Ceci est un ancien rapport sur l'état du commerce. Pour lire le dernier rapport, veuillez lire Le point sur le commerce 2023 : Le commerce inclusif.

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Le point sur le commerce 2019

À propos de ce document

Ce rapport fournit un résumé détaillé des principaux développements survenus dans les activités commerciales du Canada au cours de l’année précédente. Il décrit les événements qui ont marqué l’économie mondiale et les échanges commerciaux en 2018, ainsi que les points saillants de l’économie canadienne et ceux des économies et des régions partenaires les plus importantes. Il présente un compte rendu de l’évolution du commerce des biens et des services du Canada, ainsi que des flux et des stocks d’investissement étranger direct et d’investissement direct du Canada à l’étranger.

Un chapitre spécial est consacré à l’effort de diversification des échanges commerciaux du Canada, son importance, son évolution et ses perspectives, de même qu’aux différentes dimensions de la diversification du commerce. Il décrit notamment différentes voies possibles pour poursuivre la diversification, en résumant les nombreuses recherches et analyses entreprises au Bureau de l’économiste en chef d’Affaires mondiales Canada et ailleurs.

Droits d’auteurs

This document is also available in English under the title: Canada’s State of Trade 2019 – 20th Edition

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© Sa Majesté la reine du chef du Canada, représentée par Affaires mondiales Canada, 2019.

N° de cat. : FR2-8F-PDF
ISSN : 2562-8348

Table des matières

Message du ministre

Ministre

À titre de ministre de la Diversification du commerce international du Canada, je suis ravi de présenter la 20e édition annuelle du rapport sur le Commerce international de 2019.

Le commerce a été au centre de l’attention du monde au cours de l’année écoulée. À l’échelle mondiale, les tensions commerciales, les tarifs douaniers et l’incertitude qui plane sur de nombreuses économies se sont soldés par une croissance économique plus faible et un léger ralentissement de la croissance du commerce des marchandises l’an dernier. Cependant, malgré cette turbulence, les exportations et les importations du Canada ont toutes deux augmenté en 2018 et la valeur totale du commerce des biens et services a atteint le niveau record de 1,5 billion de dollars.

L’expansion du commerce et de l’investissement signifie une plus grande croissance économique et davantage d’emplois bien rémunérés qui contribuent à renforcer la classe moyenne au Canada. Alors que les flux d’investissement du Canada à l’étranger ont fléchi, les entrées totales d’investissement étranger direct au pays ont bondi de 70 %, à 55 milliards de dollars.

Le présent rapport sur le Commerce international rend compte des efforts déployés par notre gouvernement pour développer et diversifier les échanges et les investissements du Canada, et pour bâtir des ponts vers des marchés dynamiques. Bien que les États-Unis demeurent notre principal partenaire commercial, les échanges commerciaux avec les autres pays ont augmenté plus rapidement. Cela augure bien pour l’expansion de nos partenariats dans le monde.

La diversification à l’étranger signifie non seulement que nous devons intensifier nos efforts pour accroître le commerce avec toutes les régions, mais qu’il faut aussi tirer parti des occasions qu’offrent les secteurs émergents. Au pays même, la diversification signifie qu’il faut s’assurer que toutes les régions du Canada et tous les membres de la société sont en mesure de soutenir la concurrence et de réussir sur les marchés internationaux. Le Canada a ouvert la voie en matière de promotion de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes par son engagement sur le plan international. Notre gouvernement joue également un rôle de premier plan en aidant davantage les Autochtones, les membres de la communauté LGBTQ2+ et les jeunes à réussir dans l’économie d’aujourd’hui.

Le rapport sur le Commerce international de 2019 met en lumière les résultats obtenus par les entreprises exportatrices appartenant à des femmes et à des Autochtones : les chiffres sont très encourageants, les gains tirés du commerce se diffusant à l’ensemble du Canada, parmi tous les Canadiens.

Nous appuyons résolument le libre-échange comme moyen d’ouvrir des marchés étrangers aux biens et services canadiens, de développer les entreprises canadiennes, de créer des emplois bien rémunérés et de contribuer à la prospérité de la classe moyenne. Pour cette raison, nous travaillons en vue d’augmenter nos exportations outre-mer de 50 % d’ici 2025.

Les données sur les petites et moyennes entreprises (PME) exportant des biens et des services hors du Canada sont celles qui laissent entrevoir le plus fort potentiel d’expansion. Dans le cadre de la stratégie de diversification du commerce du Canada, nous voulons aider les PME à évoluer sur les marchés internationaux et à mettre à profit les gains obtenus dans le cadre des accords commerciaux conclus par le Canada sur le plan de l’accès aux marchés.

À l’heure actuelle, le Canada participe à 14 accords de libre-échange appliqués dans 51 pays, représentant un produit intérieur brut combiné de 52 billions $US. Lorsque l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) est entré en vigueur à la fin de l’année dernière, le Canada est devenu le seul pays du G7 ayant noué des liens de libre-échange avec tous les autres partenaires. Le présent rapport met en évidence les effets du PTPGP et de l’Accord économique et commercial global (AECG) conclu entre le Canada et l’Union européenne. Dans les deux cas, le rapport montre que les exportations canadiennes ont augmenté après leur entrée en vigueur.

Notre approche vise à faire en sorte que l’expansion du commerce et des investissements et notre stratégie de diversification des échanges commerciaux favorisent une croissance significative et durable pour les citoyens, les entreprises et les collectivités au Canada.

L’honorable Jim Carr, ministre de la Diversification du commerce international

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Sommaire

Après une période de croissance généralisée et synchronisée pendant toute l’année 2017 et jusqu’au début de 2018, l’économie mondiale a amorcé une détente. L’effet combiné des tensions commerciales mondiales et du ralentissement des forces cycliques a freiné l’activité économique. La décélération a été observée partout, même dans des pays comme la Chine et l’Inde. Les États-Unis ont constitué une exception notable, alors que les conditions tendues du marché du travail et une expansion à large assise ont stimulé l’économie.

Dans ce contexte de croissance économique plus faible, l’expansion des volumes d’échanges de marchandises a ralenti, tant sur les marchés développés que sur les marchés émergents. La valeur du commerce mondial des marchandises a augmenté de 10 % en 2018, ce qui est légèrement inférieur à la hausse de 11 % enregistrée l’année précédente. Cependant, les importations annuelles de marchandises à travers le monde ont augmenté plus rapidement qu’entre 2012 et 2016, et les importations mondiales de services commerciaux ont progressé de 7,4 % en 2018, un taux légèrement supérieur d’un point de pourcentage par rapport à celui de 2017.

Ce contexte, auquel se sont ajoutées les tensions commerciales internationales, l’incertitude politique et les réformes fiscales aux États-Unis, a eu un impact majeur sur les flux d’investissement étranger direct (IED) dans le monde. En 2018, les flux d’IED ont reculé de 13 %, les économies développées d’Europe enregistrant la plus forte baisse parmi les grandes régions, soit 55 %.

Comme la plupart des autres grandes économies, le Canada a vu sa croissance ralentir à 1,9 % en 2018, après une augmentation de 3 % en 2017. Un facteur important a été le ralentissement de la croissance de la consommation des ménages. Cette dernière a été freinée par l’endettement des ménages. L’investissement non résidentiel des entreprises a apporté une très modeste contribution positive à la croissance, tandis que l’investissement résidentiel a eu un effet négatif à ce chapitre en raison du resserrement des lignes directrices sur les prêts hypothécaires. Une accélération de la croissance des exportations réelles et une décélération des importations réelles ont permis au commerce d’apporter une contribution marginale à la croissance en 2018, après avoir freiné celle-ci en 2017. Le marché du travail au Canada a continué d’afficher des conditions tendues, le taux de chômage annuel (5,8 %) affichant un des niveaux les plus bas depuis au moins 1976, tandis que l’inflation a atteint 2,3 % en 2018, le taux le plus élevé depuis 2011.

Au chapitre du commerce, les exportations de biens et services du Canada ont augmenté de 6,2 % en 2018, tandis que les importations s’accroissaient de 5,4 %. La valeur totale des échanges de biens et de services a atteint le niveau record de 1,5 billion de dollars. Les exportations de biens du Canadaont joué un rôle important dans cette progression, croissant de 6,5 % en 2018 pour atteindre 585 milliards de dollars. L’énergie a tracé la voie avec un gain de 14 milliards de dollars (15 %) à 111 milliards de dollars, suivie des biens de consommation (3,6 milliards de dollars) et des produits forestiers, de construction et d’emballage (3,4 milliards de dollars). Par destination, les exportations de biens vers les États-Unis ont augmenté de 5,4 % à 433 milliards de dollars en 2018. Toutefois, les exportations vers les destinations autres que les États-Unis ont grimpé encore plus rapidement, atteignant 153 milliards de dollars, une hausse de 9,8 %. Les exportations de services canadiens ont poursuivi leur progression pour la neuvième année d’affilée, affichant un gain de 5,8 %, pour atteindre 121 milliards de dollars.

De façon similaire aux exportations, les importations de biens du Canada ont augmenté de 5,8 % pour s’établir à 607 milliards de dollars en 2018, avec des gains dans tous les secteurs, notamment ceux des minerais métalliques et minéraux, des produits énergétiques, et des aéronefs et autre matériel de transport. Au niveau régional, les importations de biens en provenance des États-Unis se sont accrues de 5,4 % pour atteindre 391 milliards de dollars en 2018, tandis que les importations en provenance d’autres sources que les États-Unis progressaient de 6,5 % pour monter à 216 milliards de dollars. Étant donné que les exportations de biens canadiens ont progressé à un taux plus élevé que les importations de biens au Canada, le déficit du commerce des biens s’est refermé de 2,7 milliards de dollars, à 22 milliards de dollars.

Les importations de services ont crû de 4,2 % pour s’établir à 146 milliards de dollars. Le Canada a continué d’enregistrer un déficit dans ses échanges de services avec toutes les grandes régions du monde et avec la plupart de ses principaux partenaires commerciaux; près de la moitié de ce déficit est imputable aux États-Unis.

En 2018, les entrées totales d’IED au Canada ont bondi de 70 %, atteignant 55 milliards de dollars, à l’opposé du recul survenu dans la plupart des autres économies développées, en raison d’une augmentation de 24 milliards de dollars de l’IED provenant de sources autres que les États-Unis. Les fortes entrées d’investissement dans le secteur manufacturier canadien (+45 %) ont compensé les baisses enregistrées dans le secteur du commerce et du transport (-41 %) et celui des finances et des assurances (-13 %).

En revanche, l’investissement direct canadien à l’étranger (l’IED du Canada vers d’autres pays) a reculé de 38 % pour s’établir à 64 milliards de dollars, ce qui est notamment dû à une réduction de 60 % de l’investissement aux États-Unis. Les flux d’IDCE vers le reste du monde ont augmenté de 48 %, ou 10 milliards de dollars. Globalement, les investisseurs canadiens ont privilégié le secteur de l’énergie et des mines et celui de la fabrication, en hausse de 13 et 10 milliards de dollars respectivement.

Pour l’avenir, la faiblesse persistante du secteur des ressources dans l’Ouest canadien, l’endettement élevé des ménages et les réactions hostiles au commerce et à la mondialisation sont des facteurs susceptibles de freiner la croissance de l’économie, du commerce et de l’investissement canadiens. La Banque du Canada prévoit que la croissance économique se redressera au cours de la seconde moitié de 2019 et se maintiendra jusqu’en 2020.

Que la conjoncture mondiale soit stable ou incertaine, avoir de nombreuses destinations d’exportation ou de nombreux produits différents à exporter peut certes aider les entreprises canadiennes à prospérer en atténuant les risques et en leur permettant de tirer parti des occasions offertes par les marchés en forte croissance. Le présent rapport sur l’état du commerce examine la recherche effectuée par le Bureau de l’économiste en chef sur la diversification des échanges, tant au sens habituel que sous l’angle de la diversité des entreprises exportatrices. Il aborde également les résultats d’études menées par Exportation et développement Canada.

Pour ce qui est de la diversification géographique (les destinations d’exportation), le Canada pourrait se diversifier davantage puisque les exportations canadiennes sont considérées comme étant concentrées. En fait, le Canada arrive au quatrième rang des pays dont les exportations sont les plus concentrées sur un total de 113 pays, principalement en raison de la proportion élevée de ses exportations qui prennent la direction des États-Unis. Cela n’est guère étonnant compte tenu des liens commerciaux étroits qui existent entre le Canada et son voisin du Sud. Reconnaissant cette concentration élevée des exportations du pays, le gouvernement fédéral s’est fixé comme objectif d’accroître les exportations canadiennes vers les destinations d’outre-merFootnote 1 de 50 % d’ici 2025, soit à 284 milliards de dollars. Pour atteindre ce but, le taux de croissance annuel moyen devra atteindre 5,2 % à partir de 2017, ce qui est plus élevé que la tendance au cours des années récentes (2011-2017).

La conclusion d’accords de libre-échange (ALE) est un moyen que peut employer le gouvernement pour inciter les exportateurs canadiens à se diversifier en s’orientant vers de nouveaux marchés. Les ALE contribuent, en effet, à ouvrir des débouchés en abaissant les barrières commerciales telles que les tarifs douaniers, les quotas et les barrières non tarifaires. L’analyse montre que les exportations canadiennes augmentent après l’entrée en vigueur d’un ALE, en particulier pour les produits ayant bénéficié d’une plus forte baisse tarifaire. Bien que le Canada compte déjà une longue liste de partenaires d’ALEFootnote 2, la signature de nouveaux accords et le renforcement des ALE actuels pourraient aider à diversifier davantage le commerce canadien, notamment dans les marchés émergents en croissance rapide. Les résultats d’études préliminaires indiquent qu’une hausse d’un point de pourcentage du taux de croissance d’un marché d’importation s’est traduite par une augmentation du niveau des exportations canadiennes de 0,11 %. De plus les résultats suggèrent un gain supplémentaire de 0,16 % si le Canada était déjà actif sur ce marché avant qu’il ne connaisse une telle croissance. Cela dit, encourager les entreprises canadiennes à exporter d’abord vers des marchés émergents pourrait ne pas toujours convenir. Dans une large majorité, les nouveaux exportateurs débutent par le marché américain et ne prennent de l’expansion sur d’autres marchés que subséquemment. Selon les estimations, 20 % des entreprises exportant aux États-Unis prennent de l’expansion ou entrent sur de nouveaux marchés chaque année, en moyenne. Par conséquent, encourager les entreprises à explorer des marchés outre-mer pourrait nécessiter qu’ils passent d’abord l’épreuve du marché américain plus rapproché et plus familier. Incidemment, selon les prévisions, 16 villes américaines figureront parmi les 40 plus importantes agglomérations dans le monde en 2030, en termes d’occasions d’affaires que pourraient saisir les entreprises canadiennes.

Bien que certaines destinations existeront toujours dans l’avenir, la façon dont les entreprises vendent leurs biens et services se transforme avec l’avènement d’Internet et des technologies numériques. Les technologies numériques facilitent les transactions et abaissent les coûts, par exemple en optimisant la planification des itinéraires, en réduisant le temps de stockage et en améliorant les réseaux de distribution. De telles avancées  raccourcissent les distances pour les exportateurs. En outre, Internet est de plus en plus utilisé pour la livraison transfrontalière de produits numériques.

Encourager l’utilisation de ces technologies pourrait faire progresser la stratégie de diversification. Cela pourrait être particulièrement important pour les petites et moyennes entreprises (PME). Même si elles représentaient plus de 99,8 % des entreprises ayant des employés et 89 % de tous les emplois du secteur privé, seulement 12 % des PME exportaient des biens et services à l’extérieur du Canada. Les programmes gouvernementaux visant à aider les PME à évoluer sur les marchés internationaux offriraient une autre piste en vue d’atteindre l’objectif du Canada les exportations outre-mer en 2025.

Tel qu’indiqué précédemment, la diversité parmi les exportateurs mérite aussi notre attention. La diversification au niveau de la propriété des exportateurs canadiens est importante, car elle contribue à mieux diffuser les avantages du commerce à travers le Canada et parmi tous les Canadiens. Une dimension a trait aux entreprises exportatrices appartenant à des femmes. La recherche révèle que la proportion de PME exportatrices appartenant à des Canadiennes a doublé, passant de 7,4 % de l’ensemble des PME exportatrices en 2011 à 15 % en 2017. De plus, parmi les PME canadiennes appartenant à des femmes, la part des entreprises exportatrices est passée de 8,4 % en 2014 à 11 % en 2017.

L’autre dimension de la propriété qui a été examinée est celle des entreprises exportatrices appartenant à des Autochtones. Les résultats d’une enquête menée auprès d’entrepreneurs autochtones indiquent qu’en 2014, la proportion de PME exportatrices autochtones était deux fois plus élevée que celle des PME exportatrices canadiennes non autochtones – 24 % contre 12 % respectivement. Bref, la diversité est déjà présente au sein de la communauté des exportateurs et cette diversité progresse lentement.

Ainsi, la diversification offre une protection contre les risques de chocs étrangers au Canada et permet aux entreprises canadiennes d’exploiter les possibilités offertes par les marchés en forte croissance. Il existe différentes voies pour parvenir à une plus grande diversification géographique. Parmi ces voies : recourir à des accords de libre-échange pour donner aux exportateurs canadiens un meilleur accès aux marchés étrangers; accéder tôt aux marchés en croissance rapide; utiliser le marché américain comme tremplin vers les marchés d’outre-mer; exploiter les technologies numériques; accroître la participation des PME au commerce international; enfin, mettre l’accent sur la croissance future des villes pour repérer de nouvelles occasions d’exportation. Par ailleurs, les gains du commerce pourraient être répartis plus uniformément au Canada, notamment grâce à la diversification de la propriété des entreprises exportatrices.

Section 1.0

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Points saillants de la performance de l’économie mondiale

Chapitre 1.1

La performance économique mondiale

Papier-monnaie de divers pays

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
Indicateurs économiques pour certaines régions et économies, 2018
 Croissance du PIB (%)Chômage (%)Croissance des exportations réelles* (%)Croissance des importations réelles* (%)
Économies avancées    
   Canada1.85.83.32.9
   Japon0.82.43.13.2
   Royaume-Uni1.44.10.10.7
   États-Unis2.93.93.94.6
   France1.59.13.01.2
   Allemagne1.53.42.23.4
   Italie0.910.61.92.3
Marchés émergents et économies en développement  
      Brésil1.112.37.16.8
      Mexique2.03.35.76.2
      Chine6.63.84.07.9
      Inde7.1 9.19.6
      Russie2.34.86.33.8
      Afrique sub-saharienne3.0 3.06.2
Global economic performance
Long description
 Indice des prix de l'énergie, 2018
janvier 2018156.1
février 2018148.2
mars 2018148.0
avril 2018152.7
mai 2018163.6
juin 2018163.9
juillet 2018165.3
août 2018163.9
septembre 2018174.1
octobre 2018173.8
novembre 2018149.3
décembre 2018133.3
janvier 2019133.3
février 2019136.0
mars 2019138.3
avril 2019143.8

Aperçu mondial

Après une hausse généralisée de la croissance cyclique qui a duré près de deux ans, l’économie mondiale a commencé à ralentir au second semestre de 2018, entraînant un léger recul de la croissance mondiale (3,6 %) par rapport à 2017 (3,8 %). La décélération survenue en 2018 s’est répartie à peu près également entre les économies avancées et les économies émergentes.

L’aggravation des tensions commerciales, la baisse de la confiance des entreprises, le resserrement des conditions financières, l’incertitude accrue entourant les politiques dans de nombreuses économies et l’affaiblissement des forces cycliques sont parmi les facteurs à l’origine du ralentissement des activités à l’échelle mondiale.

Figure 1 : Croissance économique mondiale

Source : FMI, Perspectives de l'économie mondiale, avril 2019; consultée le 20 juin 2019

Longue description
 2014201520162017201820192020
Monde3,63,43,43,83,63,43,6
Économies avancées2,12,31,72,42,21,81,7
Marsés émergents et économies en développement4,74,34,64,84,54,44,8

Vue d’ensemble des régions et des pays sélectionnés

La croissance dans les principales économies avancées a ralenti en 2018, à l’exception des États-Unis. L’affaiblissement de la confiance des consommateurs et des entreprises tout au long de 2018, s’ajoutant à d’autres problèmes propres à certains pays, ont entraîné un ralentissement de la croissance du produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro, qui est passée de 2,4 % en 2017 à 1,8 % en 2018. L’économie allemande a progressé de 1,5 % en 2018, contre 2,5 % en 2017, alors que la faiblesse de la demande des principaux partenaires commerciaux et les retards liés aux nouvelles normes d’émissions de carburant pour les véhicules au diesel ont pesé sur l’activité économique. En Italie, un écart souverain élevéFootnote 3 a continué d’exercer une pression à la baisse sur l’économie, la croissance tombant à 0,9 % en 2018, contre 1,6 % en 2017. En France, les manifestations de rue contre la hausse des prix de l’essence et le coût de la vie élevé ont perturbé les ventes au détail et la croissance de la consommation, et la croissance économique a ralenti, passant de 2,2 % en 2017 à 1,5 % en 2018.

L’incertitude entourant les négociations sur le Brexit a pesé sur le Royaume-Uni, où la croissance s’est affaiblie à 1,4 % en 2018, contre 1,8 % un an auparavant. Au Japon, la croissance économique a diminué à 0,8 % en 2018, alors qu’elle avait atteint 1,9 % en 2017. Soulignons, toutefois, que les États-Unis ont résisté à la tendance au ralentissement de la croissance avec une progression de 2,9 % en 2018, après un gain de 2,2 % un an plus tôt. Un marché du travail serré, la forte croissance de la consommation et la stimulation engendrée par les réformes fiscales ont appuyé l’accélération de la croissance économique.

Tableau 1 : Indicateurs économiques pour certaines régions et économies, 2018
 Croissance du PIB (%)Chômage (%)Croissance des exportations réelles* (%)Croissance des importations réelles* (%)
Économies avancées2,25,13,13,3
Canada1,85,83,32,9
Japon0,82,43,13,2
Royaume-Uni1,44,10,10,7
États-Unis2,93,93,94,6
Zone euro1,88,23,13,0
France1,59,13,01,2
Allemagne1,53,42,23,4
Italie0,910,61,92,3
Marchés émergents et économies en développement4,5-4,35,6
Communauté des États indépendants2,8-5,63,9
Russie2,34,86,33,8
Asie émergente et en développement6,4-5,58,5
Chine6,63,84,07,9
Inde7,1-9,19,6
ANASE-55,2-7,39,7
Europe émergente et en développement3,6-6,52,6
Amérique latine et Caraïbes1,0-3,04,3
Brésil1,112,37,16,8
Mexique2,03,35,76,2
Moyen-Orient et Afrique du Nord1,4--1,0-0,6
Afrique sub-saharienne3,0-3,06,2
Nigeria1,922,6-0,717,7
Afrique du Sud0,827,11,42,5

Source : FMI, Perspectives de l’économie mondiale, avril 2019; consultée le 20 juin 2019

* Volume des exportations et des importations de biens et services

La croissance dans les marchés émergents et les économies en développement a aussi légèrement ralenti en 2018, passant à 4,5 % contre 4,8 % en 2017. En Chine, la croissance économique a fléchi à 6,6 % en 2018, par rapport à 6,8 % l’année précédente. Le ralentissement est imputable au resserrement de la réglementation, qui s’est traduit par une plus faible croissance de l’investissement en immobilisations, alors que le gouvernement s’efforçait de placer la croissance économique sur une trajectoire plus durable. La baisse des ventes d’automobiles et les mesures tarifaires adoptées par les États-Unis ont également pesé sur l’économie chinoise en 2018. L’Inde a connu un léger ralentissement de la croissance économique en 2018 (7,1 %) par rapport à 2017 (7,2 %). Le Mexique, troisième partenaire en importance du Canada pour le commerce des marchandises, a vu sa croissance économique ralentir légèrement en 2018, à 2,0 %, contre 2,1 % en 2017. À la fin de 2018, l’écart souverain du Mexique Footnote 4 a augmenté en raison de la morosité du climat économique lié à l’incertitude entourant les politiques de la nouvelle administration, qui a annulé la construction prévue d’un aéroport, outre le manque de clarté au sujet des réformes dans les secteurs de l’énergie et de l’éducation.

