées dans les grandes régions urbaines.

Les établissements d’enseignement élémentaire et secondaire ont remarqué une baisse importante des inscriptions aux programmes de courte durée (séjours de moins de quatre mois).Note de bas de page 4

Pour les séjours de courte et de longue durée, 54 % des étudiants internationaux du secteur de l’enseignement élémentaire et secondaire choisissent d’étudier en Colombie-Britannique et 28 % choisissent d’étudier en Ontario.

La proportion globale d’étudiants internationaux entrant dans le système de l’enseignement élémentaire et secondaire a diminué ces dernières années. En 2019, la part de tous les titulaires d’un premier permis d’études qui avaient l’intention d’étudier au niveau élémentaire était de 5 % – une baisse par rapport aux 10 % observés en 2000. La part correspondante a également diminué au niveau secondaire, passant de 18 % en 2000 à 11 % en 2019. En revanche, la part des titulaires d’un premier permis d’études pour des programmes collégiaux est passée de 27 % en 2000 à 41 % en 2019Note de bas de page 5

18 % des titulaires d’un premier permis d’études étaient âgés de 17 ans ou moins dans la cohorte 2015-2019, selon Statistique Canada. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 20,4 % de la cohorte précédente 2009-2014.

Les établissements de ce secteur comptent beaucoup sur les agents en éducation et accueillent favorablement leur participation au recrutement des étudiants. Il est courant qu’un établissement oriente les étudiants internationaux vers des agents en éducation. Ces derniers guident les parents pendant toute la durée du processus de demande et communiquent avec eux dans leur première langue, qui n’est souvent ni l’anglais ni le français. En fait, quelque 80 % des étudiants internationaux inscrits dans des établissements d’enseignement élémentaire et secondaire canadiens reçoivent du soutien d’agents en éducation.Note de bas de page 6

Il existe 126 écoles Canadiennes à l’étranger dans plus de 20 pays du monde qui enseignent le programme de l’une des provinces du Canada. Il existe peu de liens entre ces établissements et les écoles indépendantes ou les commissions scolaires canadiennes. Ces établissements à l’étranger pourraient être des partenaires précieux pour les échanges d’étudiants et les inscriptions à court terme.

Incidence de la pandémie de COVID-19

En 2020, l’ACEP-I a observé une baisse importante du nombre d’étudiants internationaux, passant de 40 000-50 000 avant la pandémie à 15 000. Cela a représenté une perte de 220 millions de dollars de revenus générés par les frais de scolarité. Note de bas de page 7

Les inscriptions à long terme sont toujours en baisse d’environ 34 % par rapport à leur sommet avant la pandémie, et les inscriptions à court terme se rétablissent plus lentement. Cela est dû en partie au fait que la Chine envoie beaucoup moins d’étudiants.Note de bas de page 8

Les étudiants internationaux du secteur de l’enseignement élémentaire et secondaire doivent le plus souvent séjourner dans des familles d’accueil. La pandémie a diminué le nombre de foyers disponibles prêts à accueillir ces étudiants. Les chambres d’amis de nombreuses familles d’accueil ont été réaménagées pour répondre à différents besoins pendant la pandémie, par exemple lorsque les enfants plus âgés sont rentrés chez eux ou pour créer un bureau à domicile.

Depuis la pandémie, les établissements d’enseignement élémentaire et secondaire ont consacré davantage d’attention et de ressources à la diversification de leur offre de programmes d’études.

Les pensionnats ont réduit le nombre de places par classe pour les étudiants internationaux afin d’accueillir les étudiants locaux.

Marchés cibles prioritaires

Les stratégies d’établissement des cibles des établissements sont influencées par les taux de refus des demandes de permis d’études. Les taux de refus élevés ont conduit les établissements à limiter le recrutement dans les marchés émergents souhaitables tels que l’Inde, le Bangladesh et l’Afrique.

La campagne publicitaire numérique annuelle d’Affaires mondiales Canada (AMC), qui génère des pistes sous la marque ÉduCanada, a permis de maintenir le Canada en tête des destinations d’études sur les marchés d’Amérique latine et d’Asie. Ces campagnes sont menées en collaboration avec l’ACEP-I et les CAIS. Les publicités ciblent les étudiants potentiels et leurs parents et les dirigent vers un formulaire sur EduCanada.ca. Ces étudiants potentiels sont ensuite aiguillés vers des associations partenaires pour un suivi.

Depuis le début de la Stratégie en matière d’éducation internationale 2019, AMC a mené deux campagnes sur l’enseignement élémentaire et secondaire et une autre est en cours. Ensemble, les campagnes ont reçu 124,5 millions d’impressions et ont généré plus de 8 200 pistes. Les campagnes ont visé le Brésil, la Colombie, le Mexique, Hong Kong, la Corée du Sud, le Japon, le Vietnam, la Tchéquie, la Finlande et la Türkiye.

Les établissements d’enseignement élémentaire et secondaire évaluent la manière d’interagir avec le marché chinois, autrefois très rentable.

Pendant la reprise de la pandémie, le secteur de l’enseignement élémentaire et secondaire a connu un intérêt accru de la part d’étudiants du Japon, de Hong Kong et de pays européens comme l’Allemagne, la France et la Türkiye.Note de bas de page 9 D’autres marchés suscitent un intérêt accru, notamment le Mexique, le Brésil, le Bangladesh et Taïwan.

Enjeux actuels et à venir

Bien que le Canada jouisse d’une excellente réputation sur le marché international de l’enseignement élémentaire et secondaire, les concurrents gagnent du terrain. D’autres marchés sont encore plus agressifs dans leurs tactiques de recrutement, notamment en réduisant les exigences financières et en raccourcissant les délais de traitement des permis d’études.

Il existe très peu de programmes de bourses d’études au Canada pour les étudiants internationaux du secteur de l’enseignement élémentaire et secondaire, et aucune bourse n’est offerte par AMC.

Question

  • Quels sont les marchés d’intérêt prévus pour le recrutement des étudiants dans les années à venir? Quels autres efforts d’internationalisation les établissements entreprennent-ils et sur quels marchés?
  • Comment AMC et le Service des délégués commerciaux des ambassades et des consulats du Canada à l’étranger peuvent-ils mieux soutenir les établissements du secteur de l’enseignement primaire et secondaire?
  • Dans le sillage de la pandémie, comment les établissements changent-ils d’orientation pour s’engager dans des occasions internationales?
  • Comment tirer parti du réseau d’écoles canadiennes à l’étranger pour attirer davantage d’inscriptions à court terme d’étudiants internationaux au Canada et de programmes d’échange pour les étudiants canadiens partant à l’étranger?