En avril 2019, le Fonds monétaire international (FMI) prévoyait que le ralentissement de la croissance dans le monde au deuxième semestre de 2018 se poursuivrait au premier semestre de 2019, avec une reprise de l’activité économique par la suite. Le FMI s’attend à ce que la croissance économique ralentisse à 3,3 % en 2019, contre 3,6 % en 2018, avant de revenir à 3,6 % en 2020. Les perspectives reflètent l’affaiblissement des forces cycliques, un retour à une faible croissance potentielle dans les économies avancées ainsi qu’une reprise incertaine des marchés émergents. Les risques inhérents à cette prévision pointent vers le bas, alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et divers partenaires commerciaux, l’incertitude entourant les négociations sur le Brexit, les pressions qui s’exercent sur les banques italiennes et d’autres problèmes géopolitiques pèsent lourdement sur les perspectives économiques. En revanche, devant les preuves qui s’accumulent d’un ralentissement de l’activité, plusieurs banques centrales ont laissé entrevoir une stratégie moins agressive de resserrement de la politique monétaire.

Aperçu des États-Unis

En 2018, alors que la croissance économique ralentissait dans de nombreuses économies avancées, elle s’est accélérée aux États-Unis par rapport à l’année précédente. L’expansion américaine a été généralisée : la consommation personnelle, l’investissement et les exportations ont tous contribué à la croissance.

Toutefois, à partir du second semestre de 2018, des signes de ralentissement de l’investissement se sont manifestés sous l’effet de l’incertitude accrue engendrée par la montée des tensions commerciales avec la Chine.

Figure 2 : Croissance du PIB aux États-Unis et contribution à la croissance du PIB

Source : U.S Bureau of Economic Analysis, 30 mai 2019; consultée le 20 juin 2019

Longue description
 201620172018_ T1 2018T2 2018T3 2018T4 2018T1 2019
Exportations ( Point)-0,010,360,47 0,431,12-0,620,220,58
Investissement fixe des entreprises (Points de pourcentage)0,290,810,9 1,341,100,210,540,18
Consommation personnelle (Points de pourcentage)1,851,731,8 0,362,572,371,660,90
Gouvernement (Points de pourcentage)0,25-0,010,26 0,270,430,44-0,070,42
Stocks (Points de pourcentage)-0,5300,12 0,27-1,172,330,110,6
Importations (Points de pourcentage)-0,28-0,67-0,68 -0,450,1-1,37-0,30,39
Croissance du PIB (pourcentage)1,62,22,9 2,24,23,42,23,1

La consommation aux États-Unis a continué de s’appuyer sur un marché du travail serré (taux de chômage de 3,9 % en 2018) et une légère hausse de la croissance des salaires (3,0 % en 2018). Selon les prévisions d’avril 2019 du FMI, la croissance de l’économie américaine devrait ralentir à 2,3 % en 2019, puis à 1,9 % en 2020. La baisse de la croissance reflète l’incidence négative des incertitudes commerciales et politiques, des forces cycliques à l’échelle mondiale et de la baisse progressive des effets positifs des mesures de stimulation budgétaires.

En outre, la croissance économique américaine est exposée à divers risques, notamment une nouvelle escalade des tensions commerciales avec la Chine et la lenteur du processus de ratification du nouvel Accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM). Les perspectives économiques pour les États-Unis provenant de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, mai 2019) sont un peu plus positives, avec un taux de croissance de 2,8 % en 2019 et de 2,3 % en 2020. L’OCDE estime que le marché du travail robuste et l’augmentation des salaires soutiendront la croissance de la consommation.

Figure 3 : Performance de l'emploi aux États-Unis

Sources : U.S Bureau of Labor Statistics et Fonds monétaire international, Perspectives de l'économie mondiale, avril 2018; consultées le 20 juin 2019

Longue description
 20112012201320142015201620172018
Croissance de l’emploi (en milliers)15702243220625772885250922722450
Taux de chômage (en pourcentage)8,938,087,366,165,284,884,353,89
Croissance du salaire horaire moyen (en poucentage)2,082,002,002,132,252,482,692,96

Prix mondiaux des matières premières

Les prix mondiaux de l’énergie ont commencé à reculer vers la fin de 2018; l’indice des prix de l’énergie du FMI a chuté de 23 % entre septembre et décembre 2018. Le ralentissement de la croissance mondiale, des facteurs liés à l’offre tels que la levée temporaire des sanctions imposées par les États-Unis sur les exportations de pétrole iranien vers certains pays, ainsi que la production record de pétrole brut aux États-Unis ont été les principales causes de la baisse observée.

Le prix moyen mensuel du pétrole brut West Texas Intermediate était de 70,75 $US le baril en octobre 2018, mais il a ensuite plongé à 49,52 $US le baril en décembre 2018. Au cours des derniers mois, les prix du pétrole brut ont remonté quelque peu (à 60,83 $US le baril en mai 2019), mais demeurent inférieurs à leur niveau d’octobre 2018. En excluant l’énergie, les prix des produits de base sont restés relativement stables.

Figure 4 : Indice des prix des produits de base

Sources : FMI, Primary Commodity Price System, et U.S Energy Information Administration; consultées le 20 juin 2019

Longue description
 Mai 2014Juin 2014Juillet 2014Aug 2014Sept, 2014Oct, 2014Nov, 2014Déc, 2014Janv, 2015Feb 2015Mars 2015Apr 2015Mai 2015Jun 2015Juillet 2015Aug 2015Sept, 2015Oct 2015Nov, 2015Dec 2015Janv, 2016Feb 2016Mars 2016Apr 2016Mai 2016Jun 2016Juillet 2016Aug 2016Sept, 2016Oct 2016Nov, 2016Dec 2016Janv, 2017Feb 2017Mars 2017Apr 2017Mai 2017Jun 2017Juillet 2017Aug 2017Sept, 2017Oct 2017Nov, 2017Dec 2017Janv, 2018Feb 2018Mars 2018Apr 2018Mai 2018Jun 2018Juillet 2018Aug 2018Sept, 2018Oct 2018Nov, 2018Dec 2018Janv, 2019Feb 2019Mars 2019Apr-2019
Énergie (2016 est la base de comparaison établie100)231,32235,19226,54218,06210,91193,02178,46148,55122,68134,81129,40131,38138,45135,12123,66109,45110,02109,52101,6590,4577,5378,1487,4692,26101,39106,42102,00103,77105,17114,81108,00123,05128,33126,00116,32119,42114,94108,24112,04118,29126,23130,80141,56144,91156,13148,24147,97152,74163,58163,93165,27163,92174,09173,77149,34133,35133,30136,05138,256143,768
Produits de base hors combustibles (en millions de barils)126,3124,3124,7121,3117,2114,9112,9111109,3106,6103,6104,4106104,7101,49997,797,192,490,890,893,897,999,7100100,9103,4102,9102,1101,1103,8103,6107,4110107,3105,4104,7103,9106106,4106,5105,9106,5107,1111,6112,3111,8111,8112,4110,3106,4103,6104,1106103,4104,3106,3107,8107,8109,8
Produits de base hors combustibles (en millions de barils)267261,5272,3275,5271,2285,8279,1293,5290,9266,3296,9289,5293,4280,3292,3291,4283,8291279,5286,8285,1262,6281,5266273,5260,1267,7268,8255,6272,4266,6272,1274254,3283,3272,5284,2272,2286,1286,6284,9300,8303,1311,3309,8287324,3314,3324,4320,2339351,1344,1358,3357,8370,9367,7326,63690
Plate-forme d’extraction du pétrole en arrière-plan d’une mer agitée

Chapitre 1.2

Performance commerciale mondiale

Signes de monnaies avec carte du monde en arrière-plan

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
Croissance du volume des exportations et des importations, 2018
 Croissance du volume des exportations (%)Croissance du volume des importations (%)
Monde2.83.2
Économies avancées2.12.5
Marchés émergents et économies en développement3.54.1
Global economic performance
Long description
Exportations de marchandises, 2018
 Valeur (G$US)Part mondiale (%)Croissance (%)
Monde19,4751009.8
Amérique du Nord2,56513.27.9
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes6353.38.2
Europe7,11236.59.3
Afrique4792.513.6
Commonwealth des États indépendants6403.323.5
Moyen-Orient1,1405.921.5
Asie6,90535.58.2
Importations de marchandises, 2018
 Valeur (G$US)Part mondiale (%)Croissance (%)
Monde19,866100.010.1
Amérique du Nord3,56117.98.4
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes6453.211.2
Europe7,15136.09.5
Afrique5742.911.1
Commonwealth des États indépendants4352.28.4
Moyen-Orient7373.70.9
Asie6,76434.012.7
Exportations de services commerciaux, 2018
 Valeur (G$US)Part mondiale (%)Croissance (%)
Monde5,770100.07.7
Amérique du Nord93016.14.1
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes1592.81.0
Europe2,76447.98.1
Afrique1121.99.9
Commonwealth des États indépendants1172.012.1
Moyen-Orient2193.85.4
Asie1,47025.59.9
Importations de services commerciaux, 2018
 Valeur (G$US)Part mondiale (%)Croissance (%)
Monde5,485100.07.4
Amérique du Nord68612.53.2
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes1813.30.8
Europe2,34642.88.4
Afrique1703.113.4
Commonwealth des États indépendants1442.67.4
Moyen-Orient3005.56.1
Asie1,65930.28.2

Aperçu du commerce international

Avec le ralentissement de la croissance économique dans le monde en 2018, l’expansion du volume des exportations mondiales de marchandises a également fléchi, tant dans les économies développées que dans les marchés émergents.

Depuis la récession de 2009, la croissance du volume des exportations des économies en développement et émergentes a été supérieure à celle des pays développés, sauf en 2015.

Figure 5 : Croissance du volume des exportations de marchandises

Source : Base de données de l'OMC; consultée le 21 juin 2019

Longue description
 20142015201620172018
Économies en développement et émergentes2,71,72,35,63,5
Économies développées2,12,413,62,1
Monde2,42,11,64,52,8

Avec le ralentissement de la croissance économique dans le monde en 2018, l’expansion du volume des exportations mondiales de marchandises a également fléchi, tant dans les économies développées que dans les marchés émergents.

Depuis la récession de 2009, la croissance du volume des exportations des économies en développement et émergentes a été supérieure à celle des pays développés, sauf en 2015.

Figure 6 : Croissance du volume des importations de marchandises

Source : Base de données de l'OMC; consultée le 21 juin 2019

Longue description
 20142015201620172018
Économies en développement et émergentes2,600,601,306,804,10
Économies développées3,304,202,003,302,50
Monde3,002,601,704,703,20

Aperçu du commerce mondial des marchandises

Les exportations mondiales de marchandisesFootnote 5 ont augmenté de 9,8 % en 2018 pour atteindre plus de 19 billions $US. Au niveau régional, les exportations de la Communauté des États indépendants (CEI) ont progressé le plus rapidement (24 %), suivie du Moyen-Orient (21 %). L’Amérique du Nord a affiché le plus faible taux de croissance des exportations de marchandises en 2018, à 7,9 %. Parmi les grandes économies nord-américaines, le Mexique a enregistré le taux de croissance des exportations de marchandises le plus élevé, tandis que le Canada a eu le plus bas.

En conséquence, les exportations mexicaines ont dépassé celles du Canada, et les deux pays ont changé de rang (du 12e au 13e pour le Canada, et du 13e au 12e pour le Mexique) parmi les plus gros exportateurs de marchandises vers le monde. L’autre changement au classement des principaux exportateurs de marchandises concerne la France, qui a surclassé la Région administrative spéciale (RAS) de Hong KongFootnote 6 pour prendre la 7e place.

Homme avec la main tendue et illustration de la carte du monde et d’installations d’entreposage en arrière-plan
Tableau 2 : Exportations de marchandises par région et pour certains pays
 Exportations de marchandises, 2018
Valeur (G$US)
Exportations de marchandises, 2018
Part (%
Exportations de marchandises, 2018
Croissance (%)
Exportations de marchandises, 2018
Rang
Rang 2017
Monde19 475100,09,8--
Amérique du Nord2 56513,27,9--
Canada4502,36,91312
États-Unis1 6648,57,622
Mexique4512,310,11213
Europe7 11236,59,3--
Royaume-Uni4862,510,11010
Union européenne (27)6 44833,19,4--
Zone euro (19)4 98625,69,2--
Belgique4672,48,41111
France5823,08,778
Allemagne1 5618,07,833
Italie5472,87,799
Pays-Bas7233,710,855
Communauté des États indépendants6403,323,5--
Russie4442,325,61415
Moyen-Orient1 1405,921,5--
Asie6 90535,58,2--
Chine2 48712,89,911
Hong Kong, RAS de5692,93,487
Inde3261,78,81920
Japon7383,85,844
Corée, République de6053,15,466
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes6353,38,2--
Brésil2401,210,02725
Afrique4792,513,6--
Nigeria610,336,45052
Afrique du Sud940,55,93938

Source : Base de données de l’OMC; consultée le 21 juin 2019

Les importations mondiales de marchandises ont progressé de 10 %Footnote 7 en 2018 pour s’établir à 20 billions $US, l’Asie venant en tête de la croissance avec un taux de 13 %, suivie de la région de l’Amérique du Sud, de l’Amérique centrale et des Caraïbes, à 11 % et de celle de l'Afrique (11 %). Les importations de marchandises en Amérique du Nord ont augmenté de 8,4 %, le Mexique enregistrant la croissance la plus rapide (10 %) parmi les principales économies et le Canada, la plus faible (6,1 %).

En conséquence, le Canada et le Mexique ont troqué leurs places au classement des importateurs mondiaux de marchandises. Les autres mouvements parmi les principaux importateurs de marchandises touchent les Pays-Bas, qui sont passés devant la RAS de Hong Kong en 7e place, et l’Inde, qui a déclassé l’Italie au 10e rang.

Homme cliquant sur une tablette électronique avec série de pictogrammes et camion-remorque en arrière-plan
Tableau 3 : Importations de marchandises par région et pour certains pays
 Importations de marchandises, 2018
Valeur (G$US)
Importations de marchandises, 2018
Part (%
Importations de marchandises, 2018
Croissance (%)
Importations de marchandises, 2018
Rang
Rang 2017
Monde19 866100,010,1--
Amérique du Nord3 56117,98,4--
Canada4692,46,11312
États-Unis2 61413,28,511
Mexique4772,410,31213
Europe7 15136,09,5--
Royaume-Uni6743,44,755
Union européenne (27)6 46632,510,4--
Zone euro (19)4 72723,810,9--
Belgique4502,310,11414
France6733,48,766
Allemagne1 2866,510,633
Italie5012,510,51110
Pays-Bas6463,312,478
Communauté des États indépendants4352,28,4--
Russie2491,34,62220
Moyen-Orient7373,70,9--
Asie6 76434,012,7--
Chine2 13610,815,822
Hong Kong, RAS de6283,26,487
Inde5112,613,91011
Japon7493,811,444
Corée, République de5352,711,999
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes6453,211,2--
Brésil1890,919,82829
Afrique5742,911,1--
Nigeria420,233,95963
Afrique du Sud1140,612,43535

Source : Base de données de l’OMC; consultée le 21 juin 2019

Aperçu des échanges de services commerciaux

À 7,7 %, les exportations mondiales de services commerciaux ont connu une croissance légèrement inférieure à celle de 9,8 % enregistrée du côté des exportations mondiales de marchandises en 2018. Par région, la Communauté des États indépendants a dominé la croissance des exportations de services commerciaux (12 %), suivie de l’Asie et de l’Afrique à 9,9 % chacune. L’Amérique du Nord a été la deuxième région affichant la plus lente croissance (4,1 %), devançant seulement l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et les Caraïbes (1,0 %).

Les exportations de services commerciaux du Canada ont progressé de 5,6 % en 2018 mais le pays a glissé d’un rang pour occuper la 18e place parmi les  principaux exportateurs de services commerciaux dans le monde. L’Inde et le Japon ont tous deux cédé une place au classement, alors que l’Irlande les a devancés en 7e place grâce à une forte croissance (14 %). La Chine et l’Inde, les deux plus grandes économies émergentes, ont connu une solide expansion de leurs exportations de services commerciaux en 2018, soit 17 % et 11 %, respectivement. Parmi les économies développées, les Pays-Bas ont accru leurs exportations de services commerciaux de 11 % pour atteindre 241 milliards $US.

Deux hommes se serrant la main avec série de bulles illustrant diverses scènes et vue panoramique sur une ville en arrière-plan
Tableau 4 : Exportations de services commerciaux par région et pour certains pays
 Exportations de services commerciaux, 2018
Valeur (G$US)
Exportations de services commerciaux, 2018
Part (%
Exportations de services commerciaux, 2018
Croissance (%)
Exportations de services commerciaux, 2018
Rang
Rang 2017
Monde5 770100,07,7
Amérique du Nord93016,14,1
Canada921,65,61817
États-Unis80814,03,811
Mexique280,55,14038
Europe2 76447,98,1
Belgique1212,13,01313
France2915,06,244
Allemagne3265,67,333
Italie1212,19,01414
Pays-Bas2414,211,466
Royaume-Uni3736,55,622
Communauté des États indépendants1172,012,1--
Russie641,112,32626
Moyen-Orient2193,85,4--
Asie1 47025,59,9
Chine2654,617,155
Hong Kong, RAS de1142,09,31515
Inde2043,510,787
Japon1873,23,198
Corée, République de951,710,41718
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes1592,81,0
Brésil330,6-1,33636
Afrique1121,99,9
Nigeria40,1-4,38581
Afrique du Sud160,31,44948

Source : Base de données de l’OMC; consultée le 21 juin 2019

Les importations mondiales de services commerciaux ont avancé de 7,4 % en 2018, l’Afrique prenant la tête, avec un taux de 13 %, et représentant 3,1 % des importations mondiales de services commerciaux. En Amérique du Nord, les importations de services commerciaux ont augmenté de 3,2 %, ce qui représente le deuxième taux de croissance régional le plus lent. Les États-Unis sont demeurés le principal importateur de services commerciaux, à 536 milliards $US.

Les importations du Canada ont augmenté de 4,6 %, laissant le pays au 14e rang des principaux importateurs de services commerciaux. Les grandes économies émergentes en croissance rapide que sont la Chine et l’Inde ont affiché une forte expansion de leurs importations de services commerciaux, soit 12 % et 14 %, respectivement. Parmi les économies développées, les Pays-Bas (11 %), le Royaume-Uni (11 %) et la Belgique (12 %) ont tous enregistré une croissance élevée de leurs importations de services commerciaux.

Dame touchant un pictogramme sur un écran virtuel illustrant deux personnes qui se serrent la main
Tableau 5 : Importations de services commerciaux par région et pour certains pays
 Importations de services commerciaux, 2018
Valeur (G$US)
Importations de services commerciaux, 2018
Part (%
Importations de services commerciaux, 2018
Croissance (%)
Importations de services commerciaux, 2018
Rang
Rang 2017
Monde5 485100,07,4--
Amérique du Nord68612,53,2--
Canada1122,04,61414
États-Unis5369,83,011
Mexique370,70,73232
Europe2 34642,88,4--
Belgique1292,311,81112
France2574,74,744
Allemagne3506,46,233
Italie1232,28,51213
Pays-Bas2294,210,966
Royaume-Uni2304,210,955
Communauté des États indépendants1442,67,4--
Russie931,76,81616
Moyen-Orient3005,56,1--
Asie1 65930,28,2--
Chine5219,512,222
Hong Kong, RAS de811,54,91918
Inde1753,214,01010
Japon1983,63,888
Corée, République de1232,22,11311
Amérique centrale, Amérique du Sud et Caraïbes1813,30,8--
Brésil661,2-0,92423
Afrique1703,113,4--
Nigeria310,670,13743
Afrique du Sud160,32,25049

Source : Base de données de l’OMC; consultée le 21 juin 2019

Chapitre 1.3

Performance mondiale des investissements

Graphique avec vue sur une ville en arrière-plan

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
Flux d'IED, 2018
 Valeur (G$US)Croissance (%)Part mondiale (%)
Monde1,297-13100
Europe172-5513
Amérique du Nord291-423
Afrique46114
Amérique latine et Caraïbes147-611
Asie en développement512439
Économies en transition34-283
Global economic performance
Long description
Flux d'IED, 2018
 Valeur (G$US)Croissance (%)Part mondiale (%)
États-Unis252-9.219.4
Chine1393.710.7
Hong Kong, RAS de1164.58.9
Singapour782.56.0
Pays-Bas7019.75.4
Royaume-Uni64-36.35.0
Brésil61-9.44.7
Australie6042.94.7
Îles Caïmans57124.54.4
Îles Vierges britanniques44-23.23.4

Aperçu de l’investissement étranger direct

Les entrées mondiales d’investissement étranger direct (IED) ont diminué pour la troisième année d’affilée, passant de 1,5 billion $US en 2017 à 1,3 billion $US en 2018. Par conséquent, les entrées annuelles mondiales d’IED se situent près du creux atteint au lendemain de la crise financière mondiale de 2009.

Selon les estimations, les économies développées ont accueilli 557 milliards $US de nouvelles entrées d’IED en 2018, soit 43 % des entrées mondiales d’IED. Cependant, ce niveau était inférieur de 27 %, ou 202 milliards $US, à celui de l’année précédente. La quasi-totalité de la baisse est imputable aux pays européens, qui n’ont reçu que 172 milliards $US, une baisse sans précédent de 55 %, principalement causée par les rapatriements importants de bénéfices non distribués des multinationales américaines après la promulgation de la Tax Cuts and Jobs Act par le gouvernement américain en 2017. Les entrées d’IED ont diminué pour la deuxième année consécutive dans les économies en transition (Europe du Sud-Est et Communauté des États indépendants), en baisse de 28 % à environ 34 milliards $US, principalement en raison d’un recul de 49 % observé en Russie.

En revanche, les entrées d’IED dans les pays en développement ont bien résisté; elles ont progressé de 2 %, soit 15 milliards $US, pour atteindre un montant estimé à 706 milliards $US. Combinée à la forte baisse observée dans les économies développées, la part des économies en développement dans les flux mondiaux d’IED est passée de 46 % en 2017 à 54 % en 2018. L’Asie en développement (+4 %) et l’Afrique (+11 %) ont été les principales régions responsables de cette avancée, tandis qu’un recul en Amérique latine et dans les Caraïbes (-6 %) a partiellement annulé les gains.

Les États-Unis sont demeurés la première destination économique des entrées d’IED en 2018, en dépit d’un recul de 9,2 %. La Chine (+3,7 %), la RAS de Hong Kong (+4,5 %) et Singapour (+2,5 %) ont fait des gains relativement modestes en 2018. Parmi les principales économies européennes, les Pays-Bas ont enregistré une augmentation de 20 % des entrées d’IED, tandis que le Royaume-Uni a vu ses entrées d’IED chuter de 36 % en 2018, ce qui est probablement attribuable à l’incertitude entourant les négociations sur le Brexit.

Tableau 6 : Entrées mondiales d’IED par grande région, 2017 et 2018 (estimations)
 2017
(G$US)
2018
(G$US)
Variation
(%)
Part 2018
(%)
Monde1 4971 297-13100
Économies développées759557-2743
Europe384172-5513
Amérique du Nord302291-423
Économies en développement691706254
Afrique4146114
Amérique latine et Caraïbes155147-611
Asie en développement493512439
Économies en transition4834-283

Source : CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde, juin 2019; consultée le 21 juin 2019

Tableau 7 : Entrées d’IED, 10 principales économies d’accueil
 2017
(G$US)
2018
(G$US)
Variation
(%)
Part
(%)
Monde1 4971 297-13,4100,0
États-Unis277252-9,219,4
Chine1341393,710,7
Hong Kong, RAS de1111164,58,9
Singapour76782,56,0
Pays-Bas587019,75,4
Royaume-Uni10164-36,35,0
Brésil6861-9,44,7
Australie426042,94,7
Îles Caïmans2657124,54,4
Îles Vierges britanniques5844-23,23,4

Source : CNUCED, Rapport sur l’investissement dans le monde,juin 2019; consultée le 21 juin 2019

Section 2.0

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Points saillants de la performance du Canada

Chapitre 2.1

Performance économique du Canada

Pièces de monnaie empilées

Tour
d'horizon

Global economic performance
Long description

Croissance annuelle du PIB du Canada 1,9%

L'inflation au Canada en 2018: 2,3%

Taux de chômage annuel du Canada en 2018 est de 5,8%; le taux de chômage annuel le plus bas jamais enregistré depuis 1976

Global economic performance
Long description
 Croissance du PIB par industrie, 2018
Industries productrices de biens2.2
   Agriculture, foresterie, pêche et chasse2.3
   Extraction minière, en carrière, pétrolière et gazière4.7
   Services publics0.6
   Construction0.7
   Fabrication2.7
 Croissance du PIB par industrie, 2018
Industries de services2.0
   Commerce de gros1.7
   Commerce de détail0.9
   Transport et entreposage3.0
   Industries culturelles et de l'information-0.2
   Finances et assurances1.7
   Immobilier1.6
   Services professionnels, scientifiques et techniques3.3
   Éducation3.0
   Soins de santé et aide sociale2.9
   Hébergement et restauration2.2
   Administration publique2.4
Aperçu national

Après une expansion de 3 % en 2017, l’économie canadienne a connu une croissance plus modeste de 1,9 % en 2018. La consommation des ménages a été le principal moteur de la croissance, mais sa contribution est passée de 2,0 points de pourcentage en 2017 à 1,2 point de pourcentage en 2018. L’endettement élevé des ménages par rapport au revenu disponible a joué un rôle dans le ralentissement de la consommation des ménages. L’adoption de directives plus strictes en matière de financement hypothécaire a lourdement pesé sur le secteur du logement l’an dernier, alors que l’investissement dans la construction résidentielle a fléchi, contribuant négativement à la croissance. L’investissement non résidentiel des entreprises a fait une contribution positive à la croissance, mais celle-ci a été modeste, à 0,2 point de pourcentage. Le commerce, qui avait freiné la croissance en 2017, a apporté une contribution positive marginale à la croissance en 2018. Une accélération de la croissance des exportations réelles et une décélération des importations réelles se sont combinées pour rendre possible le redressement.

La production économique a augmenté de 1,5 % (désaisonnalisée au taux annuel) au premier trimestre de 2018, puis de 2,5 % au deuxième trimestre, avant de ralentir dans la seconde moitié de l’année (2,1 % au troisième trimestre et 0,3 % au quatrième trimestre). En raison du degré élevé d’incertitude qui règne sur la scène mondiale (Brexit, négociations entourant l’ALENA/ACEUM, différend tarifaire entre les États-Unis et la Chine, etc.), l’investissement non résidentiel des entreprises a été tiède, se soldant par un apport négatif à la croissance au cours des trois derniers trimestres de 2018.

Figure 7 : Croissance du PIB au Canada et contribution à la croissance du PIB

Source : Statistique Canada, tableaux 36-10-0104-01 et 36-10-0128-01; consultée le 21 juin 2019

Longue description
 201620172018_T1 2018T2 2018T3 2018T4 2018T1 2019
Exportations ( Point)0,4490,360,996 1,1023,6420,2710,084-1,33
Investissement fixe des entreprises (Points de pourcentage)-0,9190,4430,128 0,282-0,105-1,487-1,5340,637
Consommation personnelle (Points de pourcentage)1,2462,0411,155 0,721,0590,7620,5451,96
Gouvernement (Points de pourcentage)0,3950,6710,759 0,4060,6790,621-0,0330,793
Stocks (Points de pourcentage)-0,0160,821-0,265 0,028-0,646-1,1571,2730,729
Importations (Points de pourcentage)-0,059-1,413-0,927 -1,384-2,0683,2050,224-2,536
Croissance du PIB (pourcentage)1,1072,9791,879 1,482,5332,110,2510,401

Comme pour la croissance économique, il y a eu un ralentissement de la croissance de l’emploi au Canada en 2018, avec une hausse de 241 000 emplois, comparativement aux 336 500 emplois créés en 2017. Malgré la baisse du taux de croissance de l’emploi, le taux de chômage a reculé en 2018 pour s’établir en moyenne à 5,8 %, le taux de chômage annuel le plus bas enregistré depuis 1976 (il a même atteint 5,6 % en novembre et décembre 2018, le plus faible taux mensuel jamais enregistré jusqu’à la fin de 2018).

Parallèlement, les salaires horaires moyens ont augmenté de 2,9 % en 2018, ce qui constitue le plus fort gain depuis 2012 (2,9 %), en réaction au resserrement du marché du travail.

Figure 8 : Performance de l'emploi au Canada

Source : Statistique Canada, tableaux 14-10-0064-01 et 14-10-0327-01; consultée le 21 juin 2019

Longue description
 20112012201320142015201620172018
Croissance de l'emploi en milliers de personnes256,7217253,1111,1144,4133,3336,5241,1
Taux de chômage en %7,57,37,16,96,97,06,35,8
Croissance du salaire horaire moyen en %2,02,92,21,82,82,11,72,9

L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a atteint 2,3 % en 2018, le taux le plus élevé depuis 2011, mais demeurant néanmoins dans la fourchette cible d’inflation de 1 à 3 % fixée par la Banque du Canada. La catégorie des transports (4,7 %) a été la principale source d’augmentation des prix, dominée par les sous-catégories de l’essence (13 %) et du transport aérien (15 %).

Malgré ces hausses, les coûts de l’essence et de l’énergieFootnote 8 sont demeurés légèrement moins élevés qu’en 2014, une année record. En excluant l’énergie, l’IPC a progressé de 1,9 % l’an dernier.

Tableau 8 : Variation en pourcentage de l’indice des prix à la consommation (%)
-201620172018
Tous les articles1,41,62,3
  Aliments1,50,11,8
  Logement1,61,72,0
  Entretien des ménages1,70,21,1
  Vêtements et chaussures-0,2-0,70,9
  Transport1,13,94,7
Essence-6,011,812,6
Transport aérien4,06,815,3
  Santé et soins personnels1,41,71,3
  Loisirs et éducation1,72,41,1
  Alcool et tabac3,22,74,2
Tabulations spéciales---
  Tous les articles sauf les aliments et l’énergie1,91,61,9
  Tous les articles sauf l’énergie1,81,31,9
  Énergie-3,05,36,7
  Tous les biens0,90,81,9
  Tous les services1,82,22,7

Source : Statistique Canada, tableau 18-10-0005-01; consultée le 21 juin 2019

Sur une base annuelle moyenne, le dollar canadien est demeuré relativement stable en 2018, marquant une hausse de 0,2 % par rapport à 2017.

Cependant, sur une base mensuelle moyenne, le dollar canadien est engagé dans une tendance à la baisse depuis septembre 2017.

Figure 9 : Taux de change Canada–États-Unis

Source : Banque du Canada; consultée le 21 juin 2019

Longue description
 US$ par CAN$Taux de change nominal effectif du Canada
Janvier 20170,76118,52
Février 20170,76118,32
Mars 20170,75115,36
Avril 20170,74114,37
Mai 20170,73112,62
Juin 20170,75114,47
Juillet 20170,79119,23
Août 20170,79119,21
Septembre 20170,81121,96
Octobre 20170,79119,97
Novembre 20170,78118,43
Decembre 20170,78118,3
Janvier 20180,80120,11
Février 20180,79117,93
Mars 20180,77114,71
Avril 20180,79116,59
Mai 20180,78117,13
Juin 20180,76115,82
Juillet 20180,76115,99
Août 20180,77117,32
Septembre 20180,77117,47
Octobre 20180,77118,13
Novembre 20180,76117,15
Decembre 20170,74114,95
Janvier 20190,75115,02
Février 20190,76115,88
Mars 20190,75114,59
Avril 20190,75114,59
Mai 20190,74114,49

Le prix du pétrole brut est un sujet d’intérêt pour l’économie canadienne, plus particulièrement l’écart de prix entre le WTI, qui est représentatif du prix du pétrole brut américain, et le Western Canadian Select (WCS), qui est représentatif du prix du pétrole brut canadien. Le WCS est plus lourd que le WTI et nécessite par conséquent un raffinage accru. De ce fait, le WCS se négocie à un prix inférieur au WTI. En règle générale, l’écart de prix se situe entre 10 $US et 20 $US le baril.

Cependant, en novembre 2018, l’écart de prix entre le WCS et le WTI a bondi à 45,93 $US le baril, ce qui est bien au-dessus de la moyenne historique, principalement en raison d’une offre excédentaire et du manque de capacité d’exportation résultant d’un goulet d’étranglement dans le secteur des transports. Dans le but de résoudre ces problèmes et de soutenir le prix du WCS, le gouvernement de l’Alberta a mis en place des mesures obligatoires de réduction de la production de pétrole brut et il a indiqué publiquement son intention d’acquérir des locomotives et des wagons pour le transport du pétrole brut.

Figure 10 : Prix du pétrole, $US par baril

Source : Gouvernement de l'Alberta, Economic Dashboard; consultée le 21 juin 2019

Longue description
DateWCSWTIÉcart de prix
Août 201473,8996,08-22,19
Septembre 201474,3593,03-18,68
Octobre 201470,684,34-13,74
Novembre 201462,8775,81-12,94
Decembre 201443,2459,29-16,05
Janvier 201530,4347,22-16,79
Février 201536,5250,58-14,06
Mars 201534,7647,82-13,06
Avril 201540,2654,45-14,19
Mai 201547,559,27-11,77
Juin 201551,2959,82-8,53
Juillet 201543,4950,9-7,41
Août 201529,4842,87-13,39
Septembre 201526,545,48-18,98
Octobre 201532,7846,22-13,44
Novembre 201527,7842,44-14,66
Decembre 201522,5137,19-14,68
Janvier 201617,8831,68-13,8
Février 201616,330,32-14,02
Mars 201623,4637,55-14,09
Avril 201627,8840,75-12,87
Mai 201632,5246,71-14,19
Juin 201636,4748,76-12,29
Juillet 201632,844,65-11,85
Août 201630,944,72-13,82
Septembre 201630,6245,18-14,56
Octobre 201635,8349,78-13,95
Novembre 201631,8945,66-13,77
Decembre 201637,1851,97-14,79
Janvier 201737,1952,5-15,31
Février 201739,1453,47-14,33
Mars 201735,6849,33-13,65
Avril 201736,8451,06-14,22
Mai 201738,8448,48-9,64
Juin 201735,845,18-9,38
Juillet 201736,3746,63-10,26
Août 201738,548,04-9,54
Septembre 201739,9349,82-9,89
Octobre 201739,8751,58-11,71
Novembre 201745,5256,64-11,12
Decembre 201744,0257,95-13,93
Janvier 201842,5363,55-21,02
Février 201837,7262,16-24,44
Mars 201835,5362,87-27,34
Avril 201840,4766,33-25,86
Mai 201853,2569,89-16,64
Juin 201852,167,32-15,22
Juillet 201852,8370,74-17,91
Août 201848,5567,85-19,3
Septembre 201840,3770,07-29,7
Octobre 201841,1570,76-29,61
Novembre 201811,0356,96-45,93
Decembre 20185,9749,52-43,55
Janvier 201934,351,38-17,08
Février 201945,3354,95-9,62
Mars 201948,2158,15-9,94
Avril 201953,2563,86-10,61

Le niveau élevé d’endettement des ménages au Canada est un autre sujet d’actualité. Depuis la crise financière mondiale de 2009, les ménages canadiens se sont endettés davantage, portant le niveau de la dette des ménages à plus de 100 % du PIB en 2016 et 2017, les ménages canadiens n’ont pas suivi le mouvement et, en conséquence, le niveau d’endettement des ménages dépasse 100 % du PIB depuis le second trimestre de 2016. Alors que les ménages américains ont réduit leur endettement depuis la crise financière mondiale de 2009, ramenant le ratio de la dette des ménages au PIB à 78 % en 2017.

Un niveau d’endettement durablement élevé et croissant peut exercer des contraintes sur la consommation des ménages, qui est un moteur important de la croissance économique. Par contre, la vigueur persistante du marché du travail devrait atténuer en partie l’impact négatif de l’endettement des ménages.

Figure 11 : Endettement des ménages en pourcentage du PIB

Source : FMI, DataMapper; consultée le 24 juin 2019

Longue description
DateCanadaÉtats-Unis
20036585
20046889
20057192
20067496
20077999
20088296
20099297
20109292
20119187
20129384
20139382
20149380
20159778
201610178
201710078

Aperçu de l’industrie

Les industries productrices de biens ont crû de 2,2 % en 2018, soit un peu plus rapidement que les industries de services (2,0 %). Du côté des biens, l’extraction de pétrole et de gaz a progressé de 7,1 % en 2018, et sa part du PIB est passée de 5,3 % à 5,5 %. La construction n’a avancé que de 0,7 %, ce qui reflète le ralentissement de l’activité dans le secteur de la construction de logements. Dans le secteur de la fabrication, les biens durables ont connu une croissance de 2,5 % en 2018, en dépit d’un recul de 1,4 % de la fabrication de véhicules automobiles et de pièces. La croissance de la fabrication de biens non durables a été plus robuste, à 2,9 %, mais le recul survenu dans la fabrication de produits du pétrole et du charbon a hypothéqué en partie la croissance de ce sous-secteur.

Dans le secteur des services, la croissance en 2018 a été stimulée par l’expansion des services professionnels, scientifiques et techniques (3,3 %), des services de transport et d’entreposage (3,0 %) et des services éducatifs (3,0 %). La progression des services immobiliers a ralenti pour s’établir à 1,6 % en 2018, après une croissance de 2,5 % un an plus tôt. Le secteur des technologies de l’information et des communications a continué de bien faire en 2018, affichant une croissance de 3,5 %, qui est toutefois légèrement inférieure au taux de 4,0 % enregistré en 2017.

Chaîne de montage de voitures
Tableau 9 : Croissance du PIB et part par industrie
 Croissance du PIB (%)
2016
Croissance du PIB (%)
2017
Croissance du PIB (%)
2018
Croissance du PIB (%)
2016
Part du PIB (%)
2017
Part du PIB (%)
2018
Industries productrices de biens-1,24,52,229,429,829,8
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 4,3-0,22,32,12,12,1
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction pétrolière et gazière-3,48,84,77,27,67,8
Extraction pétrolière et gazière1,56,77,15,15,35,5
Services publics1,23,40,62,22,22,2
Construction-4,44,40,77,37,47,3
Construction résidentielle2,94,20,92,62,72,6
Fabrication0,73,82,710,310,410,5
Fabrication de biens durables-0,84,02,55,55,65,6
Matériel de transport-0,2-2,61,01,51,41,4
Véhicules à moteur et pièces2,4-2,8-1,40,90,90,8
Fabrication de biens non durables2,53,52,94,84,84,9
Pétrole et charbon-1,06,0-3,00,60,60,6
Raffineries de pétrole-0,95,1-3,20,50,60,5
Produits chimiques5,10,23,61,11,11,1
Industries de services2,02,82,070,570,270,1
Commerce de gros0,95,91,75,25,35,3
Commerce de détail3,05,90,95,15,25,2
Transport et entreposage2,94,63,04,44,54,5
Industries culturelles et de l’information0,91,3-0,23,13,13,0
Finances et assurances4,13,11,76,66,66,6
Immobilier3,02,51,612,812,712,7
Services professionnels, scientifiques et techniques0,22,63,35,75,65,7
Éducation1,61,33,05,45,35,3
Soins de santé et aide sociale2,31,92,97,06,97,0
Hébergement et restauration3,13,82,22,22,32,3
Administration publique1,31,92,46,76,66,7
Tabulations spéciales par industrie------
Technologies de l’information et des communications2,04,03,54,44,44,5
Énergie-1,17,32,88,99,29,3
Cannabis0,7-0,920,00,30,30,3

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0434-06; consultée le 24-06-2019

Globalement, l’emploi a augmenté de 1,3 % en 2018, avec une progression de 1,4 % dans les industries productrices de biens et de 1,3 % dans les industries de services. Du côté des biens, l’emploi dans les services publics a crû le plus rapidement (9,2 %), mais il ne représente toujours que 0,8 % de l’emploi total. De même, les services publics ont enregistré le salaire horaire moyen le plus élevé (41 $) et un bas taux de chômage sectoriel de 1,7 %. L’emploi dans les secteurs de la foresterie, de la pêche, de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz a progressé de 3,3 % en 2018, mais il demeure inférieur au sommet touché en 2014 (373 600 emplois); ce secteur affichait le taux de chômage le plus élevé et une hausse des salaires inférieure à la moyenne en dépit du fait qu’il est le deuxième secteur le mieux rémunéré en termes de salaire horaire moyen.

La croissance de l’emploi dans l’industrie manufacturière a été modeste, à 0,2 %, en 2018, mais le taux de chômage (3,6 %) et la croissance des salaires (3,3 %) y ont fait bonne figure. Du côté des services, le transport et l’entreposage ont mené la croissance de l’emploi avec un taux de 5,0 %, sous-tendant un bas taux de chômage de 3,3 %; cependant, la croissance des salaires était légèrement inférieure à la moyenne, à 2,7 %.

Tableau 10 : Information sur l’emploi et les salaires, par industrie, 2018
IndustrieEmploi
Employés (milliers)
Emploi
Croissance (%)
Emploi
Part
Taux de chômage
(%)
Salaire horaire
Moyenne ($)
Salaire horaire
Croissance (%)
Industries productrices de biens3 9291,421,14,928,742,6
Agriculture277-0,81,54,019,598,3
Foresterie, pêche, extraction minière, exploitation en carrière, pétrole et gaz3413,31,86,838,461,3
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction pétrolière et gazière2723,11,54,7--
Services publics1459,20,81,741,032,5
Construction1 4382,07,76,629,051,1
Fabrication1 7280,29,33,626,343,3
Biens durables1 0430,05,63,3--
Biens non durables6860,63,74,1--
Industries de services14 7291,378,93,226,443,0
Commerce de gros et de détail2 795-0,515,03,720,792,9
Commerce de gros656-2,53,52,6--
Commerce de détail2 1380,111,54,1--
Transport et entreposage9915,05,33,326,592,7
Finances, assurances et immobilier1 1740,26,31,831,083,6
Finances et assurances829-0,34,41,8--
Immobilier3451,51,82,1--
Services professionnels, scientifiques et techniques1 4671,27,92,533,561,9
Services aux entreprises, services pour les bâtiments et autres services de soutien7772,74,25,620,917,4
Éducation1 3253,17,13,433,42,0
Soins de santé et aide sociale2 4071,012,91,627,511,3
Information, culture et loisirs787-0,34,24,824,92,6
Hébergement et restauration1 2352,06,65,415,95,7
Autres services8032,84,32,923,424,6
Administration publique9690,85,22,136,43,3
Ensemble des industries18 6581,3100,05,826,922,9

Source : Statistique Canada, tableaux 14-10-0064-01 et 14-10-0023-01; consultée le 24-06-2019

Aperçu des provinces et des territoires

Malgré le taux de chômage national le plus faible depuis 1976 (5,8 % en 2018), les disparités observées dans l’évolution régionale de l’emploi ont persisté en 2018. En dépit d’une solide croissance de l’emploi à l’Île-du-Prince-Édouard (3,1 %) et en Nouvelle-Écosse (1,5 %), les provinces de l’Atlantique ont continué d’afficher un taux de chômage élevé et persistant en 2018 : Terre-Neuve-et-Labrador (14 %), Île-du-Prince-Édouard (9,4 %), Nouvelle-Écosse (7,5 %) et Nouveau-Brunswick (8,0 %). Le taux de chômage au Québec a inscrit un creux historique de 5,5 %, malgré le ralentissement de la croissance de l’emploi (0,9 %). En outre, l’augmentation des salaires a été la plus forte parmi les provinces, à 3,2 %. Une croissance soutenue de l’emploi (1,6 %) a contribué à abaisser à 5,6 % le taux de chômage en Ontario, le niveau le plus bas depuis 1989, et à soutenir une hausse des salaires de 2,9 %.

En raison d’une faible croissance de l’emploi (0,6 %), le taux de chômage au Manitoba est passé de 5,4 % en 2017 à 6,0 % en 2018. La hausse des salaires dans cette province a été néanmoins solide, à 2,8 %. La croissance de l’emploi en Saskatchewan a été la deuxième plus faible parmi les provinces et les territoires, avec un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. De même, le taux de chômage en Alberta a été plus élevé que la moyenne nationale. La province a cependant enregistré le deuxième plus haut taux de croissance de l’emploi parmi les provinces et les territoires, et elle offrait la rémunération hebdomadaire moyenne la plus élevée. À un taux de 4,7 %, le chômage en Colombie-Britannique est le plus bas au pays (et à son niveau le plus bas depuis 2008); en revanche, la province a le taux d’inflation le plus élevé de toutes les provinces et territoires.

Tableau 11 : Emploi et inflation au niveau des provinces et des territoires
Provinces et territoiresEmploi
Employés (milliers)
Emploi
Croissance (%)
Taux de chômage (%)Gains hebdomadaires
Moyenne ($)
Gains hebdomadaires
Croissance (%)
Inflation (%)
Canada18 6581,35,81 0012,62,3
Terre-Neuve-et-Labrador2250,513,81,0380,31,6
Île-du-Prince-Édouard763,19,48412,32,3
Nouvelle-Écosse4561,57,58711,22,2
Nouveau-Brunswick3540,38,09112,82,1
Québec4 2620,95,59323,21,7
Ontario7 2421,65,61 0212,92,4
Manitoba6480,66,09372,82,5
Saskatchewan5700,46,11 0140,52,3
Alberta2 3311,96,61 1481,72,4
Colombie-Britannique2 4941,14,79692,72,7
Yukon210,52,71 1182,12,4
Territoires du Nord-Ouest210,57,31 4201,52,3
Nunavut140,714,11 3763,23,0

Source : Statistique Canada, tableaux 14-10-0090-01, 14-10-0204-01 et 18-10-0005-01; consultée le 24 juin 2019

Perspectives d’avenir

Conjointement au ralentissement de la croissance vers la fin de 2018, des indicateurs économiques prospectifs, tels que l’indice Ivey des gestionnaires en approvisionnement (PMI) et l’indicateur de l’Enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada (EPE), font ressortir un assombrissement du climat économique chez les entreprises canadiennes. L’indice PMI, qui mesure la variation mensuelle du sentiment économique parmi un panel de gestionnaires en approvisionnement de toutes les régions du Canada, a suivi une tendance à la baisse pour s’établir à 50,6 en février 2019; cela signifie que les entreprises ayant une perspective positive demeurent plus nombreuses que les entreprises avec une perspective négative, mais l’écart s’est rétréciFootnote 9.

Au cours des derniers mois, l’indice PMI s’est légèrement amélioré pour atteindre 55,9 en mai 2019, mais les attentes au cours des cinq premiers mois de 2019 sont demeurées inférieures à celles de la même période l’an dernier. Un autre signe de la détérioration du climat des affaires ressort de l’indicateur EPE de la Banque du Canada, qui a reculé depuis le second semestre de 2018 et est passé d’un niveau positif à un niveau négatif. Les réponses à plusieurs questions de l’édition du printemps 2019 de l’EPE étaient inférieures aux moyennes historiques. La dernière édition de l’EPE (été 2019) laisse entrevoir une légère amélioration du climat des affaires, mais la faiblesse liée à l’industrie pétrolière dans l’Ouest canadien et les tensions commerciales dans le monde continuent d’assombrir les perspectives d’avenir.

Figure 12 : Indice Ivey des gestionnaires en approvisionnement

Source : Ivey Business School; consultée le 24 juin 2019

Longue description
 Moyenne mobile sur 3 mois, désaisonnalisée
2017-06-0159,3
2017-07-0158,5
2017-08-0159,3
2017-09-0158,6
2017-10-0159,9
2017-11-0162,1
2017-12-0162,4
2018-01-0159,5
2018-02-0158,4
2018-03-0158,2
2018-04-0163,6
2018-05-0164,6
2018-06-0165,7
2018-07-0162,5
2018-08-0162,3
2018-09-0158,0
2018-10-0158,0
2018-11-0156,5
2018-12-0159,6
2019-01-0157,2
2019-02-0155,0
2019-03-0153,2
2019-04-0153,6
2019-05-0155,4

La morosité de la conjoncture économique a persisté jusqu’au début de 2019, mais la Banque du Canada s’attend à une reprise de l’activité plus tard en 2019, ce qui devrait se traduire par une croissance de l’économie de 1,2 % pour l’année. Les effets négatifs des faibles prix du pétrole, des changements apportés à la politique du logement et des hausses des taux d’emprunt au cours de 2017-2018 devraient s’estomper plus tard en 2019. La reprise de l’activité économique devrait se poursuivre jusqu’en 2020, soutenant une croissance de l’économie canadienne de 2,1 %.

Les tensions commerciales mondiales, par exemple entre les États-Unis et ses partenaires commerciaux, et les tensions entre les parties au Brexit sont une source de grande incertitude dans les prévisions économiques, car si elles devaient persister ou s’envenimer, ces tensions pourraient freiner la demande étrangère, perturber les chaînes de valeur mondiales, miner la confiance des entreprises et déprimer les prix des produits de base. Par contre, si ces tensions commerciales se résorbent, l’activité économique pourrait être plus forte que prévu.

Figure 13 : Indicateur de l'Enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada

Source : Banque du Canada, Enquête sur les perspectives des entreprises, printemps 2019; consultée le 28 juin 2019

Longue description
 Indicateur de l’Enquête sur les perspectives des entreprises
Janvier 20170,42
Avril 20172,59
Juillet 20170,71
Octobre 20172,43
Janvier 20181,91
Avril 20183,13
Juillet 20182,89
Octobre 20182,32
Janvier 2019-0,65
Avril 20190,19
Deux femmes, deux hommes se serrant la main avec globe terrestre et vue panoramique sur une ville en arrière-plan

Chapitre 2.2

Performance commerciale du Canada

Une dame qui travaille à son ordinateur

Tour
d'horizon

Global economic performance
Long description
 Exportations canadiennes par industrie, 2018 Valeur (G$)Exportations canadiennes par industrie, 2018 Variation (%)Importations canadiennes par industrie, 2018 Valeur (G$)Importations canadiennes par industrie, 2018 Variation (%)
Biens    
Agroalimentaire et poisson39.71.920.34.4
Énergie111.114.838.114.2
Minerais et minéraux métalliques19.319.714.416.1
Produits métalliques et minéraux64.64.841.51.4
Produits chimiques, plastiques et caoutchouc35.06.847.39.8
Foresterie, construction et emballage47.27.826.95.6
Machines et matériel industriels39.46.268.28.8
Matériel électrique et électronique29.43.571.35.4
Véhicules à moteur et pièces90.5-3.0113.80.2
Aéronefs et autre matériel de transport25.812.723.813.8
Biens de consommation66.65.7121.44.9
Services    
Voyage28.58.143.45.1
Transport17.94.931.610.0
Services commerciaux72.85.269.51.1
Services gouvernementaux1.60.81.35.0
Global economic performance
Long description
 Exportations canadiennes par région, 2018 Valeur (G$)Exportations canadiennes par région, 2018 Variation (%)Importations canadiennes par région, 2018 Valeur (G$)Importations canadiennes par région, 2018 Variation (%)
Biens    
États-Unis432.75.4390.85.4
Union européenne46.25.963.511.8
Chine29.016.446.48.5
Japon13.39.112.7-6.3
Mexique9.53.520.9-1.9
Corée du Sud6.19.78.312.0
Inde4.4-0.73.929.6
Reste du monde43.913.060.74.0
Services    
Ensemble des pays120.85.8145.84.2
États-Unis66.54.478.84.0
Union européenne20.68.026.10.5
Japon1.5-3.82.69.8
Reste du monde32.27.838.26.7

Aperçu du commerce du Canada

Le solde du compte courant du CanadaFootnote 10 a enregistré un déficit de 59 milliards de dollars en 2018. Ce montant était inférieur de 1,6 milliard de dollars au déficit de 2017. Cette baisse du déficit commercial est principalement due à un recul de 2,7 milliards de dollars du déficit du commerce des biens.

Toutefois, ces gains ont été partiellement compensés par le déficit du solde du compte des revenus et les mouvements sans direction de la balance du commerce des services.

Figure 14 : Solde et composantes du compte courant du Canada

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0014-01; consultée le 24 juin 2019

Longue description
DatesSolde du compte courant
(Milliards de $)
Solde des biens
(Milliards de $)
Solde des services
(Milliards de $)
Solde des revenus
(Milliards de $)
2014-485-24-28
2015-71-25-25-20
2016-65-26-24-15
2017-60-25-26-10
2018-59-22-25-12

En 2018, les exportations de biens et services du Canada vers le monde ont augmenté de 6,2 % soit de 41 milliards de dollars, pour atteindre 706 milliards de dollars, tandis que les importations progressaient de 5,4 %, ou 39 milliards de dollars, à 753 milliards de dollars. Comme les exportations et les importations étaient en hausse, la valeur totale du commerce des biens et services a atteint le niveau record de 1,5 billion de dollars, soit 66 % du PIB.

Dans l’ensemble, les prix à l’exportation ont augmenté de 2,9 %, tandis que les prix à l’importation progressaient de 2,4 %; les termes de l’échange du CanadaFootnote 11 se sont donc améliorés pour la deuxième année de suite, à 94,5, un gain de 0,4 point de pourcentage sur l’année précédente.

Figure 15 : Commerce canadien de biens et services

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0104-01; consultée le 24 juin 2019

Longue description
 20142015201620172018
Exportations de biens et services (in Milliards de $)628,9629,1632,4664,8706,0
Importations de biens et services (in Milliards de $)647,6678,3681,2714,4753,0

Commerce des biens

Les exportations de biens canadiensFootnote 12 ont poursuivi leur progression en 2018 avec une hausse de 6,5 % pour atteindre 585 milliards de dollars. Les prix à l’exportation ont augmenté de 2,2 % et les volumes d’exportation, de 4,1 %Footnote 13. Parallèlement, les importations de biens au Canada ont avancé de 5,8 %, à 607 milliards de dollars, tandis que les prix à l’importation et les volumes importés augmentaient de 2,4 % et 3,3 %, respectivement. En conséquence, le commerce total des biens a atteint la somme record de 1,2 billion de dollars. En outre, comme les exportations ont dépassé les importations en 2018, le déficit du commerce des biens du Canada a été réduit de 2,7 milliards de dollars pour s’établir à 22 milliards de dollars.

Exportations

Les exportations de biens canadiens ont augmenté pour la deuxième année consécutive en 2018, avec des gains dans tous les secteurs, sauf celui des véhicules automobiles et des pièces. Les exportations d’énergie ont progressé de 14 milliards de dollars, soit 15 %, pour atteindre 111 milliards de dollars, suivies des exportations de biens de consommation (+3,6 milliards de dollars) et des produits forestiers, des matériaux de construction et des produits d’emballage (+3,4 milliards de dollars).

Contrairement à l’année précédente, la croissance des exportations canadiennes s’est appuyée sur une augmentation des volumes plutôt que des prix à l’exportation, les volumes exportés ayant été 4,1 % plus élevés par rapport à une hausse des prix de 2,2 %. Des augmentations notables des volumes exportés ont été observées pour les minerais métalliques et les minéraux (+17 %), les aéronefs et autre matériel de transport (+12 %) et les produits énergétiques (+8,2 %).

Les exportations vers l’Union européenne ont augmenté légèrement (+5,9 %), mais les exportations vers les Pays-Bas et l’Italie étaient en forte expansion, de 51 % et 33 %, respectivement. Cependant, en raison du recul des exportations d’or, ces gains importants ont été partiellement compensés par la baisse des exportations vers le Royaume-Uni (-9,7 %).

Du côté des prix, les prix des produits forestiers, des matériaux de construction et des produits d’emballage ont augmenté de 9,7 %. Cependant, la hausse des prix de l’énergie a ralenti, passant de 22 % en 2017 à 6,2 % en 2018. Le pétrole brut, principal produit dans cette catégorie, a connu de fortes fluctuations de prix : son prix moyen a régulièrement augmenté au cours des cinq premiers mois de 2018, il a ensuite légèrement baissé jusqu’en octobre, puis a chuté brusquement en novembreFootnote 14. Les autres secteurs ayant connu de fortes hausses de prix sont les produits métalliques et minéraux (+5,9 %) et les produits chimiques, les plastiques et le caoutchouc (+5,4 %). Les exportations de véhicules automobiles et de pièces ont reculé de 2,8 milliards de dollars, soit 3,0 %, en 2018, en raison principalement d’une baisse de 3,1 % des prix à l’exportation.

Par destination, les exportations de biens aux États-Unis ont progressé de 5,4 %, soit 22 milliards de dollars, pour s’établir à 433 milliards de dollars en 2018. Toutefois, les exportations de biens vers les destinations autres que les États-Unis ont augmenté encore plus rapidement pour toucher 153 milliards de dollars, une avancée de 9,8 % (14 milliards de dollars). En conséquence, les exportations de biens du Canada ont continué de se diversifier hors des États-Unis. Parmi les principaux partenaires commerciaux du Canada autres que les États-Unis, la Chine est celui dont les exportations ont enregistré le taux de croissance le plus élevé (+16 %), suivie de la Corée du Sud (+9,7 %) et du Japon (+9,1 %). Les exportations de biens vers l’Union européenne ont augmenté légèrement (+5,9 %), mais les exportations vers les Pays-Bas et l’Italie étaient en forte expansion, de 51 % et 33 %, respectivement. Cependant, en raison du recul des exportations d’or, ces gains importants ont été partiellement compensés par la baisse des exportations vers le Royaume-Uni (-9,7 %).

Pont à double travée surplombant une voie navigable et des installations portuaires
Tableau 12 : Exportations de biens, 2018
 Valeur des exportations, 2018 (G$)Variation en valeur (%)Variation en volume (%)Variation de prix (%)
Total 585,36,54,12,2
Par produit    
Agroalimentaire et poisson39,71,92,5-0,7
Énergie111,114,88,26,2
Minerais et minéraux métalliques19,319,717,22,1
Produits métalliques et minéraux64,64,8-1,05,9
Produits chimiques, plastiques et caoutchouc35,06,81,45,4
Foresterie, construction et emballage47,27,8-1,79,7
Machines et matériel industriels39,46,24,91,2
Matériel électrique et électronique29,43,53,50,1
Véhicules à moteur et pièces90,5-3,00,2-3,1
Aéronefs et autre matériel de transport25,812,711,80,8
Biens de consommation66,65,74,21,4
Par région et pays    
États-Unis432,75,4  
Union européenne46,25,9  
Chine29,016,4  
Japon13,39,1  
Mexique9,53,5  
Corée du Sud6,19,7  
Inde4,4-0,7  
Reste du monde43,913,0  

Source : Statistique Canada, tableaux 36-10-0020-01, 12-10-0126-01 et 36-10-0023-01; consultée le 24 juin 2019

Importations

Les importations de biens du Canada ont progressé de 5,8 %, ou 33 milliards de dollars, pour atteindre 607 milliards de dollars en 2018. Les importations étaient en hausse dans tous les secteurs, mais surtout ceux des minerais métalliques, des produits énergétiques et des aéronefs et autre matériel de transport, qui ont tous inscrit des taux de croissance à deux chiffres. Les volumes ont augmenté de 3,3 %, sous l’impulsion des minerais et minéraux métalliques (+13 %) et des aéronefs et autre matériel de transport (+12 %), tandis que les volumes de produits métalliques et minéraux exportés régressaient de 12 %. Parallèlement, les prix à l’importation augmentaient de 2,4 % en raison de la hausse des prix des produits métalliques et minéraux (+15 %) et des produits énergétiques (+11 %).

Au niveau régional, les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de 5,4 % pour s’établir à 391 milliards de dollars en 2018, tandis que les importations en provenance d’autres sources que les États-Unis progressaient de 6,5 %, à 216 milliards de dollars. Parmi les principaux partenaires commerciaux du Canada autres que les États-Unis, les importations en provenance de l’Inde ont connu l’essor le plus marqué (30 %) en 2018, suivies des importations en provenance de la Corée du Sud (+12 %) et de l’UE (+12 %).

Tracteur faisant la récolte dans un champ de blé
Tableau 13 : Importations de biens, 2018
 Valeur des importations, 2018 (G$)Variation en valeur (%)Variation en volume (%)Variation de prix (%)
Total 607,25,83,32,4
Par produit    
Agroalimentaire et poisson20,34,46,5-2,0
Énergie38,114,22,911,0
Minerais et minéraux métalliques14,416,113,12,6
Produits métalliques et minéraux41,51,4-11,915,2
Produits chimiques, plastiques et caoutchouc47,39,81,68,1
Foresterie, construction et emballage26,95,61,14,4
Machines et matériel industriels68,28,87,41,3
Matériel électrique et électronique71,35,47,8-2,2
Véhicules à moteur113,80,22,3-2,1
Aéronefs et autre matériel de transport23,813,812,41,2
Biens de consommation121,44,93,81,1
Par région et pays    
États-Unis390,85,4  
Union européenne63,511,8  
Chine46,48,5  
Japon12,7-6,3  
Mexique20,9-1,9  
Corée du Sud8,312,0  
Inde3,929,6  
Reste du monde60,74,0  

Source : Statistique Canada, tableaux 36-10-0020-01, 12-10-0126-01 et 36-10-0023-01; consultée le 24 juin 2019

Commerce des services

En 2018, les exportations canadiennes de services ont crû pour la neuvième année consécutive, avec un gain de 5,8 % (6,6 milliards de dollars), pour atteindre 121 milliards de dollars, tandis que les importations de services augmentaient de 4,2 % soit 5,8 milliards de dollars, à 146 milliards de dollars. Les exportations de services ayant fait légèrement mieux que les importations de services, le déficit du commerce des services a fléchi de 743 millions de dollars, à 25 milliards de dollars, en 2018. Néanmoins, le Canada a continué à enregistrer un déficit dans ses échanges de services avec toutes les grandes régions et la plupart de ses principaux partenaires commerciaux; près de la moitié de ce déficit est imputable aux États-Unis.

Par secteur

Les services de voyage représentaient près du quart des exportations de services en 2018 et constituaient à nouveau le secteur enregistrant la croissance la plus rapide, avec un gain de 8,1 %, pour atteindre 29 milliards de dollars. Les exportations de voyages personnels ont été derrière toute la progression de ce secteur (+9,9 %), tandis que les voyages d’affaires étaient en recul (-3,6 %). Les exportations de services de transport ont connu une augmentation modérée, soit de 4,9 %, à 18 milliards de dollars, le transport par eau avançant plus rapidement que le transport aérien.

Les exportations de services commerciaux ont continué d’être la composante centrale des exportations de services, représentant plus de 60 % du total. Contrairement à l’année précédente, les exportations de services commerciaux ont légèrement augmenté en 2018 (5,2 %, soit 3,6 milliards de dollars) pour atteindre 73 milliards de dollars.

Les gains ont été dominés par les services techniques, les services liés au commerce et les autres services aux entreprises (1,2 milliard de dollars, soit 10 %), les services financiers (1 milliard de dollars, soit 10 %) et les services de télécommunications, d’informatique et d’information (879 millions de dollars, soit 8,3 %), tandis que la baisse de 1,2 milliard de dollars des exportations de services professionnels et de conseil en gestion a annulé en partie cette progression.

Du côté des importations, les importations de voyages ont augmenté de 5,1 % pour s’établir à 43 milliards de dollars, les importations de voyages d’affaires et de voyages personnels augmentant à peu près au même rythme. Les importations de services de transport ont gagné 2,9 milliards de dollars (10 %) en 2018, près des deux tiers de l’augmentation provenant du transport par eau. Les importations de services commerciaux ont progressé beaucoup plus lentement que les exportations des mêmes services avec une hausse de 1,1 %, à 69 milliards de dollars. Les importations de services financiers ont diminué de 7,3 %, ou 895 millions de dollars, tandis que deux sous-secteurs plus modestes ont enregistré un taux de croissance à deux chiffres : les services de recherche et développement (+29 %) et les services personnels, culturels et récréatifs (+12 %). Les autres grands sous-secteurs n’ont enregistré que des variations mineures en 2018.

Tableau 14 : Commerce des services du Canada par secteur, 2018
 Exportations, 2018
(M$)
Variation
(%)
Importations, 2018
(M$)
Variation
(%)
Ensemble des services120 7735,8145 8044,2
Voyages28 5148,143 4495,1
Voyages d’affaires3 464-3,65,4345,4
Voyages personnels25 0529,938 0165,1
Transports17 8544,931 57210,0
Transport maritime3 7689,214 45514,5
Transport aérien8 3885,912 7206,5
Transport terrestre et autre5 7000,74 3966,0
Services commerciaux72 8065,269 4551,1
Services d’entretien et de réparation2 51026,39863,6
Services de construction3008,72946,9
Services d’assurances2 16810,35 3949,0
Services financiers10 83910,311 410-7,3
Services de télécommunications, d’informatique et d’information11 4718,36 239-0,1
Frais d’utilisation de la propriété intellectuelle6 27012,515 317-0,8
Services professionnels et de conseil en gestion16 050-6,914 4792,6
Services de recherche et développement6 7590,31 61228,5
Services techniques, services liés au commerce et autres services aux entreprises12 91810,110 2582,3
Services personnels, culturels et récréatifs3 5227,33 46811,5
Services gouvernementaux1 5980,81 3295,0

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0021-01; consultée le 24 juin 2019

Par région

L’augmentation globale de la valeur des exportations de services provient principalement d’une progression de 2,8 milliards de dollars (4,4 %) des exportations de services aux États-Unis. La hausse des exportations de services commerciaux explique près de 65 % des gains faits dans ce secteur aux États-Unis, suivie des exportations de services de voyage. Les importations canadiennes de services en provenance des États-Unis ont elles-mêmes augmenté de 3,1 milliards de dollars (4,0 %) pour atteindre 79 milliards de dollars, principalement en raison d’une hausse des importations de services de voyage (1,6 milliard de dollars, ou 7,5 %) et de services de transport (1,2 milliard de dollars, ou 11 %). En raison de ces mouvements compensatoires, le déficit du commerce des services avec les États-Unis ne s’est creusé que légèrement en 2018 pour s’établir à 123 milliards de dollars.

Les échanges de services avec l’UE ont enregistré une hausse marquée, les exportations canadiennes augmentant de 1,5 milliard de dollars, soit 8,0 %, pour atteindre 21 milliards de dollars. La majeure partie de la hausse provient des services commerciaux, qui ont progressé de 1,2 milliard de dollars. Simultanément, les importations de services ont avancé légèrement, soit de 0,5 % ou 131 millions de dollars, à 26 milliards de dollars.

Une diminution des exportations de services et une augmentation des importations de services ont eu pour effet de creuser le déficit du commerce des services avec le Japon, qui a atteint 1,2 milliard de dollars. L’essentiel des mouvements du côté des exportations comme du côté des importations s’est produit dans les services de voyage.

En 2018, les exportations de services vers le reste du monde (RdM) ont augmenté de 7,8 % pour atteindre 32 milliards de dollars, principalement en raison d’une expansion des exportations de services de voyage. Cependant, les exportations totales de services ont diminué vers l’Australie (-15 %), la Corée du Sud (‑15 %), le Mexique (-7,1 %) et la Chine (-1,8 %). Du côté des importations, les importations de services provenant du RdM ont avancé de 6,7 % pour représenter 38 milliards de dollars, notamment sous l’effet d’une progression de 1,3 milliard de dollars des importations de services de transport.

Tableau 15 : Commerce des services par région, 2018
 Exportations (M$)Variation (%)Importations (M$)Variation (%)Solde (M$)Variation (M$)
Ensemble des pays120 7735,8145 8044,2-25 031742
Voyages28 5158,143 4505,1-14 93411
Transports17 8544,931 5719,9-13 717-2 030
Services commerciaux 72 8055,269 4551,13 3502 811
Services gouvernementaux1 5980,81 3284,9270-50
États-Unis66 5084,478 8444,0-12 336-279
Voyages11 0968,123 3187,5-12 222-795
Transports8 3222,011 27411,5-2 952-997
Services commerciaux 46 6613,943 7590,62 9021 513
Services gouvernementaux4283,44933,1-640
UE20 5908,026 1110,5-5 5201 404
Voyages3 7642,16 672-3,9-2 908347
Transports4 0696,15 7498,6-1 680-220
Services commerciaux 12 51910,813 394-0,6-8751 299
Services gouvernementaux2391,32969,2-57-21
Japon1 475-3,82 6419,8-1 166-294
Voyages435-16,3605146,9-170-444
Transports5682,7822-6,4-25471
Services commerciaux 4412,31 193-5,5-75279
Services gouvernementaux323,2220,0101
Reste du monde32 2007,838 2086,7-6 009-89
Voyages13 22011,012 8553,2366903
Transports4 8959,213 72610,4-8 831-884
Services commerciaux 13 1844,911 1096,62 075-80
Services gouvernementaux899-0,75174,4381 -30

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0014-01; consultée le 24 juin 2019

Avion en vol, camion-remorque et train

Chapter 2.3

Performance de l’investissement étranger direct du Canada

Graphique virtuel tridimensionnel

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
 Flux d'IED par industrie, 2018 (M$)
Total des flux nets54,736
Énergie et extraction minière5,776
Fabrication17,719
Commerce et transports7,632
Finances et assurances4,261
Gestion de sociétés et d’entreprises3,208
Autres industries16,140
 Stock d'IED par région (M$)
Tous les pays876,856
Amérique du Nord438,443
Europe329,438
Asie et Océanie89,910
Amérique du Sud et Amérique centrale17,328
Afrique1,737
Global economic performance
Long description
 Flux d'IDCE par industrie, 2018 (M$)
Total des flux nets64,277
Énergie et extraction minière9,836
Fabrication6,889
Commerce et transports17,893
Finances et assurances24,935
Gestion de sociétés et d’entreprises6,215
Autres industries-1,491
 Stock d'IDCE par région (M$)
Tous les pays1,288,869
Amérique du Nord807,734
Europe317,773
Asie et Océanie88,923
Amérique du Sud et Amérique centrale67,197
Afrique7,190
Figure 16 : Stocks et flux d'investissement étranger direct entrant et sortant, 2007-2018

Source : Statistique Canada, tableaux 36-10-0025-01 et 36-10-0008-01; consultée le 24 juin 2019

Longue description
 IDCE (Flux)
(Milliards de $)
IDE (Flux)
(Milliards de $)
IDCE (Stock)
(Milliards de $)
IDE (Stock)
(Milliards de $)
200769125515512
20088566642551
20094526631574
20103629637592
20115239675603
20125643704634
20135971778689
20146765845745
201586561044783
201693481105811
201710321167835
201864551289877

IED entrant au Canada

En 2018, les entrées totales d’IED au Canada ont augmenté de 70 % pour s’établir à 55 milliards de dollars, ce qui est diamétralement opposé à la tendance observée dans la plupart des autres économies développées. Cette forte avancée est due à une augmentation de 24 milliards de dollars (+262 %) de l’IED provenant de sources autres que les États-Unis, principalement de pays européens comme la Suisse et les Pays-Bas, tandis que les entrées d’IED provenant des États-Unis fléchissaient de 6,8 %. Le gain le plus important se situe du côté des fusions et acquisitions (FA), poste devenu positif en 2018 avec une augmentation nette de près de 20 milliards de dollars. Les bénéfices réinvestis ont aussi augmenté, de 3,0 milliards de dollars, tandis que les autres entrées d’IED ont légèrement diminué.

Par secteur, les fortes entrées d’investissement dans le secteur manufacturier canadien (+45 %) ont compensé les baisses survenues dans le secteur du commerce et des transports (-41 %) et celui des finances et des assurances (-13 %). En outre, les investissements dans les autres industries ont presque doublé. Après deux désinvestissements importants totalisant 9,3 milliards de dollars en 2017, les entrées dans le secteur pétrolier canadien sont redevenues positives en 2018, à hauteur de 5,8 milliards de dollars.

Homme traçant une courbe sur un écran virtuel
Tableau 16 : Entrées d’investissement étranger direct au Canada
Type d’entrées d’IED2017
(M$)
2018
(M$)
Variation (%)Variation
(M$)
En provenance du monde    
Total des flux nets32 22654 73669,922 510
Fusions et acquisitions-4 89215 029s.o.19 921
Bénéfices réinvestis23 05526 06913,13 014
Autres flux14 06213 638-3,0-424
Des États-Unis    
Total des flux nets23 05521 495-6,8-1 560
Fusions et acquisitions-4 3154 314s.o.8 629
Bénéfices réinvestis14 73613 776-6,5-960
Autres flux12 6333 406-73,0-9 227
Du reste du monde    
Total des flux nets9 17133 240262,424 069
Fusions et acquisitions-57610 715s.o.11 291
Bénéfices réinvestis8 31712 29447,83 977
Autres flux1 43010 232615,58 802
Secteurs des entrées d’IED en provenance du monde    
Énergie et extraction minière-9 3335 776s.o.15 109
Fabrication12 22217 71945,05 497
Commerce et transports12 8567 632-40,6-5 224
Finances et assurances4 8914 261-12,9-630
Gestion de sociétés et d’entreprises3 2803 208-2,2-72
Autres industries8 31216 14094,27 828

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0025-01; consultée le 24 juin 2019

Les avoirs cumulés en investissement direct (stock) des investisseurs étrangers au Canada ont augmenté de 42 milliards de dollars, soit 5,0 %, pour atteindre 877 milliards de dollars en 2018. Le stock d’IED ayant progressé un peu plus rapidement que le PIB nominal du Canada (+3,6 %) en 2018, le ratio du stock d’IED au PIB est passé de 39 % en 2017 à 40 % en 2018.

À l’échelle régionale, toutes les régions sauf l’Afrique ont vu leur stock d’IED au Canada augmenter en 2018. Le stock d’IED provenant de l’Amérique du Nord, soit des États-Unis, du Mexique et des Caraïbes, était en hausse de 5,2 % par rapport à l’année précédente et représentait exactement la moitié du stock total d’IED au Canada. Les États-Unis demeurent, de loin, le principal investisseur étranger au Canada, avec un stock d’IED totalisant 406 milliards de dollars en 2018.

Le stock d’IED entrant en provenance de l’Europe (4,9 %) et de l’Asie et de l’Océanie (4,2 %) a connu une expansion légèrement plus lente. En revanche, les stocks d’IED provenant d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale ont enregistré la progression régionale la plus rapide en 2018, soit à un rythme de 10 %, pour atteindre 17 milliards de dollars, presque entièrement grâce aux investissements brésiliens. Cependant, l’investissement en provenance d’Afrique a régressé de 12 %.

Pièces de monnaie avec graphiques financiers  en arrière-plan
Tableau 17 : Stock d’investissement étranger direct au Canada, par région
 2017
(M$)
2018
(M$)
Part, 2017 (%)Part, 2018 (%)Variation (%)
Ensemble des pays834 757876 856100,0100,05,0
Amérique du Nord416 758438 44349,950,05,2
États-Unis386 869406 05146,346,35,0
Bermudes15 52016 6041,91,97,0
Îles Caïmans8 0028 9121,01,011,4
Îles Vierges britanniques3 0112 9280,40,3-2,8
Mexique2 6962 7300,30,31,3
Europe314 006329 43837,637,64,9
Pays-Bas101 861106 70612,212,24,8
Luxembourg54 62755 8286,56,42,2
Royaume-Uni46 98850 3535,65,77,2
Suisse44 01046 1475,35,34,9
Allemagne16 61717 0082,01,92,4
France11 54513 5091,41,517,0
Irlande7 1008 0940,90,914,0
Belgique7 6698 0150,90,94,5
Asie et Océanie86 26989 91010,310,34,2
Japon28 16228 8713,43,32,5
Hong Kong, RAS de20 07521 8022,42,58,6
Chine16 22616 9591,91,94,5
Australie9 2969 6821,11,14,2
Émirats Arabes Unis3 1563 4410,40,49,0
Inde2 7232 5610,30,3-5,9
Corée du Sud2 5612 3980,30,3-6,4
Koweït2 1802 1580,30,2-1,0
Amérique centrale et Amérique du Sud15 74917 3281,92,010,0
Brésil13 18514 6281,61,710,9
Afrique1 9751 7370,20,2-12,1

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0008-01; consultée le 24 juin 2019

Par rapport à il y a dix ans, la répartition des investisseurs étrangers est légèrement plus diversifiée mais toujours dominée par l’Amérique du Nord et l’Europe.

La part des stocks d’IED détenue par l’Amérique du Nord a diminué de 3,1 points de pourcentage, en raison principalement de la baisse de la part des investisseurs américains, de 52 % en 2009 à 46 % en 2018, tandis que la part de l’Europe a progressé de 5,2 points de pourcentage dû à l’augmentation des investissements néerlandais et luxembourgeois.

Figure 17 : Répartition du stock d'IED au Canada par région, 2009 et 2018

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0008-01; consultée le 24 juin 2019

Longue description
 20092018
Amérique du Nord (en %)53,0650,00
Amérique du Sud et Amérique centrale (en %)2,321,98
Europe (en %)32,4237,57
Afrique (en %)0,420,20
Asie / Océanie (en %)11,7810,25

Au niveau sectoriel, plus de 40 % de l’augmentation globale du stock d’IED entrant au Canada en 2018 provenait de l’industrie manufacturière, qui a ajouté 17 milliards de dollars (+9,4 %) pour atteindre 202 milliards de dollars et a renforcé son emprise sur la première place avec une part de 23 % du stock total d’IED en 2018. L’investissement dans le secteur de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse a atteint des niveaux sans précédent l’an dernier, se multipliant par 26 pour passer de 182 millions de dollars en 2017 à 4,7 milliards en 2018. La croissance de l’IED dans le secteur des finances et des assurances, qui représentait environ le quart de l’expansion totale du stock d’IED en 2017, a vu sa contribution tomber à 7,5 % en 2018.

Le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) est caractérisé par un coefficient élevé de R-D et constitue un important moteur de la croissance de la productivité. Bien que le stock d’IED dans le secteur des TIC au Canada ait progressé de 21 % pour atteindre 16 milliards de dollars en 2018, sa part du stock total d’IED est en régression depuis le début des années 2000, alors qu’elle est passée d’un sommet de 9,7 % en 2000 à seulement 1,8 % en 2018.

Machines de production
Tableau 18 : Stock d’investissement étranger direct au Canada, par industrie
 2017
(M$)
2018
(M$)
Part, 2017
(%)
Part, 2018
(%)
Variation (%)
Total, ensemble des industries834 757876 856100,0100,05,0
Agriculture, foresterie, pêche et chasse1824 6980,00,52 481,3
Extraction minière, pétrolière et gazière173 700175 54320,820,01,1
Services publics1 5101 3560,20,2-10,2
Construction3 5664 3000,40,520,6
Fabrication184 915202 35222,223,19,4
Commerce de gros72 16678 0848,68,98,2
Commerce de détail34 25333 9794,13,9-0,8
Transport et entreposage13 70214 2191,61,63,8
Industries culturelles et de l’information3 9285 7280,50,745,8
Finances et assurances132 096135 25015,815,42,4
Immobilier, location et crédit-bail12 82015 0321,51,717,3
Services professionnels, scientifiques et techniques18 04219 0312,22,25,5
Gestion de sociétés et d’entreprises172 286174 75620,619,91,4
Services d’hébergement et de restauration3 9644 3430,50,59,6
Autres industries7 6278 1860,90,97,3
      
Technologies de l’information et des communications (TIC)Footnote 1513 27516 0601,61,821,0

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0009-01; consultée le 24 juin 2019

IED par pays investisseur ultime

En conformité avec les normes internationales, les statistiques sur les pays d’origine de l’IED ont habituellement été compilées par pays investisseur immédiat (PII), soit le dernier pays par lequel l’IED a transité avant d’entrer dans l’économie nationale. Bien que cette mesure soit appropriée pour évaluer les flux d’investissement direct et les fonds correspondants échangés entre pays, elle ne donne pas d’indication sur le pays d’origine réel de l’IED où se trouve l’investisseur final. Mesurer l’IED en fonction du pays investisseur ultime (PIU) vise à remédier à ce problème.

La part des États-Unis dans l’IED canadien mesurée selon le PIU est de 51 %, ce qui est supérieur à sa part de 46 % de l’IED mesurée selon le PII. Le Royaume-Uni, le Japon, la Suisse et le Brésil complètent la liste des cinq premiers au classement des PIU, tous ces pays se classant mieux en fonction du PIU que du PII. Par ailleurs, trois des cinq premiers pays au classement des PII, dont les Pays-Bas et le Luxembourg, occupent une place moins importante dans l’IED canadien selon le classement des PIU. Sous le classement des PIU, la Chine représentait 3,3 % de l’IED canadien (6e rang), alors que sous le classement des PII, elle n’en représentait que 1,9 % (96e rang).

Tableau 19 : IED au Canada par pays investisseur ultime (PIU) par rapport au pays investisseur immédiat (PII), 2017
Rang (PIU)PaysPart (%)Rang (PII)PaysPart (%)
1États-Unis51,21États-Unis46,3
2Royaume-Uni6,32Pays-Bas12,2
3Japon4,73Luxembourg6,5
4Suisse3,54Royaume-Uni5,6
5Brésil3,35Suisse5,3
6Chine3,36Japon3,4
7Allemagne3,27Hong Kong, RAS de2,4
8Luxembourg2,78Allemagne2,0
9Pays-Bas2,49Chine1,9
10France2,110Bermudes1,9

Source : Statistique Canada, tableaux 36-10-0433-01 et 36-10-0008-01; consultée le 20 juin 2019

Investissement direct du Canada à l’étranger

En 2018, l'IED présentait un tableau entièrement différent de celui des entrées. L’IDCE a reculé de 38 % pour s’établir à 64 milliards de dollars, sous l’effet d’une baisse de 48 %, soit 31 milliards de dollars, des FA ainsi que de désinvestissements atteignant plus de 15 milliards de dollars dans les autres postes.

La baisse de l’IDCE s’explique principalement par un repli de l’investissement aux États-Unis, en baisse de 60 %, à 33 milliards de dollars, attribuable au premier chef à un recul des FA (-77 %). Par contre, les flux d’IDCE vers le reste du monde ont augmenté de 48 %, ou 10 milliards de dollars (un gain presque entièrement imputable à l’augmentation des FA). En conséquence, la part de l’IDCE aux États-Unis ne représentait que 51 % des sorties totales d’IDCE en 2018, contre près de 80 % en 2017.

Par secteur, contrairement à l’année précédente, les investisseurs canadiens ont détourné l’investissement de tous les secteurs au profit du secteur de l’énergie et de l’extraction minière et celui de la fabrication, y ajoutant 13 milliards de dollars et 10 milliards de dollars, respectivement. Le commerce et les transports n’occupent plus le premier rang parmi les investisseurs canadiens, les flux d’investissement dans ce secteur ayant diminué de 68 %, à 18 milliards de dollars, en 2018. En conséquence, le secteur des finances et des assurances a ravi la première place puisque les flux d’IDCE y ont diminué relativement moins, soit de 12 %, à 25 milliards de dollars.

Tableau 20 : Flux d’investissement direct du Canada à l’étranger
 2017
(M$)
2018
(M$)
Variation
(%)
Variation
(M$)
Vers le monde    
Total des flux nets103 59164 277-38,0-39 314
Fusions et acquisitions64 84633 654-48,1-31 192
Bénéfices réinvestis39 31245 98017,06 668
Autres flux-568-15 358s.o.-14 790
Aux États Unis    
Total des flux nets82 49232 944-60,1-49 548
Fusions et acquisitions58 65713 638-76,7-45 019
Bénéfices réinvestis16 63022 36834,55 738
Autres flux7 205-3 061s.o.-10 266
Vers le reste du monde    
Total des flux nets21 09931 33148,510 232
Fusions et acquisitions6 18820 018223,513 830
Bénéfices réinvestis22 68223 6114,1929
Autres flux-7 774-12 297s.o.-4 523
Secteurs des sorties d’IDCE    
Énergie et extraction minière-3 0149 836s.o,12 850
Fabrication-3 5586 889s.o.10 447
Commerce et transport56 57117 893-68,4-38 678
Finances et assurances28 31024 935-11,9-3 375
Gestion de sociétés et d’entreprises9 4396 215-34,2-3 224
Autres industries15 842-1 491s.o.-17 333

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0025-01; consultée le 24 juin 2019

Le stock d’IDCE a augmenté pour la neuvième année d’affilée. Après un gain de 5,6 % l’an dernier, les investisseurs canadiens ont ajouté 122 milliards de dollars (+10 %) à leurs avoirs en investissement direct à l’étranger, qui a atteint un niveau record de 1 289 milliards de dollars en 2018, les stocks d’IDCE en Amérique du Nord et en Europe affichant une croissance à deux chiffres.

Par pays, les États-Unis demeurent la première destination des investisseurs canadiens, avec un stock d’IDCE de 595 milliards de dollars, soit 46 % du stock total d’IDCE à la fin de 2018. Le Royaume-Uni représente toujours la seconde destination en importance de l’IDCE, le stock de ce pays ayant gagné 12 % pour atteindre 109 milliards de dollars. Le Luxembourg, la Barbade et les Bermudes viennent compléter le tableau des cinq premières destinations. Le stock d’investissement canadien en Asie et en Océanie a augmenté relativement moins vite, avec une hausse de 4,3 %, pour atteindre 89 milliards de dollars en 2018. L’IDCE en Australie s’est légèrement contracté, mais le stock d’investissement dans les autres principales destinations asiatiques a augmenté plus rapidement que la moyenne de 10 %, la Chine, la RAS de Hong Kong et le Japon enregistrant tous des taux de croissance à deux chiffres. En revanche, les investisseurs canadiens ont réduit leurs investissements en Amérique du Sud et en Amérique centrale ainsi qu’en Afrique, soit de 1,0 % et 1,5 %, respectivement.

Les investisseurs canadiens ont accru leurs avoirs en investissement direct à l’étranger dans tous les secteurs, à l’exception du secteur de l’information et de la culture (recul de 6,2 milliards de dollars, à 38 milliards de dollars). L’IDCE dans le secteur des finances et des assurances a dominé le tableau avec une hausse de 53 milliards de dollars (+13 %), atteignant 471 milliards de dollars, la moitié de l’augmentation étant survenue aux États-Unis. Ce secteur représentait 37 % du stock total d’IDCE en 2018. Le stock d’IDCE du secteur du transport et de l’entreposage a enregistré la deuxième croissance en importance, avec un gain de 18 milliards de dollars, à 84 milliards de dollars, en 2018. Les autres secteurs qui ont connu une croissance significative de leur stock d’IDCE sont la gestion de sociétés et d’entreprises (+11 %), l’extraction minière, pétrolière et gazière (+5,4 %) et la fabrication (+11 %).

Tableau 21 : Stock d’investissement direct du Canada à l’étranger, par région
 2017
(M$)
2018
(M$)
Part 2017 (%)Part 2018 (%)Variation
(%)
Ensemble des pays1 167 2431 288 869100,0100,010,4
Amérique du Nord719 020807 73461,662,712,3
États-Unis524 976594 99445,046,213,3
Barbade56 02764 8244,85,015,7
Bermudes45 46147 0073,93,63,4
Îles Caïmans40 24539 6243,43,1-1,5
Bahamas24 13127 0962,12,112,3
Mexique19 53422 4951,71,715,2
Îles Vierges britanniques6 4159 6170,50,749,9
Europe287 802317 77324,724,710,4
Royaume-Uni97 611109 3318,48,512,0
Luxembourg81 69290 0697,07,010,3
Pays-Bas34 64736 4753,02,85,3
Allemagne9 16210 4810,80,814,4
Irlande9 2009 9690,80,88,4
France6 7437 3950,60,69,7
Asie et Océanie85 23288 9237,36,94,3
Australie31 92631 2052,72,4-2,3
Chine11 18212 7361,01,013,9
Hong Kong, RAS de7 8399 0530,70,715,5
Japon6 5467 5600,60,615,5
Amérique centrale et Amérique du Sud67 88967 1975,85,2-1,0
Chili22 72821 5011,91,7-5,4
Brésil14 00614 1191,21,10,8
Pérou13 56614 2461,21,15,0
Afrique7 3007 1900,60,6-1,5

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0008-01; consultée le 24 juin 2019

Tableau 22 : Stock d’investissement direct du Canada à l’étranger, par industrie
 2017
(M$)
2018
(M$)
Part, 2017
(%)
Part, 2018
(%)
Variation (%)
Total, ensemble des industries1 167 2431 288 869100,0100,010,4
Agriculture, foresterie, pêche et chasse2 1402 4120,20,212,7
Extraction minière, pétrolière et gazière184 758194 72715,815,15,4
Services publics38 04244 5513,33 517,1
Construction2 2183 1530,20,242,2
Fabrication93 444103 2718,08,010,5
Commerce de gros23 27925 3162,02,08,8
Commerce de détail12 75213 0601,11,02,4
Transport et entreposage66 81684 4605,76,626,4
Industries culturelles et de l’information44 20137 9893,82,9-14,1
Finances et assurances418 743471 31835,936,612,6
Immobilier, location et crédit-bail72 25177 8036,26,07,7
Services professionnels, scientifiques et techniques26 41629 7632,32,312,7
Gestion de sociétés et d’entreprises154 172171 31113,213,311,1
Services d’hébergement et de restauration3 3433 5950,30,37,5
Autres industries24 66826 1412,12,06,0
      
Technologies de l’information et des communications (TIC)17 77418 9751,51,56,8

Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0009-01; consultée le 24 juin 2019

Section 3.0

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Diversifier les exportations canadiennes

Le Canada est une nation commerçante : en 2018, les exportations et les importations de biens et de services du Canada ont atteint 1,5 billion de dollars, plaçant la part du commerce dans l’économie à 66 %. L’économie canadienne, et par extension les Canadiens, profitent de ces échanges commerciaux de plusieurs manières, la croissance du commerce étant liée à la hausse des revenus et du niveau de vie des Canadiens (Cameron, 2012). Cependant, la part élevée du commerce dans l’économie canadienne accroît également l’exposition du Canada aux chocs externes. Cette exposition peut être atténuée par la diversification des échanges commerciaux.

La diversification des échanges comporte plusieurs dimensions, les plus évidentes étant la diversification géographique et la diversification au niveau des produits, et habituellement davantage pour les exportations que pour les importations d’un pays.

La diversification géographique a trait à la dispersion des marchés de destination des exportations d’un pays, tandis que la diversification au niveau des produits a trait à la gamme des produits exportés. Parmi les autres dimensions, il y a la diversification régionale (p. ex. la dispersion interprovinciale des exportateurs canadiens), le type d’exportateurs (petites, moyennes et grandes entreprises) et la diversité au niveau de la propriété ou du contrôle des entreprises exportatrices, la propriété par des femmes et la propriété autochtone étant deux types de propriété sous cette dimension de la diversification. La présente section du rapport sur le « Commerce international » présente les résultats de la recherche du Bureau de l’économiste en chef (ci-après, recherche du BEC). Elle montre que les deux premières dimensions (géographique et au niveau des produits) sont importantes pour réduire la vulnérabilité du Canada aux chocs externes, mais ne sont pas les seules dimensions de la diversification du commerce.

Une femme et deux hommes au travail dans un entrepôt

Chapitre 3.1

Que signifie la diversification du commerce

Pièces de monnaie avec graphiques financiers  en arrière-plan

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
Dimensions de la diversification du commerce
Géographique
Par produit
Régionale
Types d'exportateurs
Propriété
Importance de la diversification
La diversification géographique et par produit protège le Canada contre le risque et permet aux entreprises canadiennnes d'avoir accès à des occasions sur les marchés en croissance rapide.
La diversification de la propriété répartit les gains du commerce partout au Canada parmi tous les Canadiens.
Global economic performance
Long description
Cible à 2025 
Accroître les exportations canadiennes outre-mer de 50 % d'ici 2025
Les exportations canadiennes sont concentrées géographiquement
PaysConcentration géographique
CanadaConcentré
MexiqueConcentré
JamaïqueModéré
MauritanieModéré
États-UnisDiversifié
Royaume-UniDiversifié
FranceDiversifié
AllemagneDiversifié
NorvègeDiversifié
SuèdeDiversifié
AustralieDiversifié
Nouvelle-ZélandeDiversifié

Pourquoi la diversification des exportations est- elle importante?

La diversification des échanges commerciaux, ou plus précisément la diversification des exportations, est importante parce qu’elle contribue à atténuer l’exposition d’un pays aux chocs provenant de l’étranger. De plus, elle permet aux exportateurs canadiens de tirer parti des possibilités offertes par les marchés nouveaux et en expansion. La manière exacte dont cela se produit dépend de la dimension de la diversification dont il est question.

La diversification géographique des exportations aide à limiter les risques liés à un marché d’exportation particulier. Ces risques peuvent inclure, sans toutefois s’y limiter, les risques politiques tels que les politiques commerciales protectionnistes, les chocs économiques propres à un pays, ainsi que la volatilité des taux de changeFootnote 16. Il importe de noter que, comme pour le recours à la diversification en vue de limiter le risque inhérent à des investissements de portefeuille, la diversification n’atténuera que les risques non systémiques. Dans le cas de la diversification géographique des exportations, le fait de répartir les exportations parmi un large éventail de marchés limitera le risque auquel est exposé un pays exportateur face à des événements ou des actions spécifiques sur des marchés individuels; cela ne contribuera pas à atténuer les risques systémiques, c’est-à-dire les risques qui touchent plusieurs marchés simultanément. Ainsi, lors de la crise économique et financière mondiale de 2007-2009, la grande majorité des pays développés ont vu leur économie se contracter, ce qui a réduit leur demande d’importations. Par suite de la crise, les exportations de biens et de services canadiens ont connu un recul important, chutant de 21 % entre 2008 et 2009. La baisse des exportations canadiennes correspondait à la tendance globale à la baisse des échanges commerciaux à l’époqueFootnote 17, et une plus grande diversification géographique des exportations canadiennes n’aurait probablement guère permis d’atténuer la vulnérabilité du Canada à ce risque systémique.

Une plus grande diversification géographique des exportations peut également être bénéfique pour l’économie canadienne, car elle permet aux exportateurs canadiens de ne pas rater les occasions qu’offrent les économies émergentes à croissance rapide et d’éviter que les exportations canadiennes ne soient trop orientées vers les économies développées à croissance plus lente. L’accès à de nouveaux marchés en croissance rapide engendre également un effet de rétroaction qui contribue à diversifier davantage les exportations canadiennes. La recherche du BEC montre qu’entrer plus tôt sur les marchés en forte croissance donne une impulsion supplémentaire aux exportations vers ces marchés. Cette recherche est discutée plus en détail dans la deuxième partie de ce chapitre.

La diversification des produits peut aussi aider à réduire les risques de chocs externes. Dans ce cas, l’exportation d’une gamme plus large de produits limite l’exposition du pays exportateur aux risques de fluctuations des prix et aux chocs liés à la demande ou à l’offre de produits ou de services particuliersFootnote 18. Encore une fois, il faut noter que cette diversification protège uniquement contre les risques non systémiques, c’est-à-dire les risques de choc négatif sur un panier précis ou limité de produits exportés.

Une gamme diversifiée de produits et de services d’exportation protège également le pays exportateur contre un problème souvent appelé « maladie hollandaise ». Ce problème se pose lorsqu’un seul produit représente une part élevée des exportations d’un pays. Une forte hausse de la demande extérieure pour ce produit peut entraîner une appréciation de la valeur de la monnaie du pays, rendant les importations relativement moins chères et les exportations plus coûteuses, ce qui réduit la compétitivité des autres industries de l’économie et concentre davantage celle-ci sur le produit d’exportation dominant.

Un dernier avantage de la diversification des produits, qui s’apparente aussi à la diversification géographique, est qu’elle permet un meilleur accès aux marchés nouveaux et en croissance rapide mais, dans ce cas, les marchés de produits plutôt que les marchés géographiques. La plus vaste gamme de produits exportés par un pays permettra de tirer parti des secteurs de produits à croissance plus rapide.

La diversification au niveau de la répartition régionale des exportateurs, des types d’exportateurs et de la propriété des entreprises exportatrices est importante parce que ces dimensions de la diversification contribuent à répartir les gains tirés du commerce à travers tout le Canada et parmi les Canadiens. Ainsi, on a observé que les entreprises exportatrices étaient plus productives et payaient en moyenne des salaires plus élevés que les entreprises non exportatrices (Cameron, 2012). Le fait que les entreprises exportatrices soient réparties à travers les régions et les collectivités canadiennes garantira que les retombées et les occasions économiques seront réparties plus également dans tout le pays. En outre, la réduction des obstacles à l’exportation pour les petites et moyennes entreprises les aidera à se développer et à prospérer, alors que le soutien à l’exportation des entreprises appartenant à des femmes ou à des Autochtones donnera un caractère plus inclusif aux gains tirés du commerce.

Ces différentes dimensions de la diversification n’existent pas isolément mais se recoupent : elles sont liées les unes aux autres et renforcent mutuellement leurs avantages. Par exemple, si un pays imposait un droit de douane sur une exportation canadienne particulière, les dommages d’une telle mesure pourraient être atténués à la fois par la diversification géographique et la diversification au niveau des produits. Cela dit, il ne sera peut-être pas toujours possible d’en arriver à une diversification parfaite; chaque pays possède des avantages comparatifs dans la production de certains produits et services, et il est souvent économiquement efficient de se spécialiser dans la production de certains biens et services tout en important ceux pour lesquels d’autres pays disposent eux-mêmes d’avantages comparatifs. De plus, certaines régions du Canada se spécialiseront dans certains secteurs et la demande pour les produits de ces secteurs pourrait être plus forte sur certains marchés que sur d’autres.

Encadré 1 : Indice de Herfindahl-Hirschman (IHH)

Où 𝑆 𝑖est la part des exportations nominales au temps t et où 𝑖 peut être le marché ou le produit.

Cet indice produit un score de zéro à un. Plus l’indice se rapproche de un, plus forte est la concentration du commerce canadien. Par exemple, si le Canada ne commerçait qu’avec un seul pays, la part des exportations allant vers ce pays serait de 1 et l’indice serait égal à 1.0. Par contre, si le commerce du Canada était réparti également entre 100 pays différents, l’indice serait égal à 0,01.

Statistique Canada fournit les lignes directrices internationalement acceptées suivantes :

  • Produits et marchés d’exportation diversifiés : IHH < 0,15
  • Produits ou marchés modérément concentrés : 0,15 ≤ IHH < 0,25
  • Produits ou marchés fortement concentrés : IHH ≥ 0,25

Les exportations canadiennes sont-elles diversifiées?

Les avantages de la diversification ayant été établis, une question importante à se poser est la suivante : Quelle est la diversité des exportations canadiennes? Cette question est pertinente à toutes les dimensions de la diversification, mais par souci de simplicité nous examinerons d’abord les notions bien établies de diversification géographique et de diversification des produits, pour revenir ensuite aux autres dimensions de la diversification dans la troisième partie de ce chapitre.

Afin d’évaluer le niveau de diversification des échanges commerciaux du Canada, il faut disposer d’une mesure appropriée. Il existe de nombreuses façons de mesurer la diversification, mais l’indice de Herfindahl-Hirschman (IHH) est le plus couramment utilisé. Statistique Canada, les Nations Unies et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) utilisent cette mesure de la diversification. L’encadré 1 donne plus de détails sur l’IHH.

Cette mesure nous permet d’observer que, géographiquement, les exportations de marchandises canadiennes sont fortement concentrées (avec un IHH de 0,57 en 2018). Scarffe (2019a) constate que les exportations canadiennes sont les quatrièmes plus concentrées par destination sur 113 paysFootnote 19.

L’IHH montre qu’en 2017, seuls le Koweït, les Bermudes et le Mexique affichaient une concentration géographique des exportations supérieure à celle du CanadaFootnote 20. En outre, par rapport aux pays où l’on pourrait s’attendre à trouver des problèmes de dépendance similaires à ceux de la RAS de Hong Kong qui a une dépendance envers la Chine, et la Nouvelle-Zélande qui a une dépendance envers l’Australie, les exportations du Canada sont beaucoup plus concentrées (Scarffe, 2019b).

La concentration géographique des exportations canadiennes ne saurait étonner compte tenu de la taille des exportations destinées aux États-Unis (Scarffe, 2019a). En fait, l’IHH suit de très près la part des États-Unis dans les exportations canadiennes – avec une corrélation de 0,9997. L’IHH augmente (plus grande concentration) lorsque la part des États-Unis dans les exportations canadiennes s’élève, et il diminue (plus grande diversification) lorsque la part des États-Unis fléchit. En 2018, la part des États-Unis dans les exportations de marchandises canadiennes atteignait 75 %. Bien qu’en baisse par rapport au niveau de 87 % observé en 2002, ce taux est similaire à celui du début des années 90 (la part des États-Unis dans les exportations canadiennes était de 75 % en 1990).

Figure 18 : Concentration géographique des exportations pour 2017 (mesurée par l'IHH)

Données : Comtrade, ONU.

Longue description
Rang  
10,819Koweit
20,665Bermudes
30,641Mexique
40,568Canada
50,563Cap Verte
60,497Oman
70,438Iles Solomon
80,356Nicaragua
90,343Nepal
100,313Albanie
110,307Republique dominicaine
120,306Hong Kong
130,284Aruba
140,249El Salvador
150,244Zambie
160,242Palaos
170,238Répubique fédérale de Macedoine
180,237Jamaique
190,228Mali
200,224Soudan
210,220Biélorussie
220,203Myanmar
230,187Honduras
240,182Belize
250,175Mauritanie
260,174Mozambique
270,172Samoa
280,151Republique kirghize
290,151Brunei
300,149République du Congo,
310,144Fiji
320,143Botswana
330,143Tunisie
340,136Paraguay
350,135Namibie
360,133Australie
370,130Republique Tchèque
380,128Azerbaijan
390,128Burundi
400,127Armenie
410,127Equateur
420,118Luxembourg
430,116Chili
440,117Irelande
450,111Islande
460,110Perou
470,107Madagascar
480,106Israel
490,106Tanzanie
500,105Portugal
510,105Colombie
520,103Jordanie
530,101Uruguay
540,097Ouganda
550,097Hongrie
560,097Pologne
570,0967Nouvelle Zélande
580,097Norvège
590,096République de la Corée du Sud,
600,093Ghana
610,093Japon
620,092Togo
630,092Bolivie
640,091Moldovie
650,090Philippines
660,089Sri Lanka
670,084Republique slovaque
680,084Montenegro
690,083Roumanie
700,081Algerie
710,081Pays-Bas
720,080Belgique
730,080Nigeria
740,079Kazakhstan
750,078Bosnie et Herzégovine
760,078Brésil
770,078Slovenie
780,077Maurice
790,076Cameroun
800,072Estonie
810,072États-Unis
820,072Danemark
830,072Georgie
840,071Senegal
850,070Latvia
860,070Singapour
870,069Malaysie
880,069Chypres
890,068Croatie
900,066Chine
910,066Suisse
920,066Union européenne
930,065Indonesie
940,060Lithuanie
950,059Serbie, (Serbie/Montenegro)
960,058Espagne
970,056Fédération Russe
980,056Pakistan
990,056France
1000,055Finlande
1010,054Bulgarie
1020,053Kenya
1030,053Royaume-Uni
1040,051Suède
1050,050Argentine
1060,048Indes
1070,048Italie
1080,043Allemagne
1090,040Egypte
1100,040Afrique du Sud
1110,040Grèce
1120,035Ukraine
1130,035Turquie

Si l’on exclut les États-Unis du calcul géographique de l’IHH, nous constatons que le Canada obtient un bien meilleur score, soit 0,07, ce qui signifie qu’hors du marché américain, les exportations canadiennes sont diversifiées. Par conséquent, pour que le Canada améliore la diversité géographique de ses exportations, celles-ci doivent être moins concentrées sur les États-Unis. Cependant, la concentration des exportations canadiennes vers les États-Unis est conforme à la théorie économique. Le modèle de gravité du commerce nous indique que la taille économique et la proximité géographique sont les plus importants déterminants de la structure des échanges bilatéraux. Le fait d’avoir une culture similaire (par exemple partager une langue), une frontière terrestre commune et un accord de libre-échange attire davantage les exportations canadiennes vers les États-Unis. Autre élément important, il n’y a pas de solution alternative à proximité pour les exportations canadiennes étant donné que les États-Unis sont le seul pays limitrophe du Canada par voie terrestre. Le pays dont la situation ressemble le plus à celle du Canada, en termes de déterminants du modèle de gravité, est le Mexique – l’un des rares pays ayant un IHH supérieur à celui du Canada. Ainsi, comme pour le Mexique, il est naturel que les exportations canadiennes se concentrent sur la grande économie située à proximité de la frontière canadienne. La diversification des exportations canadiennes nécessitera donc des efforts additionnels et concertés pour contrebalancer les facteurs économiques qui attirent les exportations canadiennes vers les États-Unis.

Au niveau des produits de la classification HS2Footnote 21, on constate que les exportations canadiennes sont assez diversifiées, avec un score IHH de 0,09 en 2018. Celui-ci a peu évolué au cours des 28 dernières années, oscillant entre 0,07 et 0,12 depuis 1990 et demeurant toujours sous le seuil de 0,15; les exportations canadiennes sont donc considérées comme étant diversifiées par produit.

La diversité des exportations canadiennes au niveau des produits n’était peut-être pas un résultat attendu intuitivement,puisque le Canada est reconnu pour ses exportations d’énergie et d’automobiles. Ces deux secteurs sont essentiels à l’économie canadienne, mais en raison de la taille des exportations totales du Canada, ils ne représentent qu’une part relativement modeste des exportations. En 2018, leurs parts respectives des exportations étaient de 22 % et 14 %Footnote 22. Mais l’impact des États-Unis sur les exportations canadiennes ressort clairement, le Canada expédiant vers ce pays environ 90 % de ses exportations des secteurs de l’automobile et de l’énergie. Encore une fois, cela souligne la façon dont les dimensions de la diversification géographique et de la diversification des produits se recoupent.

Le fait que l’IHH indique que les exportations canadiennes sont diversifiées au niveau des produits ne signifie pas que le Canada est à l’abri de chocs propres à une industrie. Le prix du pétrole brut Western Canada Select est passé de 86,56 $US/baril en juin 2014 à 16,30 $US/baril en février 2016, provoquant une récession superficielle qui a duré deux trimestres et a amené la Banque du Canada à réduire les taux d’intérêt à deux reprises au début de 2015Footnote 23. Cependant, la diversité des produits exportés par le Canada a fait en sorte que le choc des prix pétroliers n’a entraîné qu’une légère contraction de l’économie. L’économie canadienne a pu s’ajuster et renouer avec la croissance même si le prix du pétrole est demeuré faible.

Figure 19 : Prix du pétrole et croissance du PIB

Données : Gouvernement de l’Alberta, Statistique Canada.

Longue description
Date pour les prix du pétrolePrix du pétrole Western Canada Select par baril, en $USTrimestre et année pour la croissance du PIBCroissance du PIB en % (taux annuel ajusté désaisonnalisé, mesuré trimestre contre trimestre)
Janvier-1286,47T1 20120,19
Février-1283,04T2 20121,35
Mars-1275,01T3 20120,53
Avril-1270,4T4 20120,82
Mai-1275,1T1 20133,61
Juin-1266,37T2 20132,35
Juillet-1264,28T3 20133,27
Août-1269,03T4 20134,28
Septembre-1278,17T1 20140,57
Octobre-1279,88T2 20143,76
Novembre-1272,47T3 20143,88
Décembre-1257,87T4 20142,85
Janvier-1362,11T1 2015-2,16
Février-1358,4T2 2015-1,07
Mars-1366,72T3 20151,41
Avril-1368,87T4 20150,27
Mai-1380,93T1 20162,40
Juin-1375,39T2 2016-1,81
Juillet-1390,5T3 20164,41
Août-1390,97T4 20162,35
Septembre-1383,57T1 20174,09
Octobre-1374,21T2 20174,40
Novembre-1362,62T3 20171,33
Décembre-1358,95T4 20171,70
Janvier-1465,69  
Février-1481,54  
Mars-1479,42  
Avril-1479,56  
Mai-1482,72  
Juin-1486,56  
Juillet-1482,73  
Août-1473,89  
Septembre-1474,35  
Octobre-1470,6  
Novembre-1462,87  
Décembre-1443,24  
Janvier-1530,43  
Février-1536,52  
Mars-1534,76  
Avril-1540,26  
Mai-1547,5  
Juin-1551,29  
Juillet-1543,49  
Août-1529,48  
Septembre-1526,5  
Octobre-1532,78  
Novembre-1527,78  
Décembre-1522,51  
Janvier-1617,88  
Février-1616,3  
Mars-1623,46  
Avril-1627,88  
Mai-1632,52  
Juin-1636,47  
Juillet-1632,8  
Août-1630,9  
Septembre-1630,62  
Octobre-1635,83  
Novembre-1631,89  
Décembre-1637,18  
Janvier-1737,19  
Février-1739,14  
Mars-1735,68  
Avril-1736,84  
Mai-1738,84  
Juin-1735,8  
Juillet-1736,37  
Août-1738,5  
Septembre-1739,93  
Octobre-1739,87  
Novembre-1745,52  
Décembre-1744,02  
Figure 20 : Croissance des exportations canadiennes de biens et de services outre-mer, basée sur la croissance historique

Données : Statistique Canada, Tableau 36-10-0014-01.

Longue description
 201120122013201420152016201720182019202020212022202320242025
Historique165,7164,3163,3172,1173,0177,4189,3206,8       
Taux de croissance 2000-2017 (4,3 %)   189,3197,4205,8214,5223,7233,2243,1253,5264,3
Taux de croissance 2011-2017 (2,2 %)   189,3193,6197,9202,4206,9211,6216,3221,2226,2
Taux de croissance 2000-2008 (6,4 %)   189,3201,5214,4228,1242,7258,3274,8292,4311,2
Cible              284

Objectif du Canada pour 2025

Le gouvernement canadien a reconnu la nécessité de diversifier davantage les exportations canadiennes. Dans l’Énoncé économique de l’automne 2018 (EEA) du gouvernement du Canada, celui-ci a lancé une stratégie de diversification des exportations visant à accroître de 50 % le potentiel d’exportation outre-merFootnote 24 du Canada d’ici 2025. Tel qu’indiqué dans l’EEA, « La Stratégie de diversification des exportations investira 1,1 milliard de dollars au cours des six prochaines années, et ce à compter de 2018-2019, pour aider les entreprises canadiennes à accéder à de nouveaux marchés.

La stratégie mettra l’accent sur trois volets principaux : investir dans les infrastructures pour appuyer le commerce, fournir aux entreprises canadiennes les ressources nécessaires pour réaliser leurs plans d’exportation et accroître les services commerciaux pour les exportateurs canadiens. »Footnote 25

Figure 21 : Scénarios de prévision de la croissance des exportations canadiennes de biens et de services outre-mer

Données : Statistique Canada, Tableau 36-10-0014-01, Oxford Economics, prévision mondiale, novembre 2018, Conference Board du Canada, prévision, mars 2018.

Longue description
 201120122013201420152016201720182019202020212022202320242025
Historiquel165,7164,3163,3172,1173,0177,4189,3206,8       
Prévision - Oxford Economics     197,9203,3209,9216,8223,8231,0238,5246,3
Prévision - Conference Board     203,3212,0223,9235,8247,7260,1271,4283,2
Cible              284

Pour atteindre cet objectif, les exportations canadiennes de biens et services outre-mer doivent atteindre 284 milliards de dollars d’ici 2025, nécessitant un taux de croissance annuel moyen de 5,2 % à partir de 2017.Footnote 26 Tran (2019a), a examiné à la fois la croissance historique et les principales prévisions pour évaluer la possibilité d’atteindre l’objectif fixé dans l’Énoncé économique de l’automne 2018.

Étant donné que cette analyse a été entreprise avant que les données de 2018 ne soient disponibles, elle prend en compte la croissance historique jusqu’en 2017 et la prolonge pour la période de 2017 à 2025. La figure 20 illustre trois scénarios de croissance historique étendue utilisant différentes périodes de croissance historique. Entre 2000 et 2017, les exportations canadiennes de biens et services outre-mer ont augmenté de 4,3 % par an. Si cette tendance de la croissance se poursuivait jusqu’en 2025, les exportations canadiennes outre-mer atteindraient 264 milliards de dollars, soit 20 milliards de dollars de moins que l’objectif de 284 milliards de dollars. Toutefois, au cours de la période ayant précédé la crise financière mondiale (2000-2008), les exportations du Canada outre-mer ont augmenté de 6,4 % par année; si nous appliquons ce taux de croissance jusqu’à 2025, les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer s’établiraient à 311 milliards de dollars, soit 27,2 milliards de dollars de plus que la cible fixée. Au cours des dernières années (2011-2017), les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer n’ont progressé que de 2,2 % par an; en projetant ce taux de croissance jusqu’à 2025, les exportations outre-mer du Canada atteindraient 226 milliards de dollars, soit 58 milliards de dollars de moins que l’objectif visé.

Aux fins de cette analyse du BEC, les prévisions indépendantes des exportations de biens et de services canadiens provenant de deux organismes économiques de premier plan, Oxford Economics et le Conference Board du Canada, ont également été utilisées. Les deux organismes prévoient que la conjoncture économique mondiale entre 2017 et 2025 soutiendra davantage les exportations canadiennes que celle qui a prévalu de 2011 à 2017. Selon Oxford Economics, les exportations canadiennes outre-mer devraient atteindre 246 milliards de dollars d’ici 2025, soit une croissance de 3,3 % par anFootnote 27.

Cela représente 38 milliards de dollars de moins que l’objectif de 284 milliards de dollars fixé pour 2025 (voir la figure 5). Selon les prévisions du Conference Board du Canada, les exportations canadiennes outre-mer devraient augmenter de 5,2 % par an pour atteindre 283 milliards de dollars d’ici 2025, soit tout juste sous la cible visée.

Alors que la conjoncture économique mondiale devrait être plus favorable entre 2017 et 2025 qu’au cours du passé récent, les prévisions sont assujetties à certains risques. Premièrement, l’écart entre la croissance du PIB nominal au États-Unis et la croissance du PIB nominal des marchés d’outre-mer sera un facteur déterminant de la croissance des exportations vers ces derniers. Si la croissance sur les marchés d’outre-mer demeure inférieure à celle des États-Unis, les entreprises canadiennes seront davantage attirées par le marché américain, ce qui se traduira par une sous-performance des exportations vers les marchés d’outre-mer. Autrement dit, meilleure est la performance économique des États-Unis, plus il est difficile pour le Canada de diversifier ses exportations.

Deuxièmement, il y a les risques géopolitiques et le fait qu’une économie développée comme celle des États-Unis a tendance à poser des risques géopolitiques moindres en raison de la présence d’un système juridique et financier solide, d’institutions démocratiques et d’une économie de marché, sans compter ses liens historiques étroits avec le Canada. L’inverse s’observe sur certains marchés d’outre-mer émergents. Enfin, il y a des risques de perturbation du commerce associés à la montée des sentiments hostiles au commerce, qui a suscité des tensions entre les principales économies du monde, dont plusieurs figurent parmi les principaux partenaires commerciaux du Canada. Il est difficile de prédire le résultat de ces tensions commerciales. Les conséquences négatives potentielles incluent des perturbations dans les chaînes de valeur mondiales, des baisses éventuelles du revenu et de la demande mondiale et la création de blocs commerciaux concurrentiels, qui nuiraient aux exportations canadiennes. En revanche, résoudre les problèmes qui ont abouti à la montée des tensions pourrait renforcer les relations commerciales et favoriser les échanges commerciaux dans le monde.

Chapitre 3.1 : Principaux points à retenir
  • La diversification du commerce comporte plusieurs dimensions. Celles-ci incluent, mais sans s’y limiter, la diversification géographique, la diversité des produits, la répartition régionale des exportateurs, le type d’exportateur et la propriété.
  • Le Canada a une marge de diversification, en particulier sous la dimension géographique, où les exportations canadiennes sont actuellement considérées comme étant concentrées.
  • Le gouvernement canadien a fait de la diversification du commerce un objectif et s’est fixé comme cible d’accroître de 50 % les exportations vers les marchés d’outre-mer d’ici 2025.
Vue sur des installations portuaires servant à la manutention de conteneurs de marchandises

Chapitre 3.2

Que pouvons-nous faire pour diversifier davantage les exportations canadiennes?

Bille sur du papier-monnaie

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
Le chemin de la diversification
1. Abaisser les barrières tarifaires grâce à des ALÉ: Les ALÉ peuvent réduire les droits de douane, les quotas et les barrières non tarifaires.
2. Entrer tôt sur les marchés en croissance rapide: Les marchés émergents et les économies en développement ont crû à un taux annuel de 9,1 % entre 2000 et 2018, soit beaucoup plus rapidement que les économies avancées.
3. Diversification par le biais des États-Unis: La plupart des exportateurs pénètrent de nouveaux marchés après avoir exporté d'abord aux États-Unis.
4.Commerce numérique: Entre 2006 et 2016, les exportations de services facilités par les TIC ont crû de 67 %.
5. Appuyer les PME: En 2017, les PME comptaient pour 99,8 % des employeurs canadiens, mais seulement 11,7 % exportaient.
6.Villes : En 2030, 16 villes aux États-Unis et 8 en Chine devraient figurer dans le top 40 des villes offrant les occasions les plus intéressantes aux entreprises canadiennes.
Global economic performance
Long description
Villes chinoises dans le top 40
5e Beijing
7e Shanghaï
11e Hong Kong, RAS de
15e Shenzhen
16e Chongqing
26e Guangzhou, Guangdong
36e Tianjin
38e Chengdu, Sichuan
Villes américaines dans le top 40
1ère New York
4e Los Angeles - Long Beach
6e Chicago
9e Dallas
10e Houston
12e San Francisco
13e Washington
14e Boston
17e Philadelphie
18e Atlanta
19e Seattle
22e Miami
28e Phoenix
32e Minneapolis
33e San Jose
34e Détroit

Les pays ne commercent pas, ce sont les entreprises et les personnes de ces pays qui le font. Ce que le gouvernement canadien peut faire, c’est de tenter de créer un environnement qui permet aux entreprises canadiennes de s’implanter sur les marchés mondiaux et de tirer parti des possibilités qu’ils offrent. Le gouvernement du Canada peut également contribuer à réduire les frictions commerciales (coûts), par exemple en négociant des réductions tarifaires et en harmonisant les normes dans les accords commerciaux, en fournissant aux exportateurs des renseignements sur les marchés ou en offrant un régime d’assurance à l’exportation. Le gouvernement peut aussi aider à réduire les obstacles auxquels se heurtent les exportateurs canadiens et fournir un soutien et des outils pour aider les entreprises canadiennes qui veulent prendre de l’expansion sur les marchés étrangers. La section qui suit explore quelques moyens possibles de diversifier davantage les exportations canadiennes.

Réduire les obstacles au commerce par des accords de libre-échange

Selon Affaires mondiales Canada, « Les ALE ouvrent les marchés aux entreprises canadiennes en réduisant les barrières commerciales, telles que les tarifs douaniers, les quotas ou les barrières non-tarifaires. Ils créent des conditions de concurrence plus prévisibles, plus équitables et plus transparentes pour les entreprises actives sur les marchés étrangers. Les ALE du Canada couvrent pratiquement tous les échanges commerciaux entre les parties liées par l’accord. De nombreux ALE du Canada vont au-delà des accords de commerce traditionnels pour englober des domaines tels que les services, la propriété intellectuelle et les investissements. »Footnote 28

Avec la mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne et la ratification de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le Canada aura conclu 14 ALE avec 51 pays; les partenaires de ces ALE représentaient 62 % du PIB mondial en 2018. En réduisant les obstacles au commerce, ces accords de libre-échange peuvent aider à diversifier les exportations canadiennes et à développer le commerce avec les marchés d’outre-mer. Deux récents rapports d’analyse du BEC ont examiné les avantages des ALE pour les exportateurs canadiens; le premier rapport analyse les avantages de l’AECG, tandis que le second examine les avantages de l’Accord de libre-échange Canada-Corée (ALECC)Footnote 29.

L’AECG est entré en vigueur le 21 septembre 2017. À l’époque, l’AECG était de loin l’accord commercial le plus ambitieux conclu par le Canada depuis l’ALENA, en raison de l’importance de l’UE comme partenaire commercial du Canada (l’UE est le deuxième partenaire commercial du Canada après les États-Unis) et de la portée de cet accord, qui fixe de nouvelles normes pour les échanges de biens et de services, les obstacles non tarifaires, l’investissement et les marchés publics, ainsi que dans d’autres domaines tels que l’emploi et l’environnement.

Boileau (2018) a analysé la performance des exportations de marchandises canadiennes vers l’UE au cours des douze premiers mois suivant l’entrée en vigueur de l’AECGFootnote 30. L’analyse a révélé que les exportations canadiennes ont augmenté de 3,8 % (par rapport à la période de 12 mois précédente) et qu’en excluant les pierres et métaux précieux (SH 71), les exportations canadiennes avaient augmenté de 13 %. Toutefois, dans certains secteurs, les exportations canadiennes vers l’UE ont enregistré des gains beaucoup plus importants, les cinq premiers étant l’aluminium (280 %), les véhicules et pièces d’automobiles (81 %), les produits chimiques inorganiques (73 %), les combustibles minéraux et le pétrole (63 %) et divers métaux de base (56 %)Footnote 31.

L’analyse a également porté sur l’impact de la suppression ou de la réduction des droits de douane sur les exportations de marchandises canadiennes vers l’UEFootnote 32. L’analyse révèle que les produits qui ont connu les plus fortes baisses de droits tarifaires par suite de l’AECG ont enregistré les gains commerciaux les plus importants. Sur la même période de 12 mois, les exportations de produits du Canada vers l’UE ayant profité d’une baisse tarifaire de plus de 5 points de pourcentage (p.p.) ont augmenté de 25 %, en comparaison des exportations de produits n’ayant pas connu de réduction tarifaire, qui ont reculé de 4,3 %.

Figure 22 : Croissance des exportations canadiennes vers l'UE selon le niveau de réduction tarifaire* (oct. 2017 - sept. 2018 par rapport à l'année précédente)

* Les hausses des exportations ont été calculées à l’aide des données d’Eurostat sur les importations de l’UE.

** Point(s) de pourcentage.

Données : Eurostat, calculs du Bureau de l’économiste en chef.

Longue description
Non touchées (%)-4,3
Touchées (%)-2,4
Baisse de 0 à 5 points de pourcentage-6,8
Baisse de 5 à 10 points de pourcentage26,8
Baisse de plus de 10 points de pourcentage21,5

Un examen plus attentif des produits touchés (ceux ayant bénéficié d’une baisse ou d’une suppression des droits tarifaires) révèle que les produits ayant connu une baisse tarifaire de 5 à 10 p.p. ont vu les exportations canadiennes vers l’UE augmenter de 27 %, tandis que ceux ayant connu une baisse tarifaire de plus de 10 p.p. ont vu leurs exportations progresser de 22 %. Les exportations de produits ayant connu une baisse de 0 à 5 p.p. ont fléchi de 6,8 %. Le rapport de 2018 publié sur le site Web d’Affaires mondiales Canada renferme plus de détails sur les produits qui ont dominé les gains dans ces catégories.

Bien que les avantages de l’AECG soient déjà évidents, l’accord n’est en vigueur que depuis octobre 2017, et il faut souvent un certain temps avant que les avantages découlant d’un ALE se concrétisent. L’ALECC, entré en vigueur le 1er janvier 2015, offre une plus longue période pour évaluer les avantages d’un ALE.

Michaelyshyn et Yu (2019) ont analysé les effets de l’ALECC sur les exportations et les importations canadiennes à destination ou en provenance de la Corée du Sud au cours des quatre années d’application de l’accord (2015 à 2018).

L’analyse révèle que les exportations totales de marchandises du Canada vers la Corée du Sud sont passées de 6,0 milliards de dollars en 2014, année précédant l’entrée en vigueur de l’ALECC, à 7,5 milliards de dollars en 2018, soit une augmentation de 25 %, après avoir surmonté des baisses initiales en 2015 et 2016Footnote 33. Les importations canadiennes en provenance de la Corée sont passées de 7,2 milliards de dollars à 9,4 milliards de dollars sur la même période, une hausse de 30 %.

En examinant l’impact des réductions tarifaires, l’étude a permis de constater que les exportations vers la Corée de tous les produits touchés ont augmenté de 36 % après l’ALECC (entre 2015 et 2018), comparativement à une croissance de 22 % au cours de la période précédant l’accord (entre 2012 et 2014). Les produits ayant connu les réductions tarifaires les plus importantes sont ceux qui ont enregistré la plus forte croissance après l’ALECC. On peut le constater pour les produits ayant bénéficié de réductions tarifaires de plus de 10 p.p. Les exportations canadiennes de ces produits vers la Corée ont augmenté de 46 % après l’ALECC, comparativement à 3,4 % avant l’entrée en vigueur de l’accord.

Tableau 23 : Croissance du commerce entre le Canada et la Corée selon le niveau de réduction tarifaire

Croissance des exportations canadiennes de marchandises en Corée

Réduction tarifaire (points de pourcentage)Entre 2012 et 2014
($ millions)
Entre 2012 et 2014
(%)
Entre 2015 et 2018
($ millions)
Entre 2015 et 2018
(%)
0,1 à 5160,622,0608,9100,9
5,1 à 10194,726,7-54,2-5,4
+ de 10 7,13,4110,046,2
Tous les produits touchés362,421,7664,735,9
Tous les produits non touchés392,411,01 718,053,3
Ensemble des produits754,814,4 2 382,747,0

Données : Statistique Canada et ministère de la Stratégie et des Finances de la Corée.

Croissance des importations canadiennes de marchandises en provenance de la Corée

Réduction tarifaire (points de pourcentage)Entre 2012 et 2014
($ millions)
Entre 2012 et 2014
(%)
Entre 2015 et 2018
($ millions)
Entre 2015 et 2018
(%)
0,1 à 565,024,3187,345,6
5,1 à 10400,414,6350,510,2
+ de 102,77,07,514,8
Tous les produits touchés468,115,3545,314,0
Tous les produits non touchés410,712,4646,814,9
Ensemble des produits878,813,81 192,214,5

Données : Statistique Canada et ministère de la Stratégie et des Finances de la Corée.

Un examen des importations canadiennes en provenance de la Corée montre que les produits touchés et les produits non touchés par des baisses tarifaires ont connu une croissance similaire après l’entrée en vigueur de l’ALECC. Il y a eu une forte augmentation de la croissance des importations des produits ayant bénéficié de réductions tarifaires de l’ordre de 0,1 à 5 pe.p. Ls importations de ces produits ont progressé de 46 % durant la période postérieure à l’ALECC, comparativement à 24 % avant l’accord.

Les deux analyses du BEC indiquent que les accords de libre-échange sont un moyen efficace de réduire les obstacles empêchant les exportateurs canadiens d’accéder aux marchés étrangers. Les exportations canadiennes ont augmenté au cours des périodes postérieures à l’application des ALE, en particulier pour les produits visés par une forte baisse tarifaire. Bien que le Canada compte déjà un large éventail de partenaires d’ALE, la conclusion d’autres accords de libre-échange avec de nouveaux pays et le renforcement des accords de libre-échange existants sont des moyens dont dispose le Canada pour diversifier davantage ses échanges commerciaux.

Affaires mondiales Canada s’emploie activement à promouvoir l’AECG, l’ALECC et les autres accords de libre-échange conclus par le Canada afin de s’assurer que les exportateurs canadiens sont informés des avantages de ces accords et du traitement de leurs produits et services aux termes de ceux-ci. Les entreprises canadiennes sont invitées à consulter le site Web d’Affaires mondiales Canada pour découvrir comment elles peuvent tirer parti de l’AECG, de l’ALECC, du PTPGP et des nombreux autres accords de libre-échange du Canada.

Femme portant un casque protecteur et divers pictogrammes avec vue panoramique sur une ville en arrière-plan

Entrer tôt sur les marchés en croissance rapide

La taille économique d’un pays joue un rôle important dans sa demande d’importations. Ainsi, la croissance de ses importations est alimentée par la croissance de son PIB. Mais tous les pays ne croissent pas au même rythme. Les données sur le PIBFootnote 34 indiquent que la production mondiale a augmenté à un taux annuel moyen de 5,2 % entre 2000 et 2018. Cependant, on observait une grande disparité entre la croissance des économies avancées, affichant un taux moyen de 3,7 % sur cette période, et celle des économies de marché émergentes et des économies en développementFootnote 35, dont la croissance a progressé à un taux beaucoup plus rapide de 9,1 %. Les deux plus grands marchés émergents, la Chine et l’Inde, ont enregistré une croissance annuelle moyenne du PIB réel de 9,1 % et de 7,3 %, respectivement. À l’opposé, les États-Unis, principal partenaire commercial du Canada, ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 1,9 % au cours de la même période. On peut penser que ces marchés en croissance plus rapide, comme la Chine et l’Inde, offrent au Canada une excellente occasion de diversifier davantage ses exportations et de tirer parti de l’expansion du PIB et de la demande d’importations dans ces économies. Alors que la théorie économique suggère que les exportations canadiennes graviteront naturellement vers les grands marchés, Scarffe (2019c) se demande s’il est avantageux ou non de commercer avec des économies en croissance rapide. Plus précisément, le Canada a-t-il intérêt à faire un effort stratégique pour accroître ses exportations vers ces économies, et est-il préférable d’accéder à ces marchés aux premiers stades de leur croissance?

L’étude utilise comme cadre un modèle de gravité et ses résultats préliminaires indiquent qu’il est avantageux d’exporter vers des économies en croissance rapide. Ainsi, sur une période de cinq ans, l’étude montre qu’une hausse de 1 p.p. du taux de croissance du marché d’importation entraînait une augmentation de 0,11 % du niveau des exportations canadiennes, et un gain supplémentaire de 0,16 % lorsque le Canada était présent sur ce marché avant qu’il soit en croissance.Footnote 36 S’appuyant sur ces résultats, l’étude conclut que, compte tenu de la forte corrélation entre la croissance des marchés d’importation et la croissance du PIB, le Canada devrait continuer à encourager les entreprises à faire du commerce avec les marchés émergents en croissance rapide.

Aider les entreprises exportatrices canadiennes à entrer et à évoluer sur les marchés émergents en croissance rapide, notamment aux premiers stades de leur croissance, semble être une autre stratégie susceptible d’aider le Canada à diversifier davantage ses exportations.

Diversifier par le biais des États-Unis

Cependant, encourager les exportateurs canadiens à s’implanter sur de nouveaux marchés en croissance rapide n’est pas une affaire simple. Une étude réalisée par Yu (2019) au niveau des entreprises révèle des profils particuliers quant à la façon dont les entreprises canadiennes se mettent à exporter et au parcours qu’elles empruntent pour desservir de nouveaux marchés. Tout d’abord, 70 % des exportateurs ne desservent qu’un seul marché, habituellement les États-Unis. Puis, 20 % seulement exportent vers deux à cinq marchés, et 9,3 % expédient leurs produits vers six marchés ou plus.Footnote 37 Ces résultats corroborent ceux de la recherche effectuée par Export et développement Canada (EDC), qui indiquent que la plupart des exportateurs canadiens vendent quelques produits sélectionnés sur un seul marché d'exportation (voir l’encadré « Observations d’Exportation et développement Canada, Tendances et avantages de la diversification des exportations canadiennes »).

Chaque année, environ 20 % des exportateurs canadiens cessent d’exporter et un nombre un peu plus élevé commencent à exporter pour la première fois. Environ 80 % des nouveaux exportateurs sont des petites et moyennes entreprises (PME) qui exportent vers un seul marché et près de 70 % des nouveaux exportateurs choissisent les États-Unis comme première destination à l’exportation. Les taux de survie de ces nouveaux exportateurs sont faibles et près de la moitié cessent d'exporter après la première année. Seulement 30 % des nouveaux exportateurs sont encore actifs sur le marché d'exportation quatre ans plus tard, en moyenne. Les taux de survie sont encore plus bas parmi les exportateurs qui vendent leurs produits dans des régions plus éloignéesFootnote 38. Cependant, pour les exportateurs qui ont réussi à s’implanter, les exportations ont progressé rapidement (voir la figure 23).

Figure 23 : Exportation moyennes des entreprise après l'entrée initiale

Données : Statistique Canada, calculs du Bureau de l’économiste en chef.

Longue description
 Series 1
Entrée151
An 1567
An 2804
An 3840
An 41109
An 51258
An 61414

Les exportateurs qui survivent à leur première année ont tendance à se diversifier vers d’autres marchés que les États-Unis. Chaque année, 20 % de tous les exportateurs pénètrent de nouveaux marchés. La stratégie de diversification des exportateurs canadiens prend principalement la forme d’une succession de mouvements avec le même produit, d’abord sur le marché américain, puis en prenant de l’expansion soit en Europe et en Asie.

Cette recherche fait ressortir que les États-Unis constituent un important premier marché d’exportation pour la plupart des PME, ainsi qu’un banc d’essai pour plusieurs qui se diversifient subséquemment sur les marchés d’outre-mer.

Observations d'Exportation et Développement Canada sur la diversification

Tendances et avantages de la diversification des exportations canadiennes

Une étude effectuée par EDC* constate que la plupart des exportateurs canadiens de marchandises (89 %) vendent leurs produits sur cinq marchés ou moins, habituellement les États-Unis. De même, la plupart des entreprises exportent uniquement quelques produits, et 75 % des exportateurs exportent cinq produits ou moins.

Cependant, en termes de valeur, la tendance des exportations canadiennes de marchandises est passablement différente : en valeur, la plus grande partie des exportations de marchandises (42 %) sont le fait d’un sous-groupe plus restreint d’entreprises (4 %) qui exportent de nombreux produits (11 et plus) vers plusieurs marchés d’exportation (11 et plus).

Tableau A: Exportateurs canadiens et exportations canadiennes de marchandises, selon le nombre de marchés et de produits (pourcentages des totaux)

Nombre d’exportateurs

Nombre de produits exportés
 
Nombre de marchés d’exportation
1 à 5
Nombre de marchés d’exportation
6 à 10
Nombre de marchés d’exportation
11 et plus
Nombre de marchés d’exportation
Total
1 à 572 %2 %1 %75 %
6 à 1010 %2 %1 %13 %
11 et plus6 %2 %4 %12 %
Total89 %6 %6 %100 %

Sources : Statistiques Canada et Service économique, EDC

Note : Les moyennes annuelles sont fondées sur des données au niveau de l’entreprise pour 2010-2015.

Valeurs à l’exportation

Nombre de produits exportés
 
Nombre de marchés d’exportation
1 à 5
Nombre de marchés d’exportation
6 à 10
Nombre de marchés d’exportation
11 et plus
Nombre de marchés d’exportation
Total
1 à 513 %1 %2 %16 %
6 à 108 %2 %3 %13 %
11 et plus17 %11 %42 %71 %
Total38 %14 %47 %100 %

Sources : Statistiques Canada et Service économique, EDC

Note : Les moyennes annuelles sont fondées sur des données au niveau de l’entreprise pour 2010-2015.

L’étude d’EDC fait aussi ressortir que les exportateurs capables de rejoindre de nouveaux marchés et d’exporter plus de produits ont une meilleure performance comme entreprise.

Outre des exportations accrues, ils ont aussi une plus grande production, emploient plus de travailleurs et versent des salaires plus élevés que les entreprises de taille similaire, dans des industries similaires, qui exportent vers moins de marchés ou qui exportent moins de produits.

Figure A : Bénéfices de la diversification - une perfomance supérieure pour les firmes exportant plus de produits vers plus de marchés (gains en pourcentage)

Sources : Statistiques Canada et Service économique, EDC

Note : Les résultats de régression neutralisent l’effet de l’année, de l’industrie et de l’emploi, et sont fondés sur des données annuelles pour 2010-2015.

* Tapp, Stephen, et Yan, Beiling (2019). « Patterns and Benefits of Canadian Export Diversification », Exportation et développement Canada (EDC), Service de la recherche et de l’analyse (travail en cours).

Longue description
 Nouveau marché d’exportationNouveau produit d’exportation
exportations19,88,1
production7,54
emplois6,33,4
salaires10,5

Commerce numérique et diversification

S’il est important d’examiner l’évolution passée et actuelle de la manière dont les exportateurs canadiens accèdent aux marchés, il faut également garder à l’esprit que la façon dont les entreprises canadiennes exportent et rejoignent des marchés étrangers ne cesse de changer et d’évoluer. Cela est peut-être plus vrai aujourd’hui que jamais auparavant. L’accès à Internet, les technologies numériques et la circulation des données au sein de l’économie et au-delà des frontières transforment la nature, les structures et les acteurs de l’économie en général, avec des conséquences notables sur le commerce international des biens et des services.

Des recherches menées par Tran (2019b) ont mis en évidence deux effets majeurs de la technologie et de la numérisation sur le commerce international : 1) les technologies numériques habilitent le commerce international en facilitant les transactions et en abaissant les coûts; 2) l’Internet est également un mode de livraison pour le commerce international.

Femme assise devant un ordinateur faisant un achat en ligne avec une carte de crédit
Les technologies qui facilitent le commerce numérique

Les technologies numériques facilitent les échanges commerciaux en réduisant les délais et les coûts, tout en simplifiant le processus de passation d’une commande. Dans l’optique de la réduction des délais et des coûts, les technologies numériques ont amélioré le transport et la logistique, raccourcissant effectivement les distances. De plus, les nouvelles technologies favorisent une planification plus efficace des itinéraires et permettent aux exportateurs d’y apporter des ajustements en temps réel. Elles permettent également d’optimiser les réseaux d’entreposage et de distribution. Les technologies numériques facilitent par ailleurs les mouvements transfrontières. L’échange de données informatisé (EDI) permet aux exportateurs et aux importateurs de soumettre électroniquement des documents à la frontière, tandis que le guichet unique électronique leur permet de soumettre les documents à un seul point plutôt qu’à plusieurs, réduisant ainsi les délais et les coûts. En outre, les technologies numériques fournissent une information accrue et de meilleure qualité à la fois aux vendeurs (exportateurs) et aux acheteurs (importateurs). L’Internet abaisse le coût des opérations de recherche, de vérification, de suivi et de traduction de cette information, ce qui peut potentiellement renforcer la confiance dans les transactions transfrontières. Enfin, les avancées au niveau des technologies financières – les fintechFootnote 39 – facilitent les paiements transfrontaliers, en les rendant moins chers et plus sûrs. Parallèlement aux économies de temps et de coût, l’Internet facilite le processus de passation des commandes en donnant aux consommateurs la possibilité de commander des biens et des services partout dans le monde, directement auprès d’un producteur ou via une plate-forme numérique.

L’effet habilitant des technologies numériques pourrait profiter au commerce de certains produits plus que d’autres, en modifiant la composition du commerce canadien et, éventuellement, la diversification des produits échangés. L’Organisation mondiale du commerce reconnaît trois types de biens susceptibles de profiter davantage de l’effet d’habilitation du numérique : les produits sensibles au temps, les produits qui nécessitent une certification poussée et les produits à forte intensité contractuelle. Parmi les produits sensibles au temps, il y a les biens intermédiaires qui se trouvent dans les systèmes de livraison juste à temps, les denrées périssables et les fournitures médicales d’urgence.

Le commerce transfrontalier de ces types de produits profite du fait que l’on peut acheminer les biens plus efficacement, prévoir leur arrivée et même intégrer l’intelligence artificielle dans le réseau complexe de production et de distribution. Les produits nécessitant une certification bénéficient de la réduction des asymétries d’information et des coûts de recherche. L’Internet des objets, les capteurs et la technologie des chaînes de blocspeuvent rendre le processus de production et de certification plus transparent, et les produits à forte intensité contractuelle peuvent utiliser les technologies numériques pour renforcer la confiance (p. ex. grâce à des systèmes de notation et d’appariement), réduisant le besoin de recourir à des intermédiaires pour accroître la confiance. Les contrats utilisant la technologie des chaînes de blocs peuvent également renforcer la confiance et réduire la paperasse inefficace.

En dépit des promesses habilitantes d’Internet et des technologies numériques, il est essentiel de rattraper le retard au niveau des mesures pour faire progresser notre compréhension du commerce numérique. Les mesures actuelles sont affaiblies par des données manquantes, des données mal attribuées ou l’incapacité de saisir certains aspects du commerce numérique. À titre d’exemple, les mesures actuelles consignent tous les biens qui traversent une frontière, mais elles ne permettent pas de savoir si le bien a été commandé par voie numérique ou non. Du côté des services, un problème similaire se pose, outre le fait que certaines données liées aux services sont actuellement absentes du tableau. Ainsi, un Canadien fournissant des services de traduction à des étrangers par Internet peut ne pas être inclus dans les statistiques actuelles du commerce des services, car celles-ci mettent l’accent sur les transactions entre entreprises.

Internet comme facilitateur du commerce

L’Internet est de plus en plus utilisé comme mode de livraison transfrontière de biens et de services numériques.

En raison des problèmes de données susmentionnés, nous n’avons pas une image précise du commerce des biens livrés sous forme numérique, mais certaines données illustratives montrent comment les technologies de l’information et des communications (TIC) peuvent promouvoir une expansion du commerce des services.

Figure 24 : Bénéfices de la diversification - une performance supérieure pour les firmes exportant plus de produits vers plus de marchés (gains en pourcentage)

Données : Statistique Canada.

Longue description
Services des technologies de l’information et des communications (TIC)37,3
Services non potentiellement facilités par les TIC30,2
Services potentiellement facilités par les TIC67,4
Ensemble des marchandises17,4

Rostami (2018) définit trois catégories d’exportations de services : les services de TIC, les services potentiellement facilités par les TIC, et les services non potentiellement facilités par les TICFootnote 40. La première catégorie comprend les services de télécommunications, les services informatiques et les redevances d’utilisation de la propriété intellectuelle liée aux logiciels. La seconde comprend les services pouvant éventuellement être fournis à distance sur un réseau de TIC (p. ex. les assurances, les services financiers, les services d’information, les services de gestion, la publicité et les services connexes, les services de télécommunications et la R-D, pour n’en nommer que quelques-uns). La troisième catégorie englobe les services qui ne seront vraisemblablement pas exportés sur Internet (p. ex. les services d’entretien et de réparation, les services postaux et de messagerie, les services de construction, les commissions non financières, la location de matériel).

Le rapport illustre l’impact de la numérisation sur les exportations canadiennes. Entre 2006 et 2016, les exportations canadiennes de services potentiellement facilitées par les TIC ont augmenté de 67 %, contre 37 % pour les exportations de services de TIC, 30 % pour les exportations de services non potentiellement facilitées par les TIC et 17 % pour les exportations totales de marchandises.

Tant les technologies numériques qu’Internet favorisent les échanges internationaux et de nombreux services (et même certains biens) sont exportés au-delà des frontières via Internet. Cela a pour effet d’atténuer l’effet de la distance sur le commerce et, dans certains cas, de faciliter l’accès aux marchés éloignés pour les exportateurs. Devant ce constat, il est raisonnable de considérer le commerce numérique comme un outil utile de diversification et d’expansion des exportations vers les marchés d’outre-mer. Encourager les exportateurs canadiens à adopter les technologies numériques et veiller à ce que tous les Canadiens aient accès aux technologies nouvelles et émergentes peut constituer un moyen de diversification supplémentaire. Certaines données initiales montrent que les exportateurs canadiens sont plus susceptibles d’adopter des technologies que les entreprises non exportatrices (bien que l’impact de la taille sur l’adoption de la technologie et le statut à l’exportation requièrent une analyse plus approfondie)Footnote 41; selon Bédard-Maltais (2018), les entreprises qui sont à l’avant-garde sur le plan numérique ont une probabilité 70 % plus élevée d’exporter.

PME et diversification des exportations

Sekkel (2019) a récemment réalisé une étude sur la participation des PME au commerce international. En utilisant l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises comme principale source de données, le rapport a révélé que malgré leur grande importance sur le marché intérieur, les PME canadiennes participent peu à l’exportation.

Figure 25 : PME exportatrices canadiennes, 2017
Figure 25-A : Proportion des PME canadiennes qui exportent

Données : Statistique Canada, Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2017.

Longue description
 2017
PME non exportatrices88,3
PME exportatrices11,7
Figure 25-B : Part des exportations dans les ventes totales des PME canadiennes

Données : Statistique Canada, Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2017.

Longue description
 2017
Ventes sur le marché intérieur95,8
Ventes à l’exportation4,3

Les PME représentent la majorité des entreprises canadiennes et apportent une contribution substantielle à l’économie. En 2017, il y avait environ 1,2 million de PME au Canada, soit plus de 99 % de toutes les entreprises offrant de l’emploiFootnote 42. Les PME étaient à l’origine de 89 % de tous les emplois du secteur privé en 2017 et représentaient environ 50 % du PIB entre 2012 et 2014. L’importance des PME dans l’économie en général n’est pas unique au Canada. À l’échelle mondiale, les PME représentent 95 % de l’ensemble des entreprises, environ 50 % du PIB et quelque 60 % des emplois (OMC, 2016).

La participation significative des PME à l’ensemble de l’économie ne se reflète cependant pas dans les exportations. En 2017, seulement 12 % des PME, soit 85 631 entreprises, ont exporté des biens et des services hors du CanadaFootnote 43. Cette participation relativement faible des PME au commerce international s’observe également dans les autres économies de l’OCDE, où la participation des PME se situe entre 10 et 25 % (OCDE, 2018)Footnote 44. Non seulement la proportion de PME exportatrices est-elle faible, mais l’intensité des exportations des PME l’est égalementFootnote 45. En moyenne, 4 % des ventes des PME représentaient des exportations de biens et de services.

L’étude a aussi mis en relief divers défis et obstacles liés aux activités internationales que les entreprises plus petites et moins productives sont moins en mesure de surmonter que les grandes entreprises. Alors que les accords commerciaux peuvent être surtout efficaces pour réduire les droits tarifaires et les coûts associés aux obstacles non tarifaires, les coûts fixes tels que la publicité et les réseaux de distribution des produits touchent les petites entreprises de manière disproportionnée (OCDE, 2018).

Les écrits sur le commerce international montrent que, même si les entreprises de plus grande taille et plus productives ont une probabilité plus élevée d’exporter (Bernard et coll., 2007), on observe aussi des preuves des retombées positives de la participation aux marchés mondiaux, où les exportateurs peuvent améliorer la productivité et l’innovation grâce à l’apprentissage pratique. Bien qu’il y ait une grande hétérogénéité parmi les PME et que les occasions de pénétrer les marchés mondiaux ne soient pas perçues de manière égale d’un secteur à l’autre, l’internationalisation des PME en tant qu’objectif de la politique pourrait engendrer d’importants avantages pour l’économie.

Encourager les PME à exporter pourrait également aider le Canada à atteindre son objectif d’augmenter de 50 % ses exportations outre-mer d’ici 2025. Bien que, comme l’a montré Yu (2019), la plupart des nouveaux exportateurs commenceront à exporter d’abord vers les États-Unis et que beaucoup ne survivront pas après un an sur le marché d’exportation, certains réussiront et prendront de l’expansion pour atteindre d’autres marchés étrangers. Le grand nombre de PME au sein de l’économie canadienne représente une source inexploitée d’exportateurs. Alors que certaines, de par leur nature, peuvent desservir uniquement le marché intérieur (p. ex. les restaurants et les salons de coiffure), d’autres pourraient être des exportateurs prospères en attente de la bonne occasion. Les programmes gouvernementaux qui visent à aider et soutenir ces PME pourraient constituer une solution supplémentaire pour diversifier les exportations canadiennes, non seulement sur le plan géographique et celui des produits, mais aussi pour répartir les gains tirés de l’exportation dans l’ensemble du pays et parmi tous les Canadiens.

Des villes et non des pays

En ce qui concerne la dimension géographique de la diversification des exportations, l’analyse a jusqu’à présent porté sur le niveau national comme marché de destination des exportations canadiennes, qui est la référence commune pour établir la diversification géographique et la base de suivi habituelle des statistiques du commerce internationalFootnote 46. Néanmoins, Vesselovsky (2019) fait valoir que d’ici 2030, les villes seront les moteurs de la croissance et de l’innovation.

Dans l’optique de soutenir la stratégie de diversification du Canada, l’étude a évalué l’emplacement futur des opportunités économiques pour les entreprises canadiennes à l’échelle de la ville, partout dans le monde. L’analyse prend en compte la croissance économique future de quelque 780 villes et leurs liens économiques actuels avec le Canada.

L’étude révèle qu’en 2030, les 40 villes les plus importantes dans monde du point de vue du Canada seront dominées par l’influence des États-Unis et de la Chine, qui devraient abriter respectivement 40 % et 20 % de ces villes. Au niveau régional, l’Asie et l’Océanie devraient représenter 45 % des 40 premières villes, ne laissant que 15 % hors des États-Unis et de la région Asie-Océanie. Si l’on considère les 100 principales villes du monde, le nombre de villes que l’on retrouve aux États-Unis et en Chine devrait être à peu près égal et représenter un peu plus de la moitié du total. Au niveau régional, l’Asie et l’Océanie devraient représenter près de la moitié des 100 premières villes. La figure 11 fait voir la liste des 40 principales villes en importance pour le Canada en 2030.

Cette analyse au niveau des villes permet de tirer trois conclusions importantes sur la stratégie de diversification des exportations du Canada. Premièrement, même en 2030, les États-Unis demeurent importants pour le Canada, puisque 16 des 40 principales villes sont situées dans ce pays. Deuxièmement, les marchés émergents sont bien représentés dans les 40 premières villes, notamment la Chine, où se trouvent plusieurs grandes villes en croissance rapide qui représenteront des marchés importants pour les biens et services canadiens. La troisième observation est que la diversification ne concerne pas uniquement les marchés émergents. Le Canada peut aussi se diversifier en accroissant encore ses exportations vers certains marchés développés d’outre-mer : le Royaume-Uni, le Japon, la France et l’Australie comptent tous de grandes villes qui seront vraisemblablement importantes pour le Canada dans l’avenir.

Chapitre 3.2 : Principaux points à retenir

Les solutions possibles pour accroître la diversification des exportations canadiennes englobent les suivantes :

  • Réduire les obstacles au commerce grâce à des accords de libre-échange;
  • Entrer tôt sur les marchés en croissance rapide;
  • Diversifier les exportations via les États-Unis;
  •  Encourager les exportateurs canadiens à adopter les technologies numériques;
  • Soutenir les PME exportatrices;
  • Mettre l’accent sur les villes comme moteurs de la croissance économique.
Figure 11 : Les 40 villes les plus importantes pour le Canada en 2030
Top 40 sities in 2030 for Canada map
Long description
En 2030, 16 villes aux États-Unis et 8 en Chine devraient figurer dans le top 40 des villes offrant les occasions les plus intéressantes aux entreprises canadiennes.
Villes américaines dans le top 40
1ère New York
4e Los Angeles - Long Beach
6e Chicago
9e Dallas
10e Houston
12e San Francisco
13e Washington
14e Boston
17e Philadelphie
18e Atlanta
19e Seattle
22e Miami
28e Phoenix
32e Minneapolis
33e San Jose
34e Détroit
Top 40 sities in 2030 for China map
Long description
Villes chinoises dans le top 40
5e Beijing
7e Shanghaï
11e Hong Kong, RAS de
15e Shenzhen
16e Chongqing
26e Guangzhou, Guangdong
36e Tianjin
38e Chengdu, Sichuan

Chapitre 3.3

Nouvelles dimensions de la diversification des exportations

Œil regardant au loin avec vue urbaine réfléchie en arrière-plan

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description

La proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes au Canada a doublé de 2011 à 2017, passant de 7,4 % de l'ensemble des PME exportatrices en 2011 à 14,8 % des PME exportatrices en 2017.

En 2014, 8,4 % des PME appartenant à des femmes exportaient; ce chiffre est passé à 11,1 % en 2017.

Année201120142017
Proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes7.4%11.2%14.8%
Global economic performance
Long description

En 2017, la proportion de PME détenues par des hommes qui exportaient était de 12,2 %

En 2017, la proportion de PME à parts égales (propriété hommes-femmes) exportées était de 10,5 %

En 2014, la proportion de toutes les PME canadiennes exportées était de 11,8 %

En 2014, la proportion de PME autochtones qui ont exporté était de 24,4 %

Ventilation des entreprises exportatrices appartenant à des Autochtones par marché de destination, 2014
Non-exportateurs75.6%
Exportateurs24.4%
Destinations autres que les États-Unis seulement 2.9%
États-Unis seulement9.6%
États-Unis et autres destinations internationales11.9%

Tel qu’indiqué au début de ce chapitre, la diversification géographique et la diversification au niveau des produits ne sont pas les seules dimensions de la diversification. La diversification de la propriété des entreprises exportatrices en est une autre. Bien que la diversification géographique et la diversification au niveau des produits atténuent les risques et favorisent l’accès aux marchés en forte croissance, la diversification de la propriété présente l’avantage de répartir les gains tirés de l’exportation partout au Canada et parmi tous les Canadiens. Deux études du BEC traitent de la propriété des entreprises exportatrices. La première porte sur les petites et moyennes entreprises exportatrices appartenant à des femmes, tandis que la seconde, un projet de recherche conjoint avec le Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA), examine les entreprises exportatrices appartenant à des Autochtones.

Entreprises exportatrices appartenant à des femmes

Bélanger Baur (2019a) a analysé les caractéristiques des PME exportatrices canadiennes et leur performance en matière d’internationalisation sous l’angle du sexe majoritaire des propriétaires de l’entreprise à l’aide de données tirées de l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises de 2017, de Statistique Canada. Il a observé que la proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes au Canada avait doublé de 2011 à 2017, passant de 7,4 % de l’ensemble des PME exportatrices en 2011 à 15 % en 2017.

L’étude indique également qu’entre 2014 et 2015 – et sans que leur part de l’ensemble des PME canadiennes n’augmente ­–, les PME appartenant à des femmes ont accru leur propension à exporter, au point où elles ne sont plus sous-représentées parmi les PME exportatrices. En 2014, 8,4 % des PME appartenant à des femmes exportaient; en 2017, cette proportion atteignait 11 %. À titre de comparaison, 12 % des PME appartenant à des hommes et 11 % des PME appartenant à parts égales à des hommes et des femmes ont exporté en 2017.

Figure 27 : Propension à l'exportation (%) des PME selon le genre majoritaire des propriétaires, 2011-2017

Note : La propension à l’exportation est le pourcentage des entreprises qui exportent. Données : Statistique Canada, Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2011, 2014 et 2017.

Longue description
AnnéePME appartenant à des femmmesPME de propriété également répartiePME appartenant à des hommesEnsemble des PME
201151011,810,4
20148,41112,811,8
201711,110,612,211,7

L’étude a également examiné les obstacles rencontrés par les PME exportatrices lorsqu’elles tentent de vendre des biens et services à l’étranger. Les résultats montrent que, même si l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises n’inclut pas d’obstacles à l’exportation liés spécifiquement au genre, des profils distincts sont perceptibles pour chaque genre. Environ 11 % des PME appartenant à des femmes ont indiqué que les obstacles administratifs intérieurs constituaient une barrière importante à l’expansion des exportations, contre 10 % des PME appartenant à des hommes et 7,6 % des PME à propriété égale hommes-femmes. Ainsi, certaines politiques nationales pourraient servir à aplanir les obstacles à l’exportation pour les PME appartenant à des femmes.

En outre, la proportion des PME appartenant à des hommes ayant déclaré que les obstacles administratifs à l’étranger constituaient une entrave majeure à l’exportation était inférieure à celle des PME appartenant à des femmes ou à celle des PME dont la propriété est partagée également entre hommes et femmes. Ces obstacles administratifs rencontrés à l’extérieur du Canada peuvent prendre diverses formes, notamment des problèmes de logistique et des obstacles à la frontière, que les PME appartenant à des femmes ont indiqué être des obstacles importants à l’exportation à un taux nettement supérieur à celui observé chez les deux autres groupes de PME.

L’étude évoque que les programmes fédéraux visant à favoriser l’internationalisation des PME appartenant à des femmes pourraient s’intéresser aux exigences frontalières pour les entreprises exportatrices et apporter un soutien supplémentaire au niveau des problèmes de logistique.

Fait intéressant, revenant à la diversification géographique des exportations, l’étude a constaté qu’une proportion sensiblement plus élevée de PME appartenant à des femmes exportent vers l’Europe (y compris le Royaume-Uni), l’Inde et le reste du monde (destinations non répertoriées spécifiquement)Footnote 47 par rapport aux PME détenues par des hommes et aux PME détenues à parts égales par des hommes et des femmes. Ainsi, les PME appartenant à des femmes contribuent davantage à la stratégie de diversification du gouvernement du CanadaFootnote 48.

Femme regardant à l’extérieur par la fenêtre les bras croisés

Entreprises exportatrices appartenant à des Autochtones

Une étude conjointe du Bureau de l’économiste en chef d’Affaires mondiales Canada et du Conseil canadien pour le commerce autochtone (Bélanger Baur, 2019b) a examiné de plus près les PME appartenant à des Autochtones et leur propension à exporter.

L’étude a utilisé des données produites par le CCCA à partir du registre de l’organisation, qui compte 10 000 entreprises de propriété autochtone afin de créer un échantillon de 1 101 entrepreneurs autochtones, dont près de 650 PME appartenant à des Autochtones. À l’aide de cet ensemble de données unique, l’auteure a constaté qu’un pourcentage élevé de PME de propriété autochtone vendaient des produits et services à l’étranger (24 %), comparativement aux PME canadiennes appartenant à des non-Autochtones (12 %) et aux PME d’autres économies développéesFootnote 49.

L’auteure note plus loin quesur la base de ces résultats, les PME autochtones démontrent une forte capacité à accéder à des marchés plus vastes en comparaison des PME canadiennes non autochtones.

Étant donné que, selon L’Encyclopédie Canadienne, les communautés autochtones ne comptent généralement pas plus de 1 000 personnes, nous pensons que les stratégies commerciales autochtones peuvent prévoir une pénétration précoce des marchés non locaux et que les coûts supplémentaires de vente à la grandeur de la province et à l’échelle nationale sont relativement faibles par rapport à la vente aux communautés et aux villes avoisinantes. Ainsi, les PME appartenant à des groupes autochtones, notamment celles appartenant à des Premières nations, bénéficieraient de gains de productivité provenant d’économies d’échelle et d’une spécialisation des produits car elles sont obligées de devenir plus efficientes et de surmonter les défis liés à l’éloignement, à la logistique et à la connectivité à un stade précoce.

Figures 28 : Activités d’exportation des entreprises appartenant à des Autochtones, 2014
Figure 28-A : Proportion des entreprises autochtones exportant

Données : Calculs du Bureau de l’économiste en chef à l’aide de données du Conseil canadien pour le commerce autochtone.

Longue description
N’exportent pasExportent
75,6%24,4 %
Figure 28-B : Répartition selon les marchés de distination des exportations

Données : Calculs du Bureau de l’économiste en chef à l’aide de données du Conseil canadien pour le commerce autochtone.

Longue description
Exporte vers les États-Unis seulementExporte dans d’autres pays que les États-Unis seulementExporte aux États-Unis et d’autres pays
9,6 %2,9 %11,9 %

L’auteure a également examiné les destinations à l’exportation des entreprises appartenant à des Autochtones et constaté que le marché de destination le plus populaire des ces entreprises, comme dans le cas des autres entreprises exportatrices canadiennes, était les États-Unis; 22 % des PME de propriété autochtone vendent des biens ou des services à notre voisin du Sud. Près de la moitié d’entre elles vendent exclusivement aux États-Unis, tandis que 55 % vendent à la fois aux États-Unis et sur d’autres marchés internationaux. Une modeste proportion des PME appartenant à des Autochtones, soit 2,9 %, vend à l’international mais sans exporter aux États-Unis.

On trouvera dans l’étude plus de détails sur les caractéristiques des PME appartenant à des Autochtones, y compris les types d’industries où elles sont présentes, dans quelle mesure elles diffèrent d’une région à l’autre au Canada, et leur répartition par groupe identitaire (Premières nations, Métis, Inuits).

L’étude énumère également les obstacles à la croissance des PME de propriété autochtone, notamment l’accès au financement, les problèmes de connectivité et la façon dont ces entreprises utilisent les médias sociaux. Cette étude est la première du genre à appuyer le développement et l’expansion de PME appartenant à des Autochtones dans le système de commerce mondial. Même si elle note que les entreprises de propriété autochtone ont déjà une forte propension à exporter, elle souligne également que leurs exportations sont axées sur les États-Unis. À l’instar des exportations canadiennes en général, les exportations autochtones pourraient bénéficier d’une diversification géographique; en retour, la présence d’une solide communauté d’exportation autochtone à travers le Canada aiderait à mieux répartir les avantages du commerce partout au pays et entre tous les Canadiens.

Chapitre 3.3 : – Principaux points à retenir
  • La diversification de la propriété des entreprises exportatrices est une autre dimension de la diversification du commerce.
  • Bien que la diversification géographique et la diversification au niveau des produits atténuent les risques et favorisent l’accès aux marchés en croissance rapide, la diversification de la propriété a l’avantage de répartir les gains tirés de l’exportation partout au pays et parmi tous les Canadiens.
  • La proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes au Canada a doublé de 2011 à 2017, passant de 7,4 % de l’ensemble des PME exportatrices en 2011 à 15 % en 2017.
  • Un pourcentage élevé de PME autochtones au Canada exportent des biens et des services (24 %), comparativement aux PME non autochtones (12 %).

Conclusion

Ce chapitre spécial a scruté divers aspects de la diversification des échanges, notamment la diversification géographique et la diversification au niveau des produits, ainsi que des aspects moins traditionnels de la diversification, tels que la propriété des entreprises exportatrices. Ces dimensions de la diversification sont ressorties comme étant importantes pour atténuer les risques, permettre l’accès à des marchés en croissance rapide et aider à mieux répartir les gains du commerce.

Bien que les exportations canadiennes témoignent d’une certaine diversité au niveau des produits, elles sont concentrées géographiquement. C’est le motif à la base de l’objectif que s’est fixé le Canada d’augmenter de 50 % ses exportations vers les marchés d’outre-mer d’ici 2025.

Pour ce qui est de l’atteinte de l’objectif visé pour 2025, la deuxième partie du chapitre examine divers moyens qui permettraient d’accroître la diversité géographique des exportations canadiennes, notamment : conclure des accords de libre-échange pour permettre aux exportateurs canadiens d’avoir un meilleur accès aux marchés étrangers; entrer tôt sur les marchés en croissance rapide; se servir du marché américain comme tremplin vers les marchés étrangers; exploiter les technologies numériques; accroître la participation des PME au commerce international; et mettre l’accent sur l’expansion future des villes pour repérer de nouvelles occasions d’exportation. Toutes ces avenues semblent utiles pour renforcer la diversité des exportations canadiennes et elles devraient être davantage prises en compte dans la stratégie de diversification du commerce du gouvernement du Canada.

Enfin, la troisième partie ce chapitre examine une nouvelle dimension de la diversification des échanges liée à la propriété des entreprises exportatrices, résumant les constatations de deux rapports traitant des entreprises exportatrices appartenant à des femmes et de celles appartenant à des Autochtones. Dans les deux cas, les études constituent un bon point de départ pour préciser les caractéristiques de ces entreprises exportatrices, et ce qui pourrait être fait pour aider les entreprises appartenant à des femmes et celles de propriété autochtone au Canada à avoir un meilleur accès aux marchés mondiaux. Cette dimension de la diversification du commerce est particulièrement importante car elle joue un rôle essentiel dans la répartition des gains tirés de l’exportation à la grandeur de l’économie canadienne, en veillant à ce que les fruits du commerce ne soient pas concentrés parmi certains groupes ou certaines régions du Canada, mais soient répartis également dans tout le pays.

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